Archives par mot-clé : écoute

15e semaine : Qui mal sème mal récolte ?



15e dimanche ordinaire A :
Matthieu 13, 1-23

Voici que le semeur sortit pour semer.

Dans cette parabole, le Christ, Dieu, semble être un bien piètre semeur. Il n’est peut-être pas étonnant qu’il ait parfois de bien mauvaises récoltes… Il sème partout, sans distinction. Il disperse son grain en des lieux qui rendent sa germination improbable, ou mettent sa maturation en danger : pourquoi donc se fatiguer en vain ? Ne devrait-il pas faire plus attention ?
Peut-être Dieu est-il simplement trop généreux ? Il croit en la vie, et veut lui donner sa chance : peut-on le reprocher au Créateur ? Dieu, en effet a créé la terre, il l’a faite bonne et féconde ; il a créé la lumière et la chaleur pour nous l’offrir, jour après jour ; il créé l’eau et la fait tomber sur les bons et les méchants, afin que la vie puisse grandir ; il a fait pousser la diversité des plantes, pour qu’elles s’entraident ; il sème le grain, enfin, en surabondance, partout. Et ce qui est vrai dans la nature est aussi vrai dans nos cœurs d’hommes. Dieu croit en l’homme, cette terre qu’il a créée pour qu’elle accueille sa Parole et puisse porter du fruit. Il offre pour cela toutes les grâces dont nous avons besoin. Et la première de toutes est notre liberté de dire « oui » à cette vie.
Dieu nous laisse libre de notre écoute et de notre accueil. Tout nous est donné pour travailler notre terre, mais ce travail est remis à notre liberté, à notre responsabilité. La porte de notre cœur ne peut être forcée, notre terre ne peut être violée par le grain, la Parole ne s’impose pas à qui ne l’écoute, à qui ne l’accueille. Le grain est divin, mais c’est à nous, sous la conduite de l’Esprit, de veiller à notre terre afin qu’elle ne soit ni pierreuse, ni brûlée, ni envahie. Alors la générosité de Dieu pourra porter en nous son fruit.

Prière universelle :

PU 15e dimanche ordinaire A

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Quel indice, au début de l’évangile, nous fait comprendre qui est le semeur ?

Comprendre sa foi :

Pourquoi Jésus donne-t-il une explication supplémentaire aux disciples et non pas aux autres ?

Vivre avec Jésus :

Est-ce que je prends du temps pour travailler ma terre, méditer les paraboles ?

4e Semaine de Pâques : La Porte de la Vie



4e dimanche de Pâques A :
Jean 10, 1-10

Moi, je suis venu pour que les brebis aient la vie, la vie en abondance.

Le Fils de Dieu est passé par la porte de notre humanité pour entrer dans la bergerie et venir nous chercher. Il convient que nous passions par la porte de son humanité pour aller vers le Père et retrouver ainsi la communion avec la Source de la Vie. Jésus nous invite à sortir vers les gras pâturages, à ne pas rester enfermés dans ce monde qui passe, à ne pas nous nourrir de superficialité. Déjà ici-bas nous pouvons passer dans une autre vie, quitter les ténèbres de toutes sortes de vices, renoncer à l’errance d’une vie sans vrai but, pour vivre plus pleinement.
C’est un mystère de vie dont il s’agit, un mystère de renaissance. Notre véritable pâturage est au-delà de cette vie, plus profond que ses apparences, plus loin et plus haut que nos horizons limités par la souffrance et la mort. Il n’est pas seulement question d’attendre la résurrection des morts. Le Ressuscité nous invite à mourir à une certaine conception égoïste de l’existence, pour revivre dans la joie de la communion avec Dieu et avec les autres. Cette vie nouvelle nous est donnée par l’Esprit du Christ qui vient transformer notre regard et nos actions si nous le laissons faire, et plus encore si nous le lui demandons.
La renaissance commence pour chaque chrétien dans le Baptême. La Confirmation nous donne force pour notre croissance, en particulier dans le service des autres. Et à chaque Eucharistie, la Voix de Jésus résonne, l’Esprit Saint est invoqué sur nous pour entretenir la Vie et la renouveler. La Vie engloutit alors en nos cœurs la maladie mortelle du péché, et laisse place au fruit du Christ.

Prière universelle :

PU 4e dimanche de Pâques A

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Jésus semble s’appliquer plusieurs images, lesquelles ?

Comprendre sa foi :

Que nous enseigne l’image de la porte, que nous dit-elle de la mission de Jésus ?

Vivre avec Jésus :

Quelles sont les portes que j’emprunte pour vivre mieux ? Est-ce que je cherche celle que le Christ veut pour moi ?

2e semaine de Carême : Contempler le Fils



2e dimanche de Carême A :
Matthieu 17, 1-9

« Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie : écoutez-le ! »

Le Père nous a donné son Fils à contempler, avant même de nous l’avoir donné à écouter. Il nous a permis de voir un reflet de la Lumière. Pierre, Jacques et Jean en ont eu une expérience toute particulière, certainement comblante, mais aussi déroutante. Mais à nous aussi il nous est proposé d’expérimenter une transfiguration. Dans la simplicité et peut-être la banalité de notre quotidien, la Lumière, le Christ, peut faire irruption, se manifester fugitivement et puissamment. Il s’agit, pour le reconnaître, d’être à l’écoute : à l’écoute de la Bible, bien sûr, mais aussi de sa présence invisible en nous et autour de nous.
Car écouter le Christ n’est pas seulement avoir connaissance de ce qu’il a dit. C’est lui permettre d’agir en nos cœurs, marcher à sa suite, le laisser s’unir à nous. L’écoute doit être relation. Cette relation est à la fois douce et terrifiante, comme pour les trois apôtres qui contemplent le Christ transfiguré. On se contente parfois, dans la vie de foi, de connaître Dieu « de loin », de savoir des choses sur lui comme on en sait sur beaucoup de personnes jamais rencontrées. Or, Dieu désire plus que cela pour nous. Le Salut qu’il nous propose est plus, bien plus, que de simplement croire que Dieu existe, ou de simplement savoir que nous continuerons à vivre éternellement. Il nous invite à retrouver une relation avec lui, une relation devenue terrifiante pour l’homme, mais qui est en réalité toute de douceur et de joie pour qui a été guéri de la peur.
En nous donnant le Fils, le Père nous indique le chemin. Il nous donne le moyen d’entendre sa Parole et d’y obéir. Il nous indique la porte de la Lumière. Le Fils est sa joie, et c’est justement lui qu’il nous envoie, qu’il nous donne pour que nous puissions communier à cette joie. Si le Père a mis toute sa joie dans son Fils, ne devons-nous pas faire de même ? Nous sommes appelés à participer à cette joie du Père en son Fils, à la joie du Fils en son Père.
Il est bien là notre Salut : quitter le pays où nous sommes, loin de Dieu, pays de mort et d’ombre, pour rejoindre le pays resplendissant de Vie, la lumineuse maison du Père, la Source de Vie.

Prière universelle :

PU 2e dimanche de Carême A

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Comment Jésus délivre-t-il les Apôtres de leur peur ?

Comprendre sa foi :

D’où vient cette peur des Apôtres ?

Vivre avec Jésus :

Comment Jésus me guérit-il de ma peur de Dieu ?

1ère semaine de Carême : Du désert à la Vie



1er dimanche de Carême A :
Matthieu 4, 1-11

Jésus fut conduit au désert par l’Esprit pour être tenté par le diable.

Ne suffisait-il pas que Dieu se fasse homme et vienne sur terre ? Pourquoi l’Esprit pousse-t-il Jésus jusqu’au désert pour y être tenté ? Au fond, c’est sans doute une unique réalité. Par le péché, l’homme a quitté la luxuriance spirituelle du Paradis pour vivre dans un désert, dans un lieu loin de Dieu, un lieu loin de la Source de la Vie. Dans cette aridité intérieure, il est constamment tenté de se faire de faux dieux matériels, moyens détournés et faussés de combler sa soif d’une relation plus profonde au monde, aux autres, à lui-même. C’est le prix, douloureux, de sa désobéissance, de son refus d’écouter, de recevoir la Parole de son Dieu.
Jésus, cet homme rempli de l’Esprit de Dieu, Jésus qui est Dieu lui-même, va chercher l’Homme jusque dans cette déréliction. Il est poussé vers ce lieu de mort pour y tracer un chemin de vie. Il va affronter le brouhaha mensonger du diable et de ses convoitises pour n’obéir qu’à la Parole du Père. Il se met dans notre peau pour que nous puissions revenir, à sa suite, pour que nous puissions nous convertir en reprenant le chemin de la maison du Père, le chemin de la Vie.
Nous sommes devenus comme des arbustes plantés dans un désert, desséchés, décharnés, vidés de sève. Alors que nous n’avons plus la force de revenir à la vie, voici que la Vie vient à nous. Laisserons-nous le désir spirituel se réveiller ? Ouvrirons-nous nos cœurs ? Reviendrons-nous « par le travail de l’obéissance, à celui dont nous a écarté la paresse de la désobéissance », selon les mots de St Benoît ? Répondrons-nous simplement « oui » à la Vie qui se donne ?
Voici le moment favorable, voici le temps de notre Salut. Ne laissons pas notre cœur en friche durant ce Carême.

Prière universelle :

PU Mercredi des cendres A
PU 1er dimanche de Carême A

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Quelles comparaisons peut-on faire entre la tentation d’Adam et Eve au paradis et la tentation de Jésus au désert ?

Comprendre sa foi :

Pourquoi Dieu n’a-t-il pas choisi une voie plus facile pour nous sauver du mal ?

Vivre avec Jésus :

Quelle Parole résonne en mon cœur pour que je la mette en pratique ?

Noël : Dieu est entré par la petite porte intérieure



Noël A :
Jean 1, 1-18

Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous

Beaucoup de lectures sont proposées pour Noël. L’évangile selon saint Luc, proclamé durant la messe de la nuit, nous raconte la scène de la Nativité, et nous présente la naissance de l’enfant-Dieu dans un récit. Saint Jean, au contraire, dit les choses fort différemment, il prend des images. Nous lisons le début de son évangile le jour de Noël pour nous aider à percevoir le mystère caché dans la paille de la crèche, dans le regard du nouveau-né. Saint Jean veut en quelque sorte rendre visible ce qui est invisible. Quoi de plus invisible qu’un verbe, qu’une parole ? Et pourtant, n’avons-nous pas souvent entendu, écouté, et peut-être médité le début du livre de la Genèse ? Toute la Création visible a commencé avec une parole, LA Parole, celle de Dieu.
Jean a reconnu cette Parole dans l’homme qu’il a rencontré sur les bords du lac de Tibériade, qu’il a écouté et suivi sur les routes de Galilée. Mais il sait que, avant cela, cette Parole a été petit bébé. Il sait qu’elle est arrivée dans le monde par l’intérieur même de notre humanité, par la porte la plus intime qui soit. Il l’a entendu dire de la bouche même de Marie, elle qui a laissé sa vie en être totalement bouleversée par une Parole, et qui n’a cessé de méditer sur le Mystère qu’est son fils. Jean sait aussi comment Dieu a pu passer par la chair d’une femme sans faire violence à cette chair : il a frappé à la porte de son cœur en lui demandant délicatement la permission d’entrer. Pour pouvoir habiter parmi nous, il est passé par ce cœur avant de recevoir chair de son corps.
Dieu vient par l’intérieur. Il vient toujours par l’intérieur, même quand il attire délicatement notre attention par toutes sortes de signaux extérieurs, même quand ce sont des anges ou des songes. Nous ne nous attendons pas à le voir arriver ainsi, parce que notre monde est à l’envers, il donne plus d’importance à l’extérieur qu’à l’intérieur. C’est pourquoi il nous est difficile de guetter, de reconnaître, d’accueillir Celui qui vient. Ouvrons donc nos cœurs en ces jours, et offrons notre chair : Dieu vient nous aimer.

Prière universelle :

PU Noël A, messe de la nuit
PU Noël A, messe du jour
PU Ste Famille A

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Quelles sont les ressemblances entre la seconde lecture du jour de Noël, le début de la lettre aux Hébreux, et le Prologue de l’évangile selon Saint Jean ?

Comprendre sa foi :

Quel est le message essentiel sur l’identité du Christ dans toutes les lectures de Noël ?

Vivre avec Jésus :

Comment suis-je personnellement concerné par la Nativité ?

16e dimanche : Quand Marthe reçoit le Christ



16e dimanche ordinaire C :
Luc 10, 38-42

Marthe, Marthe, tu te donnes du souci et tu t’agites pour bien des choses. Une seule est nécessaire.

Les rencontres de Jésus avec les femmes donnent toujours lieu à des scènes très délicates et très profondes. Il se passe et il se dit à ces moments des choses essentielles, notamment pour la vie spirituelle. L’épisode de l’accueil du Christ chez ses amies Marthe et Marie en est un bel exemple. On connaît bien cet épisode pittoresque et si féminin, peut-être trop bien. Malheureusement, on s’habitue à la beauté. Dans le réalisme de Marthe, on reconnaît tant de visages de femmes affairées au service de la maison, au service de la vie. Dans l’attention de Marie, on retrouve tant de cœurs de femmes tout ouverts à rencontrer la personne qu’elles accueillent, à écouter. Peut-être chacun, homme ou femme, peut se reconnaître plus ou moins dans l’une ou l’autre figure, trouver des sympathies, comprendre mieux une attitude ou une manière d’être.
Jésus ne fait pas de jugement de personnes, bien sûr. Il montre juste l’essentiel. Il indique l’invisible, qui ne dévalue en rien le visible. Il met les priorités, manifeste un ordre à garder dans les préoccupations, conduit vers ce qui fait le cœur du service. Il ne reproche rien à Marthe affolée par tant de monde en sa maison, et on la comprend, car Jésus n’était pas seul. Il ne veut rien reprocher non plus à Marie assise et buvant les paroles de l’hôte, qui fait ce qu’elle doit faire, ce vers quoi son cœur et peut-être son tempérament sont inclinés. Jésus rend en quelque sorte son service d’accompagnateur spirituel, orientant vers les choses du Ciel et l’attention Celui qui vient du Ciel.
Nous autres moines et moniales aimons beaucoup cette scène, et les deux protagonistes qui entourent le Christ. Sans y faire explicitement référence, St Benoît nous invite à vivre cette double dimension de l’accueil, en mettant les bonnes priorités : accueillir nos hôtes comme le Christ, prier et écouter la Parole de Dieu avec eux, et leur témoigner une grande humanité dans notre manière de les installer. Nous savons aussi que dans nos communautés, certains frères ou sœurs sont plutôt du tempérament de Marthe, et d’autres de celui de Marie, et nous connaissons bien le genre de tensions que cela peut créer parfois. Plus encore, chacun en nos cœurs, nous avons quelque chose de Marthe et quelque chose de Marie, et c’est pourquoi nous connaissons justement « par cœur » ce que ce genre de situation implique. Finalement sans cesse nous devons nous rappeler, comme tout chrétien, ce qui est le plus nécessaire, ce qui est la seule chose vraiment nécessaire et la meilleure part : se tenir en présence de Jésus, l’écouter, l’aimer.

Prière universelle :

PU 16e dimanche ordinaire C

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Quels sont les parallèles que l’on pourrait faire entre la première lecture, l’hospitalité d’Abraham, et l’Évangile ?

Comprendre sa foi :

Pourquoi donc écouter Jésus est-il plus nécessaire que de le servir ?

Vivre avec Jésus :

Comment est-ce que je sers Jésus ? Est-ce que je prends le temps de l’écouter, calmement ?

4e semaine de Pâques : Suivre le Ressuscité



4e dimanche de Pâques C :
Jean 10, 27-30

Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle : jamais elles ne périront, et personne ne les arrachera de ma main.

Chacun de nous est intimement connu de Dieu. Nous pouvons sans crainte répondre à cette attention par notre confiance totale. C’est vers une plénitude de Vie que nous conduira la suite du Ressuscité, c’est-à-dire vers la parfaite communion au Père, source de toute vie. Cette confiance mise en Dieu ne doit pas être un sentiment vague, confus, indéterminé, quelque chose dont on essaie de se persuader pour se rassurer, mais qui ne débouche sur rien de concret. La vraie confiance s’engage, elle s’applique à écouter, elle désire obéir et fait tout pour se rendre attentive à la voix qui la mettra en marche.
Mettre sa confiance en Dieu, s’appliquer à écouter la voix du Bon Berger, et chercher sans cesse comment suivre le Ressuscité sur le chemin de la vie éternelle, c’est le privilège du chrétien, de tout chrétien. S’interroger sur sa vocation en ce monde et dans l’Église n’est pas une question réservée à quelques jeunes qui pourraient être appelés à une vie plus intimement et visiblement consacrée à Dieu. Bien sûr, c’est une question qu’il est important de se poser lorsqu’on est jeune, et que la vie invite à donner une orientation à sa vie. Mais l’Esprit souffle où il veut et quand il veut. Le Ressuscité se manifeste comme il veut, et à qui il veut, pour appeler à sa suite. Parfois sa voix est claire et forte, souvent elle est discrète. Parfois il parle une fois et cela suffit, souvent il guide pas après pas. Parfois il semble tout demander et tout donner d’un coup, mais le plus souvent il construit avec nous notre vie pierre après pierre, il nous fait entrer très progressivement dans l’autre vie, la vie éternelle.
Le Ressuscité veut nous donner la vie, lui qui a donné sa vie pour nous. Recevoir cette vie, c’est donner notre vie pour lui. Sa voix résonne parfois en notre cœur. Elle résonne le plus souvent par l’appel de nos frères, et en particulier ceux qui souffrent. Elle résonne par tous ceux qui ont besoin auprès d’eux de la présence du Ressuscité : les enfants qui souffrent, les vieillards abandonnés, les personnes désespérées, les chercheurs de sens, les victimes de la violence, tous ceux qui errent sans berger pour les guider et les protéger.
Qui répondra à cette voix qui crie ?

Prière universelle :

PU pour le 4e dimanche de Pâques C

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

« Le Père et moi nous sommes un » : selon ce texte, pourquoi est-il important pour nous que Jésus soit un avec le Père ?

Comprendre sa foi :

Y a-t-il des « brebis » qui écoutent la voix de Dieu sans forcément le savoir, qui le suivent d’un cœur droit sans se dire disciples, et qui obtiendront en héritage la vie éternelle ?

Vivre avec Jésus :

Quelle voix autour de moi me brise le cœur ? Qui voudrais-je aider, servir, aimer, parce que si peu le font ?

Le Carême : préparons-nous à fêter l’amour !



Le Carême : préparation aux fêtes de l’amour

Le Carême est un temps de préparation à la fête de Pâques. C’est-à-dire que nous nous préparons à célébrer la manifestation suprême de l’amour de Dieu pour les hommes, pour chacun de nous. Pâques est la grande fête de l’amour.

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Vivre ensemble cloîtrés

Un peu de sagesse bénédictine pour vivre ensemble cloîtrés ?

Saint Benoît a écrit sa Règle pour « la si puissante catégorie des cénobites », c’est à dire des moines « qui ‘monasteriale’ combattent sous une règle et un abbé » (RB 1, 13 et 2). Ce ‘monasteriale’ peut être traduit à la fois par « vivent en commun » et par « dans un monastère ». Il s’agit donc de vivre ensemble cloîtrés dans une même maison de manière stable. L’idée revient à la fin du chapitre consacré aux « instruments pour bien agir » : « Or l’atelier où nous devons travailler diligemment avec tous ces instruments, c’est le cloître du monastère avec la stabilité dans la communauté. » (4, 78). Et le chapitre sur le portier ajoute : « Le monastère doit, autant que possible, être disposé de telle sorte que l’on y trouve tout le nécessaire : de l’eau, un moulin, un jardin et des ateliers pour qu’on puisse pratiquer les divers métiers à l’intérieur de la clôture. De la sorte les moines n’auront pas besoin de se disperser au-dehors, ce qui n’est pas du tout avantageux pour leurs âmes. » (RB 66, 6-7). Vivre ensemble cloîtrés a donc une valeur très positive pour Saint Benoît, et il y a beaucoup à y gagner ! Ceci dit, on gagne au prix d’un combat, ou au moins par l’exercice d’un art : ça ne se fait donc pas tout seul !
Les moines bénédictins ont la chance de tous être des volontaires pour ce genre de vie. Ils sont même testés à l’entrée : « On n’accordera pas facilement l’entrée à celui qui vient s’y engager dans la vie religieuse; mais on fera ce que dit l’Apôtre : ‘Éprouvez les esprits pour discerner s’ils sont de Dieu.’ » (58, 1-2). Ce qu’on teste, c’est la persévérance dans les difficultés, qui manifeste la fermeté de la décision du postulant. En revanche, cette communauté a ceci de particulier que les membres ne se sont pas vraiment choisi, et/ou n’ont pas grandi ensemble comme dans une famille. Et, effectivement, dans le texte de la Règle on trouve la trace d’une grande diversité de personnalités et d’éducations qu’il ne devait pas être facile de faire cohabiter. Alors qu’est-ce que Saint Benoît met donc en place pour permettre à tous de vivre ensemble cloîtrés ?
Une méditation, du théorique au pratique, en trois étapes : VIVRE / ENSEMBLE / CLOÎTRÉS Poursuivre la lecture

Apprendre à sanctifier le temps

Apprendre à sanctifier le temps ?

La première leçon est ni plus ni moins l’ouverture de la Bible, au livre de la Genèse…

AU COMMENCEMENT, Dieu créa le ciel et la terre. La terre était informe et vide, les ténèbres étaient au-dessus de l’abîme et le souffle de Dieu planait au-dessus des eaux. Dieu dit : « Que la lumière soit. » Et la lumière fut. Dieu vit que la lumière était bonne, et Dieu sépara la lumière des ténèbres. Dieu appela la lumière « jour », il appela les ténèbres « nuit ». Il y eut un soir, il y eut un matin : premier jour. (Gn 1, 1-5)

Dans la Genèse, tout a commencé dans la nuit, et dans le silence. L’Esprit de Dieu planait sur les eaux informes et vides, entre ténèbres et abîme. La Parole de Dieu a résonné, et le temps fut créé. « Il y eut un soir, il y eut un matin ». Le temps est né de la voix de Dieu dans la nuit, par la création de la lumière.
Pâques. C’était la nuit. La nuit de la mort. La nuit du tombeau. Tout était fini. L’aube n’était pas encore venue. Viendrait-elle cette aube ? Les femmes marchaient dans la nuit, vers le corps mort, enfermé. Elles se demandaient qui ouvrirait le lieu de mort, l’abîme. Mais voici que la pierre était déjà roulée. Blanc éblouissant, lever du soleil, aube inespérée. Le temps recommence, nouveau. Le Seigneur est ressuscité, et il nous attend en Galilée.
Pour le moine aussi, tout commence dans la nuit. Tout commence dans le silence. Tout recommence par la Résurrection. St Benoît (RB 9, 1-3) invite à entonner le psaume 50 : « Seigneur, ouvre mes lèvres, et ma bouche annoncera ta louange ! » Et il ajoute le psaume 3 : « je m’éveille : le Seigneur est mon soutien. » Puis il continue par le psaume 94 qui célèbre le Créateur et la Création et pose la question : « Aujourd’hui écouterez-vous sa parole ? » Parce que la nuit, c’est le temps du silence. Et le silence, c’est le lieu de l’écoute. Et l’écoute, c’est le cœur de la vocation du moine, du chrétien, de l’homme qui se tient face à Dieu.

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