Archives de catégorie : Méditer

5e semaine de Carême : Sortez de vos morts !



5e dimanche de Carême A :
Jean 11, 1-45

Jésus dit : « Enlevez la pierre. »

Jésus lance une sorte de défi au bon sens. Marthe, par sa réaction, traduit sans doute la pensée de beaucoup. Elle avait pourtant confessé sa foi. On aurait pu imaginer une scène spectaculaire où Jésus montre sa puissance en faisant rouler la pierre toute seule. Non, il ne va pas au-delà de ce qu’il doit accomplir : la libération de la mort, le renouvellement de la vie. Tout le reste est lieu d’une mise en acte de la foi pour les protagonistes.
Il appelle à la foi ceux qui sont présents autour du tombeau de Lazare. Plus que cela, il les appelle à s’engager dans le processus de résurrection. Ils sont invités à accompagner cette vie nouvelle, à lui permettre de sortir au grand jour, de s’épanouir. Même Lazare est mis à contribution, puisque la liberté de vivre lui a été rendue : bien que serré de bandelettes, encombré des reliquats de sa mort, il se déplace, et choisit de revenir à la vie, d’aller vers les vivants.
Dieu, par la voix du prophète Ézéchiel, avait promis d’ouvrir nos tombeaux. Il l’a fait pour Lazare. Il l’a fait pour le Christ. Il désire le faire pour nous. Nous avons tous des zones de mort en nous : ça ne bouge plus dans notre cœur, ou dans notre psychologie, ou même dans notre corps. On ignore ces morts, volontairement ou non. Elles restent dans la nuit. Elles sont un poids qui nous ferme sur nous-mêmes. Ce n’est pas parce que Dieu ne nous aime pas qu’il nous laisse parfois mourir, comme son ami Lazare. Il désire nous rendre la vie et montrer ainsi sa gloire, c’est-à-dire son amour pour l’homme.
Christ veut nous libérer de nos enfermements. Il veut que nous vivions pleinement. Il en fait le don à qui croit et se laisse changer. Mais il nous laisse rouler la pierre quand tout semble déjà fichu. Il nous laisse libre de recevoir ses dons. Heureux qui s’ouvre à l’action de l’Esprit et sort de ses tombeaux !

Prière universelle :

PU 5e dimanche de Carême A

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Que dit Jésus de lui-même ? Que comprend Marthe ?

Comprendre sa foi :

Pourquoi Jésus a-t-il fait ce miracle ? Quel est le message essentiel ?

Vivre avec Jésus :

Quel tombeau de mon cœur ai-je besoin de présenter au Seigneur ? Quelle pierre m’invite-t-il à rouler ?

4e semaine de Carême : Croire ou refuser de voir ?



4e dimanche de Carême A :
Jean 9, 1-41

Jésus cracha à terre et, avec la salive, il fit de la boue ; puis il appliqua la boue sur les yeux de l’aveugle, et lui dit : « Va te laver à la piscine de Siloé »

L’aveugle n’a rien demandé. La vie avait fait de lui un mendiant dès sa naissance, considéré comme pécheur depuis toujours, sans contact personnel avec les autres, livré aux ténèbres. Il gisait là, sur les marches, privé de dignité humaine, juste bon à servir d’alibi pour les aumônes des gens de bien. Il faisait partie du paysage, on était habitué à le voir. Jésus, lui, s’arrête, il le considère, il le touche, il le sauve de ses ténèbres. L’aveugle n’a rien fait pour cela, il s’est juste laissé approcher par ce Jésus si contesté des pharisiens, et pourtant si bon. Il s’est laissé faire.
Dans sa simplicité, ce geste de Jésus rappelle le geste créateur de Dieu qui, par la poussière du sol, l’eau et la Parole, a créé l’homme. L’acte de foi de l’aveugle qui va se laver à la piscine, quant à lui, rappelle le passage sauveur à travers l’eau, le passage de la mer Rouge. Pour cet homme, c’est effectivement une vie nouvelle qui commence, une vie dans la lumière. C’est un jour de Salut. Il va devenir signe de Salut. Mais il devient du même coup, comme Jésus, signe de contradiction, de façon incompréhensible. On l’accuse d’avoir été sauvé…
Le geste, en effet, aurait pu passer plus ou moins inaperçu, comme un miracle de Jésus parmi d’autres. Mais il n’en fut rien. L’aveugle était connu. Depuis des années, à chaque prière au Temple, on le croisait. Et voici que ce Sabbat, ce jour saint, tous le voient se promener librement, voyant, sans doute émerveillé de la vie, peut-être un peu perdu, étourdi par cette situation inconnue. Comment ne pas s’étonner que cet homme, réputé « pécheur depuis sa naissance », se retrouve ainsi voyant, libre ? Il dit à qui veut l’entendre ce qui s’est passé, il raconte la scène si simple, le geste de miséricorde. Tout cela se passe un jour de Sabbat, et la tranquillité de la pratique religieuse en est troublée. Les pharisiens s’en offusquent. Ils se ferment au signe. Ils s’aveuglent.
Nous sommes tous nés aveugles. Tous les hommes sont pécheurs. Le jour de notre baptême, nous avons été guéris par le Christ, illuminés, absolument gratuitement. Nous pouvons le voir, le reconnaître, croire, et entrer en relation avec lui. Mais comme les pharisiens, nous pouvons aussi nous refermer sur notre tranquillité religieuse, ne pas nous laisser déranger, et ne pas entrer en relation. La contradiction est dans notre cœur.

Prière universelle :

PU 4e dimanche de Carême

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Combien de fois l’expression « ouvert les yeux » est-elle utilisée ? Et le verbe « voir » ?

Comprendre sa foi :

Pourquoi Jésus a-t-il ouvert les yeux de l’aveugle ? De quoi est-ce un symbole ? Quelle vision lui rend-il à la fin ?

Vivre avec Jésus :

Comment le Christ est-il ma lumière ? Qu’est-ce que je vois grâce à lui ?

3e semaine de Carême : Soif d’autre chose…



3e dimanche de Carême A :
Jean 4, 5-42

Seigneur, donne-moi de cette eau, que je n’aie plus soif…

C’est l’histoire d’une personne qui ressemble à bien d’autres. Peut-être même ressemble-t-elle à toute personne humaine. Elle a soif. Et elle peine à étancher sa soif. Sans cesse elle va chercher de quoi boire, bravant la chaleur du jour, seule avec sa soif. Mais elle boit mal. Entendez qu’elle ne boit pas ce qui peut étancher cette soif qui la tenaille. Elle se gorge des sodas sucrés que lui présente le monde, et s’enivre de breuvages forts qui lui font oublier pour un moment son manque. Tout cela ne fait qu’irriter son gosier altéré. Elle a soif d’autre chose, mais ne s’en rend pas compte. Un jour, elle se trouve face à une source d’eau vive et pure.
Voilà cette Samaritaine. Voilà cette femme qui a testé diverses relations, sans doute superficielles puisqu’elles n’ont pas duré, et qui n’a jamais été contentée, ni apaisée dans son attente. Qu’elle est moderne cette femme « libérée » de la contrainte d’une relation stable avec un mari ! Combien d' »amis » aurait-elle sur Facebook, si elle vivait en notre temps ? Comment comblerait-elle son désir de relation, son manque de relation ? Cette femme qui se rend seule au puits, à l’heure la plus chaude du jour pour être sûre de ne rencontrer personne, va rencontrer La Relation. Et la Relation va la combler, en un instant.
Cette femme désire plus qu’elle ne le croit, plus qu’elle ne cherche. Sans doute n’ose-t-elle pas imaginer ce qu’elle peut désirer au fond d’elle-même. Elle a besoin qu’on le lui révèle, mais n’a pas encore trouvé la bonne personne, celle dont la profondeur appellera sa profondeur. Jésus, avec beaucoup de délicatesse, va lui faire prendre conscience de sa véritable soif, de ce manque sur lequel elle n’arrive pas à mettre des mots, et qui entrave sa joie. Jésus va l’accueillir avec son vide, l’aimer, simplement, puissamment, la renvoyer à la relation avec ses concitoyens, la libérer de sa honte. La Relation va l’ouvrir aux vraies relations. Le vide qui essaie de se remplir du néant des autres va devenir pour les autres canal d’une Vie nouvelle offerte.

Prière universelle :

PU 3e dimanche de Carême A

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Comment progresse le thème de l’eau dans ce passage d’évangile ?

Comprendre sa foi :

Qu’évoque le symbolisme de l’eau pour notre foi ?

Vivre avec Jésus :

Qu’est-ce qui me touche le plus dans cette rencontre de la Samaritaine avec Jésus ?

2e semaine de Carême : Contempler le Fils



2e dimanche de Carême A :
Matthieu 17, 1-9

« Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie : écoutez-le ! »

Le Père nous a donné son Fils à contempler, avant même de nous l’avoir donné à écouter. Il nous a permis de voir un reflet de la Lumière. Pierre, Jacques et Jean en ont eu une expérience toute particulière, certainement comblante, mais aussi déroutante. Mais à nous aussi il nous est proposé d’expérimenter une transfiguration. Dans la simplicité et peut-être la banalité de notre quotidien, la Lumière, le Christ, peut faire irruption, se manifester fugitivement et puissamment. Il s’agit, pour le reconnaître, d’être à l’écoute : à l’écoute de la Bible, bien sûr, mais aussi de sa présence invisible en nous et autour de nous.
Car écouter le Christ n’est pas seulement avoir connaissance de ce qu’il a dit. C’est lui permettre d’agir en nos cœurs, marcher à sa suite, le laisser s’unir à nous. L’écoute doit être relation. Cette relation est à la fois douce et terrifiante, comme pour les trois apôtres qui contemplent le Christ transfiguré. On se contente parfois, dans la vie de foi, de connaître Dieu « de loin », de savoir des choses sur lui comme on en sait sur beaucoup de personnes jamais rencontrées. Or, Dieu désire plus que cela pour nous. Le Salut qu’il nous propose est plus, bien plus, que de simplement croire que Dieu existe, ou de simplement savoir que nous continuerons à vivre éternellement. Il nous invite à retrouver une relation avec lui, une relation devenue terrifiante pour l’homme, mais qui est en réalité toute de douceur et de joie pour qui a été guéri de la peur.
En nous donnant le Fils, le Père nous indique le chemin. Il nous donne le moyen d’entendre sa Parole et d’y obéir. Il nous indique la porte de la Lumière. Le Fils est sa joie, et c’est justement lui qu’il nous envoie, qu’il nous donne pour que nous puissions communier à cette joie. Si le Père a mis toute sa joie dans son Fils, ne devons-nous pas faire de même ? Nous sommes appelés à participer à cette joie du Père en son Fils, à la joie du Fils en son Père.
Il est bien là notre Salut : quitter le pays où nous sommes, loin de Dieu, pays de mort et d’ombre, pour rejoindre le pays resplendissant de Vie, la lumineuse maison du Père, la Source de Vie.

Prière universelle :

PU 2e dimanche de Carême A

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Comment Jésus délivre-t-il les Apôtres de leur peur ?

Comprendre sa foi :

D’où vient cette peur des Apôtres ?

Vivre avec Jésus :

Comment Jésus me guérit-il de ma peur de Dieu ?

1ère semaine de Carême : Du désert à la Vie



1er dimanche de Carême A :
Matthieu 4, 1-11

Jésus fut conduit au désert par l’Esprit pour être tenté par le diable.

Ne suffisait-il pas que Dieu se fasse homme et vienne sur terre ? Pourquoi l’Esprit pousse-t-il Jésus jusqu’au désert pour y être tenté ? Au fond, c’est sans doute une unique réalité. Par le péché, l’homme a quitté la luxuriance spirituelle du Paradis pour vivre dans un désert, dans un lieu loin de Dieu, un lieu loin de la Source de la Vie. Dans cette aridité intérieure, il est constamment tenté de se faire de faux dieux matériels, moyens détournés et faussés de combler sa soif d’une relation plus profonde au monde, aux autres, à lui-même. C’est le prix, douloureux, de sa désobéissance, de son refus d’écouter, de recevoir la Parole de son Dieu.
Jésus, cet homme rempli de l’Esprit de Dieu, Jésus qui est Dieu lui-même, va chercher l’Homme jusque dans cette déréliction. Il est poussé vers ce lieu de mort pour y tracer un chemin de vie. Il va affronter le brouhaha mensonger du diable et de ses convoitises pour n’obéir qu’à la Parole du Père. Il se met dans notre peau pour que nous puissions revenir, à sa suite, pour que nous puissions nous convertir en reprenant le chemin de la maison du Père, le chemin de la Vie.
Nous sommes devenus comme des arbustes plantés dans un désert, desséchés, décharnés, vidés de sève. Alors que nous n’avons plus la force de revenir à la vie, voici que la Vie vient à nous. Laisserons-nous le désir spirituel se réveiller ? Ouvrirons-nous nos cœurs ? Reviendrons-nous « par le travail de l’obéissance, à celui dont nous a écarté la paresse de la désobéissance », selon les mots de St Benoît ? Répondrons-nous simplement « oui » à la Vie qui se donne ?
Voici le moment favorable, voici le temps de notre Salut. Ne laissons pas notre cœur en friche durant ce Carême.

Prière universelle :

PU Mercredi des cendres A
PU 1er dimanche de Carême A

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Quelles comparaisons peut-on faire entre la tentation d’Adam et Eve au paradis et la tentation de Jésus au désert ?

Comprendre sa foi :

Pourquoi Dieu n’a-t-il pas choisi une voie plus facile pour nous sauver du mal ?

Vivre avec Jésus :

Quelle Parole résonne en mon cœur pour que je la mette en pratique ?

7e dimanche : Perfection ou sainteté ?



7e dimanche ordinaire A :
Matthieu 5, 38-48

Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait.

L’Évangile est-il vraiment une « bonne nouvelle » ? N’est-il pas plutôt une insupportable exigence ? Personne ne peut prétendre à quelque perfection que ce soit, surtout la perfection divine. Ou bien ce serait se méprendre par un orgueil qui n’a rien d’évangélique. Nous sommes tous bancals, branlants, et nous menaçons de le devenir encore plus. Pourrions-nous donc prétendre à quelque perfection que ce soit ? Pourquoi Jésus nous met-il devant une telle perspective ?
Ces doutes légitimes nous invitent peut-être à changer de question, ou du moins à la faire évoluer. De quelle perfection Jésus parle-t-il ? Celle de l’amour. Celle de vouloir le bien de l’autre, quand bien même il ne semblerait nourrir que dédain, mépris ou haine envers les hommes, envers Dieu, envers la vie, et peut-être envers lui-même. La perfection dont il s’agit ici consiste à être le premier à mettre de l’amour là où il n’y en a pas.
Car la vie chrétienne est une histoire d’amour. Peut-être avons-nous tendance à l’oublier. Seul l’amour sanctifie. Seul l’amour rend parfait comme Dieu est parfait. En ce monde marqué par le mal, la douceur de l’amour a parfois un douloureux prix. Celui qui aime vraiment souffre. Le Christ a aimé vraiment, et notre vocation est celle du Christ : stopper par l’amour le cercle infernal de la violence et de la haine. Pour cela il nous faut aimer nos ennemis, ceux qui nous font du mal. Et il nous faut les aimer comme nous-mêmes…
Folie que cette sagesse ! Ayons pourtant confiance : le Christ est maître et Seigneur de toutes choses, et l’Esprit du Christ habite en nous. Aucun mal ne pourra nous détruire.

Prière universelle :

PU 7e dimanche ordinaire A

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

La première lecture parle de sainteté, et l’évangile de perfection : qu’est-ce qui rapproche ces deux expressions ?

Comprendre sa foi :

Comment la sainteté est-elle une perfection ? Et comment ne l’est-elle pas ?

Vivre avec Jésus :

Quelle est la perfection à laquelle j’aspire ? Quelle est la sainteté que je cherche ?

6e dimanche : Surpasser la justice par l’amour



6e dimanche ordinaire A :
Matthieu 5, 17-37

Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux.

Jésus nous lance une sorte de défi, un défi qui apparaît assez redoutable. Les scribes et les pharisiens semblaient des experts en justice, des virtuoses de la mise en pratique de la Torah, de la Loi de Moïse, jusque dans ses détails. Ils semblaient les croyants les plus ajustés qui soient aux règles de leur religion, les pratiquants les plus minutieux. Or Jésus nous met en compétition : il nous faut surpasser cette justice pour entrer dans son Royaume. Que faudra-t-il donc faire de plus ? Que pourrons-nous faire de mieux ?
Le Christ reprend les paroles de Moïse, mais il est plus grand que Moïse, et il veut que nous allions plus loin que les 10 commandements. Il ne s’agit pas d’aller plus loin dans la minutie, mais d’entrer plus profondément dans le cœur. C’est beaucoup plus exigeant, beaucoup plus dérangeant, mais aussi beaucoup plus libérant. Jésus nous met sur le chemin de la liberté de l’amour. Ce chemin n’abolit en rien la Loi. Au contraire, il est accomplissement de cette Loi avant d’en être le surpassement.
Nous qui sommes chrétiens, et fiers d’appartenir à cette religion de l’amour, ne vivons-nous pas parfois notre foi comme les scribes et les pharisiens ? Nous mettons en œuvre un code moral le plus généreusement et attentivement que nous pouvons par nos comportements extérieurs. En quelque sorte, nous faisons le maximum (dans le meilleur des cas…) pour « être en règle » avec un Évangile que nous recevons surtout comme un code de devoirs, de commandements, peut-être d’interdits. Cela devient une manière de ronronner dans sa foi, voire d’en perdre le goût…
Les interdits ne suffisent pas. Jésus oriente notre regards vers la transformation de notre cœur. Nous sommes faits pour aimer : c’est du positif, et non une contrainte. Et qui a pris goût à l’amour désire aller plus profond, aimer plus intensément. Là est la libération évangélique.

Prière universelle :

PU 6e dimanche ordinaire A

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Que veut dire « accomplir la Loi » pour Jésus ?

Comprendre sa foi :

Comment lui-même a-t-il pleinement accompli la Loi de Moïse ?

Vivre avec Jésus :

Est-ce que je vis la loi évangélique comme un carcan ou comme un tremplin vers l’amour ?

5e dimanche : Servir la bonté et la beauté du monde



5e dimanche ordinaire A :
Matthieu 5, 13-16

Vous êtes le sel de la terre. Vous êtes la lumière du monde..

Ces deux images, le sel et la lumière, semblent à première vue bien différentes, et leur rapprochement peut laisser perplexe. Rien ne les rapproche extérieurement : le sel semble une réalité si humble et cachée, et la lumière si noble et éclatante ! Ils semblent parler de manière presque contradictoire de la vocation du chrétien.
Pourtant chacun des deux est à la fois caché et bien présent, humble et noble. Ils sont cachés, car tout relatifs aux autres choses : le sel est relatif aux aliments, et la lumière l’est aux objets. On ne goûterait guère le sel s’il ne mettait en valeur les autres aliments. On ne verrait pas la lumière si elle ne se reflétait pas sur les objets. Chacun est pour les autres, au service des autres, et c’est là leur noblesse : ils rendent bon, ils rendent beau. Ou peut-être devrais-je dire plutôt qu’ils révèlent la bonté et la beauté des choses, de la vie. Haute mission que l’on attend d’eux. L’échec de cette mission, la fadeur ou la pâleur, peut leur valoir le mépris, ou tout simplement l’ignorance.
Il est un autre point commun. Le sel, comme la lumière, pour accomplir leur noble vocation, doivent certes être présents, mais aussi rester humbles et discrets, ne pas s’imposer. La force du sel, comme celle de la lumière, pourraient en effet tout brûler, soit écraser tous les autres goûts, soit aplanir la diversité des couleurs. Or remplir leur service nécessite que les autres soient mis en valeur, finalement jusqu’à ce qu’on les oublie parce qu’ils donnent juste ce qu’il faut.
Belle parabole de notre place de chrétiens dans le monde. Il s’agit pour nous d’être là, bien présents au cœur du monde, dans notre spécificité, mais pour les autres. Parce que nous sommes peu, il faut avoir d’autant plus de goût, il faut briller d’autant plus pour accomplir notre vocation. Mais il faut aussi d’autant plus se donner dans le service, être pour le monde, aimer toute la Création de Dieu pour la rendre meilleure, et plus belle.

Prière universelle :

PU 5e dimanche ordinaire A

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Une seule des deux images n’aurait-elle pas suffi au message ? Qu’apporte chacune ?

Comprendre sa foi :

Comment Jésus a-t-il été le premier sel de la terre et lumière du monde ?

Vivre avec Jésus :

Comment est-ce que je désire marcher à la suite du Christ pour être avec lui sel et lumière ?

4e dimanche : Quel bonheur ?



4e dimanche ordinaire A :
Matthieu 5, 1-12

Heureux…

Nous espérons tous être heureux. C’est notre moteur vital, celui qui nous fait aller au-delà de toutes les contradictions et affronter les embûches de la vie. Mais quel bonheur cherchons-nous ? Après quoi courons-nous ? Quel est le principe de nos choix ? Quelle est notre visée principale ? Le Fils de Dieu est venu nous apporter de la lumière à ce sujet. Il est venu réchauffer nos cœurs engourdis, gelés par le péché.
Les Béatitudes viennent donc nous toucher au plus profond de notre humanité. Dimanche dernier, Jésus a montré sa cible, pour notre bien : la conversion. Nous avons besoin de changer notre manière de penser qui a été obscurcie par le péché. Ce dimanche il inaugure sa prédication en tirant sa première flèche, et il frappe en plein centre : notre désir de bonheur. C’est le but de notre vie qu’il faut commencer par mettre en ordre, et pour cela Jésus fait résonner le fond de notre cœur, il fait vibrer une corde sensible.
Comme il s’agit de conversion, rien d’étonnant à ce que notre sensibilité soit un peu troublée par l’appel du cœur profond. Les Béatitudes pour une part nous fascinent, et pour une part nous font peur. Elles vont à l’encontre de ce que le monde cherche, de ce vers quoi nous sommes si souvent tendus, de nos conceptions humaines du bonheur, des logiques que notre société nous impose. Beaucoup des valeurs qu’elles mettent en avant suscitent, certes, notre admiration, mais le prix d’acquisition semble bien élevé. Qu’est-ce qui les rendra recevables ?
Peut-être est-ce un changement de point de vue auquel Dieu nous appelle. Nous voyons les choses en fonction de notre ego, de l’individualité dans laquelle nous sommes enfermés. Mais le bonheur ne peut venir de nous. Il est fait pour être reçu. Le point de vue à adopter, ou plutôt à apprendre, est celui de Dieu de qui et par qui seul peut venir tout bonheur. L’invitation à la conversion est radicale, le retournement proposé, total.

Prière universelle :

PU 4e dimanche ordinaire A
PU 2 février, Présentation du Seigneur

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Que peuvent nous dire les temps utilisés pour les verbes, le présent et le futur ?

Comprendre sa foi :

Y a-t-il un bonheur pour cette vie selon les Béatitudes ?

Vivre avec Jésus :

Quel pas puis-je faire aujourd’hui pour entrer un peu plus dans la recherche de ce bonheur ?

3e dimanche : Dans le carrefour des païens



3e dimanche ordinaire A :
Matthieu 4, 12-23

Jésus commença à proclamer : « Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche. »

C’était en Galilée. En périphérie de la Terre Promise, déjà presque en pays païen, c’est là, dans un carrefour, que tout a commencé. Un pays d’ombre, pas toujours bien fréquenté, et sans doute aussi un pays d’anonymat, comme le sont les lieux de passage. Tout le monde allait son chemin. Tout le monde faisait ses affaires. On parlait un peu de tout, on entendait beaucoup de mots et de langues, mais il est probable que l’on écoutait peu. Chacun était à son commerce, à son réseau de relations, à sa carrière ou à sa famille. Tout comme nous aujourd’hui. Peut-être couraient-ils juste un peu moins vite, ou un peu moins loin, mais à peine.
Ne pensons pas que ce monde était essentiellement différent du nôtre. L’homme est le même hier et aujourd’hui. Les révolutions successives, jusqu’à la révolution numérique, ne changent guère les dynamiques profondes du cœur humain. On courre en tous sens, sans bien penser à ce que l’on fait ni où l’on va. Bien souvent on tourne le dos aux autres, on s’éloigne, peut-être est-on pris dans une fuite en avant sans trop savoir où l’on va ni pourquoi. Ou alors on suit le mouvement, on suit la foule, sans choisir la destination.
C’est dans ce monde, c’est dans notre monde, que Jésus appelle à se retourner, à se convertir, à changer sa manière de voir la vie. Cri de réveil. Jean-Baptiste est arrêté et va vers la mort, au nom de l’amour de la vérité et de la vérité de l’amour. Tant de prophètes aujourd’hui sont ainsi muselés pour avoir parlé autrement que la foule, à contre-sens des instincts désordonnés. Ils précèdent le Christ, peut-être sans le savoir. Ils annoncent la lumière. Et Dieu vient pour que puisse jaillir cette Vie.
Dieu est venu parmi nous. Jésus a parlé en public, il a annoncé à tous ce qu’il avait à dire. Mais il n’a pas cherché à convertir tout le monde. Il en a choisi certains plus particulièrement pour qu’ils poursuivent sa mission. Dieu vient encore parmi nous si nous voulons bien lui prêter nos cœurs et nos corps. Dieu parle à qui désire autre chose. Certains laissent tout. D’autres continuent leur vie. Jésus a lancé un mouvement, il a mis en mouvement. Les premiers disciples ont changé la direction de leur vie, ils ont marché vers autre chose, vers plus de vie. Serai-je de ceux-là ?

Prière universelle :

PU 3e dimanche ordinaire A

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Jésus s’installe au carrefour des nations, mais prêche dans les synagogues : se contredirait-il lui-même ?

Comprendre sa foi :

Qu’est-ce que cette « conversion » ?

Vivre avec Jésus :

Et moi, aujourd’hui, en quoi dois-je changer ma manière de voir le monde et d’agir ?