Archives par mot-clé : Pâques

2e semaine de Pâques : Rencontrer le Ressuscité



2e dimanche de Pâques C :
Jean 20, 19-31

Jésus dit à Thomas : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant. »

Jésus se rend présent, le premier jour de la semaine, aux disciples rassemblés. Qui sait pourquoi Thomas n’y était pas ? Peut-être avait-il une raison fort légitime d’être absent, quelque affaire importante. Ou peut-être était-il abattu de tristesse par la mort du Maître et n’avait-il pas le cœur à se joindre aux autres. Ou peut-être encore était-il enfermé dans sa peur et se cachait. Quoi qu’il en soit il s’était mis à part, seul. Et, seul, Thomas n’a pas pu rencontrer son Seigneur et son Dieu. Seul, il n’a pas reçu l’Esprit Saint ni n’a été envoyé en mission pour le pardon des péchés. Seul, il n’a même pas pu croire le témoignage de tous les autres.
Thomas n’était pas présent au rassemblement du dimanche, comme Jésus l’avait demandé. Il n’était pas présent à la communion fraternelle. Du coup il n’était pas présent au Ressuscité, à Celui qui par sa Résurrection d’entre les morts est devenu Présence auprès des hommes. Celui-ci ne reproche pourtant pas à Thomas son absence physique. Il ne lui fait aucune remarque à ce sujet. Il lui manifeste seulement qu’il a été présent à son doute, à son incrédulité. Il lui demande seulement de croire. Car voilà la véritable absence de Thomas : son manque de foi. La foi permet à Thomas de voir, bien plus que la vue ne lui permet de croire.
Nous nous sentons souvent proche de Thomas, de sa difficulté à croire, de son désir de voir. Mais sommes-nous nous-mêmes présent au Ressuscité ? Sommes-nous nous-mêmes croyants pour pouvoir le voir ? Sommes-nous vraiment en communion avec nos frères pour pouvoir toucher ses mains et voir la plaie de son côté ? Ne nous réfugions-nous pas, comme Thomas, dans une solitude, loin de nos frères, ces frères au milieu desquels le Christ se rend présent ? Nous pensons généralement avoir de fort bonnes raisons d’être absent, ou à l’écart, non engagé dans la communion de L’Église. Mais pour voir et croire, il faut s’approcher, s’engager, choisir librement de participer.
Une des plus grandes miséricordes que Dieu nous fasse pour aider notre foi est le mystère de L’Église, la grâce de la communion fraternelle. Jésus ressuscité vit et agit dans le cœur de nos frères. Être attentifs à nos frères nous permet de mettre la main dans son côté transpercé d’où jaillit la vie nouvelle. Se mettre au service des hommes nous donne accès aux blessures de ses mains, trouées par amour pour les hommes. Choisir d’aimer, c’est voir, c’est toucher, c’est croire.

Prière universelle :

PU 2e dimanche de Pâques C

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Pourquoi saint Jean insiste-t-il sur les dates, le premier et le huitième jour ? Quel est ce jour ?

Comprendre sa foi :

Pourquoi cette insistance à dire que Jésus montre ses mains et son côté ?

Vivre avec Jésus :

Suis-je attentif à rencontrer Jésus agissant dans le cœur de mes frères et sœurs ?

Pâques : Il faisait encore nuit…



Pâques C :
Jean 20, 1-9

Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ; c’était encore les ténèbres. Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau.

Tout est déjà accompli quand les femmes arrivent au tombeau. Tout s’est accompli dans le secret de la nuit. Au cœur des ténèbres, la Lumière a déjà resplendi. Cette nuit et ces ténèbres sont les mêmes que celles qui recouvraient la terre lors de la mort de Jésus. La victoire était acquise, car la spirale de la violence et de la haine s’était brisée sur la douceur du Christ, sur son pardon, sur son amour pour tous les hommes. Dans la condamnation, la souffrance et la mort de Jésus, l’Innocent, le parfait innocent, est contenue déjà la victoire sur le mal. Dans la plus grande misère de l’homme, rayonne déjà la Miséricorde de Dieu qui va au-delà de toute limite humaine.
Il y a quelque chose de révoltant : pourquoi donc en être arrivé là ? Pourquoi donc passer par là ? La souffrance est révoltante car le mal n’a pas de sens, il est irrationnel. Toute souffrance, qu’elle soit pauvreté, violence, maladie, injustice, méchanceté ou haine, est un néant, un de ces vides dont la nature a horreur, car elle est faite pour la plénitude. Le péché de l’homme est irrationalité. Il n’y a pas de réponse rationnelle au « pourquoi ? » La réponse de Dieu, c’est qu’il est plus grand que ce non-sens, que contre son Amour se brise le mensonge du mal.
C’est pourquoi la lumière du Christ n’attend aucune lumière humaine pour resplendir. Elle est de toujours à toujours. Elle rayonne même au milieu des ténèbres du monde, sans que quiconque s’en aperçoive. Elle brille au sein de nos ténèbres, à notre insu, et les ténèbres ne font que la mettre en valeur.
La Résurrection est plus qu’une « happy end ». Elle beaucoup plus que la fin heureuse d’un conte merveilleux ou d’un film dramatique. Elle est la manifestation d’une puissance de vie qui précède et dépasse toute mort. Elle est une lumière sur laquelle nulles ténèbres n’ont de droit ni de pouvoir. Elle est un ordre qui informe toute la Création, la marque de Dieu que le péché de l’homme ne peut pas effacer, le signe que le Christ est Roi de tout l’univers créé en lui. Elle est victoire de la Vie, achèvement de l’acte créateur qui se révèle plus fécond que toute force de dissolution, même celle qui nous semble la plus irrémédiable de toutes.

Prière universelle :

PU jour de Pâques C
PU Vigile pascale C

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Les hommes et les femmes de l’Évangile vivent différemment à l’annonce de la Résurrection : quelles sont les caractéristiques de chacun ?

Comprendre sa foi :

Pourquoi les évangélistes insistent-ils à dire que les hommes sont lents à croire ?

Vivre avec Jésus :

Comment aurais-je réagi à leur place ?

Semaine Sainte : Face au Miséricordieux



Semaine Sainte C :
Passion de Jésus-Christ selon Saint Luc

Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font.

Après la trahison, après l’incompréhension des disciples, après l’angoisse et l’agonie, après le baiser de Judas, après le reniement de Pierre, après les insultes, les moqueries et les crachats, après l’iniquité d’un semblant de procès, après le mépris des grands et le délire de la foule, après le rejet au profit d’un meurtrier, après les lamentations des pleureuses et les commentaires des badauds, après, finalement, la crucifixion au milieu des brigands, Jésus n’a qu’une prière aux lèvres : implorer le pardon pour tous les hommes, parce qu’ils ne savent pas.
Tout le cheminement de notre Carême aboutit là :
Au désert, tenté, il avait lutté pour leur délivrance du mal.
Sur la montagne, transfiguré, la nécessité de sa passion avait été rappelée et annoncée.
Dans la vigne, jugé, les hommes lui ont réservé le sort du figuier stérile, lui qui est l’arbre de Vie.
Loin du Père, méprisé, il devient chemin vers le Père au plus fort de son rejet.
Innocent, accusé, on lui jette la première pierre, il prend la place de la pécheresse.
Jésus, lui, pardonne. Jésus ne pense qu’à pardonner. Il est venu pour cela, lui, le Miséricordieux. Il prend tout sur lui. Il avait par avance tout pris sur lui. Dans notre logique humaine, c’est inacceptable, scandaleux, peut-être plus scandaleux encore que le mystère du mal lui-même. Car la miséricorde semble bafouer toute justice. Elle semble donner raison au non-sens de la souffrance, qui a finalement le dernier mot, en apparence. Dieu même semble s’y soumettre.
Jamais on ne méditera assez la réponse que donne Jésus au mal lorsqu’il est cloué sur la croix. À ce moment déjà, tout est déjà dit de la réponse à ce grand mystère de notre condition humaine. L’essentiel de la Résurrection est compris dans le silence du Christ : l’amour a vaincu la haine. Le Père ne cesse pas d’être aimé, la Bonté de Dieu ne cesse pas d’être proclamée au plus profond de la déréliction, au plus fort du rejet.
Nous célébrons cette année la Miséricorde de Dieu. Tenons-nous, en cette Semaine Sainte, face au Miséricordieux. Nous qui sommes bénéficiaires de son amour, ferons-nous à notre tour miséricorde à nos frères ?

Prière universelle :

Pour les Rameaux : PU Rameaux C
Pour le Jeudi Saint : PU Jeudi Saint C

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Pourquoi le récit de la Passion du Seigneur tient-il tant de place dans les Évangiles ?

Comprendre sa foi :

Mais Dieu souffre-t-il vraiment autant que cela de notre refus ?

Vivre avec Jésus :

Suis-je vraiment prêt à faire miséricorde ? À qui dois-je faire miséricorde aujourd’hui pour faire un pas de plus ?

(Re)découvrir le Carême



Pourquoi (re)découvrir le Carême ?

Découvrir ou redécouvrir le Carême, c’est se donner la chance de mieux le comprendre pour mieux le vivre. La célébration liturgique vient accompagner, guider la vie spirituelle du chrétien. Elle le conduit à faire l’expérience de la foi, l’expérience de l’union au Christ.
Comme toute la célébration liturgique de la vie du chrétien, le Carême a une histoire. Cette histoire se développe à partir du cœur de la foi, le mystère de la mort et de la résurrection du Christ. La célébration de ce mystère s’est progressivement enrichie.
Riche de toute une tradition, il ne nous reste plus qu’à nous approprier ce trésor pour tirer du neuf à partir de l’ancien. Le neuf, c’est le sens profond. L’ancien, c’est notre histoire, notre culture, nos racines familiales chrétiennes.

Poursuivre la lecture

2e semaine de Pâques : Les plaies du Ressuscité

2e dimanche de Pâques B :
Jean 20, 19-31

Il leur montra ses mains et son côté

Infiniment doux dans sa passion, le Christ l’est aussi dans la manifestation de sa résurrection. Il ne fracasse pas les portes verrouillées, il n’accuse personne, il ne vient pas dans la puissance, il ne cherche pas à « en mettre plein la vue ». Il se tient là, tout simplement. Sa présence rayonne la paix et la joie. Il montre ses plaies, marques de sa douceur, de la souffrance assumée, surpassée, transfigurée.
Le Ressuscité respecte nos peurs, il respecte nos incrédulités, il se manifeste à chacun dans sa faiblesse et laisse le temps de venir à la foi. À nous de faire de même dans notre évangélisation, puisque nous sommes envoyés comme il est envoyé. Ce n’est pas avec fracas que l’on annonce l’Évangile, mais en montrant que la Vie de Dieu est plus forte que nos limites humaines, que son Amour est vainqueur de nos blessures. Notre vulnérabilité peut être signe de résurrection si nous la ouvrons à la puissance de l’Esprit de Vie, si nous la laissons rayonner de la Vie du Christ.
Nous sommes des pécheurs pardonnés. Les blessures du péché restent là, mais, offertes à Dieu, elles deviennent signes de son amour miséricordieux pour nous. Nous avons reçu la force de l’Esprit Saint pour faire à notre tour miséricorde à tous les hommes. Par la bonté de notre amour, ils reconnaîtront que le Christ est aussi leur Seigneur et leur Dieu.

Prière universelle

PU 2e dimanche de Paques B

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Que nous enseigne l’absence de Thomas à la première rencontre ?

Comprendre sa foi :

La foi : est-ce un savoir ou une rencontre ?

Vivre avec Jésus :

Est-ce que je fais ce qu’il faut pour rencontrer Jésus présent dans ma vie, et croire comme St Thomas ?

Pâques : Un parfum de vie répandu dans le monde

Pâques B :
Marc 16, 1-8

Marie Madeleine, Marie, mère de Jacques, et Salomé achetèrent des parfums pour aller embaumer le corps de Jésus.

St Marc fait commencer le récit de la Passion avec une histoire de parfum répandu par une femme : nous l’avons entendu le jour des Rameaux (Mc 14, 3-9). Elle avait brisé le flacon qui contenait ce nard de grand prix, donnant tout. Cette femme, qui peut être toute femme, en avait reçu un incomparable éloge de la part de Jésus : « partout où l’Évangile sera proclamé – dans le monde entier –, on racontera, en souvenir d’elle, ce qu’elle vient de faire. ». Au cœur de ce récit tragique, une femme est témoin des reniements de Pierre, symbole de la déroute des disciples. Au pied de la croix, puis lors de la sépulture, il ne semble rester parmi les disciples que des femmes.
Le même évangéliste fait aussi commencer le récit de la Résurrection par une histoire de femmes et de parfum. Mais dans cette magnifique scène, les femmes n’ont pas à ouvrir leur flacon, car le signe prophétique a été accompli. C’est comme si le parfum avait déjà été répandu, comme si le flacon avait déjà été ouvert, et peut-être brisé. En effet, le vrai flacon qui retenait le parfum, le tombeau qui retenait la Vie, est déjà ouvert. L’humanité assumée par le Fils de Dieu a été brisée dans la mort et le parfum de son Esprit de Vie s’est déjà répandu. Le cœur de ces femmes en a la toute première annonce.
Pourquoi donc cette présence des femmes devient-elle massive dans les derniers moments, alors qu’elles ont été si discrètes durant le cours de l’évangile ? C’est sans doute parce qu’un cœur de femme est plus rapide à percevoir la vie, à percevoir l’amour. C’est sans doute aussi parce qu’il est moins lent à se laisser toucher, ouvrir, briser. C’est sans doute parce que le cœur de la femme est plus apte à transmettre la vie et l’amour, à le porter jusqu’à l’intime des cœurs. Trois femmes ont été faites témoins. Il leur est confié mission d’aller répandre le parfum de la Bonne Nouvelle. Il leur est demandé d’éduquer les disciples, à commencer par Pierre, à percevoir la trace du nard mystique au cœur du monde.
Qu’il en soit ainsi encore aujourd’hui : qu’une armée de myrrhophores se lève, qu’elles se consacrent toute entières à porter le parfum de l’Évangile jusqu’au cœur de notre monde.

Prières universelles :

PU Vigile Pascale B
PU Jour de Pâques B

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

« le premier jour » : où trouve-t-on le « premier jour » dans la Bible ? Pourquoi cette coïncidence ?

Comprendre sa foi :

« il est ressuscité » : au fond, qu’est-ce que cela veut dire pour nous, aujourd’hui ? En quoi cette nouvelle peut-elle changer la vie ?

Vivre avec Jésus :

« allez dire à ses disciples » : cet appel est-il seulement celui de ces femmes ?

Fête-Dieu : Accueillir en soi la Vie

Fête-Dieu A :
Jean 6, 51-58

Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui.

Ce dimanche célèbre le mystère du St Sacrement du Corps et du Sang du Seigneur. La plus importante fête de l’Eucharistie est le Jeudi Saint, au cœur de la célébration totale du mystère de Pâques. Le Christ offre le signe, le mémorial du don total de sa vie au Père, afin que nous agissions de même les uns envers les autres, et tous ensemble pour le monde, unis au Christ. La Fête-Dieu porte nos regards vers une autre dimension, car les circonstances liturgiques sont bien différentes.
Le cycle pascal s’est entièrement accompli avec la Pentecôte. Le temps dit « Ordinaire » est revenu. Dimanche dernier nous avons contemplé la Trinité. Sa vie interne avait été particulièrement manifestée durant le mystère pascal, mais il était bon de prendre plus de recul, de s’arrêter un peu comme pour regarder l’horizon de plus loin. C’est ce que nous faisons aussi ce dimanche avec l’Eucharistie. Liturgiquement éloignés maintenant du drame de Pâques, ayant médité la mort et la résurrection du Christ, puis son exaltation à la droite du Père et le don de l’Esprit, nous nous retournons un peu en arrière, et posément nous méditons de nouveau sur la dernière Cène, à laquelle nous renvoie chaque Eucharistie.
Avec l’enseignement de Jésus dans l’évangile selon St Jean, nous sommes invités à contempler et vivre l’Eucharistie comme le lieu de notre adhésion vitale au Christ. Le Christ est mort et ressuscité pour nous, et il nous a donné l’Esprit pour que nous puissions le choisir en toute liberté. Il nous a libérés de la servitude du péché et de la mort pour que nous adhérions à lui avec tout notre être. S’avancer vers l’Eucharistie, y reconnaître la chair et le sang du Christ, la recevoir en ses mains et dire « amen » à sa venue en nous, manger ce Pain de vie et nous offrir au Ressuscité comme demeure : autant de gestes pour se donner à Dieu dans sa chair comme dans son cœur. Une vie nouvelle nous est offerte, une vie qui n’aura pas de fin. A nous de la nourrir pour l’entretenir et la faire grandir. A nous aussi de la transmettre en laissant le Ressuscité agir en nous et par nous.

Prière universelle :

PU Fête-Dieu A
PU Sacré Coeur A

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Quels liens peut-on faire entre la manne du désert et l’Eucharistie ?

Comprendre sa foi :

Pourquoi la messe est-elle « source et sommet de la vie de l’Église » ?

Vivre avec Jésus :

L’Eucharistie est-elle un élément vital de ma vie spirituelle ?

7e Semaine de Pâques : Serviteurs de la gloire de Dieu

7e dimanche de Pâques A :
Jean 17, 1-11

Je suis glorifié en eux.

L’Ascension nous a fait contempler le Christ montant auprès du Père. Avec l’évangile de ce 7e dimanche de Pâques, nous voici comme introduits dans l’intimité trinitaire. Jésus demande au Père la gloire après l’avoir glorifié en lui obéissant sur la terre. Qu’est-ce que cela veut dire ? Est-ce un échange de bons services pour se flatter mutuellement ? Comment comprendre cette « glorification » ? Jésus a accompli l’œuvre que le Père lui avait demandé, il lui a obéi, il a adhéré totalement à son projet, en dépit du rejet des hommes. Et quel était ce projet ? « J’ai manifesté ton nom aux hommes » : il a fait connaître le vrai visage du Père aux hommes qui s’étaient éloignés de lui. En révélant le Père, le Christ a retourné, a converti les hommes vers lui : « ils ont vraiment reconnu que je suis sorti de toi, et ils ont cru que tu m’as envoyé. »
De ce mystère, nous sommes les grands bénéficiaires, nous qui avons reçu la parole du Christ, nous qui avons reconnu qu’elle est parole de Dieu. La vie éternelle nous a été donnée en partage, puisque nous connaissons le Christ comme Fils unique de Dieu, puisque nous reconnaissons qu’il nous unit à lui : « la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ. » C’est l’Esprit Saint, que nous désirons particulièrement en ces jours, qui accomplit cela en nous.
Ce don est aussi une mission. Comme Jésus a glorifié le Père, le Père nous appelle à glorifier son Fils en faisant connaître son nom aux hommes, afin que le monde croie que le Père l’a envoyé. C’est pourquoi le Fils prie pour nous auprès du Père afin que nous accomplissions notre mission dans le monde comme il a accompli la sienne : « Tout ce qui est à moi est à toi, et ce qui est à toi est à moi ; et je suis glorifié en eux. Désormais, je ne suis plus dans le monde ; eux, ils sont dans le monde, et moi, je viens vers toi. »
C’est cela que nous vivons en plénitude avec le Christ lorsque, au cœur de l’Eucharistie, par lui avec lui et en lui, à Dieu le Père tout puissant, dans l’unité du Saint Esprit, nous offrons tout honneur et toute gloire pour les siècles des siècles.

Prière universelle :

PU 7e dimanche de Pâques A

Ascension : L’humanité à la droite du Père

Ascension A :
Actes 1, 1-11

Après ces paroles, tandis que les Apôtres le regardaient, il s’éleva, et une nuée vint le soustraire à leurs yeux.

Comment comprendre cette solennité de l’Ascension ? Est-ce seulement l’ultime fait de la présence corporelle de Jésus sur cette terre ? S’agit-il seulement de finir en beauté et dans le mystère les 40 jours d’apparition après la Résurrection ?
La lecture du début du livre des Actes des Apôtres nous donne quelques pistes pour méditer sur ce qui nous est révélé

La glorification du Christ

St Luc, qui a écrit les Actes des Apôtres, nous rapporte un événement avec la précision d’un historien. Nous sommes 40 jours après Pâques, durée très symbolique durant laquelle Jésus s’est montré vivant à ses disciples. Il a pu leur permettre de bien comprendre que c’est lui-même qui est mort sur la croix et qui a été mis au tombeau, puis qui est revenu à leur rencontre, vivant. Il leur a fait constater que tout son être est vivant, y compris son corps. Pour la première fois, la mort n’a donc pas eu de prise sur l’humanité. L’antique malédiction due au péché des origines a été mise en échec. La mort n’a plus le dernier mot.
Durant toute cette période, Jésus a enseigné ses disciples. Mais manifestement ils n’ont pas encore compris ce qui allait se passer ensuite : ils attendent encore son règne sur terre. C’est alors qu’ayant donné les dernières consignes à ses disciples, il s’élève vers le ciel et disparait dans une nuée. La nuée est le signe de Dieu dans l’Ancien Testament, et c’est sans doute ainsi que les disciples l’interprètent : Jésus retourne à Dieu. Il y retourne dans son humanité complète, avec son corps. Paul nous apprend un peu plus ce qui se passe : le Christ va s’asseoir à la droite de Dieu. Et avec lui, en lui, c’est toute l’humanité qui est glorifiée. Pour être Fils de Dieu à la droite du Père, il n’en reste pas moins totalement homme comme nous.
L’élévation au-dessus de tous les cieux dit aussi le pouvoir qui lui est donné. Exalté dans la gloire, il surpasse toutes les forces. Il n’y a plus de place pour quelque superstition que ce soit : puissances telluriques ou astrales, démons et fantômes en tous genres, tout cela ne peut plus être considéré comme quelque chose par les disciples du Christ. Il domine tout l’univers. Il est manifesté comme celui qui régit toute la Création, visible et invisible, tout lui est soumis.

Poursuivre la mission du Christ

Jésus laisse une mission à ses disciples. Remarquons qu’elle parait disproportionnée pour cette poignée de galiléens, marins d’eau douce pour la plupart. Si valeureux étaient-ils, ils n’étaient pas des puissants de ce monde. Ils avaient eu un peu de mal à suivre Jésus durant trois ans, ils l’avaient presque tous quittés au moment de sa passion, ils étaient enfermés par peur des autorités juives au moment de la résurrection… Ils ne se sentaient probablement pas très capables d’être les témoins de leur maître bien-aimé jusqu’aux extrémités de la terre. Déjà qu’il serait probablement difficile de l’être dans leur propre contrée !
Pourtant ils reçoivent bien cette mission de Jésus. Ils reçoivent sa confiance. Et nous la recevons avec eux, car leur envoi est aussi le nôtre. Nous avons la chance de savoir que la souffrance et la mort n’ont plus le dernier mot, que l’humanité a été glorifié à la droite de Dieu le Père, que le Christ règne sur toute la Création visible et invisible et qu’aucune force obscure n’est plus à craindre. Cette bonne nouvelle est à annoncer à tous, partout, et toujours. Elle est à manifester par nos paroles, bien sûr, mais aussi par toute notre vie, comme le Christ.

Attendre la réalisation de la Promesse

Une double promesse est offerte aux disciples, ou une promesse à deux aspects, l’un proche et l’autre plus lointain : la venue de l’Esprit Saint et le retour du Christ. Il s’agit au fond d’un unique mystère. Christ s’en va pour revenir autrement. Il reviendra d’abord en faisant le don de l’Esprit Saint, son Esprit, avec qui il est un. Les disciples ont côtoyé Jésus, ils ont marché à ses côtés, ils ont appris à le connaître mais sans y arriver vraiment. Désormais le Christ les invite à désirer le connaitre de l’intérieur. Il leur promet qu’ils vivront de sa vie, cette vie sur laquelle les puissances des ténèbres n’ont pas de prise. Sa force va venir en eux. C’est l’Esprit qui le guidera désormais dans leur mission jusqu’aux extrémités de la terre.
La deuxième phase de la promesse se réalisera plus tard. Ce sont les anges qui l’annoncent aux disciples. Le Fils de Dieu reviendra dans sa chair, d’auprès de Dieu le Père, pour nous prendre tous ensemble avec lui. Dès maintenant nous sommes les membres de son Corps. Mais déjà la promesse du Salut définitif nous est donnée, et cette espérance de la fin des temps peut transformer notre vie.

Bonne fête de l’Ascension !

Prière universelle :

PU Ascension A

3e Semaine de Pâques : Sur la route

3e dimanche de Pâques A :
Luc 24, 13-35

Or, tandis qu’ils s’entretenaient et s’interrogeaient, Jésus lui-même s’approcha, et il marchait avec eux.

Déception. Tristesse. Désespoir. Blessure. Dépression. Les deux disciples broient du noir, et il y a de quoi. Ils espéraient, et tout s’est subitement écroulé. Le témoignage et la vision des femmes n’arrange rien. Ce n’est pas qu’ils les rejettent, mais simplement ils demandent vérification, et ils ne l’ont pas. Ils ont le cœur brisé par les souvenirs de cette Pâque qui a tourné au cauchemar. Pourquoi partent-ils de Jérusalem ? Était-ce prévu ? Fuient-ils ? En tout cas ils continent leur chemin, ensemble, en frères qu’ils sont devenus grâce à ce Jésus qui avait soulevé leurs espoirs.
Peut-être est-ce parce qu’ils sont réunis au nom de Jésus, et encore habités par le souvenir de sa compagnie, que le Ressuscité peut venir leur rendre visite et se rendre réellement présent. Il répond à leur désir profond, ce désir qui n’arrive pas à éclore en acte de foi. Il vient transformer un espoir passé en espérance pour le futur. Il veut surtout réchauffer leurs cœurs glacés par l’épreuve de la contradiction, sans doute déçus et amers, probablement en colère contre l’injustice, perdus par le non-sens, et y faire renaître l’amour. Rien n’est perdu pour qui repasse en soi, avec un frère, la mémoire de Jésus.
Le Ressuscité va comme frictionner leur cœur pour le réchauffer. Il les invite à exprimer leur douleur. Il les secoue pour les réveiller de leur torpeur. Puis il passe le baume des Écritures, remettant sous leurs yeux l’enseignement des Prophètes, qu’il leur avait expliqué durant les trois années passées à ses côtés. Enfin il les laisse réclamer plus. En faisant mine de partir plus loin, il leur donne l’occasion d’ouvrir leur cœur brisé pour recevoir la guérison. Et cette guérison viendra dans la Fraction du pain, l’Eucharistie, signe de la Présence, du Don, de la Communion.

Prière universelle :

PU-dimPaques-A3

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Pourquoi un si long récit ? Qu’est-ce que St Luc invite à comprendre et à vivre ?

Comprendre sa foi :

A quel moment Jésus disparaît-il et pourquoi ? Est-ce un abandon ?

Vivre avec Jésus :

Ai-je déjà fait l’expérience du cœur brûlant, signe de la présence de Jésus, en écoutant les Écritures ?