Archives par mot-clé : amour

4e semaine de Carême : Venir à la Lumière



4e dimanche de carême B :
Jean 3, 14-21

Celui qui fait la vérité vient à la lumière

Ce dimanche, il nous est donné de contempler la lumière de la miséricorde de Dieu. Pourtant, le signe qui en est donné parait bien sombre : le Fils de l’Homme élevé sur une croix, le Fils unique de Dieu mourant pour la vérité. C’est cependant bien vers lui que nous sommes invités à tourner nos regards pour notre guérison, comme les Hébreux vers le serpent, dans le désert. Car sur la Croix, il va jusqu’au bout de l’amour. Il ne révèle pas seulement une vérité, un message parmi d’autres à comprendre. Il agit selon LA vérité. Il ouvre la route véritable : lui-même.
Jésus en Croix nous illumine, il nous manifeste la vérité et nous permet d’en prendre le chemin. C’est la vérité de l’état de l’homme pécheur. C’est la vérité de l’obéissance au Père, du don d’amour total. Jésus prend sur lui notre misère et nous propose de passer avec lui à travers la mort. Il accomplit ce qui constitue le plus profondément le mystère de l’existence humaine devant Dieu. Le suivrons-nous sur ce chemin de vérité ? Imiterons-nous celui qui est la Vérité ?
C’est notre vocation de baptisés. L’illumination de notre baptême nous a sauvé des ténèbres du péché, c’est-à-dire du non-sens, de la séparation de Dieu et des autres, du désordre de notre intériorité. En regardant Jésus sur la croix et Jésus ressuscité, nous pouvons redécouvrir la vérité de l’amour de Dieu pour nous, et retrouver la lumière sur le chemin de l’amour. Qu’il en soit ainsi pour nous un peu plus chacun des jours de ce Carême.

Prière universelle :

PU 4e dimanche de Carême B

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Quel passage de l’Ancien Testament Jésus rappelle-t-il ? Pourquoi est-ce éclairant ?

Comprendre sa foi :

Chercher LA Vérité, est-ce seulement réfléchir aux vérités de la foi ?

Vivre avec Jésus :

Où en suis-je dans ma foi au Christ, dans ma réponse à la vocation chrétienne ?

Christ Roi : Le Seigneur des brebis



Christ Roi A :
Matthieu 25, 31-46

Il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des boucs.

La solennité du Christ Roi nous place devant la perspective du jugement dernier. Il est bon, parfois, de se remettre sous les yeux la perspective du retour du Roi, du seul Juge équitable, celui qui sonde le fond des cœurs. Lui seul discerne avec justice la vérité et surtout l’amour. Lui seul accueille chaque personne en vérité, et peut séparer les brebis des boucs.
Juger et séparer, pourtant, nous savons ce que c’est. Nous autres hommes passons une partie de notre temps à juger ceux qui nous entourent, à séparer les individus les uns des autres, à croire que nous discernons les bons des mauvais. Mais qui d’entre nous connaît le fond des cœurs et discerne avec justice ? Déjà pour soi-même il est bien nécessaire de se remettre entre les mains de Dieu. Combien plus pour notre prochain.
C’est sur l’amour que nous serons jugés, et sur rien d’autre, sur le vrai amour de tous les hommes. Dans ce texte, il n’est fait mention de rien d’autre que de l’amour du prochain, spécialement du plus malheureux. Il n’y a rien sur les actes de religion, sur la prière, ni même sur la foi ou la proclamation de la vérité. C’est dans l’amour offert gratuitement à une personne, n’importe laquelle, celle qui en a besoin, que se manifeste le mieux l’ouverture à Dieu. C’est l’amour qui fera la différence entre ceux qui ont vécu dans la vérité avec eux-mêmes et avec Dieu et les autres.
Tous les hommes sont appelés à prendre part au Royaume de Dieu. Tout est déjà prêt. Il ne nous reste plus qu’à répondre à l’invitation, et cette réponse se donne aujourd’hui. Notre oui, celui de tout homme, c’est l’amour des frères, le service des pauvres, l’accueil de l’étranger, le soin des malades de toutes sortes. Le Christ Roi vient à nous à travers tous ceux que nous côtoyons, surtout les plus faibles. Nous serons jugés sur l’amour que nous leur donnons, sur l’amour que nous témoignons ainsi au corps blessé du Seigneur. Aimons donc, et nous le rencontrerons, dès aujourd’hui. Alors nous serons des brebis du Seigneur.

Prière universelle :

PU-FêtesSeigneur-ChristRoi-A

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Quelles différences et quelles ressemblances entre les deux catégories d’hommes, « brebis » et « boucs » ?

Comprendre sa foi :

Peut-on vraiment servir Dieu sans s’en rendre compte ?

Vivre avec Jésus :

De ces textes, est-ce la peur ou l’amour du Roi qui naissent en moi ?

33e dimanche : La fidélité, œuvre d’amour



33e dimanche ordinaire A :
Matthieu 25, 14-30

‘Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton seigneur.’

Voici qu’approche la fin de l’année liturgique, et, comme dimanche dernier, l’Église tourne nos yeux vers le but du voyage, vers le retour du Seigneur. Mais cette parabole ne nous parle pas tant du futur que du présent. Certes, elle ouvre la perspective d’une rencontre finale, mais ce n’est que pour nous encourager à vivre notre quotidien dans la fidélité à la mission confiée par le Maître. Notre vie éternelle se joue dans la vie présente, lieu de notre choix d’aimer la vie reçue de Dieu, et de la faire fructifier au service des autres.
Deux des serviteurs reçoivent ainsi le qualificatif de « bon et fidèle ». De quelle fidélité s’agit-il ? Le troisième serviteur est qualifié de « mauvais et paresseux ». La fidélité des premiers est donc l’opposé de la paresse du troisième. C’est une fidélité qui met en œuvre. La vraie foi est celle qui agit pour le bien, selon la Parole du Seigneur. Elle se met au service, comme cette femme vaillante de la première lecture, inventive pour le bien de tous, donnée dans l’amour à travers les choses de son quotidien. Rien peut-être qui se voie beaucoup, qui brille, dans son service de la vie. Elle prend soin, elle honore le don de Dieu. C’est tout simple.
Quelle belle perspective de faire la joie de Dieu en faisant celle de nos proches ! Il vaut bien la peine de se secouer du sommeil de ses paresses, de ses langueurs spirituelles. C’est ainsi que l’on participe à la joie de Dieu, joie de la vie qui fructifie et que l’on transmet. Que ce fruit porté soit un vrai fruit, un fruit digne de dons divins. L’œuvre de cette femme n’est pas seulement un devoir matériel accompli avec vigueur et courage. C’est une œuvre d’amour.
Aux serviteurs qui avaient reçu 5 talents ou 2 talents, il n’avait pas été demandé de les faire valoir. Ils se sont simplement laissés portés par l’amour, par la fidélité envers le Maître. La peur a été mauvaise conseillère pour celui qui avait reçu un talent. Elle a fermé son cœur. Il refuse la relation avec son Maître, et se sépare volontairement de lui. Il ne veut rien avoir en commun avec ce Maître qu’il juge dur alors qu’il se révèle si bon avec les deux autres. Mystère du refus d’aimer, qui porte en lui le malheur.

Prière universelle :

PU 33e dimanche ordinaire A

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Quelles différences y a-t-il entre les trois serviteurs, au début puis à la fin ?

Comprendre sa foi :

Ces différences sont-elles des inégalités ?

Vivre avec Jésus :

Quels talents ai-je reçu à faire fructifier dans l’amour ?

Toussaint : Ils ont choisi d’aimer…



Toussaint :
Matthieu 5, 1-12

Heureux…

Les saints sont heureux parce qu’ils ont su aimer.
Pauvreté de cœur, douceur, larmes, faim et soif de justice, miséricorde, pureté de cœur, œuvre de paix : ce qui rend heureux, c’est la qualité du cœur. De surcroît, cette qualité de cœur du saint a souvent été vérifiée et purifiée au creuset de la souffrance, une souffrance propre à l’amour. Comme Jésus, avec Jésus, à un moment où l’autre de leur vie, ils ont enduré une persécution. Non seulement elle n’était le fruit d’aucun manque d’amour, mais elle était au contraire une réponse contradictoire à l’amour offert. Ils n’ont pourtant pas voulu renoncer pour autant à aimer.
Les saints ont choisi d’aimer, et puis c’est tout. Ils ont fait en sorte d’apprendre à aimer, de s’entrainer à aimer. Puis ils ont voulu et su aller plus loin dans l’amour, jusqu’à rendre pauvreté de cœur pour orgueil, douceur pour violence, larmes de repentir pour moqueries, miséricorde pour injure, pureté de cœur pour mensonge, paix pour haine.
Pourtant aucun n’était parfait dès le départ. Et aucun ne l’est devenu à l’arrivée (à ce propos voir : Sainteté et humanité). Personne n’est tout à fait « dans les clous » de l’Évangile. Ils sont tombés, tous, mais ils se sont relevés, sans cesse. Peut-être est-ce justement cela leur secret. Ils ont reconnu leur faiblesse, et ils ont su laisser le Seigneur lui-même leur apprendre à accueillir celle des autres, avec patience. Ils ont appris à croire dans les autres, parce que le Seigneur croyait en eux. Ils sont devenus des amoureux parce qu’ils se sont laissés aimer par Dieu.
Bienheureux sont-ils, maintenant qu’ils ont été jugés sur leur amour !

Prière universelle :

PU Toussaint B
PU 2 novembre – Fidèles défunts

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Pourquoi Jésus ne parle-t-il pas clairement d’amour dans les Béatitudes ?

Comprendre sa foi :

Pourquoi tant de souffrance présente dans les Béatitudes ?

Vivre avec Jésus :

Quelle Béatitude est-ce que je préfère ? Quelle est celle que je voudrais m’entrainer à vivre du mieux que je pourrai ?

30e dimanche : L’amour comme loi



30e dimanche ordinaire A :
Matthieu 22, 34-40

Tout ce qu’il y a dans l’Écriture dépend de ces deux commandements.

Jésus est de nouveau mis à l’épreuve. Ce n’est plus en contexte politico-religieux, mais dans celui de la piété et de la rectitude de la foi. Un savant, spécialiste des règles de la religion, s’avance vers Jésus, au nom des pharisiens, amoureux de la Loi. Il s’agit de le tester, d’évaluer son rapport aux quelques centaines de commandements contenus dans l’Écriture et la Tradition. La réponse aurait sans doute été plus aisée si la question avait été au pluriel : les dix commandements, les dix paroles données à Moïse au Sinaï. Jésus est interrogé sur la fine pointe de la Loi, et donc sur sa raison d’être, son fondement.
Jésus invite au passage de la Loi à l’amour. Il donne le grand critère d’interprétation de toute la Loi ancienne, pour la lire, l’interpréter, la mettre en pratique. Il ouvre ainsi les portes de la Loi nouvelle : l’Esprit Saint, l’Esprit d’amour, répandu dans le cœur de ceux qui croiront en lui. Aimer Dieu et ses frères est une feuille de route pour la vie morale, pour la manière de se comporter. C’en est une aussi pour la lecture de l’Écriture, la lectio divina : lire dans l’Écriture l’amour de Dieu et des autres, lire avec amour, laisser jaillir l’amour de la lecture et de la méditation du texte sacré.
Mais nous, chrétiens, ne sommes-nous pas parfois comme les pharisiens ? Dans l’action comme dans la prière, nous préférons souvent les mesures humaines à la démesure divine. Cela nous paraît plus facile. Nous nous efforçons d’être en règle avec la loi de l’Église, et c’est juste. Nous scrutons le texte sacré avec notre intelligence, et c’est bien. Mais ne faudrait-il pas un peu plus lâcher prise dans l’amour ? C’est alors que Dieu parle, qu’il se manifeste, qu’il agit et nous fait agir.

Prière universelle :

PU 30e dimanche ordinaire A

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

La première lecture donne une clé pour comprendre le lien entre l’amour de Dieu et l’amour du prochain, laquelle ?

Comprendre sa foi :

L’amour peut-il être commandé ? La loi est-elle opposée à l’amour ?

Vivre avec Jésus :

Ai-je pour loi l’amour ?

12e semaine : L’assurance-Vie du chrétien



12e dimanche ordinaire A :
Matthieu 10, 26-33

Ne craignez pas ceux qui tuent le corps sans pouvoir tuer l’âme

Être sans crainte. Voilà un message bien actuel en ces temps où les violences s’étalent sur nos écrans, et parfois dans nos rues ou sur nos places. Tant de migrants racontent la violence quotidienne qu’ils ont subis, souvent à cause de leur foi, dans leurs pays d’origine, à quelques centaines de kilomètres de chez nous. Ils ont tout laissé, ils ont tout perdu, parce qu’ils n’ont pas voulu renier l’Évangile de l’amour. Certains subissent d’autres sortes de mort, comme celle de leur réputation ou de leur carrière professionnelle, peut-être celle de l’abandon de leurs proches, à cause de leur fidélité au Christ. Est-il possible de ne pas craindre ?
Jésus sait de quoi il parle lorsqu’il évoque les menaces de mort. Pour donner une réponse à la haine et à la violence, il ne l’a pas évitée, il n’a pas cherché à la fuir. Le premier, il a mis sa confiance dans le Père. Il s’est prononcé pour lui devant les hommes. Face à la perversité et au mensonge, il a rendu témoignage à la vérité. Face aux ténèbres de l’égoïsme et de la volonté de pouvoir, il a laissé briller la lumière. Sa bonté dérangeait. Il ne s’est pas laissé prendre aux jeux compliqués des choses des hommes. Il n’a pas craint la mort, toutes les sortes de morts. Et la Vie a vaincu la mort.
Le disciple du Christ n’est pas plus grand que son maître. La vocation de Jésus est aussi la nôtre. Il nous appelle à vivre et annoncer l’Évangile quoi qu’il en coûte. Il ne nous en cache pas les risques. Mais la récompense sera plus grande que la peine. C’est la vie qui nous est proposée, la vie pour chacun de nous, la vie aussi pour ceux à qui nous pouvons la transmettre. Un seul, au fond, est rejeté : le Christ. Mais lui a offert sa vie pour tous, bons ou méchants. A chacun il veut donner l’occasion de pouvoir se prononcer pour lui.

Prière universelle :

PU 12e dimanche ordinaire A

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Y a-t-il une contradiction entre les paroles de Jérémie et le message de Jésus ?

Comprendre sa foi :

Peut-on vraiment ne pas craindre les gens qui font du mal ?

Vivre avec Jésus :

Quand je mets ma foi en Jésus, qu’est-ce qui change ?

Dimanche de la Trinité : Au cœur de l’Amour



Trinité A :
Jean 3, 16-18

Dieu a tellement aimé le monde…

Les fêtes liturgiques nous renvoient habituellement à l’Histoire du Salut, et à son déploiement dans la vie des saints. Quelques fêtes dérogent cependant à cette règle, comme par exemple la solennité de la Trinité que nous célébrons ce dimanche après la Pentecôte. Nous sommes invités à méditer sur le mystère de Dieu au-delà de toute histoire, ou au cœur de toute histoire. Dans tous les cas, il s’agit d’amour, un amour éternel, un amour offert gratuitement, inconditionnel tout en invitant à la réponse, simplement parce qu’il est bon d’aimer et de donner à aimer.
On se complique parfois la vie avec la Trinité. Le mot lui-même, inhabituel, peut faire peur. On s’arrête sur des questions mathématiques qui nous rendent difficile l’articulation de l’unique et du multiple. Mais Dieu se situe au-delà, bien au-delà de ces considérations. Dieu est union d’amour dans une relation réciproque qui intègre parfaitement toute différence. Son unité est communion et non solitude, ouverture et non repli. Dieu est vie, une vie transmise pour être partagée, et rendue pour se recueillir dans l’unité. Et cette vie s’étend jusqu’à nous.
Les fêtes pascales nous ont permis de contempler l’action du Fils unique, envoyé par le Père pour aller jusqu’au bout de l’amour pour les hommes. La Pentecôte nous a rappelé que le don de l’Esprit Créateur est venu vivifier le monde pour nous permettre de croire au Mystère de notre Salut, de l’accueillir, d’y adhérer. A présent nous nous arrêtons pour prendre un peu de recul et admirer la beauté de l’harmonie divine. Laissons-nous saisir par le mystère et façonner par l’Amour. A son image, nous avons été créés.

Prière universelle :

PU Trinité A

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Quels sont les liens entre les trois lectures ?

Comprendre sa foi :

Pourquoi est-il important pour les hommes que Dieu ne soit pas solitaire ?

Vivre avec Jésus :

Dans le mystère de la Trinité, qu’est-ce qui m’aide à vivre ma foi ? Qu’est-ce qui m’est difficile ?

3e Semaine de Pâques : Sur la route



3e dimanche de Pâques A :
Luc 24, 13-35

Or, tandis qu’ils s’entretenaient et s’interrogeaient, Jésus lui-même s’approcha, et il marchait avec eux.

Déception. Tristesse. Désespoir. Blessure. Dépression. Les deux disciples broient du noir, et il y a de quoi. Ils espéraient, et tout s’est subitement écroulé. Le témoignage et la vision des femmes n’arrange rien. Ce n’est pas qu’ils les rejettent, mais simplement ils demandent vérification, et ils ne l’ont pas. Ils ont le cœur brisé par les souvenirs de cette Pâque qui a tourné au cauchemar. Pourquoi partent-ils de Jérusalem ? Était-ce prévu ? Fuient-ils ? En tout cas ils continent leur chemin, ensemble, en frères qu’ils sont devenus grâce à ce Jésus qui avait soulevé leurs espoirs.
Peut-être est-ce parce qu’ils sont réunis au nom de Jésus, et encore habités par le souvenir de sa compagnie, que le Ressuscité peut venir leur rendre visite et se rendre réellement présent. Il répond à leur désir profond, ce désir qui n’arrive pas à éclore en acte de foi. Il vient transformer un espoir passé en espérance pour le futur. Il veut surtout réchauffer leurs cœurs glacés par l’épreuve de la contradiction, sans doute déçus et amers, probablement en colère contre l’injustice, perdus par le non-sens, et y faire renaître l’amour. Rien n’est perdu pour qui repasse en soi, avec un frère, la mémoire de Jésus.
Le Ressuscité va comme frictionner leur cœur pour le réchauffer. Il les invite à exprimer leur douleur. Il les secoue pour les réveiller de leur torpeur. Puis il passe le baume des Écritures, remettant sous leurs yeux l’enseignement des Prophètes, qu’il leur avait expliqué durant les trois années passées à ses côtés. Enfin il les laisse réclamer plus. En faisant mine de partir plus loin, il leur donne l’occasion d’ouvrir leur cœur brisé pour recevoir la guérison. Et cette guérison viendra dans la Fraction du pain, l’Eucharistie, signe de la Présence, du Don, de la Communion.

Prière universelle :

PU-dimPaques-A3

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Pourquoi un si long récit ? Qu’est-ce que St Luc invite à comprendre et à vivre ?

Comprendre sa foi :

A quel moment Jésus disparaît-il et pourquoi ? Est-ce un abandon ?

Vivre avec Jésus :

Ai-je déjà fait l’expérience du cœur brûlant, signe de la présence de Jésus, en écoutant les Écritures ?

7e dimanche : Perfection ou sainteté ?



7e dimanche ordinaire A :
Matthieu 5, 38-48

Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait.

L’Évangile est-il vraiment une « bonne nouvelle » ? N’est-il pas plutôt une insupportable exigence ? Personne ne peut prétendre à quelque perfection que ce soit, surtout la perfection divine. Ou bien ce serait se méprendre par un orgueil qui n’a rien d’évangélique. Nous sommes tous bancals, branlants, et nous menaçons de le devenir encore plus. Pourrions-nous donc prétendre à quelque perfection que ce soit ? Pourquoi Jésus nous met-il devant une telle perspective ?
Ces doutes légitimes nous invitent peut-être à changer de question, ou du moins à la faire évoluer. De quelle perfection Jésus parle-t-il ? Celle de l’amour. Celle de vouloir le bien de l’autre, quand bien même il ne semblerait nourrir que dédain, mépris ou haine envers les hommes, envers Dieu, envers la vie, et peut-être envers lui-même. La perfection dont il s’agit ici consiste à être le premier à mettre de l’amour là où il n’y en a pas.
Car la vie chrétienne est une histoire d’amour. Peut-être avons-nous tendance à l’oublier. Seul l’amour sanctifie. Seul l’amour rend parfait comme Dieu est parfait. En ce monde marqué par le mal, la douceur de l’amour a parfois un douloureux prix. Celui qui aime vraiment souffre. Le Christ a aimé vraiment, et notre vocation est celle du Christ : stopper par l’amour le cercle infernal de la violence et de la haine. Pour cela il nous faut aimer nos ennemis, ceux qui nous font du mal. Et il nous faut les aimer comme nous-mêmes…
Folie que cette sagesse ! Ayons pourtant confiance : le Christ est maître et Seigneur de toutes choses, et l’Esprit du Christ habite en nous. Aucun mal ne pourra nous détruire.

Prière universelle :

PU 7e dimanche ordinaire A

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

La première lecture parle de sainteté, et l’évangile de perfection : qu’est-ce qui rapproche ces deux expressions ?

Comprendre sa foi :

Comment la sainteté est-elle une perfection ? Et comment ne l’est-elle pas ?

Vivre avec Jésus :

Quelle est la perfection à laquelle j’aspire ? Quelle est la sainteté que je cherche ?

6e dimanche : Surpasser la justice par l’amour



6e dimanche ordinaire A :
Matthieu 5, 17-37

Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux.

Jésus nous lance une sorte de défi, un défi qui apparaît assez redoutable. Les scribes et les pharisiens semblaient des experts en justice, des virtuoses de la mise en pratique de la Torah, de la Loi de Moïse, jusque dans ses détails. Ils semblaient les croyants les plus ajustés qui soient aux règles de leur religion, les pratiquants les plus minutieux. Or Jésus nous met en compétition : il nous faut surpasser cette justice pour entrer dans son Royaume. Que faudra-t-il donc faire de plus ? Que pourrons-nous faire de mieux ?
Le Christ reprend les paroles de Moïse, mais il est plus grand que Moïse, et il veut que nous allions plus loin que les 10 commandements. Il ne s’agit pas d’aller plus loin dans la minutie, mais d’entrer plus profondément dans le cœur. C’est beaucoup plus exigeant, beaucoup plus dérangeant, mais aussi beaucoup plus libérant. Jésus nous met sur le chemin de la liberté de l’amour. Ce chemin n’abolit en rien la Loi. Au contraire, il est accomplissement de cette Loi avant d’en être le surpassement.
Nous qui sommes chrétiens, et fiers d’appartenir à cette religion de l’amour, ne vivons-nous pas parfois notre foi comme les scribes et les pharisiens ? Nous mettons en œuvre un code moral le plus généreusement et attentivement que nous pouvons par nos comportements extérieurs. En quelque sorte, nous faisons le maximum (dans le meilleur des cas…) pour « être en règle » avec un Évangile que nous recevons surtout comme un code de devoirs, de commandements, peut-être d’interdits. Cela devient une manière de ronronner dans sa foi, voire d’en perdre le goût…
Les interdits ne suffisent pas. Jésus oriente notre regards vers la transformation de notre cœur. Nous sommes faits pour aimer : c’est du positif, et non une contrainte. Et qui a pris goût à l’amour désire aller plus profond, aimer plus intensément. Là est la libération évangélique.

Prière universelle :

PU 6e dimanche ordinaire A

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Que veut dire « accomplir la Loi » pour Jésus ?

Comprendre sa foi :

Comment lui-même a-t-il pleinement accompli la Loi de Moïse ?

Vivre avec Jésus :

Est-ce que je vis la loi évangélique comme un carcan ou comme un tremplin vers l’amour ?