Archives par mot-clé : coeur

Toussaint : Ils ont choisi d’aimer…



Toussaint :
Matthieu 5, 1-12

Heureux…

Les saints sont heureux parce qu’ils ont su aimer.
Pauvreté de cœur, douceur, larmes, faim et soif de justice, miséricorde, pureté de cœur, œuvre de paix : ce qui rend heureux, c’est la qualité du cœur. De surcroît, cette qualité de cœur du saint a souvent été vérifiée et purifiée au creuset de la souffrance, une souffrance propre à l’amour. Comme Jésus, avec Jésus, à un moment où l’autre de leur vie, ils ont enduré une persécution. Non seulement elle n’était le fruit d’aucun manque d’amour, mais elle était au contraire une réponse contradictoire à l’amour offert. Ils n’ont pourtant pas voulu renoncer pour autant à aimer.
Les saints ont choisi d’aimer, et puis c’est tout. Ils ont fait en sorte d’apprendre à aimer, de s’entrainer à aimer. Puis ils ont voulu et su aller plus loin dans l’amour, jusqu’à rendre pauvreté de cœur pour orgueil, douceur pour violence, larmes de repentir pour moqueries, miséricorde pour injure, pureté de cœur pour mensonge, paix pour haine.
Pourtant aucun n’était parfait dès le départ. Et aucun ne l’est devenu à l’arrivée (à ce propos voir : Sainteté et humanité). Personne n’est tout à fait « dans les clous » de l’Évangile. Ils sont tombés, tous, mais ils se sont relevés, sans cesse. Peut-être est-ce justement cela leur secret. Ils ont reconnu leur faiblesse, et ils ont su laisser le Seigneur lui-même leur apprendre à accueillir celle des autres, avec patience. Ils ont appris à croire dans les autres, parce que le Seigneur croyait en eux. Ils sont devenus des amoureux parce qu’ils se sont laissés aimer par Dieu.
Bienheureux sont-ils, maintenant qu’ils ont été jugés sur leur amour !

Prière universelle :

PU Toussaint B
PU 2 novembre – Fidèles défunts

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Pourquoi Jésus ne parle-t-il pas clairement d’amour dans les Béatitudes ?

Comprendre sa foi :

Pourquoi tant de souffrance présente dans les Béatitudes ?

Vivre avec Jésus :

Quelle Béatitude est-ce que je préfère ? Quelle est celle que je voudrais m’entrainer à vivre du mieux que je pourrai ?

30e dimanche : Prier en vérité



30e dimanche ordinaire C :
Luc 18, 9-14

Le publicain, lui, se tenait à distance et n’osait même pas lever les yeux vers le ciel ; mais il se frappait la poitrine, en disant : ‘Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis !’

Certaines paraboles de Jésus ont un message clair comme de l’eau de roche, et il n’est guère utile de les commenter. Celle-ci en fait partie. Au lieu de réellement prier, le pharisien se regarde lui-même, il se félicite des choses très bien qu’il réussit à faire, et il se compare à son voisin qu’il ne connaît pas. Le publicain quant à lui, se sait pécheur public, tout dans son attitude le montre, et c’est en tant que tel qu’il se tourne vers Dieu, humblement, sans se préoccuper d’autre chose que de sa pauvreté. Chacun se reconnaîtra plus dans l’une ou l’autre figure. Un bon chrétien n’échappe généralement pas à la tentation de faire comme le pharisien, reconnaissons-le.
Un pas important de la prière consiste à être en vérité avec soi-même et devant Dieu. Une des fonctions de la prière est d’ailleurs de nous faire entrer dans cette vérité sur soi en se mettant face à Dieu. Tant qu’on se compare aux autres, on trouve toujours quelqu’un que l’on peut juger apparemment plus pécheur que soi. Mais le jugement revient à Dieu, et les apparences sont trompeuses. Le seul jugement qui justifie est celui de Dieu, et Dieu regarde le cœur humilié. Voilà donc l’important : le cœur humilié. Cette attitude n’est pas si facile à acquérir ni à conserver. C’est une grâce à demander. Mais pour cela il est nécessaire de regarder sa vie en vérité dans le miroir de la sainteté de Dieu.
Le Christ a été le premier à donner l’exemple. Seul il pouvait prier en vérité comme le pharisien. Mais au lieu de cela il a pris la condition des pécheurs, pour implorer en notre nom à tous la Miséricorde de Dieu. Quand nous ne nous sentons pas coupables, faisons au moins comme lui, nous qui sommes son Corps. Plaçons-nous devant le Père en communion avec l’homme pécheur, pour implorer sa grâce, pour implorer sa justice, pour s’ouvrir à sa Miséricorde. Peut-être découvrirons-nous combien le péché est enraciné dans notre cœur, et ce sera une insigne faveur. Car alors nous n’aurons plus peur de nous présenter sans fard devant Dieu et devant les hommes.

Prière universelle :

PU 30e dimanche ordinaire C

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Pourquoi Jésus est-il dur avec ce pharisien qui fait tant d’effort pour éviter le mal et faire le bien ?

Comprendre sa foi :

Que nous apprend cette parabole sur notre faiblesse humaine et sur la Bonne Nouvelle que Jésus nous apporte ?

Vivre avec Jésus :

Et si je priais comme le publicain ?

21e semaine : Par la petite porte



21e dimanche ordinaire C :
Luc 13, 22-30

Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite, car, je vous le déclare, beaucoup chercheront à entrer et n’y parviendront pas.

Cette parole du Seigneur semble sévère. En tout cas elle est exigeante, pressante. Jésus nous met devant notre responsabilité d’homme. Nous ne serons pas sauvés malgré nous. Dieu nous veut libre d’entrer en communion avec lui, de venir participer à son Règne, et pour cela il faut faire le choix de passer la porte du Royaume tant qu’il est encore temps. Car un jour, cette porte se fermera, et il sera trop tard pour penser à la passer.
Mais pourquoi donc cette porte est-elle étroite ? Dieu n’a-t-il pas le cœur large, lui qui est Amour ? Ne veut-il pas que tous les hommes soient sauvés, lui qui est Miséricorde ? Quelle est cette porte ? D’où vient son étroitesse ? Et d’abord, qu’implique cette étroitesse ?
On ne passe pas une porte étroite par hasard, comme par inadvertance, malgré soi. Il faut vouloir passer par cette porte. Il faut en faire le choix. Et peut-être même faut-il d’abord la chercher et la trouver. Puis il faut oser passer la porte. Certaines portes, en effet, font un peu peur, car on ne sait ce qu’il y a derrière. La porte du Royaume nous fait peur, car depuis le péché originel, nous avons peur de Dieu, nous avons peur d’être aimés dans notre misère. Le mal nous a trompé sur Dieu.
Par une porte étroite, on rentre un par un. Le Père veut nous accueillir chacun personnellement dans son Royaume. Au seuil de l’éternité, il veut prendre un moment avec chacun pour relire sa vie, ce qu’on a fait du temps qui nous a été donné. On ne peut entrer qu’en pleine conscience dans ce Royaume. Cela ne provoque pas de bouchons : il n’y a plus de bouchons dans l’éternité, car il n’y a plus de temps. Mystère difficile à imaginer. Par contre on peut avoir besoin d’un temps de purification à l’entrée du Royaume.
Pour passer une porte étroite, il faut se délester du superflu, et ne garder que l’essentiel. On en passe pas avec de grosses valises dans les mains, ni même un sac sur le dos. On entre les mains vides dans le Royaume, car là on reçoit tout. On laisse à la porte tous les soucis de cette vie, pour que le Père puisse nous embrasser librement. Malheureusement, nous sommes si attachés à tant de choses ! Nous amassons tout cela au-dehors de la maison familiale, au lieu de nous efforcer d’entrer dans l’intimité du foyer. Nous y mettons notre espérance, au lieu de nous efforcer de passer par la porte derrière laquelle se trouve le repos.
La porte, c’est la relation à Dieu. Elle est étroite non pas à cause du cœur de Dieu, qui est infini, mais parce qu’elle se trouve au fond de notre cœur. Or notre cœur est rabougri par le péché, par le mal. S’efforcer de rentrer par la porte étroite, c’est d’abord permettre au Seigneur d’élargir cette porte tant qu’il est encore temps. Notre cœur se dilate de nouveau quand il aime. Or l’amour, c’est maintenant qu’il faut le donner. La porte de la relation à Dieu, c’est maintenant qu’il faut la passer. Le Christ est venu à nous, et vient encore à nous, sur nos places, pour nous y inviter : laissons-nous guider !

Prière universelle :

PU 21e dimanche ordinaire C

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Pourquoi les personnes qui frappent à la porte fermée ne sont pas reconnues par le Seigneur ?

Comprendre sa foi :

Quand la porte du Royaume se ferme-t-elle ? Quand doit-on faire le choix d’y entrer ?

Vivre avec Jésus :

En tant que chrétiens, il me semble que je fais partie des premiers : comment ne pas me retrouver dernier ?

8e semaine : Le fruit de l’amour



8e dimanche ordinaire C :
Luc 6, 39-45

L’homme bon tire le bien du trésor de son cœur qui est bon

Ce dimanche, l’Évangile nous offre trois petites paraboles qui semblent comme trois fruits tirés du cœur de Jésus, des fruits à savourer.
Commençons par la troisième parabole. C’est elle que met en valeur la première lecture, et elle va nous donner une clef pour lire les deux premières. Le fruit manifeste doublement la qualité de l’arbre : il indique d’une part de quel espèce il s’agit, et d’autre part si l’arbre est sain ou pourri. Comme à son habitude, Jésus nous invite à aller voir l’intérieur du cœur de l’homme, ses profondeurs. Le chemin pour y parvenir est le fruit porté, et ce fruit semble se discerner avant tout dans la parole, ce que profère la bouche. Mais il ne faut pas se méprendre : la parole ne suffit pas à elle seule. Le juste n’est pas seulement celui qui dit une bonne parole. La parole dit de quelle espèce est l’arbre. Les actes disent si cet arbre est sain ou pourri.
Ainsi la seconde parabole vient à notre aide, comme une mise en garde. « Ne vous payez pas de mots » semble nous dire Jésus. « Ne soyez pas faux dans vos paroles : qu’elles correspondent à l’intérieur de votre cœur. Changez votre cœur avant d’offrir à votre prochain une parole que vous voudriez être parole de vie. » Il s’agit de prendre soin de soi, de se soigner soi-même, avant de prétendre aider les autres.
On remonte ainsi à la première parabole. Celui qui a une poutre dans son œil, qui obscurcit son cœur, est un aveugle, et il ne peut prétendre guider un autre aveugle sans que cela se termine mal. Cependant il y a l’espoir, car un maître est là. Il s’agit donc de se faire disciple, de se laisser guider par le maître et d’apprendre à marcher sur le chemin, avant de prétendre guider les autres. Il est possible d’être bien formé, et de devenir comme son maître, nous dit Jésus.
C’est l’humilité qui purifie le cœur. Alors le disciple peut guider son frère qui voit moins bien que lui. Alors il peut enlever la poutre et la paille de son œil et de l’œil de son frère. Alors il peut porter le fruit de l’amour. Alors il peut transmettre en vérité la Parole de la Vie. Alors il devient disciple missionnaire.

Prière universelle :

PU 8e dimanche ordinaire C

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Pourquoi Ben Sira le Sage, dans la première lecture, donne-t-il tant de poids à la parole ?

Comprendre sa foi :

Si on applique à Jésus ces trois paraboles, que nous disent-elles de lui, de son cœur ?

Vivre avec Jésus :

Comment ces paraboles interrogent-elles ma vie ?

22e semaine : Dépoussiérage du cœur



22e dimanche ordinaire B :
Marc 7, 1-23

Rien de ce qui est extérieur à l’homme et qui entre en lui ne peut le rendre impur. Mais ce qui sort de l’homme, voilà ce qui rend l’homme impur.

Heureusement que les Pharisiens sont là. Jésus a été dur avec eux, mais c’était pour leur bien. Et nous en sommes bénéficiaires encore aujourd’hui. Car la problématique qui se trouve exposée dans cet Évangile est de tous les temps, elle nous concerne encore. Qu’est-ce que Dieu nous a révélé ? Qu’est-ce qu’il nous a apporté ? Quelle réponse concrète devons-nous donner ?
Dieu nous a révélé sa proximité, son désir de venir nous rencontrer jusque dans notre intimité pour nous communiquer son amour, pour se communiquer à nous, car il est Amour. Voilà l’important. Voilà ce à quoi toute notre foi est subordonnée.
Dieu nous a apporté la libération de tous nos esclavages, le Salut, pour que nous puissions accueillir l’Amour et devenir à notre tour capable d’aimer. Tout ce que nous faisons doit être au service de cette libération. La vie chrétienne n’est pas une série d’obligations et de traditions, même s’il y a une Tradition qui transmet des préceptes. Elle est un chemin à parcourir pour apprendre à aimer.
Et comment parcourir ce chemin ? Certes, il y a des actes concrets extérieurs à poser. Mais ceux-ci doivent germer du fond d’un cœur pur. C’est là que l’effort doit d’abord se situer. La conversion retourne le cœur vers une Personne, le Père. Alors le reste peut se mettre en place. Merveilleuse aventure que de travailler avec l’Esprit Saint à purifier son cœur par l’amour et pour l’amour.

Prière universelle :

PU 22e dimanche ordinaire B

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Que reproche Jésus aux Pharisiens ?

Comprendre sa foi :

Cette attitude implique une vision faussée de Dieu : laquelle ?

Vivre avec Jésus :

Dans ma vie de chrétien, est-ce que je ne fais pas parfois plus attention à l’apparence extérieure qu’à avoir un cœur vraiment bon ?

31e semaine : Quel est le premier commandement ?



31e dimanche ordinaire B :
Marc 12, 28b-34

Un scribe s’avança vers Jésus pour lui demander : « Quel est le premier de tous les commandements ? »

N’est-il pas beau ce scribe, ce théologien, ce chercheur de Dieu qui s’avance auprès de Jésus pour l’interroger ? C’est un amoureux de la Parole de Dieu ! C’est toujours beau un amoureux ! Il ressemble sans doute à l’auteur du psaume 118 qui ne cesse de chanter son amour pour la loi du Seigneur, son désir d’obéir à la parole de son Dieu, car il est justice et amour. Dans les évangiles, il y a des scribes qui pinaillent sur des détails. Lui semble chercher l’essentiel. Il désire aller au cœur de la rencontre avec Dieu.
« Le premier de tous les commandements » : il ne s’agit évidemment pas d’un ordre chronologique ; ce n’est pas non plus un contrôle de catéchisme sur les 10 commandements révélés à Moïse ; ce n’est pas non plus une joute théologique, même si c’est une question d’école. Il n’y pas la mise à l’épreuve que l’on rencontre parfois. Il se questionne sur le plus important dans la vie devant Dieu, comme le montre sa réponse à Jésus. Cet essentiel, ce n’est pas ce que l’on donne à Dieu, ces offrandes et ces sacrifices que ls païens offrent aussi aux idoles. L’essentiel est l’écoute amoureuse, la disponibilité de cœur, plus importante, même, que le culte.
Ce maître qui vient trouver un autre maître, avec grand respect, et humilité, est un homme à l’écoute. Il vit déjà la parole qu’il reçoit. Pourtant il ne sait pas qu’il la reçoit de la bouche de Dieu fait homme. Il ne sait pas qu’il rencontre LE Maître. Jésus, lui, sait qu’il n’est pas loin du Royaume des cieux. Il a compris le message. Il ne lui reste plus qu’à reconnaître et rencontrer la Personne qu’il a en face de lui, et marcher à sa suite.

Prière universelle :

PU 31e dimanche ordinaire B

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Pourquoi Jésus ne se contente-t-il de donner le premier commandement ?

Comprendre sa foi :

Coeur, âme, esprit, force : par ces mots, que nous dit Dieu de l’amour ?

Vivre avec Jésus :

Le Seigneur est-il mon unique, celui que j’aime et qui me fait aimer les autres ?