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19e dimanche : Apprendre la confiance



19e dimanche ordinaire A :
Matthieu 14, 22-33

Jésus leur parla : « Confiance ! c’est moi ; n’ayez plus peur ! »

Apprendre la confiance est une des grandes affaires de notre vie spirituelle. On pourrait penser que mettre sa confiance en Dieu serait plus facile que de la mettre dans les hommes, mais il n’en est rien. Adam et Eve, déjà, au Paradis, n’ont pas su faire confiance. Ils ont mis leur confiance dans leur jugement et se sont laissés tromper par le démon. Quelque chose s’est cassé dans la relation entre l’Homme et Dieu. Toute l’histoire de l’Humanité, par la suite, sera celle de Dieu venant vers l’homme pour rétablir la relation de confiance. Chacun est invité à reprendre le travail à son compte.
L’apprentissage nécessite d’être parfois forcé à s’abandonner. La rééducation appelle un passage par la nuit, par la tourmente, par la tempête, par le doute, et même par la peur. Sorte de descente aux enfers de notre humanité, le plongeon dans nos insécurités les plus profondes nous permet, au fond des ténèbres de nos cœurs, sous la motion de l’Esprit Saint, de laisser venir à nous le seul qui puisse nous sauver. Cette expérience difficile, déroutante, nous donne l’occasion d’accueillir Dieu au lieu de notre faiblesse, de notre faille intérieure. Celle-ci peut être personnelle. Elle peut être aussi communautaire.
Le récit de l’évangile ressemble à une sorte de rite initiatique d’éducation à la confiance. Après l’euphorie probable suscitée par la multiplication des pains, Jésus prépare tout pour que les disciples comprennent plus profondément le sens de sa présence dans le monde. Il les envoie, de nuit, sur la mer agitée. Et lui prie, seul. Puis il vient à leur rencontre, bravant les forces destructrices des grandes eaux, qui n’ont pas de pouvoir sur lui. C’est comme une sorte d’anticipation du drame de la passion et du signe de sa résurrection. Au cœur de ces ténèbres, qui est vécu tant communautairement que personnellement, comme nous le manifeste Pierre, le Salut vient de la confiance, de l’accueil du Christ vainqueur dans la barque de leur vie.

Prière universelle :

PU 19e dimanche ordinaire A

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Quel signe de la présence de Dieu est-il mis en avant par la première lecture et l’évangile ?

Comprendre sa foi :

Qu’est-ce que Dieu révèle de lui à Élie ? Et que Jésus révèle-t-il de lui à ses disciples ?

Vivre avec Jésus :

Ai-je déjà eu une expérience spirituelle comparable à celle des disciples ?

17e dimanche : Confiance, Dieu veut notre bien !



17e dimanche ordinaire C :
Luc 11, 1-13

Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père du ciel donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent !

Nous avons l’habitude de dire et de penser que Dieu est bon. Mais est-il aussi facile de le croire vraiment, et de vivre en fonction de cette bonté de Dieu ? Nous devons bien reconnaître que nous peinons à accueillir pleinement la réalité d’un être qui ne soit que bonté, qui ne puisse vouloir que le bien de tous les êtres parce qu’il les a lui-même créés, et à qui tout désir de vengeance ou de punition soit étranger quand les hommes se lèvent contre lui ou contre leurs semblables. Cela semble trop beau pour être vrai. Ou alors il y a quelque chose de choquant, tellement c’est différent de nos modes de vivre, de nos instincts déréglés. Vivre et prier en fonction de cette bonté de Dieu est pour nous un travail.
Au long des temps, il y a eu trop de fausses images de Dieu ou d’images de faux-dieux en colère, désireux de punir les hommes par jalousie. C’est pourquoi on préfère évacuer ce dieu, le faire « mourir », le chasser de notre champ de conscience pour vivre sans lui et se choisir d’autres absolus. Ou quand on le garde dans son champ de conscience, la prière se fait trop souvent marchandage, achat de bienveillance, accomplissement d’un devoir pour ne pas être puni. Jésus sait tout cela. Il connaît ces tendance de nos cœurs d’hommes. Il voit bien nos constructions intellectuelles, nos errances métaphysiques ou religieuses. C’est pourquoi il insiste à temps et à contre-temps pour nous révéler le visage du Père, et nous apprendre à nous tourner vers lui avec confiance pour le prier, sans peur d’être repoussés.
Prier ainsi, cela s’apprend. Et apprendre à prier prend du temps. Cela requiert le temps de lier une amitié, d’apprendre le langage de l’autre, de sortir de ses peurs et de ses a-priori. Discerner la manière dont Dieu répond à nos prières s’apprend aussi. Car il est souvent déroutant, en donnant non pas exactement ce que nous demandons, mais ce qui est le mieux pour nous. Parfois nous demandons mal, ou nous ne demandons pas ce qu’il faut. Nous retombons dans le marchandage pour se concilier la bienveillance d’un dieu-surveillant, ou les largesses d’un dieu-distributeurs-de-bienfaits. Mais le Père n’est ni l’un ni l’autre. Il est celui qui donne la vie, qui aide à vivre, et qui permet de marcher vers la vraie Vie, celle qui n’aura pas de fin. Il est celui qui donne son Esprit Saint.
Alors, confiance, demandons-lui cet Esprit Saint !

Prière universelle :

PU 17e dimanche ordinaire C

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Pourquoi peut-on avoir confiance dans notre Père céleste selon ce texte ?

Comprendre sa foi :

Est-il important de prier le Père ? Ne peut-on pas prier seulement Jésus ?

Vivre avec Jésus :

Est-ce que je prends le temps de prier et ai-je le désir d’apprendre à prier mieux ?

4e semaine de Pâques : Suivre le Ressuscité



4e dimanche de Pâques C :
Jean 10, 27-30

Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle : jamais elles ne périront, et personne ne les arrachera de ma main.

Chacun de nous est intimement connu de Dieu. Nous pouvons sans crainte répondre à cette attention par notre confiance totale. C’est vers une plénitude de Vie que nous conduira la suite du Ressuscité, c’est-à-dire vers la parfaite communion au Père, source de toute vie. Cette confiance mise en Dieu ne doit pas être un sentiment vague, confus, indéterminé, quelque chose dont on essaie de se persuader pour se rassurer, mais qui ne débouche sur rien de concret. La vraie confiance s’engage, elle s’applique à écouter, elle désire obéir et fait tout pour se rendre attentive à la voix qui la mettra en marche.
Mettre sa confiance en Dieu, s’appliquer à écouter la voix du Bon Berger, et chercher sans cesse comment suivre le Ressuscité sur le chemin de la vie éternelle, c’est le privilège du chrétien, de tout chrétien. S’interroger sur sa vocation en ce monde et dans l’Église n’est pas une question réservée à quelques jeunes qui pourraient être appelés à une vie plus intimement et visiblement consacrée à Dieu. Bien sûr, c’est une question qu’il est important de se poser lorsqu’on est jeune, et que la vie invite à donner une orientation à sa vie. Mais l’Esprit souffle où il veut et quand il veut. Le Ressuscité se manifeste comme il veut, et à qui il veut, pour appeler à sa suite. Parfois sa voix est claire et forte, souvent elle est discrète. Parfois il parle une fois et cela suffit, souvent il guide pas après pas. Parfois il semble tout demander et tout donner d’un coup, mais le plus souvent il construit avec nous notre vie pierre après pierre, il nous fait entrer très progressivement dans l’autre vie, la vie éternelle.
Le Ressuscité veut nous donner la vie, lui qui a donné sa vie pour nous. Recevoir cette vie, c’est donner notre vie pour lui. Sa voix résonne parfois en notre cœur. Elle résonne le plus souvent par l’appel de nos frères, et en particulier ceux qui souffrent. Elle résonne par tous ceux qui ont besoin auprès d’eux de la présence du Ressuscité : les enfants qui souffrent, les vieillards abandonnés, les personnes désespérées, les chercheurs de sens, les victimes de la violence, tous ceux qui errent sans berger pour les guider et les protéger.
Qui répondra à cette voix qui crie ?

Prière universelle :

PU pour le 4e dimanche de Pâques C

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

« Le Père et moi nous sommes un » : selon ce texte, pourquoi est-il important pour nous que Jésus soit un avec le Père ?

Comprendre sa foi :

Y a-t-il des « brebis » qui écoutent la voix de Dieu sans forcément le savoir, qui le suivent d’un cœur droit sans se dire disciples, et qui obtiendront en héritage la vie éternelle ?

Vivre avec Jésus :

Quelle voix autour de moi me brise le cœur ? Qui voudrais-je aider, servir, aimer, parce que si peu le font ?

3e semaine de Pâques : Accueillir le Ressuscité



3e dimanche de Pâques C :
Jean 21, 1-19

Aucun des disciples n’osait lui demander : « Qui es-tu ? » Ils savaient que c’était le Seigneur.

Chacun accueille le Ressuscité à sa manière. « C’est le Seigneur! » Jean reconnaît le Ressuscité et témoigne. Pierre accueille le témoignage et va à la rencontre de Jésus. Les autres sont dans la barque, affairés à l’œuvre de Dieu. La vie spirituelle prend de multiples formes, et la rencontre avec le Ressuscité a de multiples effets. Chacun son tempérament, sa grâce, sa vocation. Il en faut pour voir au-delà du visible immédiat. Il en faut d’autres pour se jeter à l’eau et montrer le chemin. Il en faut enfin tout simplement pour gérer la barque pendant que les premiers ont le nez en l’air et que les seconds laissent libre cours à leur impulsivité !
L’important, c’est que tous se retrouvent autour du Ressuscité, autour de la table eucharistique, autour du service du prochain. C’est ainsi que Jésus ressuscité se fait reconnaître, c’est ainsi qu’on peut le reconnaître : dans la mémoire vivante du don de sa vie, célébrée tant dans la liturgie que dans le service des hommes, en son Nom. L’un est indissociable de l’autre. L’un et l’autre, ensemble, sont la vraie confession de la foi et de l’amour. L’un et l’autre nous rassemblent en un seul Corps, le Corps du Ressuscité, présent dans le monde, pour le Salut de tous les hommes.
C’est pourquoi là se produit LE dialogue. Là est posée LA question : « M’aimes-tu ? » Le dialogue entre Jésus et Pierre est le dialogue de tous les chrétiens avec leur Seigneur. Il est le dialogue intime de chacun avec lui dans l’Eucharistie et dans le service des autres. Pour peu que l’on soit sincère avec soi-même, le « tu sais bien que je t’aime » reste en travers de la gorge, comme pour Pierre : nous connaissons notre infidélité. Pourtant Jésus ne nous retire pas sa confiance. Dans sa Miséricorde, il nous appelle tout de même à l’amour, il nous croit encore capable d’amour et de fidélité. Il nous confie nos frères, chacun selon sa grâce, et il nous invite à le suivre, chacun à sa manière.
À présent, c’est par l’amour et le service du frère que nous voyons que nous pouvons accueillir le Ressuscité et répondre à l’amour de Dieu que nous ne voyons pas.

Prière universelle :

PU 3e dimanche de Pâques C

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

A quelles autres scènes de la vie de Jésus fait penser ce récit ?

Comprendre sa foi :

Pourquoi les disciples ne reconnaissent-ils pas Jésus tout de suite ? Pourquoi est-ce important qu’ils le reconnaissent à ses actes plus qu’à son apparence ?

Vivre avec Jésus :

Est-ce que je suis attentif à la présence personnelle du Ressuscité quand je célèbre la messe et quand je sers mes frères ?