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5e semaine : Envoyés par la Parole



5e dimanche ordinaire C :
Luc 5, 1-11

Simon lui répondit : « Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ; mais, sur ta parole, je vais jeter les filets. »

Il y a deux semaines, la parole d’Isaïe s’accomplissait dans la synagogue de Nazareth. La semaine dernière la parole de Jésus faisait scandale. Ce dimanche, la parole de Dieu nourrit les foules, elle fascine un homme, elle envoie en mission.
Par esprit de service, Simon-Pierre avait prêté sa barque pour que Jésus puisse enseigner la foule. Que s’est-il passé dans l’intimité de son cœur durant ce temps où il était tout proche de Jésus, face à la foule, à écouter lui aussi le Maître ? Il faut vraiment que Simon-Pierre, pêcheur déçu par une nuit de travail infructueux, ait été fasciné par la parole de Jésus pour partir au large et jeter son filet en plein jour. Sur sa parole il le fit, sans hésiter. Ni sa peine perdue, ni son découragement, ni son expérience de pécheur, ni le regard des autres ne l’ont retenu. Ayant entendu, il obéit, en dépit de l’incongruité de la demande de ce rabbi charpentier. C’est pourquoi il a vu le miracle s’accomplir, il a cru que Dieu était à l’œuvre, il a adoré son Seigneur, il s’est laissé envoyer. Et c’est pour cela que la Parole nous est parvenue.
Quelques mois ou quelques années plus tard, c’est sur le bord de cette même mer qu’il sera confirmé dans son appel, après une nuit d’échec bien plus cuisante. C’est après avoir renié trois fois son maître et son Seigneur, après avoir pleuré amèrement sur son échec, après avoir été lent à croire à la bonne nouvelle de la résurrection, qu’il entendra le Seigneur lui dire : « Pais mes agneaux ». Ce n’est sans doute plus l’effroi qui le saisissait alors, mais la honte que venait effacer la douceur du pardon. Pierre, l’homme faible et pourtant le messager choisi, passé par le feu de la tentation, par la brûlure de la chute, et finalement relevé par son Seigneur, était alors prêt pour sa mission de pêcheur d’homme. Il n’avait pas laissé seulement ses filets pour suivre le Christ. Il avait renoncé à sa propre vie, à sa propre force, pour que la Parole puisse retentir et agir.
Comme Simon-Pierre tout baptisé, est appelé à écouter, se laisser fasciner, croire, et partir en mission. C’est notre vocation à tous. Aucun échec, aucune faiblesse n’importe quand le Christ envoie. En ces temps où l’on se sent si pauvre en France dans notre évangélisation, en cette nuit passée sans rien prendre, décourageante, en cette Passion où le Christ est bien souvent bafoué publiquement par l’intermédiaire de son Église, il est bon de se le rappeler. Reconnaissons notre faiblesse, notre péché. Puis sur la Parole du Seigneur, jetons au large nos filets.

Prière universelle :

PU 5e dimanche ordinaire C

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Quels sont les différents pas que Jésus fait franchir à Simon avant de lui annoncer sa mission ?

Comprendre sa foi :

Pourquoi faut-il donc que l’épreuve précède si souvent l’intervention de Dieu ?

Vivre avec Jésus :

Et moi quelle est mon épreuve ? En quelle parole dois-je mettre ma foi ? Où dois-je voler au large ?

Baptême du Seigneur : Quand s’ouvre le ciel



Baptême du Seigneur C :
Luc 3, 15-22

Comme tout le peuple se faisait baptiser et qu’après avoir été baptisé lui aussi, Jésus priait, le ciel s’ouvrit.

Il est toujours bon d’être plongé dans la prière de Jésus. Saint Luc est très attentif à nous le présenter ainsi, à le contempler dans son rapport intime au Père, et il est en cela un maître. Voici la première fois qu’il nous montre Jésus en train de prier. Nous sommes après son baptême, et avant qu’il parte pour le désert. Moment très important, rapporté par les quatre évangélistes, et que certains appellent la vocation de Jésus. La prière dans laquelle nous allons être plongés avec lui, c’est l’Esprit Saint.
Jésus est homme comme tout le monde, pleinement homme, né d’une femme. Dans son humilité, il se joint au grand mouvement spirituel de conversion qui s’opère dans la mouvance de Jean, le Baptiste. Lui aussi s’avance, au milieu de tous, pour être plongé dans l’eau et dire à Dieu son désir de purification. Lui n’a pas besoin de purification. Mais nous avons besoin qu’il prie pour notre purification. Il vient accomplir sa mission de grand prêtre, d’intercesseur au milieu des hommes. C’est pourquoi le baptême le pousse à la prière. Comme Jean prenait l’eau pour la verser sur la tête de ceux qui s’avançaient vers Dieu, ainsi Jésus étend les mains afin d’implorer le Père de répandre l’Esprit sur ceux qui croiront en lui. Et il se trouve plongé le premier dans l’Esprit Saint.
Elle est belle, l’intimité de cette scène. Elle est mystérieuse, l’intimité de la prière. Nous pouvons un peu la mesurer à ses fruits : le don de l’Esprit, la Voix du Père reconnaissant et appelant son Fils, Unique entre tous. L’Esprit est donné à Jésus en vue du baptême dont il doit baptiser le monde. Il lui est donné pour lui, d’abord, pour qu’il accomplisse jusqu’au bout sa vocation de Sauveur, avant de retourner auprès du Père. Déjà sa mission est commencée : les Cieux se sont ouverts lorsqu’il s’est fait homme dans le sein de Marie à l’ombre de l’Esprit. Les Cieux viennent de s’ouvrir en réponse à sa prière, sa demande de l’Esprit. Bientôt sur la Croix il remettra cet Esprit au Père pour qu’il soit répandu sur l’Église au jour de la Pentecôte, et sur tous les baptisés, jusqu’à nous.
Laisserons-nous cette onction divine se répandre sur tous ceux qui nous côtoient ?

Prière universelle :

PU Baptême du Seigneur C

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Quels liens unissent Jésus et le peuple dans cette histoire ?

Comprendre sa foi :

Pourquoi cet épisode est-il important ? Qu’est-ce qu’il nous fait connaitre de Jésus ?

Vivre avec Jésus :

Et moi qui suis baptisé, est-ce que je prie comme Jésus pour que le monde entier reçoive l’Esprit Saint ?

1ère semaine de l’Avent : Veiller et prier



1er dimanche de l’Avent C :
Luc 21, 25-36

Restez éveillés et priez en tout temps : ainsi vous aurez la force d’échapper à tout ce qui doit arriver, et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme.

Veiller et prier en tout temps est au fondement de notre appel à la vie monastique. C’est pourquoi les moines aiment tout particulièrement l’Avent, qui leur rappelle un aspect fondamental de leur vocation : s’ouvrir à la venue du Christ. Le Christ est déjà venu dans la chair il y a 2000 ans. Il reviendra dans la gloire à la fin des temps, on ne sait pas quand, ni comment. Il vient aussi dans nos vies, aujourd’hui. Il vient pour parler, à travers l’Écriture Sainte, pour agir, dans notre cœur ou dans les événements, pour nous rencontrer, dans nos frères ou dans les pauvres.
Mais tout cela n’est en rien réservé aux moines. Veille et prière sont en fait au fondement de notre vie chrétienne. L’appel du Christ s’adresse à tous. Le chrétien est homme de désir, femme d’espérance. Le chrétien est habité par la promesse du Christ, tendu vers la rencontre, ou les rencontres avec lui, comme un amoureux. Rencontres prévues, rencontres fortuites, rencontres provisoires ou rencontre définitive : se tenir prêt à paraître debout devant Dieu à tout moment, digne dans sa nature humaine et dans sa foi.
L’Avent offre chaque année l’occasion de se demander vers où son cœur est tendu. Il est un temps favorable pour renouveler son attention au passage du Christ, à sa venue dans nos vies, à son appel à se remettre debout pour marcher vers lui, pour l’accueillir lorsqu’il vient.

Prière universelle :

PU 1er dimanche de l’Avent C

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Pourquoi Jésus demande-t-il de se tenir sur ses gardes ?

Comprendre sa foi :

Est-il si important pour la foi de penser au retour du Christ ?

Vivre avec Jésus :

Vers où est tourné mon cœur profond ? Vers la terre ou vers le Ciel ?

29e semaine : Se donner pour servir



29e dimanche ordinaire B :
Marc 10, 35-45

Celui qui veut être parmi vous le premier sera l’esclave de tous : car le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude.

Voilà un évangile qui complète bien celui de la semaine dernière, et qui au fond se passe presque de commentaire. Il est clair, net et précis. Il fait partie de ces paroles tranchantes du Christ qui nous font du bien, car elles nous mettent devant l’essentiel sans que nous ayons à réfléchir. La seule chose qu’il y ait à faire, c’est de mettre sa foi dans cette parole, et d’agir, de donner sa vie.
Le premier, le plus grand, c’est le Christ. Or il a pris la condition d’esclave en donnant sa vie pour le Salut des hommes. Donc il ne nous reste plus qu’à le suivre. Car Dieu nous appelle à participer à la mission du Christ. La multitude des hommes attend le don de notre vie avec lui, pour eux. Peut-être certains se demandent-ils comment se donner, à qui se donner, quand se donner ?
Quand ? À tout moment, dès que possible.
À qui ? À celui qui se trouve là, et qui a certainement besoin d’être aimé.
Comment ? En le servant, ne serait-ce que par un sourire, un mot gentil, ou un regard.
Servir, aimer, souffrir pour l’autre, donner de sa personne, de son énergie, de son temps, de sa patience, être à celui que l’on rencontre, être pour lui : voilà notre vocation à tous. L’Esprit Saint fait le reste pour conduire chacun sur le chemin de sainteté qui lui est propre, afin de siéger un jour avec le Christ à la droite du Père.

Prière universelle :

PU 29e dimanche ordinaire B

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Quelle est la gloire du chrétien selon ce texte ?

Comprendre sa foi :

Comment Jésus s’est-il fait serviteur ?

Vivre avec Jésus :

Est-ce que je désire servir mes frères au Nom du Christ ? Qu’est-ce que je fais pour me mettre à leur service ?

28e semaine : Pauvre de soi, riche de Dieu



28e dimanche ordinaire B :
Marc 10, 17-30

Bon Maître, que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ?

Il est touchant cet homme qui accourt vers Jésus, si généreux dans son désir de bien faire. Il est attristant ce riche dont l’idéal est entravé par ses possessions matérielles. C’est pourtant une même personne. Pourquoi donc sa course vers la sainteté s’est-elle ainsi arrêtée ?
Il vient vers le « bon Maître », mais le rencontre-t-il vraiment ? Jésus le regarde, l’aime, l’appelle à lui qui est Vie éternelle, accomplissement de son désir. Mais l’homme ne noue pas de relation. Le riche a un autre maître.
De tous les commandements, peut-être lui manque-t-il le premier de tous et le second qui lui est semblable. Il n’est pas prêt à tout donner pour les pauvres. Il n’est pas prêt à se donner pour Dieu. Il se possède encore lui-même. Il n’a pas encore compris que la vie éternelle qu’il désire n’est pas le mérite d’un « faire », mais l’accomplissement d’un « être » dans l’amour, le don de soi.
Il repart triste, seul avec ses possessions, avec la richesse de ses œuvres bonnes, avec la maîtrise de sa vie.

Prière universelle :

PU 28e dimanche ordinaire

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Pourquoi les disciples sont-ils de plus en plus déroutés ?

Comprendre sa foi :

La sainteté est-elle œuvre de l’homme ou œuvre de Dieu ?

Vivre avec Jésus :

Et moi, face à ce riche, et surtout face au regard aimant de Jésus, que dois-je faire, qui dois-je être pour avoir la vie éternelle ?

27e semaine : Homme et femme il nous créa



27e dimanche ordinaire B :
Marc 10, 2-16

Au commencement de la création, Dieu les fit homme et femme. […] Donc, ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas !

Cette page d’Évangile rejoint le cœur de l’intimité familiale. Elle vient se heurter à la problématique, fréquente et douloureuse, de la séparation de couples mariés, et de l’attitude de l’Eglise à leur égard, souvent mal comprise et mal vécue.

Plusieurs questions-objections s’entremêlent :
La question est-elle posée de manière actuelle ? Jésus veut ici protéger la femme d’un caprice de l’homme, mais sa situation a désormais changé !
Cet enseignement de Jésus est-il libérateur ? Le « libre droit » au divorce est au contraire défendu ici pour les hommes, et aujourd’hui on l’a depuis longtemps obtenu aussi pour les femmes !
N’a-t-on pas le droit à l’erreur ? Il peut arriver que l’on se trompe aussi dans des relations aussi sensibles que celles du mariage, « errare humanum est » !
Au sein de la vie sacramentelle, comment vivre cela ? Le haut idéal du baptême/confirmation, de la communion eucharistique et du sacrement du mariage entre particulièrement en conflit avec la pauvreté actuelle de nos capacités relationnelles ; n’est-il pas trop élevé ?
Face à une telle injonction de Jésus, le choix du célibat est-il encore évangélique ? La vie monastique semble une séparation de l’homme et de la femme !

Peut-être le choix du célibat, qui nous concerne directement en tant que moines, peut-il justement éclairer le débat sur ces questions. Voici quelques réflexions :
Nous ne renonçons pas à notre être homme ou femme, ni aux exigences que cela comporte. Nous cherchons à devenir plus pleinement qui nous sommes, sans l’aide rapprochée d’un conjoint complémentaire et d’une vie familiale, mais non sans la différenciation sexuelle. Le consacré n’est pas asexué.
Notre choix du célibat n’est pas un refus et moins encore une condamnation de l’union de l’homme et de la femme. Nous la vivons « en creux », nous la portons comme un manque pour toute notre vie, nous l’offrons comme un don dans une relation différente au monde. Cela nous ouvre le cœur pour aimer autrement.
Vivre le célibat demande un constant travail sur soi, notamment sur son imagination, et tout autant un travail relationnel. Il en va de même pour le mariage, il en va de même de tout amour ou toute amitié, il en va de même de toute réalité humaine.
L’amour est libérateur s’il est vécu dans toute son exigence. L’exigence est difficile au départ, mais finalement source de facilité et de liberté. Cette exigence n’est pas la perfection, qui n’existe pas en ce monde marqué par le péché originel. Elle est la volonté droite de rester tendu vers l’idéal, et de faire en sorte de s’en rapprocher toujours sans se satisfaire des failles.
Personne n’est parfait. Personne n’est à la hauteur d’un idéal. Nous sommes marqués par le péché. Mais le Christ nous a libéré, et avec sa grâce nous pouvons assumer aussi nos fautes, nos erreurs, nos limites, et les transformer en amour. Le saint n’est pas celui qui ne tombe pas. Il est celui qui assume sa pauvreté, ses chutes, et qui prend les moyens de se relever toujours, fortifié par la grâce de Dieu, pour aimer davantage.

Prière universelle :

PU 27e dimanche ordinaire B

LIBRES : La vie monastique au cinéma



C’est la gloire de Dieu de cacher les choses,
c’est la gloire des rois de les sonder

Proverbes 25, 2

Libres : Plus qu’un film, une respiration !

Bien souvent, Dieu manifeste Sa gloire en se voilant derrière ce qui Le révèle. Il provoque ainsi l’homme – et spécialement le croyant – à se révéler lui-même, chemin faisant, en scrutant la profondeur des signes qu’Il nous laisse de Son passage. Le film Libres joue pleinement de ce paradoxe, qui rappelle celui de la vie. Toute vie en effet se déploie en s’intériorisant, tout en se recevant des réalités extérieures. Que l’on observe simplement la croissance de l’arbre : pas de ramure capable de s’élever haut dans le ciel, à la face du soleil, sans racines s’enfonçant profondément en terre.

Le réalisateur espagnol Santos Blanco nous offre une plongée dans la vie monastique tout au long de ces presque deux heures, et non un documentaire sur les grands espaces. Néanmoins les terres sauvages de l’Espagne, au creux desquels sont nichés ces monastères, sont déjà en eux-même une invitation au voyage…
Quel que soit le point de vue que retiendra le spectateur, un véritable dépaysement nous est proposée par ce long-métrage. Sa sortie en salle en France est annoncée le 2 octobre (fête des anges gardiens : hasard du calendrier ? Clin d’œil à la vie angélique ?) et il sera disponible en dvd courant janvier 2025 pour commencer l’année par un grand bol d’air !

Place au regard et à l’écoute

Moine camaldule, vêtu de blanc, face au soleil rasant qui illumine le paysage.

Le documentaire est servi par le regard aiguisé d’une photographie attentive au jeu subtil de la lumière. Elle donne tout son relief tant aux visages qu’aux paysages qu’elle met en valeur en s’effaçant…

Donnant largement la parole à ceux dont le silence d’ordinaire oscille entre intercession et louange, ils sont interrogés sur leur vie.

Ils parlent de ce qui les anime mais aussi des rencontres qui les ont conduits au choix de la vie monastique ou de celles qui les ont relancés dans leur quête.
C’est aussi une invitation discrète lancée au spectateur : « Et toi, où en es-tu de ton désir ? » Chacun peut ainsi se voir rejoint sur son propre chemin, tour à tour éclairé, interrogé, stimulé, confirmé dans sa quête de vie…

Moines, moniales du XXIe siècle

Moines et moniales, de tous âges et de tout « pelage » (chartreux, camaldules, bénédictins, cisterciens, carmes), leurs itinéraires ne sont pas étrangers aux errances de notre temps, à ses tâtonnements, à son péché. Ils sont aussi témoins de la Miséricorde de Dieu qui attend son heure, cachée dans l’espérance des orants de toute condition qui veillent pour ceux qui habitent leur prière. Car, faut-il le souligner, la veille et la prière ne sont pas l’apanage de ceux qui ont « fui au désert » mais la respiration de tous ceux qui aiment et aspirent à communiquer ce qui brûle au fond d’eux-mêmes…

Invitation à l’intériorisation

Le spectateur est entraîné dans une alternance de « focus » et de « grand angle », plans serrés ou voix off, selon la nature de la question posée. La sobriété des intérieurs côtoie la magnificence des extérieurs en toute saison. Les dialogues succèdent aux échappées au grand air, par monts et par vaux, montagnes ou bords de mer. Alternance d’entretiens tout à trac et de relectures décantées, de paroles et de méditations musicales, le tempo lent du montage donne aux séquences qui s’enchaînent un rythme tranquille. Sans jamais devenir pesant ou ennuyeux, il invite à l’intériorisation et dilate le cœur autant que le regard…

L’émotion y est aussi conviée, avec pudeur… On retiendra tout spécialement le témoignage d’une moniale qui se sait condamnée par la médecine et dont le décès, peu de temps après le tournage, lui vaudra en retour la dédicace du film à sa sortie, en 2023 : moment fort qui ne sera pleinement dévoilé, hors-champ, que par la photo d’hommage que lui rend l’équipe au générique.

Pourquoi « Libres » ?

On pourra s’étonner de ce titre pour ce film. Il ne s’éclaire explicitement que dans les toutes dernières minutes, récapitulant ce qui a été seulement suggéré tout au long des 105 minutes précédentes. C’est comme une invitation à en reprendre le déroulé depuis le début pour en explorer les nœuds et les étapes…

Qu’on nous permette ici d’emprunter quelques mots à Christiane Singer, extraits de son Éloge du mariage, de l’engagement et autres folies. Ils suggéreront les harmoniques « à la quinte », sans déflorer le mystère, dans l’écoute de Celui nous y initie…
« La vraie aventure de la vie, le défi clair et haut n’est pas de fuir l’engagement mais de l’oser.
Libre n’est pas celui qui refuse de s’engager.
Libre est sans doute celui qui ayant regardé en face la nature de l’amour — ses abîmes, ses passages à vide et ses jubilations — sans illusions, se met en marche, décidé à en vivre coûte que coûte l’odyssée, à n’en refuser ni les naufrages ni le sacre, prêt à perdre plus qu’il ne croyait posséder et prêt à gagner pour finir ce qui n’est côté à aucune bourse : la promesse tenue, l’engagement honoré dans la traversée sans fin d’une vie d’homme.
 »

« Je lève les yeux vers les montagnes
D’où le secours me viendra-t’il ?
Le Secours me viendra du Seigneur
qui a fait les cieux et la terre »

Psaume120

15e semaine : Sur les chemins de Dieu

15e dimanche ordinaire B :
Marc 6, 7-13

Jésus appela les Douze ; alors il commença à les envoyer en mission deux par deux.

Ce dimanche, les lectures de la messe continuent à scruter la vocation de prophète. Il ne s’agit plus de Jésus, mais des disciples, de nous. Les Douze ont eu leur « première fois » : un jour, il faut se lancer, c’est pareil pour tout. Un jour le chrétien est envoyé, et c’est le départ sur les chemins de Dieu. Ce doit être vrai pour chacun de nous.
La vocation de prophète, d’évangélisateur, est au fond assez simple : il faut suivre les chemins de Dieu. L’Esprit nous précède. Il s’agit de s’arrêter là où il est à l’œuvre, pour se mettre à son service, pour lui prêter sa voix, ses gestes. Si l’Esprit n’est pas reçu quelque part, il est inutile de se fatiguer en vain : on doit passer son chemin sans scrupules. On ne peut forcer personne à recevoir Dieu. Il suffit de laisser un signe, un témoignage : partir en secouant la poussière de ses pieds, c’est-à-dire manifester que toute communion est impossible si Dieu n’est pas accueilli. Manque de charité ? Intolérance ? Ou bien réalisme spirituel ?
Nous avons été baptisés dans l’Esprit, mettons-nous donc en quête de l’Esprit qui agit dans notre monde. Partons en chemin, comme si nous n’étions jamais parti encore. Nous avons la Bonne Nouvelle à annoncer. Laissons-nous surprendre, et certainement nous rencontrerons Dieu là où nous ne pensions pas le trouver.
Bonne Route !

Prière universelle :

PU 15e dimanche ordinaire B

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Pourquoi un signe si fort envers ceux qui n’accueillent pas l’Esprit ?

Comprendre sa foi :

Pourquoi ne peut-on et ne doit-on pas imposer aux autres d’accueillir l’Esprit ?

Vivre avec Jésus :

Me suis-je mis en route à l’appel de Jésus, ou est-ce que je fais la sourde oreille ?

14e semaine : Un Prophète au milieu de nous

14e dimanche ordinaire B :
Marc 6, 1-6

Il parcourait les villages d’alentour en enseignant.

Jésus est rejeté par les gens de son pays, de son village. Ils l’ont connu petit, adolescent, jeune homme. Ils l’ont connu charpentier, si discret, si normal, si comme tout le monde. Il faisait partie du paysage. Mais voilà qu’il prêche, voilà qu’il fait des miracles, voilà qu’il devient renommé. Ils sont choqués et ne croient pas.
Jésus connaissait le sort habituel du prophète parmi les siens. Mais il a certainement été blessé de constater à son égard, de vivre en sa personne le rejet du message de Dieu à cause de la simplicité de son humanité. Alors il va continuer de prêcher, mais aux périphéries cette fois-ci.
Peut-être cette situation n’est-elle pas si loin de ce qui s’est passé dans notre pays naguère chrétien. On s’était habitué à un Jésus qui faisait partie du paysage culturel. Et puis on n’a pas accepté sa Parole prophétique plus moderne que la modernité. On a rejeté, et on rejette encore son Corps, l’Église à cause d’un enseignement en décalage. Nous en souffrons, nous ne comprenons pas.
N’est-il pas temps pour nous d’aller, comme Jésus, prêcher aux périphéries ? Alors ils sauront qu’il y a un Prophète au milieu d’eux…

Prière universelle :

PU 14e dimanche ordinaire B

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

« Prophète » : que nous dit la première lecture de ce personnage ?

Comprendre sa foi :

Pourquoi Jésus peut-il être dit « prophète » ?

Vivre avec Jésus :

Chaque chrétien est aussi « prophète » depuis son baptême : comment est-ce que je vis ce don et cette mission de Dieu ?

Fête Dieu : Don de Vie et vies données

Dimanche du Corps et du Sang du Seigneur (Fête Dieu B) :
Matthieu 14, 12-26

Prenez, ceci est mon corps

Ce dimanche, pour la solennité du Corps et du Sang du Seigneur, l’Église nous invite à un flash-back méditatif. Retour sur le Jeudi Saint, donc, à la lumière de la Résurrection. Nous prenons un peu de recul par rapport au drame de ce soir si beau et si terrible. Nous repensons à ce qui s’est passé alors, pour pénétrer ce qui se passe à chacune de nos Eucharisties.
Prendre dans ses mains le Corps du Christ, selon sa demande, et le manger, c’est accepter l’union la plus intime qui soit. C’est adhérer à son projet d’Alliance avec le monde. C’est rendre possible un retour à l’unité des hommes divisés par le mal.
Boire le Sang versé, c’est recevoir la Vie du Christ afin qu’elle coule en nos veines. Nous nous lions à lui et il nous lie entre nous d’un lien de Sang. Nous devenons pour le monde, chacun et tous ensemble, présence réelle du Christ Ressuscité, au-delà de l’ombre de nos péchés.
C’est dans le don de nos vies que nous pouvons recevoir la plénitude de la Vie.

Prière universelle :

PU Fête Dieu B
Sacré Coeur B

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Quelles sont les ressemblances et les différences entre l’Évangile et la première lecture ?

Comprendre sa foi :

L’Alliance de l’Ancien Testament et celle du Nouveau sont-elles différentes ?

Vivre avec Jésus :

À la messe, est-ce que je donne mon corps et ma vie à Dieu comme Jésus donne son Corps et sa Vie pour moi et pour tous les hommes ?