Lever de soleil sur l'église de Maylis

Célébrer laudes et vêpres: points de repère



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L’une des grandes occupations des moines est la prière liturgique. Elle est la prière de l’Église, et donc aussi la prière de chaque chrétien. Avant cela c’est la prière du Christ : le Christ a fait entrer les apôtres dans sa prière, pour qu’à leur tour ils fassent entrer tous les chrétiens dans sa prière, en son Nom. Donc nous sommes invités à entrer avec tout notre être dans la prière du Christ.
Cet article voudrait aider à participer plus consciemment aux offices de Laudes et de Vêpres à Maylis, afin de prier mieux. Voici donc les différents moments de ces offices :

Ouverture à la Présence

Dieu est présent à l’office. Le Christ est là, au milieu de nous, et l’on commence par s’ouvrir à cette présence. Il faut toujours prendre soin de notre façon d’entrer dans une relation avec quelqu’un. Avec Dieu cela nécessite un « traitement » particulier : c’est l’Esprit Saint lui-même qui nous met sur la bonne longueur d’onde, qui nous introduit en Dieu. La condition nécessaire pour cela est de reconnaître notre incapacité à prier et demander l’aide de Dieu, personnellement et en communauté. C’est pour cela que nous commençons l’office en appelant l’aide de Dieu de cette double manière : « Dieu, viens à mon aide ! Seigneur à notre secours ! »

Louange et adoration : l’hymne et les psaumes

L’hymne nous aide à entrer dans le mystère que l’on célèbre et à nous mettre tous à l’unisson, à diriger notre imagination, nos sentiments, dans une même direction. Il met en lien l’attitude de prière soit avec la caractéristique de l’heure du jour (la lumière qui est victorieuse des ténèbres), soit avec le temps liturgique, soit avec la fête ou le saint que l’on célèbre.
Les psaumes quant à eux nous conduisent à un travail de libération par rapport à nos sentiments propres. Pour cela, ils nous font participer à quelque chose qui nous dépasse : la prière du Christ, de l’Église. Il faut s’habituer à leur langage qui doit être christianisé. On peut distinguer deux aspects :

  • tous les sentiments humains y sont, même ceux que nous n’aurions pas mis spontanément dans notre prière, et qui pourtant nous habitent parfois : dépression, violence, haine. Ces sentiments sont souvent appelés à être compris dans un sens spirituel : par exemple les ennemis à exterminer ne sont pas des hommes méchants, mais le démon, le péché, le mal. Seul l’Évangile du Christ nous permet de comprendre vraiment la Bible. C’est à la lumière de la Bonne Nouvelle du Christ qu’il faut interpréter les Psaumes. Tout cela a pour but de laisser jaillir la louange ;
  • ils nous conduisent à reconnaître Dieu comme Dieu, à l’œuvre dans nos vies, comme le fait le peuple d’Israël dans les psaumes.

Écoute : la proclamation de la Parole de Dieu

C’est un temps d’arrêt au cœur de l’office. Un dialogue nécessite de s’arrêter pour écouter l’autre qui parle avec son langage. Dieu parle par l’Écriture Sainte, il parle dans le silence du cœur. Le silence qui suit la proclamation de l’Écriture Sainte invite à la laisser pénétrer en nous pour qu’elle produise un effet.
Le premier sommet de la prière de l’office se trouve dans ce temps d’écoute de Dieu qui parle, et d’accueil de sa Parole. C’est autour de ce double moment que s’articule tout le reste : il lui faut une préparation avant, et une réponse ensuite.

Réponse : louange et intercession

Le dialogue nécessite un temps pour donner une réponse après l’écoute. Il y a le petit « répons » après la lecture et le silence, puis il y a un cantique tiré de l’Évangile de l’enfance du Christ. Ces hymnes sont relatifs à la naissance du Seigneur : le Christ est présent dans le monde par son Corps qui est l’Église, elle qui prie à ce moment par nos lèvres.
« Benedictus » : le Seigneur vient chaque jour à notre rencontre, comme le soleil.
« Magnificat » : le Seigneur fait chaque jour des merveilles en nos vies.
Puis il y a une place pour la prière de demande : la prière n’est pas d’abord demande, on ne commence pas par demander, car on ne met pas la main sur Dieu, on ne met pas le Père à notre service. D’abord on lui fait confiance, et lui ne déçoit pas cette confiance. On peut dès lors tout lui demander, et prier pour tous les hommes.

Confiance/Communion : le Notre Père

C’est un des sommets de la prière chrétienne, et le point culminant de notre réponse à la Parole qu’il nous a adressée. Le Notre Père synthétise toute la prière chrétienne, toute la réponse à la Parole que le Père a adressée à l’humanité à travers son Fils.

Quitter le moment d’intimité

La fin de la prière est aussi toujours à soigner : on ne part pas comme un voleur. Pour ce qui est de l’office, il y a :

  • l’oraison qui réassume la prière de tous en un dernier « cri » vers Dieu,
  • et l’acclamation « Bénissons le Seigneur » qui nous permet de rendre grâce pour ce moment d’intimité qu’il nous a offert.

Plus on soigne la fin, moins on sort de la prière, de l’intimité avec Dieu.