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Baptême du Seigneur : Institué par la voix du Père



Baptême du Seigneur A : Institué par la voix du Père
Matthieu 3, 13-17

Et des cieux, une voix disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui je trouve ma joie. »

Pour conclure le temps de Noël, célébration de la première manifestation du Christ au monde, la liturgie nous donne à entendre la voix du Père. Quel cadeau ! Ce cadeau, nous le devons au Seigneur Jésus lui-même, qui seul peut l’avoir raconté, offert à ses disciples. C’est le récit d’une vocation, au sens propre : Jésus est appelé par son nom, et par là institué par son Père. Jésus est désigné par son nom le plus essentiel. Le nom, c’est très important, surtout dans la Bible : le nom donné par Dieu dit l’identité et la « vocation » de la personne. Ce nom de « Fils bien-aimé » dit à la fois la plénitude de sa dignité divine, et l’essentiel de sa mission humaine. Il est Fils unique, bien-aimé, venu révéler aux hommes l’amour du Père.
L’Esprit vient reposer sur Jésus, la plénitude de l’Esprit de Dieu. Ce n’est pas qu’il n’y était pas avant, puisqu’on sait qu’il est à l’œuvre depuis sa conception. Il s’agit d’une manifestation pour le monde. L’action de l’Esprit a permis l’Incarnation. L’action de ce même Esprit institue aujourd’hui la mission. Par cette onction, tout va s’accomplir.
C’est l’onction sacerdotale que reçoit Jésus de son Père, au moment où, à la surprise de Jean lui-même, il descend dans les eaux pour participer à la purification de tout le Peuple. « Il lui fallait donc se rendre en tout semblable à ses frères, pour devenir un grand prêtre miséricordieux et digne de foi pour les relations avec Dieu, afin d’enlever les péchés du peuple. » (He 2, 17) Il accomplit toute justice, il nous ouvre le chemin de l’obéissance au Père : « Bien qu’il soit le Fils, il apprit par ses souffrances l?obéissance et, conduit à sa perfection, il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent la cause du salut éternel, car Dieu l?a proclamé grand prêtre de l?ordre de Melkisédek. » (He 5, 8-10).
C’est aussi l’onction prophétique que reçoit Jésus. Il est le fils/serviteur annoncé par Isaïe dans la première lecture. En grec, c’est le même mot… Il est l’élu de Dieu, le choisi, sur qui repose l’Esprit, pour aller parler à toutes les Nations.
C’est aussi l’onction royale que reçoit Jésus, car la voix du père évoque le Ps 2, 7 « Il m’a dit : « Tu es mon fils ; moi, aujourd’hui, je t’ai engendré. » », en écho à la prophétie de Nathan à David à propos de sa descendance : « Moi, je serai pour lui un père ; et lui sera pour moi un fils. » (2 Sm 7, 14).
Dans l’Ancien Testament, le Bien-aimé par excellence, fils promis, unique, chéri de son père, c’est aussi Isaac. De lui Abraham a entendu : « Prends ton fils, ton unique, celui que tu aimes, Isaac, va au pays de Moriah, et là tu l’offriras en holocauste sur la montagne que je t’indiquerai. » Dans la vie de Jésus, toute paternité et toute filiation s’accomplit en plénitude : la voix du Père nous l’atteste. Mystère.

Prière universelle :

PU Baptême du Seigneur A

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Comment la première lecture éclaire-t-elle la personne et la mission de Jésus ? Et la seconde, qu’ajoute-t-elle ?

Comprendre sa foi :

Qui est Jésus selon ces lectures ? Et qui sommes-nous en lui, nous qui sommes devenus fils de Dieu par le baptême et la confirmation ?

Vivre avec Jésus :

Est-ce que je prends le temps d’entendre le Père me dire que je suis son fils/sa fille bien-aimé(e) sur qui repose l’Esprit ?

19e dimanche : Veiller et servir



19e dimanche ordinaire C :
Luc 12, 32-48

Heureux ces serviteurs-là que le maître, à son arrivée, trouvera en train de veiller.

Nous ne savons pas quand l’Époux reviendra dans la gloire, à la fin des temps. C’est déjà une bonne raison de se tenir prêt, dans l’espérance. Quand nous autres moines nous levons tôt le matin pour veiller et prier, c’est bien cette venue que nous attendons, que nous espérons, que nous voulons hâter par notre prière. Notre intercession pour le monde veut en éloigner le mal. Mais notre veille de garde est aussi tournée vers la venue quotidienne de la grâce. Dès le petit matin, avant l’aurore, nous préparons nos cœurs, nous préparons le cœur du monde, à accueillir sa présence dans nos vies.
Car la venue de l’Époux n’est pas strictement réservée à la fin des temps. Dieu vient à notre rencontre plus souvent que cela. Il peut venir à tout moment, et la manière dont il s’y prend est toujours inattendue. C’est pourquoi il ne faut pas seulement attendre, mais veiller, être aux aguets, ouvrir les mirettes de son cœur pour le reconnaître. Christ ressuscité est là présent dans la simplicité de nos vies, et il mendie notre attention et notre amour.
Il vient dans le frère qui demande un service. Il vient dans la sœur qui a besoin d’être écoutée et aimée. Il vient dans le pauvre qui frappe à notre porte. Il vient dans la personne seule, malade, rejetée qui mendie un peu de compagnie, un peu d’humanité. Il vient dans les enfants et les jeunes qui recherchent des éducateurs. Il vient dans les communautés d’Église qui recherchent des ouvriers de l’Évangile et des pasteurs. Il vient dans les paumés assoiffés de repères pour leur vie. Il vient dans nos voisins et nos compagnons de travail qui portent sans espérance leurs fardeaux cachés. Tout ce que nous aurons fait au plus petit d’entre les hommes, c’est à lui que nous l’aurons fait.
En attendant son retour glorieux, l’Époux souffrant a besoin de nous. Qui répondra à son appel quand il frappe à la porte ? Qui prendra la tenue du service de ses frères et sœurs ? Qui donnera tout pour gagner le trésor de l’amour ?

Prière universelle :

PU 19e dimanche ordinaire C

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Quel est le rapport entre veiller et servir ?

Comprendre sa foi :

Le retour du Christ est-il lointain ? cette perspective devrait-elle marquer notre vie spirituelle ?

Vivre avec Jésus :

Comment est-ce que je veille ? Comment est-ce que je sers ?

13e dimanche : Messager du Christ



13e dimanche ordinaire C :
Luc 9, 51-62

Jésus envoya, en avant de lui, des messagers.

Ce dimanche, la suite du Christ se présente dans toute son exigence. Désirer marcher en compagnie de Jésus, c’est choisir de partager avec lui sa condition d’errant au service de la Bonne Nouvelle, renoncer aux attaches sociales, à la stabilité d’une position. L’appel du Christ fait sentir l’urgence de la mission : il surpasse toute urgence, jusqu’à enterrer ses parents. L’éternité n’attend pas, car à tout moment la mort vient mettre fin à cette vie. Il ne laisse pas de place pour les conditions, pour le retard d’une décision, pour un attachement au passé. Le Maître met face à la radicalité du choix pour le Royaume de Dieu, parce que la vraie Vie est ailleurs.
Faut-il vraiment tout abandonner, couper tout lien, renier famille, amis, devoirs humains ? Seul Dieu, de qui vient toute vie, tout lien, tout devoir, peut le demander avec une telle radicalité. Seul le Christ peut exiger qu’on laisse tout pour le suivre.
Si Jésus place devant cette exigence de la vie pour Dieu, c’est qu’il l’a vécue en plénitude, il en connaît la nécessité. L’évangile nous le montre durcissant sa face au moment de prendre la route de Jérusalem, parce qu’il pressent ce qui l’attend, parce qu’il sait que le Dieu qui l’envoie est rejeté en ce monde. Le village de Samaritains qui refuse sa visite n’est que l’image d’un monde qui ne veut pas de Dieu. Et le refus du châtiment proposé par les « fils du tonnerre » est la manifestation de vraie force qui l’habite : ne rien réclamer pour lui parce qu’il est venu pour les hommes, refuser toute violence parce que que le Royaume ne s’impose pas.
Au-delà de ce qu’il faut quitter, la vraie exigence de la suite du Christ se situe sans doute dans cette décision radicale de ne pas laisser de place à la violence, même devant le refus du message apporté. Sans doute faut-il s’être détaché de tout lien humain pour devenir un tel messager de Dieu, et avoir la force d’accomplir la mission du Christ, qui est devenue celle du chrétien.

Prière universelle :

PU 13e dimanche ordinaire C

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Quels sont les liens entre l’anecdote du début de l’évangile et les trois appels qui suivent ?

Comprendre sa foi :

Tous les chrétiens sont-ils concernés par cette radicalité, ou s’adresse-t-elle seulement à certains ?

Vivre avec Jésus :

Et moi, quelle est ma vocation ?

5e semaine de Pâques : Aimer comme le Ressuscité



5e dimanche de Pâques C :
Jean 13, 31-35

À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres.

Seul le témoignage de l’amour est vraiment convainquant. Seul il dit vraiment Dieu. Sa gloire n’est pas démonstration de puissance. Elle est son amour, un amour qui va plus loin que l’amour même. Elle est la manifestation de sa miséricorde et de son pardon, c’est-à-dire réponse d’amour même au rejet, au mépris, à la haine.
Le service de cette gloire de Dieu est notre vocation à tous. Aimer comme Jésus nous a aimés : quelle mission ! Nous connaissons nos défaillances dans l’amour, nos faiblesse, nos limites. Nous savons que nous ne sommes pas à la hauteur de l’idéal. Mais le Père le sait aussi. C’est pour cela qu’il nous a donné son Fils. C’est pour cela qu’il nous donne l’Esprit.
La vie monastique, et plus généralement la vie chrétienne, c’est uniquement chercher à aimer Dieu et ses frères en vérité, et progresser dans cette voie sans se lasser, sans cesse. Les deux deviennent progressivement tout un, et cela de plus en plus. Aimer Dieu devient aimer ses frères. Et aimer ses frères, devient aimer Dieu. Le frère qui vit cela, peut-être avec beaucoup de difficultés sur son chemin, est alors de plus en plus un « moine », un homme « unifié » par l’amour. L’Esprit Saint fait du chrétien une image toujours plus limpide de Dieu pour tous les hommes.

Prière universelle :

PU 5e dimanche de Pâques C

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Qu’est-ce qu’il y a de nouveau par rapport au Décalogue dans le commandement de l’amour ?

Comprendre sa foi :

Peut-on vraiment commander l’amour ? L’amour existe-t-il sur commande ?

Vivre avec Jésus :

L’amour des personnes qui m’entourent sert-il de base à mes choix quotidiens ?

4e semaine de Pâques : Suivre le Ressuscité



4e dimanche de Pâques C :
Jean 10, 27-30

Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle : jamais elles ne périront, et personne ne les arrachera de ma main.

Chacun de nous est intimement connu de Dieu. Nous pouvons sans crainte répondre à cette attention par notre confiance totale. C’est vers une plénitude de Vie que nous conduira la suite du Ressuscité, c’est-à-dire vers la parfaite communion au Père, source de toute vie. Cette confiance mise en Dieu ne doit pas être un sentiment vague, confus, indéterminé, quelque chose dont on essaie de se persuader pour se rassurer, mais qui ne débouche sur rien de concret. La vraie confiance s’engage, elle s’applique à écouter, elle désire obéir et fait tout pour se rendre attentive à la voix qui la mettra en marche.
Mettre sa confiance en Dieu, s’appliquer à écouter la voix du Bon Berger, et chercher sans cesse comment suivre le Ressuscité sur le chemin de la vie éternelle, c’est le privilège du chrétien, de tout chrétien. S’interroger sur sa vocation en ce monde et dans l’Église n’est pas une question réservée à quelques jeunes qui pourraient être appelés à une vie plus intimement et visiblement consacrée à Dieu. Bien sûr, c’est une question qu’il est important de se poser lorsqu’on est jeune, et que la vie invite à donner une orientation à sa vie. Mais l’Esprit souffle où il veut et quand il veut. Le Ressuscité se manifeste comme il veut, et à qui il veut, pour appeler à sa suite. Parfois sa voix est claire et forte, souvent elle est discrète. Parfois il parle une fois et cela suffit, souvent il guide pas après pas. Parfois il semble tout demander et tout donner d’un coup, mais le plus souvent il construit avec nous notre vie pierre après pierre, il nous fait entrer très progressivement dans l’autre vie, la vie éternelle.
Le Ressuscité veut nous donner la vie, lui qui a donné sa vie pour nous. Recevoir cette vie, c’est donner notre vie pour lui. Sa voix résonne parfois en notre cœur. Elle résonne le plus souvent par l’appel de nos frères, et en particulier ceux qui souffrent. Elle résonne par tous ceux qui ont besoin auprès d’eux de la présence du Ressuscité : les enfants qui souffrent, les vieillards abandonnés, les personnes désespérées, les chercheurs de sens, les victimes de la violence, tous ceux qui errent sans berger pour les guider et les protéger.
Qui répondra à cette voix qui crie ?

Prière universelle :

PU pour le 4e dimanche de Pâques C

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

« Le Père et moi nous sommes un » : selon ce texte, pourquoi est-il important pour nous que Jésus soit un avec le Père ?

Comprendre sa foi :

Y a-t-il des « brebis » qui écoutent la voix de Dieu sans forcément le savoir, qui le suivent d’un cœur droit sans se dire disciples, et qui obtiendront en héritage la vie éternelle ?

Vivre avec Jésus :

Quelle voix autour de moi me brise le cœur ? Qui voudrais-je aider, servir, aimer, parce que si peu le font ?

3e semaine de Pâques : Accueillir le Ressuscité



3e dimanche de Pâques C :
Jean 21, 1-19

Aucun des disciples n’osait lui demander : « Qui es-tu ? » Ils savaient que c’était le Seigneur.

Chacun accueille le Ressuscité à sa manière. « C’est le Seigneur! » Jean reconnaît le Ressuscité et témoigne. Pierre accueille le témoignage et va à la rencontre de Jésus. Les autres sont dans la barque, affairés à l’œuvre de Dieu. La vie spirituelle prend de multiples formes, et la rencontre avec le Ressuscité a de multiples effets. Chacun son tempérament, sa grâce, sa vocation. Il en faut pour voir au-delà du visible immédiat. Il en faut d’autres pour se jeter à l’eau et montrer le chemin. Il en faut enfin tout simplement pour gérer la barque pendant que les premiers ont le nez en l’air et que les seconds laissent libre cours à leur impulsivité !
L’important, c’est que tous se retrouvent autour du Ressuscité, autour de la table eucharistique, autour du service du prochain. C’est ainsi que Jésus ressuscité se fait reconnaître, c’est ainsi qu’on peut le reconnaître : dans la mémoire vivante du don de sa vie, célébrée tant dans la liturgie que dans le service des hommes, en son Nom. L’un est indissociable de l’autre. L’un et l’autre, ensemble, sont la vraie confession de la foi et de l’amour. L’un et l’autre nous rassemblent en un seul Corps, le Corps du Ressuscité, présent dans le monde, pour le Salut de tous les hommes.
C’est pourquoi là se produit LE dialogue. Là est posée LA question : « M’aimes-tu ? » Le dialogue entre Jésus et Pierre est le dialogue de tous les chrétiens avec leur Seigneur. Il est le dialogue intime de chacun avec lui dans l’Eucharistie et dans le service des autres. Pour peu que l’on soit sincère avec soi-même, le « tu sais bien que je t’aime » reste en travers de la gorge, comme pour Pierre : nous connaissons notre infidélité. Pourtant Jésus ne nous retire pas sa confiance. Dans sa Miséricorde, il nous appelle tout de même à l’amour, il nous croit encore capable d’amour et de fidélité. Il nous confie nos frères, chacun selon sa grâce, et il nous invite à le suivre, chacun à sa manière.
À présent, c’est par l’amour et le service du frère que nous voyons que nous pouvons accueillir le Ressuscité et répondre à l’amour de Dieu que nous ne voyons pas.

Prière universelle :

PU 3e dimanche de Pâques C

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

A quelles autres scènes de la vie de Jésus fait penser ce récit ?

Comprendre sa foi :

Pourquoi les disciples ne reconnaissent-ils pas Jésus tout de suite ? Pourquoi est-ce important qu’ils le reconnaissent à ses actes plus qu’à son apparence ?

Vivre avec Jésus :

Est-ce que je suis attentif à la présence personnelle du Ressuscité quand je célèbre la messe et quand je sers mes frères ?

5e semaine : Envoyés par la Parole



5e dimanche ordinaire C :
Luc 5, 1-11

Simon lui répondit : « Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ; mais, sur ta parole, je vais jeter les filets. »

Il y a deux semaines, la parole d’Isaïe s’accomplissait dans la synagogue de Nazareth. La semaine dernière la parole de Jésus faisait scandale. Ce dimanche, la parole de Dieu nourrit les foules, elle fascine un homme, elle envoie en mission.
Par esprit de service, Simon-Pierre avait prêté sa barque pour que Jésus puisse enseigner la foule. Que s’est-il passé dans l’intimité de son cœur durant ce temps où il était tout proche de Jésus, face à la foule, à écouter lui aussi le Maître ? Il faut vraiment que Simon-Pierre, pêcheur déçu par une nuit de travail infructueux, ait été fasciné par la parole de Jésus pour partir au large et jeter son filet en plein jour. Sur sa parole il le fit, sans hésiter. Ni sa peine perdue, ni son découragement, ni son expérience de pécheur, ni le regard des autres ne l’ont retenu. Ayant entendu, il obéit, en dépit de l’incongruité de la demande de ce rabbi charpentier. C’est pourquoi il a vu le miracle s’accomplir, il a cru que Dieu était à l’œuvre, il a adoré son Seigneur, il s’est laissé envoyer. Et c’est pour cela que la Parole nous est parvenue.
Quelques mois ou quelques années plus tard, c’est sur le bord de cette même mer qu’il sera confirmé dans son appel, après une nuit d’échec bien plus cuisante. C’est après avoir renié trois fois son maître et son Seigneur, après avoir pleuré amèrement sur son échec, après avoir été lent à croire à la bonne nouvelle de la résurrection, qu’il entendra le Seigneur lui dire : « Pais mes agneaux ». Ce n’est sans doute plus l’effroi qui le saisissait alors, mais la honte que venait effacer la douceur du pardon. Pierre, l’homme faible et pourtant le messager choisi, passé par le feu de la tentation, par la brûlure de la chute, et finalement relevé par son Seigneur, était alors prêt pour sa mission de pêcheur d’homme. Il n’avait pas laissé seulement ses filets pour suivre le Christ. Il avait renoncé à sa propre vie, à sa propre force, pour que la Parole puisse retentir et agir.
Comme Simon-Pierre tout baptisé, est appelé à écouter, se laisser fasciner, croire, et partir en mission. C’est notre vocation à tous. Aucun échec, aucune faiblesse n’importe quand le Christ envoie. En ces temps où l’on se sent si pauvre en France dans notre évangélisation, en cette nuit passée sans rien prendre, décourageante, en cette Passion où le Christ est bien souvent bafoué publiquement par l’intermédiaire de son Église, il est bon de se le rappeler. Reconnaissons notre faiblesse, notre péché. Puis sur la Parole du Seigneur, jetons au large nos filets.

Prière universelle :

PU 5e dimanche ordinaire C

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Quels sont les différents pas que Jésus fait franchir à Simon avant de lui annoncer sa mission ?

Comprendre sa foi :

Pourquoi faut-il donc que l’épreuve précède si souvent l’intervention de Dieu ?

Vivre avec Jésus :

Et moi quelle est mon épreuve ? En quelle parole dois-je mettre ma foi ? Où dois-je voler au large ?

Baptême du Seigneur : Quand s’ouvre le ciel



Baptême du Seigneur C :
Luc 3, 15-22

Comme tout le peuple se faisait baptiser et qu’après avoir été baptisé lui aussi, Jésus priait, le ciel s’ouvrit.

Il est toujours bon d’être plongé dans la prière de Jésus. Saint Luc est très attentif à nous le présenter ainsi, à le contempler dans son rapport intime au Père, et il est en cela un maître. Voici la première fois qu’il nous montre Jésus en train de prier. Nous sommes après son baptême, et avant qu’il parte pour le désert. Moment très important, rapporté par les quatre évangélistes, et que certains appellent la vocation de Jésus. La prière dans laquelle nous allons être plongés avec lui, c’est l’Esprit Saint.
Jésus est homme comme tout le monde, pleinement homme, né d’une femme. Dans son humilité, il se joint au grand mouvement spirituel de conversion qui s’opère dans la mouvance de Jean, le Baptiste. Lui aussi s’avance, au milieu de tous, pour être plongé dans l’eau et dire à Dieu son désir de purification. Lui n’a pas besoin de purification. Mais nous avons besoin qu’il prie pour notre purification. Il vient accomplir sa mission de grand prêtre, d’intercesseur au milieu des hommes. C’est pourquoi le baptême le pousse à la prière. Comme Jean prenait l’eau pour la verser sur la tête de ceux qui s’avançaient vers Dieu, ainsi Jésus étend les mains afin d’implorer le Père de répandre l’Esprit sur ceux qui croiront en lui. Et il se trouve plongé le premier dans l’Esprit Saint.
Elle est belle, l’intimité de cette scène. Elle est mystérieuse, l’intimité de la prière. Nous pouvons un peu la mesurer à ses fruits : le don de l’Esprit, la Voix du Père reconnaissant et appelant son Fils, Unique entre tous. L’Esprit est donné à Jésus en vue du baptême dont il doit baptiser le monde. Il lui est donné pour lui, d’abord, pour qu’il accomplisse jusqu’au bout sa vocation de Sauveur, avant de retourner auprès du Père. Déjà sa mission est commencée : les Cieux se sont ouverts lorsqu’il s’est fait homme dans le sein de Marie à l’ombre de l’Esprit. Les Cieux viennent de s’ouvrir en réponse à sa prière, sa demande de l’Esprit. Bientôt sur la Croix il remettra cet Esprit au Père pour qu’il soit répandu sur l’Église au jour de la Pentecôte, et sur tous les baptisés, jusqu’à nous.
Laisserons-nous cette onction divine se répandre sur tous ceux qui nous côtoient ?

Prière universelle :

PU Baptême du Seigneur C

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Quels liens unissent Jésus et le peuple dans cette histoire ?

Comprendre sa foi :

Pourquoi cet épisode est-il important ? Qu’est-ce qu’il nous fait connaitre de Jésus ?

Vivre avec Jésus :

Et moi qui suis baptisé, est-ce que je prie comme Jésus pour que le monde entier reçoive l’Esprit Saint ?

1ère semaine de l’Avent : Veiller et prier



1er dimanche de l’Avent C :
Luc 21, 25-36

Restez éveillés et priez en tout temps : ainsi vous aurez la force d’échapper à tout ce qui doit arriver, et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme.

Veiller et prier en tout temps est au fondement de notre appel à la vie monastique. C’est pourquoi les moines aiment tout particulièrement l’Avent, qui leur rappelle un aspect fondamental de leur vocation : s’ouvrir à la venue du Christ. Le Christ est déjà venu dans la chair il y a 2000 ans. Il reviendra dans la gloire à la fin des temps, on ne sait pas quand, ni comment. Il vient aussi dans nos vies, aujourd’hui. Il vient pour parler, à travers l’Écriture Sainte, pour agir, dans notre cœur ou dans les événements, pour nous rencontrer, dans nos frères ou dans les pauvres.
Mais tout cela n’est en rien réservé aux moines. Veille et prière sont en fait au fondement de notre vie chrétienne. L’appel du Christ s’adresse à tous. Le chrétien est homme de désir, femme d’espérance. Le chrétien est habité par la promesse du Christ, tendu vers la rencontre, ou les rencontres avec lui, comme un amoureux. Rencontres prévues, rencontres fortuites, rencontres provisoires ou rencontre définitive : se tenir prêt à paraître debout devant Dieu à tout moment, digne dans sa nature humaine et dans sa foi.
L’Avent offre chaque année l’occasion de se demander vers où son cœur est tendu. Il est un temps favorable pour renouveler son attention au passage du Christ, à sa venue dans nos vies, à son appel à se remettre debout pour marcher vers lui, pour l’accueillir lorsqu’il vient.

Prière universelle :

PU 1er dimanche de l’Avent C

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Pourquoi Jésus demande-t-il de se tenir sur ses gardes ?

Comprendre sa foi :

Est-il si important pour la foi de penser au retour du Christ ?

Vivre avec Jésus :

Vers où est tourné mon cœur profond ? Vers la terre ou vers le Ciel ?

29e semaine : Se donner pour servir



29e dimanche ordinaire B :
Marc 10, 35-45

Celui qui veut être parmi vous le premier sera l’esclave de tous : car le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude.

Voilà un évangile qui complète bien celui de la semaine dernière, et qui au fond se passe presque de commentaire. Il est clair, net et précis. Il fait partie de ces paroles tranchantes du Christ qui nous font du bien, car elles nous mettent devant l’essentiel sans que nous ayons à réfléchir. La seule chose qu’il y ait à faire, c’est de mettre sa foi dans cette parole, et d’agir, de donner sa vie.
Le premier, le plus grand, c’est le Christ. Or il a pris la condition d’esclave en donnant sa vie pour le Salut des hommes. Donc il ne nous reste plus qu’à le suivre. Car Dieu nous appelle à participer à la mission du Christ. La multitude des hommes attend le don de notre vie avec lui, pour eux. Peut-être certains se demandent-ils comment se donner, à qui se donner, quand se donner ?
Quand ? À tout moment, dès que possible.
À qui ? À celui qui se trouve là, et qui a certainement besoin d’être aimé.
Comment ? En le servant, ne serait-ce que par un sourire, un mot gentil, ou un regard.
Servir, aimer, souffrir pour l’autre, donner de sa personne, de son énergie, de son temps, de sa patience, être à celui que l’on rencontre, être pour lui : voilà notre vocation à tous. L’Esprit Saint fait le reste pour conduire chacun sur le chemin de sainteté qui lui est propre, afin de siéger un jour avec le Christ à la droite du Père.

Prière universelle :

PU 29e dimanche ordinaire B

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Quelle est la gloire du chrétien selon ce texte ?

Comprendre sa foi :

Comment Jésus s’est-il fait serviteur ?

Vivre avec Jésus :

Est-ce que je désire servir mes frères au Nom du Christ ? Qu’est-ce que je fais pour me mettre à leur service ?