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20e dimanche : Apporter le feu



20e dimanche ordinaire C :
Luc 12, 49-53

Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé !

Jésus ne mâche pas ses mots ce dimanche. Il apporte le feu et la division.
Le feu, c’est l’épreuve qui purifie, le baptême dans la mort du Christ. C’est le feu de l’amour qui embrase, se propage, et pousse à tout donner. C’est le feu de la Vérité, lumière qui chasse les ténèbres de notre ignorance. Au long des siècles et jusqu’à aujourd’hui on voit encore le feu de l’Évangile, l’Amour et la Vérité, se répandre partout et en tout temps, même si parfois il semble réduit à quelques flammèches.
Ce feu de l’Évangile se répand visiblement, certes, et nous sommes appelés à y contribuer. Mais aussi et surtout le feu que le Christ est venu apporter doit travailler invisiblement, au fond des cœurs, pour embraser chaque chrétien. Celui qui s’abandonne à ce feu brûle les entraves du péché et va vers le Christ, marche à sa suite. Au creuset de l’humilité, la force naît dans la faiblesse, et le feu nous fait devenir comme des torches vivantes, destinées à propager la Miséricorde du Seigneur dont nous sommes les bénéficiaires par le baptême.
La division, c’est l’expérience de l’hostilité. Qui parle et agit au nom de Dieu, qui se fait porteur du feu de Dieu, doit s’attendre aussi à rencontrer l’hostilité des ennemis de Dieu. Il fera ainsi l’expérience de la division entre la Lumière de Dieu et les ténèbres du refus de Dieu. Cette division est extérieure, certes, face à ceux qui refusent le Christ et luttent contre lui en luttant contre nous. Tout le monde n’y est pas confronté de la même manière, même si cela fait partie de l’expérience chrétienne. Mais la division est aussi intérieure, face à notre péché auquel nous nous attachons tant. Devant cette lutte intérieure, chacun doit recevoir la miséricorde de Dieu qui délivre des entraves. Plus la foi est vive, plus le chrétien vit cette division interne entre ce qui est du Christ et ce qui ne l’est pas. C’est le chemin et le prix de la liberté.
Nous n’avons pas à avoir peur, ni à nous décourager. Nous participons déjà à la gloire du Christ en luttant ainsi avec lui, en étant brûlé intérieurement par le même feu que lui. Une foule innombrable de témoins de la foi nous entoure et nous accompagne. Qui se laissera embraser et purifier ? Il deviendra torche pour le monde.

Prière universelle :

PU 20e dimanche ordinaire C

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Quels fils conducteurs peut-on remarquer entre les trois lectures de ce dimanche ?

Comprendre sa foi :

Quel est le rapport entre le feu qu’apporte Jésus et le baptême ?

Vivre avec Jésus :

Ai-je à cœur de propager le feu que Jésus a allumé ?

Baptême du Seigneur : Quand s’ouvre le ciel



Baptême du Seigneur C :
Luc 3, 15-22

Comme tout le peuple se faisait baptiser et qu’après avoir été baptisé lui aussi, Jésus priait, le ciel s’ouvrit.

Il est toujours bon d’être plongé dans la prière de Jésus. Saint Luc est très attentif à nous le présenter ainsi, à le contempler dans son rapport intime au Père, et il est en cela un maître. Voici la première fois qu’il nous montre Jésus en train de prier. Nous sommes après son baptême, et avant qu’il parte pour le désert. Moment très important, rapporté par les quatre évangélistes, et que certains appellent la vocation de Jésus. La prière dans laquelle nous allons être plongés avec lui, c’est l’Esprit Saint.
Jésus est homme comme tout le monde, pleinement homme, né d’une femme. Dans son humilité, il se joint au grand mouvement spirituel de conversion qui s’opère dans la mouvance de Jean, le Baptiste. Lui aussi s’avance, au milieu de tous, pour être plongé dans l’eau et dire à Dieu son désir de purification. Lui n’a pas besoin de purification. Mais nous avons besoin qu’il prie pour notre purification. Il vient accomplir sa mission de grand prêtre, d’intercesseur au milieu des hommes. C’est pourquoi le baptême le pousse à la prière. Comme Jean prenait l’eau pour la verser sur la tête de ceux qui s’avançaient vers Dieu, ainsi Jésus étend les mains afin d’implorer le Père de répandre l’Esprit sur ceux qui croiront en lui. Et il se trouve plongé le premier dans l’Esprit Saint.
Elle est belle, l’intimité de cette scène. Elle est mystérieuse, l’intimité de la prière. Nous pouvons un peu la mesurer à ses fruits : le don de l’Esprit, la Voix du Père reconnaissant et appelant son Fils, Unique entre tous. L’Esprit est donné à Jésus en vue du baptême dont il doit baptiser le monde. Il lui est donné pour lui, d’abord, pour qu’il accomplisse jusqu’au bout sa vocation de Sauveur, avant de retourner auprès du Père. Déjà sa mission est commencée : les Cieux se sont ouverts lorsqu’il s’est fait homme dans le sein de Marie à l’ombre de l’Esprit. Les Cieux viennent de s’ouvrir en réponse à sa prière, sa demande de l’Esprit. Bientôt sur la Croix il remettra cet Esprit au Père pour qu’il soit répandu sur l’Église au jour de la Pentecôte, et sur tous les baptisés, jusqu’à nous.
Laisserons-nous cette onction divine se répandre sur tous ceux qui nous côtoient ?

Prière universelle :

PU Baptême du Seigneur C

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Quels liens unissent Jésus et le peuple dans cette histoire ?

Comprendre sa foi :

Pourquoi cet épisode est-il important ? Qu’est-ce qu’il nous fait connaitre de Jésus ?

Vivre avec Jésus :

Et moi qui suis baptisé, est-ce que je prie comme Jésus pour que le monde entier reçoive l’Esprit Saint ?

Apprendre à sanctifier le temps



Apprendre à sanctifier le temps ?

La première leçon est ni plus ni moins l’ouverture de la Bible, au livre de la Genèse…

AU COMMENCEMENT, Dieu créa le ciel et la terre. La terre était informe et vide, les ténèbres étaient au-dessus de l’abîme et le souffle de Dieu planait au-dessus des eaux. Dieu dit : « Que la lumière soit. » Et la lumière fut. Dieu vit que la lumière était bonne, et Dieu sépara la lumière des ténèbres. Dieu appela la lumière « jour », il appela les ténèbres « nuit ». Il y eut un soir, il y eut un matin : premier jour. (Gn 1, 1-5)

Dans la Genèse, tout a commencé dans la nuit, et dans le silence. L’Esprit de Dieu planait sur les eaux informes et vides, entre ténèbres et abîme. La Parole de Dieu a résonné, et le temps fut créé. « Il y eut un soir, il y eut un matin ». Le temps est né de la voix de Dieu dans la nuit, par la création de la lumière.
Pâques. C’était la nuit. La nuit de la mort. La nuit du tombeau. Tout était fini. L’aube n’était pas encore venue. Viendrait-elle cette aube ? Les femmes marchaient dans la nuit, vers le corps mort, enfermé. Elles se demandaient qui ouvrirait le lieu de mort, l’abîme. Mais voici que la pierre était déjà roulée. Blanc éblouissant, lever du soleil, aube inespérée. Le temps recommence, nouveau. Le Seigneur est ressuscité, et il nous attend en Galilée.
Pour le moine aussi, tout commence dans la nuit. Tout commence dans le silence. Tout recommence par la Résurrection. St Benoît (RB 9, 1-3) invite à entonner le psaume 50 : « Seigneur, ouvre mes lèvres, et ma bouche annoncera ta louange ! » Et il ajoute le psaume 3 : « je m’éveille : le Seigneur est mon soutien. » Puis il continue par le psaume 94 qui célèbre le Créateur et la Création et pose la question : « Aujourd’hui écouterez-vous sa parole ? » Parce que la nuit, c’est le temps du silence. Et le silence, c’est le lieu de l’écoute. Et l’écoute, c’est le cœur de la vocation du moine, du chrétien, de l’homme qui se tient face à Dieu.

Poursuivre la lecture

Présentation du Seigneur : Dieu vient purifier son peuple



Présentation du Seigneur :
Luc 2, 22-40

Quand fut accompli le temps prescrit par la loi de Moïse pour la purification

Il se passe quelque chose d’étrange à Jérusalem. Quarante jours après la naissance d’un enfant mâle, un rite de purification était prévu. Il marquait la fin de l’acte sacré de la naissance, et le retour à la vie normale – si l’on peut dire. Mais cette fois-ci, il ne s’agit pas de n’importe quel enfant mâle. Il s’agit du Messie promis, de l’envoyé du Père, du Fils de Dieu fait homme.

Il vient au Temple, lieu de la présence de Dieu,
mais c’est lui le Temple véritable, la Présence de Dieu faite chair.
Il vient accomplir un rite de purification,
mais c’est lui le Purificateur de son Peuple et de toute l’humanité.
Syméon le reçoit dans ses bras,
mais c’est son Esprit qui a guidé le juste et pieux vieillard.

Syméon et Anne sont vieux comme la Loi, et la Loi nouvelle de l’Esprit arrive en Jésus.
L’Ancienne Alliance s’efface devant Celui qui est l’Alliance éternelle de Dieu avec les hommes.
L’attente de la consolation fait place au Consolateur attendu.

Marie et Joseph sont témoins, ébahis. Parce qu’ils accomplissent les rites prescrits par la Loi, cette Loi elle-même s’en trouve accomplie, et tous ses rites abolis. L’éternelle nouveauté pénètre notre monde vieilli par le péché, afin de le purifier, de le régénérer. Tout sera totalement accompli dans le mystère de la chute et du relèvement, dans le mystère pascal pour lequel Dieu s’est fait homme, seul rite efficace, seul geste d’amour infini et éternel.

Prière universelle :

PU 2 février, Présentation du Seigneur

Baptême du Seigneur : l’eau et l’Esprit



Baptême du Seigneur :
Mc 1, 7-11

Moi, je vous ai baptisés avec de l’eau ; lui vous baptisera dans l’Esprit Saint.

Humilité de Jean-Baptiste qui se met bien à sa place dans l’Histoire du Salut : il est tout tourné vers le Christ qu’il attend et annonce. Il fait ce que l’Esprit l’appelle à faire, et ne va pas plus loin. Il sait qu’il peut inviter à la conversion avec un baptême d’eau, mais ne peut donner la vie nouvelle. C’est sa vocation.
Humilité de Jésus qui descend dans le Jourdain pour recevoir un baptême de purification, et cela après 30 ans de vie cachée. En avait-il besoin lui qui est Dieu ? Non. Mais il assume toute notre condition humaine. Déjà en se faisant homme, il pend sur lui notre péché pour nous en purifier. Avec nous il reçoit de Jean la purification humaine de l’eau. Pour nous il reçoit du Père la purification divine dans l’Esprit. C’est pour cela qu’il est venu, et c’est pour cela que le Père l’appelle par son Nom à ce moment précis.
C’est dans l’humilité que Dieu peut appeler. C’est dans l’humilité que s’accomplit la vocation de chacun. Car c’est dans l’humilité que l’Esprit peut être donné et reçu.

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Ce passage de la vie de Jésus est rapporté par les quatre évangélistes : pourquoi est-il si important ?

Comprendre sa foi :

Que veut dire pour nous « être baptisé dans l’Esprit Saint » ?

Vivre avec Jésus :

Accomplir humblement sa vocation, c’est faire la joie de Dieu : est-ce ma joie aussi ?