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31e dimanche : Deux pour le prix d’un



31e dimanche ordinaire B :
Marc 12, 28-34

Il n’y a pas de commandement plus grand que ceux-là.

On demande à Jésus un commandement, le plus grand commandement, et il en donne deux pour le prix d’un. On est habitué à ce que Jésus réponde à sa manière. Nous avons nos questions d’hommes. Il a la Révélation divine qu’il est venu nous offrir, en plénitude.
La recherche du plus grand commandement était une question d’école parmi les scribes et les pharisiens. Ils avaient en effet un problème : leur perfection avait été codifiée, cadrée, régulée, dans plus de 600 commandements. Ils ne savaient pas toujours distinguer ce qui était vraiment important de ce qui l’était moins. Beaucoup de normes semblaient se valoir, et au fond on n’en comprenait plus le sens. Alors ils avaient une fâcheuse tendance à mettre en pratique la Loi juive non parce qu’elle les rapprochait de Dieu, mais parce que la Loi, c’est la Loi. Cela pouvait donc donner une foi étriquée, coincée, rigide, sans souffle. Et dans l’application des règles, ils se souciaient surtout de leur propre perfection.
Tous, cependant, n’étaient pas ainsi, notamment le scribe qui s’avance vers Jésus ce dimanche. Il perçoit combien la réponse de Jésus est ajustée. La première partie de sa réponse, qui cite le passage du livre du Deutéronome lu en première lecture, est classique. Jésus innove en ajoutant le second commandement, celui de l’amour du prochain. C’est le début de la révolution de l’amour. Le scribe comprend tout de suite l’implication de ce rapprochement qui lie le courant prophétique au courant sacerdotal de la Thora. La Thora, les premiers livres de la Bible (dont fait partie le Deutéronome), insiste beaucoup sur le culte. Les prophètes insistent souvent sur le vrai culte constitué par l’amour du prochain.
Vivre le Royaume, c’est tout remettre à sa place, tout remettre en place, c’est honorer Dieu en aimant son prochain, et aimer son prochain en honorant Dieu.

Prière universelle :

PU 31e dimanche ordinaire B

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Aimez-vous le jeu des différences ? Les trois évangélistes rapportent ce passage. Comparez Marc avec Mt 22, 34-40 et Lc 10, 25-28 !

Comprendre sa foi :

Que se passe-t-il si on sépare l’amour de Dieu et l’amour du prochain, ou le culte et la charité chrétienne, pour ne garder que l’un des deux ?

Vivre avec Jésus :

Ce premier commandement, double, est-il l’axe de ma vie ?

29e dimanche : César et Dieu

29e dimanche ordinaire A :
Matthieu 22, 15-21

Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu

On n’aura jamais fini de méditer sur cette courte phrase pour l’approfondir et en prendre la mesure. Elle ne résout pas seulement une question d’impôt. Jésus donne un critère de discernement qui touche l’intime du cœur de l’homme. L’enjeu ne concerne pas seulement ni d’abord l’ordre politico-religieux, mais celui, profondément spirituel, de notre relation à Dieu. Les pharisiens et les hérodiens sont en profond désaccord sur cette question. Mais leur fausse union contre Jésus, pour le prendre en faute soit devant le peuple, soit devant César, manifeste le combat plus profond qui se mène. Cette hypocrisie trouvera son comble lors de la Passion, quand le Fils de Dieu sera rejeté et prendra sur lui la violence de l’humanité.
Jésus dérange les pharisiens, parce qu’il critique leur pratique religieuse ostentatoire et résolument hostile au pouvoir en place, qui leur procure l’aura populaire d’une sorte de contre-pouvoir spirituel. Il dérange les partisans d’Hérode, parce que sa liberté de parole et son désintéressement social, qui lui valent la sympathie des foules, met en cause leur engagement politique et leur collaboration avec l’envahisseur. Dieu et César n’ont au fond guère d’importance dans la question. Ils ne servent que de prétexte à un piège subtile. Dans les deux cas, la religion est utilisée comme terrain et moyen de pouvoir et de reconnaissance sociale plus que comme lien véritable à Dieu et entre les hommes.
Jésus crée une liberté nouvelle en séparant deux ordres que l’on a la tentation de confondre depuis le péché originel : le terrestre et le céleste. Le César qui se proclame dieu ne l’est pas, et lui rendre la monnaie de sa pièce n’est pas lui rendre un culte. Le culte véritable rendu au vrai Dieu est de lui offrir ce qui porte son effigie. Qu’est-ce qui porte l’image de Dieu, sinon l’être profond de l’homme ? Dieu nous invite à offrir toute notre personne en sacrifice saint, amoureux. C’est sans commune mesure avec la monnaie impériale. On donne un avoir trompeur en payant une taxe. On reçoit la vérité de son être en se tournant vers Dieu.

Prière universelle :

PU 29e dimanche ordinaire A

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Pourquoi Jésus traite-t-il les pharisiens et les hérodiens d’hypocrites ?

Comprendre sa foi :

Jésus sépare-t-il totalement religion et politique ?

Vivre avec Jésus :

Est-ce que je rends bien à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ?