Archives par mot-clé : vie monastique

LIBRES : La vie monastique au cinéma



C’est la gloire de Dieu de cacher les choses,
c’est la gloire des rois de les sonder

Proverbes 25, 2

Libres : Plus qu’un film, une respiration !

Bien souvent, Dieu manifeste Sa gloire en se voilant derrière ce qui Le révèle. Il provoque ainsi l’homme – et spécialement le croyant – à se révéler lui-même, chemin faisant, en scrutant la profondeur des signes qu’Il nous laisse de Son passage. Le film Libres joue pleinement de ce paradoxe, qui rappelle celui de la vie. Toute vie en effet se déploie en s’intériorisant, tout en se recevant des réalités extérieures. Que l’on observe simplement la croissance de l’arbre : pas de ramure capable de s’élever haut dans le ciel, à la face du soleil, sans racines s’enfonçant profondément en terre.

Le réalisateur espagnol Santos Blanco nous offre une plongée dans la vie monastique tout au long de ces presque deux heures, et non un documentaire sur les grands espaces. Néanmoins les terres sauvages de l’Espagne, au creux desquels sont nichés ces monastères, sont déjà en eux-même une invitation au voyage…
Quel que soit le point de vue que retiendra le spectateur, un véritable dépaysement nous est proposée par ce long-métrage. Sa sortie en salle en France est annoncée le 2 octobre (fête des anges gardiens : hasard du calendrier ? Clin d’œil à la vie angélique ?) et il sera disponible en dvd courant janvier 2025 pour commencer l’année par un grand bol d’air !

Place au regard et à l’écoute

Moine camaldule, vêtu de blanc, face au soleil rasant qui illumine le paysage.

Le documentaire est servi par le regard aiguisé d’une photographie attentive au jeu subtil de la lumière. Elle donne tout son relief tant aux visages qu’aux paysages qu’elle met en valeur en s’effaçant…

Donnant largement la parole à ceux dont le silence d’ordinaire oscille entre intercession et louange, ils sont interrogés sur leur vie.

Ils parlent de ce qui les anime mais aussi des rencontres qui les ont conduits au choix de la vie monastique ou de celles qui les ont relancés dans leur quête.
C’est aussi une invitation discrète lancée au spectateur : « Et toi, où en es-tu de ton désir ? » Chacun peut ainsi se voir rejoint sur son propre chemin, tour à tour éclairé, interrogé, stimulé, confirmé dans sa quête de vie…

Moines, moniales du XXIe siècle

Moines et moniales, de tous âges et de tout « pelage » (chartreux, camaldules, bénédictins, cisterciens, carmes), leurs itinéraires ne sont pas étrangers aux errances de notre temps, à ses tâtonnements, à son péché. Ils sont aussi témoins de la Miséricorde de Dieu qui attend son heure, cachée dans l’espérance des orants de toute condition qui veillent pour ceux qui habitent leur prière. Car, faut-il le souligner, la veille et la prière ne sont pas l’apanage de ceux qui ont « fui au désert » mais la respiration de tous ceux qui aiment et aspirent à communiquer ce qui brûle au fond d’eux-mêmes…

Invitation à l’intériorisation

Le spectateur est entraîné dans une alternance de « focus » et de « grand angle », plans serrés ou voix off, selon la nature de la question posée. La sobriété des intérieurs côtoie la magnificence des extérieurs en toute saison. Les dialogues succèdent aux échappées au grand air, par monts et par vaux, montagnes ou bords de mer. Alternance d’entretiens tout à trac et de relectures décantées, de paroles et de méditations musicales, le tempo lent du montage donne aux séquences qui s’enchaînent un rythme tranquille. Sans jamais devenir pesant ou ennuyeux, il invite à l’intériorisation et dilate le cœur autant que le regard…

L’émotion y est aussi conviée, avec pudeur… On retiendra tout spécialement le témoignage d’une moniale qui se sait condamnée par la médecine et dont le décès, peu de temps après le tournage, lui vaudra en retour la dédicace du film à sa sortie, en 2023 : moment fort qui ne sera pleinement dévoilé, hors-champ, que par la photo d’hommage que lui rend l’équipe au générique.

Pourquoi « Libres » ?

On pourra s’étonner de ce titre pour ce film. Il ne s’éclaire explicitement que dans les toutes dernières minutes, récapitulant ce qui a été seulement suggéré tout au long des 105 minutes précédentes. C’est comme une invitation à en reprendre le déroulé depuis le début pour en explorer les nœuds et les étapes…

Qu’on nous permette ici d’emprunter quelques mots à Christiane Singer, extraits de son Éloge du mariage, de l’engagement et autres folies. Ils suggéreront les harmoniques « à la quinte », sans déflorer le mystère, dans l’écoute de Celui nous y initie…
« La vraie aventure de la vie, le défi clair et haut n’est pas de fuir l’engagement mais de l’oser.
Libre n’est pas celui qui refuse de s’engager.
Libre est sans doute celui qui ayant regardé en face la nature de l’amour — ses abîmes, ses passages à vide et ses jubilations — sans illusions, se met en marche, décidé à en vivre coûte que coûte l’odyssée, à n’en refuser ni les naufrages ni le sacre, prêt à perdre plus qu’il ne croyait posséder et prêt à gagner pour finir ce qui n’est côté à aucune bourse : la promesse tenue, l’engagement honoré dans la traversée sans fin d’une vie d’homme.
 »

« Je lève les yeux vers les montagnes
D’où le secours me viendra-t’il ?
Le Secours me viendra du Seigneur
qui a fait les cieux et la terre »

Psaume120

Service et prière pour étudiants/jeunes pros



Service et prière à Maylis

Besoin de recul, de te mettre au vert ? Que dirais-tu de venir pour un temps de service et de prière à l’abbaye ?
Étudiants et jeunes pros, vous êtes les bienvenus en tous temps, mais particulièrement cet été !

Quand et combien de temps ?

Nous vous invitons cet été, de fin juin à début septembre : un jour, trois jours, une semaine… à chacun selon ses disponibilités. Pas d’inquiétude pour la participation aux frais d’hôtellerie : si vous pouvez laisser quelque chose ce sera bienvenu, sinon vos mains y pourvoiront !

Activités variées

Les activités ne manquent pas, et il y en a pour tous les goûts ! Nous avons besoin d’aide, et nous serons heureux de travailler avec vous :

  • jardin
  • gestion de fruits et légumes
  • défrichage
  • aide dans nos plantations
  • restauration de bâtiments
  • bricolages en tous genres
  • rangements et nettoyages

Et puis aussi…

Ce sera aussi : retraite, service, rencontre des moines et vie avec eux, découverte d’une abbaye, rencontre d’autres jeunes – ou moins jeunes – qui seraient là en même temps. De quoi bien se couper d’un « métro-boulot-dodo » sans rester à ne rien faire. Une expérience très bénédictine d’ORA ET LABORA en communauté ! Laissez-vous tenter.

C’est une bonne tentation !

Retraite Faire le Point

Du samedi 13 juillet au vendredi 19 juillet : 10e ÉDITION !
Au cœur de l’été, un moment particulier : la Retraite Faire le Point. Se poser pour un discernement. Là, c’est du sérieux. On ajoute des enseignements qui devraient accompagner un travail intérieur et ouvrir à l’écoute du Seigneur.
Voyez le menu sur la page qui est dédiée à la retraite :

D’autres retraites organisées par des moines et moniales sont proposées sur ce site :

Icone du site Vie-monastique

A bientôt !

Pour envoyer une demande au frère Oliveto, responsable de l’accueil :

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    11 octobre : ordination diaconale du fr Patrick



    Vers une ordination sacerdotale

    L’appel du frère Patrick

    Notre frère Patrick a été appelé par notre père abbé général Dom Diego Rosa et notre Abbé administrateur père Mark-Ephrem Nolan à recevoir l’ordination sacerdotale. La communauté de Maylis en est très heureuse. Elle rend grâce à Dieu pour ce témoignage de sa bienveillance et de sa miséricorde. Nous vous invitons à rendre grâce avec nous. Et nous confions à votre prière notre frère qui s’apprête à recevoir le don de l’Esprit pour le service de l’Église.
    Frère Patrick fait partie de la communauté de Maylis depuis 1989. Il a accompli parmi nous ses études de philosophie et de théologie. Aujourd’hui frère Patrick prend grand soin de ses frères principalement comme délégué de l’abbé administrateur (supérieur), et comme infirmier.

    Une étape accomplie

    Frère Patrick a été institué lecteur et acolyte par Monseigneur Souchu le 28 juin dernier. Il était entouré non seulement de ses frères moines, mais aussi de frères prêtres de notre diocèse alors en retraite annuelle à l’abbaye.
    Durant l’homélie donnée à cette occasion, Monseigneur Souchu a fait le rapprochement entre l’appel du frère Patrick et celui d’Abraham qui était relaté ce jour en première lecture (Gn 15, 1-18). Abraham avait alors 75 ans, tandis que notre frère approche des 70 : le temps de Dieu n’est pas le nôtre.
    Prions pour que notre frère marche à la suite du grand patriarche : « Abram eut foi dans le Seigneur et le Seigneur estima qu’il était juste« .

    Les étapes à accomplir

    Frère Patrick sera ordonné diacre au sanctuaire de Maylis par Monseigneur Nicolas Souchu, évêque d’Aire et Dax, le 11 octobre à 10h30.

    Pour les prêtres et les diacres : ornements blancs

    Pour tous : un rafraîchissement sera proposé après la cérémonie !

    La date de l’ordination presbytérale n’est pas fixée à ce jour. Elle aura lieu probablement en début de temps pascal prochain.

    Quelques photos de l’institution comme acolyte et lecteur

    Abbaye St Eustase : Retraite vocation de la femme (18-35 ans)



    Femme, qui cherches-tu ? (Jn 20, 15)

    Retraite chez nos sœurs bénédictines

    La communauté des sœurs bénédictines de l’Abbaye Notre-Dame Saint Eustase, à Eyres-Moncube (40) propose une halte spirituelle pour jeunes femmes du 17 au 21 mai 2023 (Ascension).
    Avec la participation du père David Perrin, o.p.
    Télécharger le flyer

    La vocation de la femme ?

    Les moniales ont une parole à offrir sur la vocation de la femme.
    Elles ont aussi et surtout un témoignage à donner, elles qui sont femmes comme toute femme, et épouses et mères d’une façon particulière mais bien réelle.
    Venez voir, entendre, expérimenter : cela pourra vous aider à trouver et prendre votre place en tant que femme, et devenir féconde pour le monde.

    Pour qui ?

    Pour des étudiantes et des jeunes pros, 18 – 35 ans

    Quand ?

    Ascension 2023 : du 17 mai (17h30) au 21 mai (15h00)

    Comment ?

    • Découvrir une communauté de sœurs bénédictines
    • Recevoir un enseignement sur la féminité
    • Célébrer la liturgie
    • Participer au travail manuel avec les sœurs
    • Rencontrer une sœur ou un prêtre

    Avec qui ?

    Les sœurs, et le père David Perrin, dominicain à Bordeaux.

    Renseignements et inscription

    Formulaire ci-dessous, ou bien ici : RITRIT

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      Que lisez-vous au dessus ?

      L’ultime témoignage de St Bernard Tolomei



      Le martyr de St Bernard Tolomei

      Chaque 19 août, nous fêtons l’entrée dans la gloire du ciel de notre fondateur, St Bernard Tolomei. Il est mort le 20 août 1348, durant la grande peste, ou peste noire, qui a ravagé l’Europe, en soignant ses frères du monastère de Sienne, atteints par la pandémie. Voici l’homélie donnée en 2022 à l’occasion de la solennité. Les lectures de la messe sont les suivantes : Gn 12, 1-4 ; Ph 2, 12-18 ; Jn 15, 9-17

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      Introduction à la Règle de St Benoît en 6 leçons



      Introduction à la Règle de Saint Benoît

      6 leçons : est-ce beaucoup pour une introduction à la Règle de Saint Benoît ? Pas tant que cela. Laissez-vous surprendre par la richesse de ce texte relativement court. Il réserve bien des surprises, des perles parfois cachées. Et cette « petite règle pour les débutants », selon le mot de St Benoît lui-même, a dépassé depuis bien longtemps le cadre de la vie monastique. Elle inspire nombre de laïcs dans leur vie personnelle, familiale, ou professionnelle.

      Ces conférences, données à l’abbaye de Maylis en juillet 2022, veulent vous offrir quelques clefs de lecture qui vous permettront d’ouvrir plus facilement les bonnes portes. Elles veulent ainsi faciliter l’accès à la source de 1500 ans de tradition spirituelle. Vous pourrez ainsi plus facilement profiter de la fécondité du terreau bénédictin. Et elles sont données de manière à être directement nourrissantes pour la vie spirituelle.

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      18-30 ans : Break au monastère le 4 décembre



      Maylis et Saint Eustase vous invitent !

      Les frères de Maylis et les sœurs de St Eustase vous invitent pour venir découvrir un peu la vie monastique. Il s’agit tout simplement de nous rencontrer. Une journée de break, et même éventuellement une nuit, voire même un WE !

      Pour qui ?

      Pour les 18-30 ans. Tous seront bienvenus ! Il suffit d’être ouvert à une vie différente, curieux de la découverte, désireux d’une rencontre inhabituelle.
      Les garçons sont invités chez les frères (4 places) ! flyer ANNULÉ CHEZ LES FRÈRES (désolés…)
      Les filles sont invitées chez les sœurs ! flyer
      Très sexiste, n’est-ce pas ? Mais c’est tout de même sympa d’être entre hommes ou entre femmes. Et cela n’empêchera pas une autre fois les gars d’aller visiter les sœurs, ni les filles d’aller rencontrer les frères !

      Pour quoi faire ?

      Une journée toute simple au rythme de nos monastères, à l’intérieur de nos murs :

      • des temps de rencontre
      • une découverte du monastère
      • des moments de prière
      • une participation au travail manuel
      • le repas avec la communauté

      Où et comment s’inscrire ?

      À l’abbaye St Eustase pour les filles : 490 route de Laféourère, 40500 EYRES-MONCUBE, 05 58 76 24 25


      Le formulaire qui va bien pour contacter les soeurs :

        Pour vérifier que vous n'êtes pas une machine

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        Que lisez-vous au dessus ?

        À l’abbaye de Maylis pour les gars : 455 Avenue de la Chalosse, 40250 MAYLIS, 05 58 97 68 12

        Et le formulaire qui va bien pour les frères : ANNULÉ CHEZ LES FRÈRES (désolés…)

        A bientôt !

        Jubilation pour 50 ans donnés !



        La vie monastique en vaut la peine !

        Le samedi 17 avril, fr Colomban a célébré le cinquantième anniversaire de sa première profession. Chaque jubilé est l’occasion de renouveler les vœux prononcés dans sa jeunesse, mais surtout de rendre grâce pour la fidélité de Dieu qui accomplit des merveilles dans la vie de ses serviteurs. Dans son mot de remerciement, dont vous trouverez un extrait ci-dessous, fr Colomban nous a affirmé: « la vie monastique en vaut la peine ! » Belle et encourageante conclusion de ces années de fidélité.

        Voici quelques images commentées de la messe de jubilé, pour que vous puissiez entrer dans la jubilation du fr Colomban et de notre communauté avec lui. Cela peut être pour chacun l’occasion de renouveler les promesses de son baptême.

        Remerciement du frère Colomban

        Un aperçu sur le mot de remerciement de fr. Colomban, à la fin de la messe. Après avoir remercié ses parents et sa famille, il a ajouté:

        Il y a aussi quelques amitiés, fortes et d’autant plus précieuses que la vie monastique peut être marquée par une certaine solitude affective, quelle que soit la réelle chaleur fraternelle d’une communauté. De ces amitiés, j’ai conscience d’avoir plus reçu que je n’ai donné. Et puis il y a le Père Emmanuel et tous nos anciens de la communauté qui m’ont accueilli et guidé dans la vie monastique. Ils m’ont donné le goût de St Benoît, et j’espère un peu de son esprit, à leur exemple j’ai pu persévérer au monastère. Et puis il y a mon Père Abbé et mes frères qui m’entourent aujourd’hui et chaque Heure, chaque jour. Ils me supportent et je les supporte– dans le bon sens bien sur, celui de supporter-, et si je ne sais pas toujours le leur dire et le leur montrer, c’est aujourd’hui peut être l’occasion de leur dire que je les aime et je sais qu’ils m’aiment, pas forcément d’un amour sensible mais toujours vrai. Il y a une oraison de communion qui dit en s’adressant au Seigneur  ‘…sans toi notre vie tombe en ruines’, et bien sans ma communauté ma vie tombe en ruines. Alors si certains ou certaines se posaient la question, qu’ils sachent bien que la vie monastique en vaut la peine.

        Homélie du père abbé

        Lectures : Ph 3, 7-14 ; Jn 1, 35-42.

        Que cherchez-vous ?
        Maître, où demeures-tu ?
        Venez et vous verrez.
        Ils allèrent donc, ils virent où il demeurait
        et ils demeurèrent auprès de lui ce jour-là.


        On a là une magnifique description de la vie monastique, et je remercie du fond du cœur fr Colomban d’avoir choisi ces deux lectures pour illustrer son Jubilé de 50 ans de vie monastique.
        Tout commence par Jésus qui nous interroge : Que cherchez-vous ? 
        C’est-à-dire : « qu’est-ce qui vous anime ? Qu’est-ce qui vous motive, vous dynamise ? Quel est l’axe de votre vie … ou plutôt, au fin fond de vous, qu’est-ce qui vous attire ? A quoi aspirez-vous ? »
        La réponse des disciples est surprenante : Maître, où demeures-tu ?
        C’est dire qu’en le voyant faire les cent pas près du Jourdain, et en entendant le Baptiste déclarer : « voici l’Agneau de Dieu », ils se sont sentis rejoints et interpellés.
        Une folle espérance est montée en eux.
        Ils ont perçu en Jésus un rayonnement extraordinaire, leur donnant à penser qu’il pourrait les combler, peut-être donner sens à leur vie. Et ils se sont mis à le suivre.
        Ainsi le moine a perçu pour lui-même que seul le Christ pourrait donner vraiment sens à sa vie. Ce n’est que là qu’elle prendra du poids, de l’intensité. Ce n’est que là qu’il sera comblé. Tout le reste, sans pour autant être mauvais et étant même bon et beau, tout le reste lui parait léger à côté de l’intimité avec Jésus.
        N’est-ce pas ce que cherchait à exprimer st Paul dans la 1° lecture ?


        Tous ces avantages que j’avais, je les ai considérés, à cause du Christ, comme une perte.
        Oui je considère tout cela comme une perte à cause de ce bien qui dépasse tout : la connaissance du Christ-Jésus, mon Seigneur.


        De quels avantages s’agit-il ? De la possibilité de se lancer dans un métier, ou d’envisager de fonder une famille, ou des richesses de sensibilité ou de relations amicales etc … Tout cela parait tellement léger à côté d’une vie en intimité avec Jésus !


        Ils allèrent donc, et ils virent où il demeurait, et ils demeurèrent auprès de lui ce jour-là.
        On sent là une rencontre extraordinaire, peut-être de l’ordre de celle entre un disciple et son Maître, où celui-ci transmet à l’autre tout ce qui l’habite, l’anime, et l’autre en est comblé dans son intelligence, et il boit tout.
        Ce peut être aussi un moment d’amitié particulièrement intense, où les deux amis sont ouverts l’un à l’autre et communient à des valeurs communes. Mgr Robert Le Gall, archevêque de Toulouse, dans une méditation sur l’amitié, la décrivait ainsi : « Nos âmes étaient sur la même branche de l’Arbre de la Vie, et elles s’étaient reconnues. »
        Magnifique description pour exprimer que la vie avait fait se rejoindre les 2 amis, et ils avaient reconnu en l’autre des pierres d’attente, des aspirations communes … Ils se sont reconnus !
        N’est-il pas émouvant cet éclairage pour envisager notre relation au Christ ? Il est venu se poser sur la même branche que moi, et il me propose son amitié … Il me reconnaît comme sien, et il espère que je vais le reconnaître également !
        Ils demeurèrent auprès de lui ce jour-là, c’était environ la 10° heure.
        La traduction liturgique formule cela : « ils restèrent auprès de lui », mais dans le grec, original, c’est le même verbe « demeurer » qui est utilisé.
        Devant cette insistance sur ce verbe « demeurer », je suis allé regarder dans le Vocabulaire de Théologie Biblique son sens dans la Bible. La notice du P Jules de Vaux m’a beaucoup plu. Son introduction explique :
        Toujours en mouvement, Israël, nomade puis exilé, n’a jamais véritablement expérimenté ce qu’est « demeurer ». Ce peuple, toujours en marche, rêve de se reposer des fatigues du désert. Il voudrait s’installer, et vivre en paix dans la terre que Dieu lui a promise. Au soir de chaque grande étape de son histoire, Israël pense dresser ses tentes pour une « sûre demeure ». … et au matin, il faut à nouveau partir … Ainsi, demeurer est un idéal toujours espéré, mais jamais atteint, qui ne trouvera son accomplissement qu’en Dieu.
        Israël, peuple nomade, qui rêve de demeurer avec Dieu, est une belle anticipation du moine de st Benoît, toujours en marche, qui rêve de s’arrêter un peu et de demeurer avec Dieu, en Dieu.
        Il me semble qu’au fil des ans, ce rêve devient de plus en plus perceptible, parfois-même prégnant. On s’est agité pendant des années, cherchant à servir Dieu en servant la communauté, au mieux de ce que nous pouvions donner. Dès qu’un objectif était atteint, on se disait : « là, on va pouvoir se poser un peu » … mais rapidement la nuée lumineuse s’élevait de nouveau, et il fallait repartir vers un autre objectif. La vie du moine rejoint vraiment celle d’Israël dans le désert, en marche vers la Terre promise.
        C’est le « demeurer en Dieu » qui nous attire

        St Paul exprime la même réalité avec l’expression « connaître le Christ », puisque dans la Bible il ne s’agit pas d’une connaissance intellectuelle, mais de connaître dans l’amour.
        Il s’agit pour moi de connaître le Christ,
        d’éprouver la puissance de sa résurrection,
        et de communier aux souffrances de sa Passion, en devenant semblable à lui dans sa mort, avec l’espoir de parvenir à la résurrection d’entre les morts.
        Tout est dit de la vie monastique, mais aussi de toute vie chrétienne.
        Connaître le Christ, je l’ai déjà dit, au sens biblique il ne s’agit pas d’une connaissance purement intellectuelle, mais d’un lien vital, intime. Une connaissance dans l’amour.
        Nous retrouvons bien là tout ce qui a été dit de l’amitié avec Jésus.
        Éprouver la puissance de sa résurrection. Au cours de notre vie monastique, nous avons tous expérimenté de temps à autre, que le Seigneur était capable de nous combler, de nous faire avancer, de nous transformer. Nous expérimentons un peu la force de sa vie qui nous habite, qui nous ouvre à une vie nouvelle, qui nous sort petit à petit de nos travers, nous établit sur une échelle des valeurs différente.
        Mais ayant expérimenté cela, la vie nous conduit aussi, souvent, à communier aux souffrances de sa Passion, en devenant semblable à lui dans sa mort. Comment cela ?
        – en constatant, avec l’âge, que notre corps, nos capacités psychologiques ou intellectuelles, sont en train de mourir à petit feu …
        – en accueillant de mieux en mieux nos misères, notre péché, mais sans angoisse car nous avons confiance en la puissance de la résurrection.
        Il y a quelque temps, un ancien parmi nous, portant un regard sur sa vie et évoquant sa jeunesse à un ami, exprimait : «C’était le bon vieux temps, où nous rêvions encore de perfection et de sainteté, alors que désormais, nous constatons que nous ne sommes que de pauvres misérables, sujets de l’infinie Miséricorde, de laquelle st Benoît dit qu’il ne faut jamais désespérer.»
        « Oui, les illusions de la jeunesse se sont envolées où je croyais que je pourrais faire pas mal de choses bonnes, que je pourrais devenir un bon moine » … Tout cela s’effiloche au fur et à mesure que la lumière divine pénètre en nous, mettant à jour nos misères, notre péché même, qui se glissait dans tout ce que nous cherchions à faire.
        Comme le dit très bien St Paul, il ne s’agit plus de penser ou espérer être reconnu juste, d’une justice qui s’appuie sur nos œuvres (ce que st Paul appelle une justice qui vient de la Loi de Moïse), mais de celle qui vient de la foi au Christ, la justice qui vient de Dieu et qui est fondée sur la foi.
        C’est-à-dire que c’est Dieu qui nous rend juste,
        en nous pardonnant et nous purifiant,
        en nous reconstruisant sur cette vérité que nous avons besoin d’être sauvé
        « J’ai besoin d’être sauvé ! Aujourd’hui !
        Et le Christ est venu pour cela
        et il s’est posé sur la même branche que moi
        et il m’a reconnu comme sien
        et je l’ai reconnu comme mon Sauveur, mon Rédempteur.
         »
        Si notre vie monastique nous amène à ce constat, nous n’aurons pas perdu notre temps,
        ou plutôt l’offrande du Christ sur la Croix n’aura pas été rendue vaine !
        N’est-ce pas cela que nous célébrons en chaque Eucharistie ?
        Jésus qui donne sa vie, pour nous entraîner à sa suite vers le Père.
        C’est aussi la grâce de chaque jubilé, qui nous entraîne toujours un peu plus loin, de fois en fois, jusqu’à ce que nous puissions enfin établir notre demeure en Dieu.

        Vivre ensemble cloîtrés

        Un peu de sagesse bénédictine pour vivre ensemble cloîtrés ?

        Saint Benoît a écrit sa Règle pour « la si puissante catégorie des cénobites », c’est à dire des moines « qui ‘monasteriale’ combattent sous une règle et un abbé » (RB 1, 13 et 2). Ce ‘monasteriale’ peut être traduit à la fois par « vivent en commun » et par « dans un monastère ». Il s’agit donc de vivre ensemble cloîtrés dans une même maison de manière stable. L’idée revient à la fin du chapitre consacré aux « instruments pour bien agir » : « Or l’atelier où nous devons travailler diligemment avec tous ces instruments, c’est le cloître du monastère avec la stabilité dans la communauté. » (4, 78). Et le chapitre sur le portier ajoute : « Le monastère doit, autant que possible, être disposé de telle sorte que l’on y trouve tout le nécessaire : de l’eau, un moulin, un jardin et des ateliers pour qu’on puisse pratiquer les divers métiers à l’intérieur de la clôture. De la sorte les moines n’auront pas besoin de se disperser au-dehors, ce qui n’est pas du tout avantageux pour leurs âmes. » (RB 66, 6-7). Vivre ensemble cloîtrés a donc une valeur très positive pour Saint Benoît, et il y a beaucoup à y gagner ! Ceci dit, on gagne au prix d’un combat, ou au moins par l’exercice d’un art : ça ne se fait donc pas tout seul !
        Les moines bénédictins ont la chance de tous être des volontaires pour ce genre de vie. Ils sont même testés à l’entrée : « On n’accordera pas facilement l’entrée à celui qui vient s’y engager dans la vie religieuse; mais on fera ce que dit l’Apôtre : ‘Éprouvez les esprits pour discerner s’ils sont de Dieu.’ » (58, 1-2). Ce qu’on teste, c’est la persévérance dans les difficultés, qui manifeste la fermeté de la décision du postulant. En revanche, cette communauté a ceci de particulier que les membres ne se sont pas vraiment choisi, et/ou n’ont pas grandi ensemble comme dans une famille. Et, effectivement, dans le texte de la Règle on trouve la trace d’une grande diversité de personnalités et d’éducations qu’il ne devait pas être facile de faire cohabiter. Alors qu’est-ce que Saint Benoît met donc en place pour permettre à tous de vivre ensemble cloîtrés ?
        Une méditation, du théorique au pratique, en trois étapes : VIVRE / ENSEMBLE / CLOÎTRÉS Poursuivre la lecture

        Des communautés en conversion écologique

        Communion « Laudato Si »:
        Des communautés en chemin de conversion écologique

        Dans la dynamique de l’Encyclique Laudato Si du Pape François, le monde monastique se laisse bousculer et accepte de se remettre en question. En effet, l’Écologie prônée par l’Église ne peut se réduire à des mesures de transitions, aussi nécessaires soient-elles, mais nous invite à une conversion profonde de nos vies personnelles et communautaires, afin de trouver notre joie à vivre ensemble et à être uni dans notre maison commune. Une moniale témoigne de ce qui a été vécu. Cet article est paru dans le bulletin « Le lien des moniales » de juin 2019 et publié avec leur aimable autorisation. Bonne lecture ! Poursuivre la lecture