Illumination et encensement de l'autel

Consécration du nouvel autel



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Le 12 mars 2016 a eu lieu la consécration du nouvel autel du sanctuaire de Maylis, durant l’Eucharistie présidée par Monseigneur Gaschignard, évêque d’Aire et Dax. Cette consécration advient au terme de 4 ans de réflexion et de 4 mois de travaux de restauration du chœur de notre église. Nous espérons qu’elle sera le début d’un renouveau de la vie de prière à Maylis, tant pour notre communauté que pour des pèlerins qui viennent se recueillir auprès du Seigneur avec Notre Dame.
Voici quelques photos, accompagnées de commentaires et des textes de la messe. Elles vous permettront de revivre avec nous les différents moments de cette cérémonie très riche, et de découvrir ou redécouvrir par les rites de la liturgie certaines richesses de notre foi. Ces rites de la consécration d’un autel rappellent les étapes de l’initiation chrétienne : Baptême, Confirmation, Eucharistie. C’est ainsi que durant deux heures, nous avons revécu tous ensemble le cheminement qui nous a fait devenir pleinement membres de l’Église de Dieu.
Ces images sont donc aussi celles d’une grande étape de l’histoire du Sanctuaire et de notre communauté. Nous croyons qu’elle a été voulue par le Seigneur, et que Lui-même nous a conduits jusque là. Affermis ainsi dans la foi, nous mettons notre Espérance en sa Grâce afin qu’elle renouvelle en nous l’Amour pour Dieu et pour nos frères et sœurs. Que cette Miséricorde s’étende d’âge en âge à tous ceux qui aiment le Sanctuaire et l’Abbaye de Maylis.
L’aménagement d’ensemble est dû à Philippe Rousselot et Mickaël Martin, de TLR Architecture à Bordeaux. Le mobilier liturgique a été dessiné et réalisé par Michel Rozier, ferronnier d’art à Montaut. Nous sommes très redevable à tous de leur inspiration mais aussi de leur écoute et de leur patience à notre égard.

La mise en place des reliques de martyrs

Le 22 février, en la fête de la Chaire de Saint Pierre, a eu lieu la mise en place des reliques de trois martyrs dans le socle de l’autel, avant l’arrivée de celui-ci. Le témoignage de ces frères nous rappelle la radicalité de notre vocation chrétienne. Le Corps du Christ que nous formons – et par conséquent chacun de nous – est appelé à donner toute sa vie au Père, en union au Christ, dans la puissance de l’Esprit Saint, éventuellement jusqu’au sacrifice sanglant. Dans ce sacrifice de toute l’Église, s’accomplit la perfection de l’amour, « pour la gloire de Dieu et le salut du monde ».

Le premier office

Le vendredi 11 mars, nous nous sommes « installés », au sens propre. Nous avons pris place pour la première fois dans les nouvelles stalles pour célébrer l’office des Vêpres, et nous avons découvert que nous étions fort bien installés !
Émerveillement. Voyez la beauté de l’ensemble.

L’entrée de la messe

Samedi 12 mars. Le Jour J, tant attendu et espéré, est arrivé ! L’Église est rassemblée. L’église est bien pleine. Les évêques, prêtres, diacres et religieux présents entrent en procession : l’Église est en marche, toujours en marche, avec son Seigneur, vers la Maison du Père. Après l’évêque, le Père Abbé François accueille la foule nombreuse, environ 300 personnes, en ses différentes « catégories ». Il n’omet pas d’évoquer l’Église invisible, et en particulier les trois martyrs présents sous l’autel, ainsi que tous ceux qui versent leur sang pour le Christ aujourd’hui. Puis monsieur Philippe Rousselot, l’architecte de l’agence TLR qui nous a aidé à réfléchir à ce réaménagement, souligne brièvement deux aspects de ce projet : la forme globale du rendu final, et le combat dont il est le fruit (compte rendu).

Le rite de l’aspersion

Tout commence avec de l’eau. Le rite de l’aspersion ouvre la cérémonie. En nous rappelant le don du Salut reçu au baptême, il nous invite à entrer dans l’action de grâce pour la communion retrouvée avec le Père et entre nous.
Après la bénédiction de l’eau qui explique en une prière le sens de ce geste (texte), le clergé, les religieux et toute l’assemblée des fidèles sont aspergés abondamment. Vient ensuite l’autel, dont commence le baptême, et l’ambon. Le lien entre le Christ, l’Église et l’autel est ainsi manifesté une première fois.

« Tu as voulu, Seigneur notre Dieu, que ton Fils élevé sur l’autel de la croix attire à lui toute chose. Du haut du ciel, répands ta grâce sur les fidèles qui te dédient cet autel : qu’ils se rassemblent autour de lui pour que tu les nourrisses et que tu fasses d’eux, jour après jour, par le don de ton Esprit, le peuple qui t’est consacré. »

La liturgie de la Parole

Vient ensuite la liturgie de la Parole, avec des lectures prévues pour l’occasion (textes). Monseigneur Gaschignard, dans son homélie, nous rappelle que le Christ seul est tout à la fois le véritable autel, le prêtre éternel et l’offrande parfaite. Les chrétiens, unis à lui, participent à ce mystère. Le texte de cette homélie est publié sur notre site. Nous en recommandons chaleureusement la lecture et la méditation !

La prière de dédicace et les onctions

Les rites suivants s’ouvrent avec le chant des litanies des saints, qui nous unit à l’intercession de l’Église triomphante.
Arrive alors le chant de la longue prière de dédicace. C’est une prière d’action de grâce, une prière « eucharistique » qui fait mémoire de tout ce que Dieu a accompli par le mystère de l’autel, et qui invoque ses bénédictions sur le nouvel autel. Ce texte très riche est à méditer et à prier : il reprend des fondamentaux de notre foi (texte).
Puis vient l’onction avec le saint Chrême, cette même huile sainte qui sert pour le baptême, la confirmation ou les ordinations.
« Dieu de gloire et de sainteté, toute croissance dans la foi et dans l’amour vient de toi. Comme cette huile sainte va marquer cet autel, imprègne de ta grâce et de ta joie les fidèles qui viendront ici communier au mystère du Christ qui s’est offert à toi pour la vie du monde, et qui règne avec toi pour les siècles des siècles. »

L’encensement et la parure de l’autel

Alors on finit ces rites avec un encensement solennel, et une illumination, parallèle à celle du baptême. Cette offrande de l’encens, qui symbolise celle de notre prière et de notre vie appelée à être consumée dans l’amour, est la première offerte sur le nouvel autel. Elle prépare l’offrande parfaite du Christ qui s’accomplira peu après et chaque jour dans l’Eucharistie. La lumière est celle de l’Évangile, le Salut apporté au monde par le Christ.
Un bouquet et une nappe, enfin, sont mis en place pour finir d’orner et de préparer l’autel.

La liturgie eucharistique

Après cette série de rites rappelant le Baptême et la Confirmation, le moment est arrivé de célébrer pour la première fois l’Eucharistie sur le nouvel autel. Par la célébration du « Mystère pascal » du Christ, il devient alors pleinement ce qu’il doit être : la mémoire vivante de l’action de Dieu dans le monde, et le lieu de la venue réelle du Christ pour soutenir son Église dans sa marche sur cette terre.
La Préface de la Prière Eucharistique conduit encore à méditer sur le mystère de l’autel dans son lien au Christ et à l’Eucharistie (texte).

Bénédiction solennelle et envoi en mission

Avant le renvoi de l’assemblée, le père abbé n’a pas omis de remercier tout ceux qui ont contribué à la réalisation de ce projet. Tous ont été chaleureusement applaudis.
La messe se conclut par une bénédiction solennelle. Qu’elle se répande aussi sur vous :

« Dieu vous a fait la grâce du sacerdoce royal
qu’il vous accorde de porter dans votre vie
Les fruits du sacrifice auquel vous avez participé.
Dieu vous rassemble autour de la même table
et vous nourrit du même pain ;
qu’il vous donne d’être un seul cœur et une seule âme.
Dieu vous envoie comme témoins du Christ au milieu des hommes ;
qu’il vous donne de les gagner au Christ
par le témoignage de votre vie.
Et que Dieu tout puissant vous bénisse
le Père, le Fils, et le Saint Esprit. »

Après une telle cérémonie, un rafraîchissement était de mise, mais il est difficile de le partager avec vous !