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3e semaine de Pâques : Accueillir le Ressuscité



3e dimanche de Pâques C :
Jean 21, 1-19

Aucun des disciples n’osait lui demander : « Qui es-tu ? » Ils savaient que c’était le Seigneur.

Chacun accueille le Ressuscité à sa manière. « C’est le Seigneur! » Jean reconnaît le Ressuscité et témoigne. Pierre accueille le témoignage et va à la rencontre de Jésus. Les autres sont dans la barque, affairés à l’œuvre de Dieu. La vie spirituelle prend de multiples formes, et la rencontre avec le Ressuscité a de multiples effets. Chacun son tempérament, sa grâce, sa vocation. Il en faut pour voir au-delà du visible immédiat. Il en faut d’autres pour se jeter à l’eau et montrer le chemin. Il en faut enfin tout simplement pour gérer la barque pendant que les premiers ont le nez en l’air et que les seconds laissent libre cours à leur impulsivité !
L’important, c’est que tous se retrouvent autour du Ressuscité, autour de la table eucharistique, autour du service du prochain. C’est ainsi que Jésus ressuscité se fait reconnaître, c’est ainsi qu’on peut le reconnaître : dans la mémoire vivante du don de sa vie, célébrée tant dans la liturgie que dans le service des hommes, en son Nom. L’un est indissociable de l’autre. L’un et l’autre, ensemble, sont la vraie confession de la foi et de l’amour. L’un et l’autre nous rassemblent en un seul Corps, le Corps du Ressuscité, présent dans le monde, pour le Salut de tous les hommes.
C’est pourquoi là se produit LE dialogue. Là est posée LA question : « M’aimes-tu ? » Le dialogue entre Jésus et Pierre est le dialogue de tous les chrétiens avec leur Seigneur. Il est le dialogue intime de chacun avec lui dans l’Eucharistie et dans le service des autres. Pour peu que l’on soit sincère avec soi-même, le « tu sais bien que je t’aime » reste en travers de la gorge, comme pour Pierre : nous connaissons notre infidélité. Pourtant Jésus ne nous retire pas sa confiance. Dans sa Miséricorde, il nous appelle tout de même à l’amour, il nous croit encore capable d’amour et de fidélité. Il nous confie nos frères, chacun selon sa grâce, et il nous invite à le suivre, chacun à sa manière.
À présent, c’est par l’amour et le service du frère que nous voyons que nous pouvons accueillir le Ressuscité et répondre à l’amour de Dieu que nous ne voyons pas.

Prière universelle :

PU 3e dimanche de Pâques C

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

A quelles autres scènes de la vie de Jésus fait penser ce récit ?

Comprendre sa foi :

Pourquoi les disciples ne reconnaissent-ils pas Jésus tout de suite ? Pourquoi est-ce important qu’ils le reconnaissent à ses actes plus qu’à son apparence ?

Vivre avec Jésus :

Est-ce que je suis attentif à la présence personnelle du Ressuscité quand je célèbre la messe et quand je sers mes frères ?

2e semaine de Pâques : Rencontrer le Ressuscité



2e dimanche de Pâques C :
Jean 20, 19-31

Jésus dit à Thomas : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant. »

Jésus se rend présent, le premier jour de la semaine, aux disciples rassemblés. Qui sait pourquoi Thomas n’y était pas ? Peut-être avait-il une raison fort légitime d’être absent, quelque affaire importante. Ou peut-être était-il abattu de tristesse par la mort du Maître et n’avait-il pas le cœur à se joindre aux autres. Ou peut-être encore était-il enfermé dans sa peur et se cachait. Quoi qu’il en soit il s’était mis à part, seul. Et, seul, Thomas n’a pas pu rencontrer son Seigneur et son Dieu. Seul, il n’a pas reçu l’Esprit Saint ni n’a été envoyé en mission pour le pardon des péchés. Seul, il n’a même pas pu croire le témoignage de tous les autres.
Thomas n’était pas présent au rassemblement du dimanche, comme Jésus l’avait demandé. Il n’était pas présent à la communion fraternelle. Du coup il n’était pas présent au Ressuscité, à Celui qui par sa Résurrection d’entre les morts est devenu Présence auprès des hommes. Celui-ci ne reproche pourtant pas à Thomas son absence physique. Il ne lui fait aucune remarque à ce sujet. Il lui manifeste seulement qu’il a été présent à son doute, à son incrédulité. Il lui demande seulement de croire. Car voilà la véritable absence de Thomas : son manque de foi. La foi permet à Thomas de voir, bien plus que la vue ne lui permet de croire.
Nous nous sentons souvent proche de Thomas, de sa difficulté à croire, de son désir de voir. Mais sommes-nous nous-mêmes présent au Ressuscité ? Sommes-nous nous-mêmes croyants pour pouvoir le voir ? Sommes-nous vraiment en communion avec nos frères pour pouvoir toucher ses mains et voir la plaie de son côté ? Ne nous réfugions-nous pas, comme Thomas, dans une solitude, loin de nos frères, ces frères au milieu desquels le Christ se rend présent ? Nous pensons généralement avoir de fort bonnes raisons d’être absent, ou à l’écart, non engagé dans la communion de L’Église. Mais pour voir et croire, il faut s’approcher, s’engager, choisir librement de participer.
Une des plus grandes miséricordes que Dieu nous fasse pour aider notre foi est le mystère de L’Église, la grâce de la communion fraternelle. Jésus ressuscité vit et agit dans le cœur de nos frères. Être attentifs à nos frères nous permet de mettre la main dans son côté transpercé d’où jaillit la vie nouvelle. Se mettre au service des hommes nous donne accès aux blessures de ses mains, trouées par amour pour les hommes. Choisir d’aimer, c’est voir, c’est toucher, c’est croire.

Prière universelle :

PU 2e dimanche de Pâques C

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Pourquoi saint Jean insiste-t-il sur les dates, le premier et le huitième jour ? Quel est ce jour ?

Comprendre sa foi :

Pourquoi cette insistance à dire que Jésus montre ses mains et son côté ?

Vivre avec Jésus :

Suis-je attentif à rencontrer Jésus agissant dans le cœur de mes frères et sœurs ?

3e semaine : Parole donnée pour l’unité



3e dimanche ordinaire C :
Luc 1, 1… 4, 21

Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre.

Parfois nous sommes tentés d’envier les contemporains de Jésus qui l’ont vu et entendu prêcher. Mais était-il plus facile pour eux de croire que pour nous ? Ils avaient devant eux un homme en chair et en os, nous avons derrière nous deux mille ans d’action du Ressuscité dans et par son Église, son Épouse, son Corps. Ils étaient au début de l’accomplissement final de la Parole, nous pouvons en contempler l’accomplissement total dans le Mystère pascal du Christ, et ses effets dans notre vie. Ils étaient de la race du Christ, mais nous avons été consacrés avec lui par le même Esprit du Seigneur.
Il faut dire plus. Le Christ parle encore aujourd’hui, lui qui est réellement présent au milieu de nous, en nous. Nous recevons de lui cette Parole durant l’Eucharistie, avant tout. C’est le Christ lui-même qui vient la proclamer au milieu de nous par la voix des lecteurs. Nous la recevons aussi par nos frères quand ils nous l’annoncent ou quand ils la mettent en pratique devant nos yeux. Notre foi naît ou renaît dans cette écoute quand elle est vraie, profonde, active. Par notre foi en sa Parole, le Christ veut nous rassembler pour faire de nous un seul Corps, habité par un seul Esprit, guidé par une seule Bonne Nouvelle. Pleurerons-nous sur notre infidélité, sur nos divisions, comme le Peuple d’Israël ? Ferons-nous de la joie de Dieu notre rempart ?
Les contemporains de Jésus ont vécu une année de bienfaits durant le temps où le Christ était parmi eux. Mais cette année se répercute jusqu’à la fin des temps. Ce jubilé prend des noms divers, et en ce moment celui particulier de Miséricorde. La Miséricorde nous est donnée à nous chrétiens. Elle est donnée à tous les hommes. Notre adhésion au Christ par la foi est un don infiniment précieux : saurons-nous le partager ? Que l’Esprit ouvre nos mains et nos lèvres afin que parlions et agissions en son Nom, afin qu’Il parle et agisse à travers nous. Alors dans notre aujourd’hui, pour ceux qui nous entourent et nous entendent, la Bonne Nouvelle annoncée dans les Écritures s’accomplira, et nous rassemblera dans l’unité.

Prière universelle :

PU 3e dimanche ordinaire C

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Pourquoi Jésus peut-il dire que la lecture qu’il a faite s’accomplit sous les yeux de ceux qui l’écoutent ?

Comprendre sa foi :

Qu’est-ce que cette lecture nous apprend sur la mission de Jésus ?

Vivre avec Jésus :

Est-ce que je crois que c’est vraiment Jésus qui parle lorsqu’on lit les lectures à la messe ?

Pourquoi aller à la messe? La saveur du rite.



Le rite : un lieu de fracture ?

Pratiquants ou non, extériorité et intériorité

Pour calculer le nombre de chrétiens en France on distingue habituellement les « pratiquants », les « non-pratiquants », les « pratiquants occasionnels », etc. Cette catégorie de la « pratique » des sacrements est-elle une bonne catégorie ? D’un côté c’est facile : ça se voit, c’est objectif, mesurable. D’un autre côté c’est une activité qui peut rester extérieure à la personne. Alors on tombe sous l’accusation des prophètes : on fait des sacrifices, et dans le quotidien on vit sans Dieu. Du coup on oppose ceux qui ne vont pas à la messe mais qui ont – ou auraient – une vie digne de la foi chrétienne, et pourraient tout à fait se passer des rites, qui n’en auraient pas besoin.
De manière comparable, en milieu chrétien cette fois-ci, on oppose parfois la prière vocale et le culte comme pratique de la prière officielle de l’Église, à l’oraison, la méditation, la louange spontanée, plus personnels. Il y aurait ce qui tient du devoir commun et ce qui vient – ou viendrait – plus du cœur. Cette distinction est arrivée à l’époque moderne en milieu clérical, mais en fait elle existait bien avant concernant la messe. Depuis le haut Moyen Âge, clercs et laïcs étaient séparés. Les clercs, lettrés, spécialistes de la prière officielle de l’Église, rendaient à Dieu au nom de tous la justice de la religion. Et les laïcs, souvent illettrés, étaient exclus du culte et avaient un lien dévotionnel à Dieu. La perte du sens communautaire et l’apparition de la personne individuelle à l’époque moderne a été un point de bascule. La personne a commencé à désirer prendre part personnellement au culte. Cela commence avec les plus dévots au XVIe, et va en s’amplifiant, selon différentes voies parallèles.

Le rite: routine ou renouveau ?

Le rite est essentiel à la vie humaine. Nos vies sont pleines de rites qui les structurent (fonctions vitales, repas, sommeil, vie sociale, relations affectives, etc.), et donnent du rythme. Mais ces rites peuvent être des lieux de fracture dans nos vies, dans nos relations. Il y a aussi une ambiguïté dans ces rites quotidiens : est-ce je/tu le fais par conviction ? Me dis-tu cela parce que tu le penses vraiment, ou bien seulement par habitude ? Ce baiser que tu m’offres chaque matin vient-il de ton cœur ? N’est-ce pas seulement extérieur, par habitude ? Un rite, des rites… lieu de routine, ou occasion de renouveau ?
Méditer un peu sur le rite va nous faire aller aussi au cœur de notre foi, et de notre vie de foi.

Vivre le mystère de l’Incarnation

Une conversion nécessaire

« Dieu est esprit » (Jn 4, 24). Pour venir à nous qui sommes esprit et chair, il agit par des médiations. Le grand et unique Médiateur est son Fils, le Christ Jésus. Le Christ s’est associé la médiation de l’Église. Et cette médiation se décline : médiation de chaque chrétien ; médiation des éducateurs de la foi ; médiation des ministres ordonnés ; médiation du culte ; médiation de la parole, du pain et du vin.
Tout s’enracine dans le mystère de l’Incarnation, acte révélateur du mystère tenu caché depuis l’origine des siècles. Dieu ne peut plus nous rejoindre directement par l’intérieur du cœur, à cause du péché : nous sommes bouchés ! Alors il vient nous rejoindre par l’extérieur, vers où nous sommes tournés. Il nous invite, nous apprend, nous conduit dans le chemin vers l’intérieur. Il nous invite à la conversion, au retournement. En Jésus, la grâce de Dieu se manifeste, apparaît sous nos yeux de chair, pour nous reconduire vers l’invisible présence de Dieu. Il vient nous apprendre à voir dans la foi, pour nous reconduire vers l’intérieur. Le Salut est dans cette conversion, dont l’Eucharistie constitue un éminent exercice. La conversion est l’acte de foi par amour, dans l’espérance, qui passe dans les actes, ici un acte liturgique, à laisser fleurir et fructifier dans le quotidien.

Réalité spirituelle et expression concrète

L’Incarnation est, reste constitutive de notre foi. Ce n’est pas seulement un événement du passé. Nous vivons dans un régime de révélation qui est de l’ordre de l’entendre, du voir, du toucher, du sentir. C’est un luxe qui a un prix. Luxe, car Dieu nous rejoint dans tout ce que nous sommes, dans toute la consistance et l’inconsistance de notre humanité. Le prix est celui du dépassement de la chair par la foi. On prend appui sur la part émotive et affective pour aller plus profond en soi. Cela nécessite de renoncer à s’arrêter en chemin, de ne pas se contenter de l’expérience émotionnelle ou affective. Alors on peut expérimenter la véritable dilatation du cœur profond, ce cœur que Dieu touche de sa grâce pour l’attirer à lui. Il s’agit donc de retourner le mouvement de l’affectivité au service de l’intériorité et non de l’extériorité. Toute la messe est mouvement de l’extérieur vers l’intérieur pour nous conduire à l’acte de foi, la rencontre entre Dieu sauveur et l’homme de désir.
Comme pour toute réalité humaine, particulièrement dans la vie spirituelle, il y a une distance entre la réalité profonde et sa réalisation concrète, entre le sens et la mise en œuvre, entre le spirituel et le charnel. Le second aspect doit conduire au premier, et bienheureux qui ne s’arrête pas en chemin. Ce chemin est souvent lent, et peut-être long, pour notre chair.
Et d’autre part, dans une fragilité générale, une inadéquation de fond, la forme est plus ou moins translucide ou opaque au contenu. L’aspect extérieur du rite aide plus ou moins l’intériorisation. Cela nécessite d’assumer pleinement la réalité visible, tangible, dans sa fragilité, tout en la laissant à sa juste place, dans l’équilibre, l’harmonie. Comme en toutes choses, dans la liturgie il y a une nécessité de gestion des sensations, des émotions. Et par conséquent une attention à tous les gestes, positions, actions, et manières d’être. Car tout cela est porteur de l’investissement humain intégral.

Le rite, expression de l’intériorité

Que le cœur corresponde à la voix

On oppose assez facilement la vie intérieure à la vie extérieure. Il y a effectivement une tension entre les deux. Tant de choses nous tirent vers l’extérieur et nous arrachent de la vie intérieure, ou nous empêchent d’aller puiser au fond de nos cœurs ! Sollicitations multiples du matérialisme ambiant. Toutes les voies spirituelles, chrétiennes ou non, vont chercher à cultiver cette vie intérieure, parfois en dénigrant la vie extérieure, voire en la fuyant. Certaines spiritualités chrétiennes ont été dans ce sens, jusqu’à l’hérésie. D’autres sont plus modérées, mais certains chrétiens opposent tout de même les prières extérieures à la prière intérieure, et considèrent plus ou moins les premières comme une gêne, notamment la prière liturgique, le rite.
Or le rite est justement au service de l’unification entre intériorité et extériorité. Le rite est là pour aider la prière, et non pour être un frein. À ce propos, St Benoît a un aphorisme, que l’on trouve déjà chez Augustin. Il demande à ce que les frères se tiennent à l’office de manière à ce que notre cœur corresponde à ce que disent nos lèvres. On a résumé cela dans la formule latine courte « mens concordet voci ». L’expression paraît curieuse à beaucoup de personnes qui essaient plutôt d’être « authentiques », « sincères », etc, en disant avec leurs lèvres ce qu’elles ont dans le cœur. Benoît, et en fait la liturgie, propose le chemin inverse : que l’intérieur corresponde à l’extérieur. La prière de l’Église offre un cadre dans lequel nous sommes appelés à entrer, non par contrainte, mais de bon cœur, en toute liberté de cœur. La liturgie est formatrice, éducatrice. Elle est une école de prière, la première école de prière.
C’est à propos du chant des psaumes que Benoît demande aux moines de faire correspondre leurs cœurs à ce qu’ils chantent. Les psaumes, et autres cantiques bibliques, mettent sur nos lèvres les justes paroles, des paroles que l’on n’oserait parfois même pas prier, et pourtant qui traduisent bien ce que nous pouvons avoir au fond de nos cœurs, même si nous n’arrivons pas à nous l’avouer. Les chrétiens ont assumé cet héritage juif de la prière des psaumes parce qu’ils ont été la prière de Jésus lui-même. Ils ont assumé aussi la liturgie de la Parole, parce qu’elle a été la manière de Jésus aussi. Mais ils n’ont pas assumé l’économie sacrificielle du Temple, car Jésus a transmis autre chose, un autre rite : « faites cela en mémoire de moi ». Il est question d’un faire. Quel « faire » ? Ce « faire » a sans doute plusieurs sens. Il y a certes une action extérieure, concrète. Mais il y a certainement plus.

« Faire » et vivre le rite dans la foi

« Il prit le pain, rendit grâce, le rompit, le donna ». C’est très simple, c’est du concret. Parce que nous l’avons reçu du Christ, parce que cela nous a été transmis, nous allons le faire dans la foi. Ce « faire dans la foi » a déjà deux niveaux pourrait-on dire. Le premier est que ce soit animé par la foi. Nous passons tous par là. Quand je dis « animé par la foi », j’entends que le rite (ou les rites) est quelque chose d’extérieur auquel on joint un acte de foi. Il y a une superposition des gestes et de ce que l’on croit, sans faire complètement de lien. C’est souvent ce qui se passe quand on est enfant, et parfois on reste enfant dans la foi assez longtemps, éventuellement toute sa vie. Et même, ce fut une coutume commune pour les laïcs pendant des siècles de vivre ainsi la liturgie. Car ils ne voyaient à peu près rien, n’entendaient guère plus, et de toute façon ne pouvaient pas comprendre la langue employée ni lire une traduction. L’acte de foi s’est greffé sur certains moments, notamment l’élévation après la consécration, ou la communion pour les plus pieux. Mais elle a été désaffectée très tôt. À côté du rite, pendant le rite, ils faisaient un acte de foi, priaient de leur côté. Le rite était juste un moment propice pour cela.
Il y a une autre manière de vivre le rite. On peut le vivre comme une expression de la foi. La parole et le geste lui-même sont alors la foi rendue visible, un langage de l’Église, un langage que je suis invité à faire mien. Quand l’appropriation est faite, il n’y a plus seulement la mise en pratique de caractéristiques de la vie chrétienne, ce qu’il faut faire, mais leur appropriation consciente, comprise, assumée, adulte. Le rite devient vraiment le culte spirituel dont parle St Paul en Rm 12, 1, ou l’adoration en esprit et en vérité de Jn 4,23. La liturgie est faite non seulement pour être animée par la foi, mais pour être expression de la foi, de la relation vivante et directe au Père par le Christ. La foi qui s’exprime est autant celle de l’Église que ma foi personnelle. Il y a là un espace de conversion et de progression.

Rassemblés par l’action commune

Autre aspect du rite, non moins important : il nous fait vivre quelque chose ensemble. Le rite est au service de l’harmonisation des intériorités pour passer d’intériorités individuelles à une intériorité communautaire. Cela permet de vraiment faire corps, de devenir le Corps du Christ.
Le chant est un lieu privilégié où la gerbe se noue. Il naît d’un texte, porteur de sens. Et il se place à un certain moment de l’action liturgique. Par son harmonie, il conduit à vivre ce texte et ce moment, en prenant le corps tout entier du chrétien et de la communauté. Une chose est de dire « louons » ou « louez », et une autre de le faire, de dire la gloire de Dieu ensemble, de la chanter d’un même cœur. La louange dit la foi et la fait vivre. En faisant mémoire, elle célèbre et annonce. Et cela devient une réalité totalisante dans l’expression lyrique. Il y a une connaissance charnelle de Dieu, une expérience de Dieu, parce que Dieu s’est fait chair.

Le rite et les rites

Vivre le rite, vivre du rite

L’Église nous invite non seulement à vivre le rite, mais aussi vivre DU rite. Le vivre et en vivre : beaucoup de querelles inutiles seraient sans doute évitées si nous nous efforcions de pénétrer le rite de manière à en vivre. Les gestes eux-mêmes ont du sens. Le fait de les poser a du sens. Ils sont là pour nous introduire dans la relation. Ce n’est pas une question d’étiquette comme dans un cérémonial de cour. Dans ce cas, on accomplit quelque chose d’extérieur auquel on donne un sens qui n’est pas intrinsèque. On marque une situation particulière par un décorum qui en soi n’a pas de sens particulier. Le Seigneur ne nous a pas laissé des gestes superficiels, mais des gestes essentiels, des gestes porteurs de sens. Et nous devons sans cesse renouveler l’effort de pénétrer le sens des gestes pour les vivre mieux, pour vraiment en vivre. Les gestes que pose le prêtre – malheureusement parfois assez mal – sont pour l’Église, pour que chacun puisse y communier.

Accomplir avec beauté

Il y a bien sûr une hiérarchie dans les gestes et les rites. Tous n’ont pas la même importance. Certains sont structurels et hautement parlant (les grandes parties de la messe). D’autres découlent de ces rites principaux (Credo, Prière universelle) complètent, enrichissent, font le lien, conduisent d’un rite essentiel à l’autre ou les préparent (Notre Père, échange de Paix). D’autres enfin sont des manières de faire non essentielles, ou peuvent avoir une raison pratique (encensement, lavabo).
Pour exécuter les rites, le Concile Vatican II a parlé de « noble simplicité ». La beauté devrait être essentielle au rite. Bien malheureusement, on tombe trop souvent dans la banalité. Soit par manque de formation. Soit par une formation simplement théorique et non pas pratique. Soit par manque de sensibilité, de sens du beau. Il faut un certain sens artistique pour accomplir bellement un rite. Sans tomber néanmoins dans l’esthétisme. Le chant, la décoration, mais aussi la lecture, les gestes, la place du silence, etc., relèvent aussi de la technique artistique.
Tout cela dépend du prêtre qui préside, de l’assemblée qui célèbre, du cérémoniaire s’il y en a un, des acteurs qui ont préparé, des chantres, des servants d’autel, etc. Tout est au service de l’acte de foi que chacun est appelé, invité à poser. C’est ça le plus important : à un moment de la célébration, renouveler son adhésion au Christ et à son mystère.
Cela prend concrètement de laisser le temps et l’espace du déploiement et de l’intériorisation. Une lecture mal lue, trop vite, sans articuler, avec une mauvaise sonorisation, et sans silence après, ne laisse concrètement pas beaucoup de chance à l’acte de foi d’être posé. Pour peu que l’on soit mal installé et que l’on ait froid ou chaud, c’est fichu, à moins d’être un saint. Ou les oraisons : comment faire en sorte que l’oraison proclamée par le président au nom de tous et pour tous soit effectivement écoutée, assumée et intériorisée par tous ? Il y a quelque chose qui dépend de l’investissement personnel de celui qui écoute, mais aussi une partie qui dépend de celui qui préside, de la manière dont il proclame, et surtout peut-être dont il vit l’oraison.

Le rite et la vie

Continuer l’exercice dans la vie

La messe termine par « allez dans la paix du Christ » et on ajoute éventuellement « et glorifiez Dieu par votre vie ». Le rite n’a pas sa fin en lui-même. On y arrive avec toute sa vie, toute sa personne que l’on apporte en offrande. On en repart pour accomplir dans le quotidien, avec nos petits moyens, ce qui a été vécu en plénitude dans le rite. Le passage de l’extérieur à l’intérieur ne doit pas s’arrêter à la fin de la messe : on est appelé à vivre plus à l’intérieur de soi. Le rassemblement accompli à la messe ne doit pas se limiter au moment de la célébration : la proximité du Christ et du Père doit nous rapprocher de nos frères humains. La Parole de Dieu entendue est à vivre et à répercuter, à proclamer.
Le rite est comme un exercice à mettre en pratique dans la vie. La liturgie est le lieu d’une révélation, une révélation actuelle. C’est le moment de la Révélation qui advient pour nous dans le rite sacramentel. Répétons-le-nous : la Révélation n’est pas un fait du passé, même si l’on reçoit aussi le témoignage du passé. Dieu se révèle à nous aujourd’hui. Il veut une rencontre personnelle actuelle. Et cela se continue dans la vie. La relation à Dieu ne s’arrête pas à la fin de la messe. Elle se noue durant le rite pour se continuer durant la vie. Comme un moment familial fort qui renforce les liens.

Un guide pour la vie de foi

La célébration liturgique est donc un guide pour la vie de foi. Elle donne un cadre de mots et de gestes. Mais ce cadre n’est évidemment pas suffisant. Il ne fait rien tout seul. Un cadre est à habiter, dans un consentement à ce qui se passe. Pour qu’il contribue à l’unification de l’existence, il s’agit de donner forme au vécu, et de donner vie à la forme. Cela a pour conséquence qu’il n’y a pas seulement à faire un truc, mais à bien faire ce qui est à faire. Dans ce « bien » il ne s’agit pas d’une esthétique sophistiquée, mais ce qu’on y met de soi, la plénitude personnalisée de l’action. La « participation active » (expression du pape St Pie X reprise par le Concile Vatican II) n’est pas seulement une fonction dans l’accomplissement du rite. C’est un appel à engager tout son être, extérieur et surtout intérieur, dans l’action liturgique.
Tout cela est très délicat, une délicatesse relationnelle. Le point de discernement est l’amour du Christ et de ses frères : le Christ que l’on célèbre, et les frères avec qui on le célèbre. Ces frères sont ma communauté concrète (quelle qu’elle soit), mais aussi toute l’Église. Suivre la norme offerte par l’Église, c’est intégrer, s’approprier l’altérité. Habiter la norme de son génie personnel, ou plutôt du génie personnel de la communauté célébrante, c’est faire jouer la complémentarité source de fécondité. C’est le jeu de l’inculturation nécessaire à toute norme pour qu’elle devienne vivante, et d’où précisément elle jaillit de nouveau. La diversité devient équilibrante si elle est vécue dans la charité, toute diversité, notamment celle fondamentale du masculin et du féminin, car les frères sont aussi des sœurs.

Lieu et temps de l’unification

Le culte est une manière d’exprimer sa foi. Une des manières, qui est aussi une forme de vie, ou une des formes de la vie chrétienne. Cette forme peut en venir à prendre beaucoup de place, comme dans notre vie religieuse et en particulier monastique. Mais ce n’est heureusement pas réservé à la vie religieuse. Il y a quelque chose de particulier au culte, c’est l’aspect communautaire, fondamentalement chrétien. Il permet une mise ensemble des intériorités, car il procède d’une telle mise en commun.
Au cœur de la foi il y a la relation vivante, personnelle et ecclésiale, au Christ et au mystère pascal de sa mort, sa résurrection et son ascension à la droite du Père. Il y a la gratitude envers Dieu pour son Salut et la présence parmi nous du Ressuscité qui continue dans tous les temps cette œuvre de Salut. Le Christ vivant en moi me fait bouger. L’Esprit Saint me prend dans toute ma personne, il vient me mouvoir de l’intérieur, dans tout ce qui me constitue. L’expression de ma foi, de ma relation au Christ devrait donc prendre chair de ma vie concrète et dans ma vie concrète, de ma culture et dans ma culture, de mon langage et dans mon langage.
Le mystère célébré dans le rite puis vécu dans le quotidien participe de l’unité de vie, de l’unification de la vie. La forme – au sens fort, la forme intérieure – de la liturgie est immuable, mais la matière est changeante en fonction de la culture. La crèche est toujours la crèche, qu’elle soit provençale, napolitaine, sub-saharienne ou extrême-orientale. La matière diffère, mais la forme est la même, le sens est commun : Dieu s’est incarné dans l’histoire et la vie du peuple juif à un moment particulier, il vient aussi dans ma vie, là où j’en suis, dans ma propre culture, pour me mener à lui.

24e semaine : Pour vous, qui est-il ?

24e dimanche ordinaire B :
Marc 8, 27-35

Et lui les interrogeait : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? »

Nous voici parvenu au sommet de l’Évangile selon St Marc. LA grande question qui traverse tout l’Évangile est posée clairement aux proches disciples, dans l’intimité : Qui donc est Jésus ? Les « gens » font de Jésus une sorte de fantôme, ce qui permet d’expliquer ses pouvoirs thaumaturgiques… et incline aussi à se tenir à une distance respectueuse. Pierre lâche le mot. Il dit ce que les autres croient tout bas, ce qu’ils espèrent. Mais Jésus met la réponse sous le sceau du silence et annonce sa passion, au grand scandale du prince des Apôtres.
Dieu est déroutant. Il est choquant. Jésus annonce-t-il sa passion pour corriger la vision que ses disciples se font de sa mission de Messie? Ou invite-t-il les apôtres à dire leur foi pour les préparer à passer à travers le drame de la Passion ? Il y a sans doute un peu des deux. En tout cas il fait apparaître ce qui nous parait une contradiction dans nos manières de penser humaines, car ses pensées ne sont pas les nôtres. Il appelle à une conversion du regard, toujours actuelle.
Vous avez appris diverses choses sur Jésus au catéchisme. Mais dans votre prière, dans votre vie, dans vos choix : qui est Jésus pour vous ?

Prière universelle :

PU 24e dimanche ordinaire B

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Pourquoi Jésus est-il si dur avec Pierre ?

Comprendre sa foi :

Pour sauver sa vie, s’agit-il seulement de la perdre ?

Vivre avec Jésus :

Concrètement, qu’est-ce que j’aurais à perdre pour me mettre plus librement au service du Christ et de l’Évangile ?

21e semaine : Scandaleux Évangile

21e dimanche ordinaire B :
Jean 6, 60-69

À partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en retournèrent et cessèrent de l’accompagner.

Jésus fait scandale. La Bonne Nouvelle d’un Dieu qui se fait proche jusqu’à s’offrir en nourriture fait scandale. L’Eucharistie est scandaleuse. Et cela encore de nos jours. Elle est une sorte de pierre d’achoppement. Elle est folie d’amour qui accule à avoir foi pour être reçue, pour être suivie, pour devenir Parole de Vie.
Cette désertion des disciples de Jésus : un échec dans sa vie ? La désertion des chrétiens dans nos pays occidentaux, la montée de l’athéisme : un échec de l’Église ? Tant de « croyants non pratiquants » : un échec de la stratégie divine de l’Eucharistie ?
La réponse à ces questions appartient à Dieu seul. Personne ne peut venir à Jésus si le don de la foi n’est pas reçu du Père. À lui il revient de juger de l’ouverture du cœur, de l’intimité de la relation et des moyens de la nouer et de la faire grandir. L’évangélisation n’est pas une question de « pub », même s’il faut aider à aimer la vérité en la faisant connaître.
Quant à nous, la question qui nous concerne est par contre celle-ci : « Voulez-vous partir, vous aussi ? »
Que répondrons-nous ? Comment nous positionnerons-nous face au Christ et à l’Eucharistie ?

Prière universelle :

PU 21e dimanche ordinaire B

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Que dit Jésus de la foi ?

Comprendre sa foi :

Selon cet évangile, faut-il savoir pour croire, ou croire pour savoir ?

Vivre avec Jésus :

Est-ce que j’écoute la parole de Jésus comme une source de vie éternelle ?

19e semaine : Choisir la Vie éternelle

19e dimanche ordinaire B :
Jean 6, 41-51

Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement.

Un chrétien ne devrait jamais cesser de redécouvrir le mystère de l’Eucharistie, de méditer sur ce sacrement qui est la source et le sommet de sa vie de foi. C’est précisément ce que nous proposent les évangiles de ce mois d’août.
Croire au Christ, c’est choisir la vie éternelle. Durant la messe, lorsque l’on dit « amen », « oui je crois », au moment de communier au Corps du Christ, c’est à cette Vie que l’on adhère, c’est cette Vie que l’on reçoit, c’est à la Vie que l’on se donne. C’est pour cela que le Christ est venu et qu’il vient sans cesse : pour que nous ayons la Vie en plénitude.
Il nous revient de recevoir ou de refuser cette Vie. Il nous revient d’être chiche ou généreux dans notre accueil. Il nous revient d’ouvrir grand la porte de notre cœur pour que la grâce puisse opérer son Œuvre de Vie, ou au contraire de ne faire qu’entrouvrir la fenêtre de peur d’être dérangé.
Dieu désire pour nous de grandes choses. Il désire l’éternité, il nous la met à portée de cœur. Offrirons-nous notre foi ? Offrirons-nous notre vie ?

Prière universelle :

PU 19e dimanche ordinaire B

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Le texte a plusieurs contradictions apparentes : lesquelles ? Pourquoi ?

Comprendre sa foi :

Pourquoi Jésus a-t-il choisi le signe du pain pour se rendre présent parmi nous ?

Vivre avec Jésus :

Est-ce que je pense à la Vie éternelle avec Dieu lorsque je communie à la messe ? Est-ce que j’offre ma vie ?

18e semaine : Le signe du Pain venu du Ciel

18e dimanche ordinaire B :
Jean 6, 24-35

Le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde.

En ces dimanches du mois d’août, la Parole de Dieu nous nourrit avec le discours de Jésus sur le Pain de Vie. Nourriture abondante et consistante pour ce temps d’été et de vacances. Alors que beaucoup cessent de travailler pour la nourriture terrestre, combien en profitent pour travailler à recevoir la nourriture céleste ?
Car si recevoir et manger le pain de la terre demande un travail, il en va de même du pain venu du Ciel. Jésus nous appelle à travailler pour recevoir la Vie qui vient de Dieu. Ce travail, c’est notre foi. Ce travail, c’est l’engagement libre en faveur du Christ, le choix souverain d’adhérer à lui pour ne faire qu’un avec lui.
Le Pain venu du Ciel, l’Eucharistie, est signe de tout cela. Elle est donnée par Dieu, mais nul ne peut la recevoir s’il ne s’avance librement. Elle s’incarne dans du pain matériel, mais nul ne peut vraiment y communier s’il ne croit que c’est le Pain de la Vie. Le signe passe, disparaît, lorsqu’il est consommé, mais cette nourriture ouvre les portes de l’éternité.
Suite au prochain épisode…

Prière universelle :

PU 18e dimanche ordinaire B

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Jésus utilise différents aspects du pain pour se faire comprendre : lesquels ?

Comprendre sa foi :

La foi est-elle une « œuvre », un travail ? Pourquoi ?

Vivre avec Jésus :

Est-ce que je fais un acte de foi conscient quand je m’avance pour recevoir l’Eucharistie ?

12e semaine : Dans la tempête

12e dimanche ordinaire B :
Marc 4, 35-41

Survient une violente tempête. Les vagues se jetaient sur la barque, si bien que déjà elle se remplissait. Lui dormait sur le coussin à l’arrière.

Passage d’évangile terrible et fascinant à la fois. Étrange aussi : Jésus dort. Pour peu que l’on se laisse guider par les émotions que l’on porte en soi, chacun peut y retrouver certaines situations vécues. Avec cette même impression d’un sommeil de Dieu.
N’est-ce pas un peu la situation actuelle de notre Église de France ? Nous sommes ballottés par les remous d’une société instable, sans repères, tapageuse. Des forces, des courants, des déséquilibres, menacent les institutions, ces « barques » qui permettent aux hommes de traverser les flots de cette vie. La barque de Pierre est elle-même bien secouée, elle semble prendre l’eau. Et le Christ dans tout ça ?
Avouons-le : parfois nous avons peur, nous aussi. Nous avons peur de cet horizon bouché. Vieillissement et épuisement des troupes. Manque de vocations. Jeunes qui n’arrivent pas à s’engager… ou pas comme nous le voudrions.
Demandons-nous assez le don de la Foi et l’audace de l’Espérance ?

Prière universelle :

PU 12e dimanche ordinaire B

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Quel est le lien entre la première lecture et l’Évangile ?

Comprendre sa foi :

Qu’est-ce que le dialogue entre la première lecture et l’Évangile nous dit du Christ ?

Vivre avec Jésus :

Est-ce que je pense à « réveiller » Jésus lorsque je suis en difficulté ?

4e semaine de Pâques : Être brebis du Bon Pasteur

4e dimanche de Pâques B :
Jean 10, 11-18

Moi, je suis le bon pasteur ; je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent, comme le Père me connaît et que je connais le Père ; et je donne ma vie pour mes brebis.

Quelle étroite relation entre le pasteur et les brebis ! Est-il vraiment possible qu’elle soit aussi étroite qu’entre le Père et le Fils ? Ou bien serais-ce là seulement une manière de parler de Jésus qu’il ne faudrait pas prendre à la lettre ?
Non, Jésus ne parle pas en vain. Jésus n’exagère pas, car il est la Vérité. C’est bien la plus intime communion de vie qu’il nous propose. Le Fils de Dieu est venu pour que nous puissions partager avec lui son cœur à cœur avec Dieu le Père.
Comment cela se fera-t-il, puisque nous sommes simplement humains ? La vie que Jésus nous donne sur la croix, la vie que ce bon pasteur donne pour ses brebis, c’est une vie divine. La vie que nous recevons par la foi, cette vie que nous recevons par le baptême et l’Eucharistie, c’est la vie même de Dieu. Le Christ ressuscité vient vivre en nous.
À nous de laisser Dieu vivre en nous, de nous prendre en lui. Étrangement, se laisser aimer n’est pas facile, car nous sommes habitués à survivre coupés de Dieu. Marqués par la mort, la plénitude de vie fait peur à l’homme, il a l’impression qu’il va se perdre et non gagner la vraie Vie. C’est le choix de la foi.
Ce choix de la foi, de vivre en baptisé a aussi pour effet de nous unir les uns aux autres par le lien d’un même amour, et de nous laisser guider vers une même espérance. À nous de laisser le Christ ressuscité conduire vers l’unité toutes ses brebis. À nous de laisser l’Esprit Saint pénétrer au plus profond de notre être pour nous introduire dans un cœur à cœur avec le Père.
Il y a juste besoin de notre consentement…

Prière universelle :

PU 4e dimanche de Pâques B

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

« j’ai le pouvoir de reprendre ma vie » : que veut donc dire Jésus ?

Comprendre sa foi :

Que nous enseigne ce texte sur la résurrection de Jésus ?

Vivre avec Jésus :

Est-ce que je désire rencontrer de plus en plus Jésus ressuscité, lui qui vit en moi ?