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Christ Roi : La royauté du Miséricordieux



Solennité du Christ Roi B :
Jean 18, 33-37

Ma royauté n’est pas de ce monde ; si ma royauté était de ce monde, j’aurais des gardes qui se seraient battus pour que je ne sois pas livré aux Juifs. En fait, ma royauté n’est pas d’ici.

La royauté du Christ n’est pas celle de ceux qu’on nomme les « grands » de ce monde. La volonté d’imposer une puissance avec violence, qui accompagne ici-bas l’autorité, n’est qu’un pastiche, une caricature, une grimace mimant et dénaturant l’autorité de Dieu. L’autorité du Christ repose sur la douceur de la Vérité, le renoncement à toute haine, le service le plus profond et le plus fondamental de l’Humanité : sa libération du mal et de la souffrance.
Dieu n’a pas choisi de combattre la violence par une violence plus grande encore. Sa toute-puissance le conduit au contraire à prendre sur lui la violence de l’homme et à n’y répondre que par la douceur d’un amour qui purifie et guérit. La violence est mensonge, elle est aussi faiblesse car elle ne se contrôle pas et finit par s’engloutir elle-même. L’amour, la douceur, sont la Vérité, et la Vérité est forte. Elle finit par s’imposer, elle reste debout et juge, même dans les pires contradictions.
Jésus est proclamé roi en sa Passion. Il règne, car dans sa mort innocente, le mal est jugé, les méchants se condamnent eux-mêmes, la Vérité de l’amour éclate en lui, le Seigneur, qui reste digne et libre, plus fort que toute haine, que tout mal, que tout mensonge.
En ces temps où nous sommes affligés par une violence révoltante, qui inspire le dégoût du non-sens, une issue nous est offerte : invoquer notre roi, le Miséricordieux.

Prière universelle :

PU Christ Roi B

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Pourquoi une telle différence entre les deux premières lectures et l’Évangile ?

Comprendre sa foi :

Pourquoi Jésus accepte-t-il durant sa Passion le titre de roi alors qu’il l’a refusé avant ?

Vivre avec Jésus :

Nous sommes rois avec le Christ : exerçons-nous notre royauté à l’image de la sienne ?

2e semaine de Pâques : Les plaies du Ressuscité



2e dimanche de Pâques B :
Jean 20, 19-31

Il leur montra ses mains et son côté

Infiniment doux dans sa passion, le Christ l’est aussi dans la manifestation de sa résurrection. Il ne fracasse pas les portes verrouillées, il n’accuse personne, il ne vient pas dans la puissance, il ne cherche pas à « en mettre plein la vue ». Il se tient là, tout simplement. Sa présence rayonne la paix et la joie. Il montre ses plaies, marques de sa douceur, de la souffrance assumée, surpassée, transfigurée.
Le Ressuscité respecte nos peurs, il respecte nos incrédulités, il se manifeste à chacun dans sa faiblesse et laisse le temps de venir à la foi. À nous de faire de même dans notre évangélisation, puisque nous sommes envoyés comme il est envoyé. Ce n’est pas avec fracas que l’on annonce l’Évangile, mais en montrant que la Vie de Dieu est plus forte que nos limites humaines, que son Amour est vainqueur de nos blessures. Notre vulnérabilité peut être signe de résurrection si nous la ouvrons à la puissance de l’Esprit de Vie, si nous la laissons rayonner de la Vie du Christ.
Nous sommes des pécheurs pardonnés. Les blessures du péché restent là, mais, offertes à Dieu, elles deviennent signes de son amour miséricordieux pour nous. Nous avons reçu la force de l’Esprit Saint pour faire à notre tour miséricorde à tous les hommes. Par la bonté de notre amour, ils reconnaîtront que le Christ est aussi leur Seigneur et leur Dieu.

Prière universelle

PU 2e dimanche de Paques B

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Que nous enseigne l’absence de Thomas à la première rencontre ?

Comprendre sa foi :

La foi : est-ce un savoir ou une rencontre ?

Vivre avec Jésus :

Est-ce que je fais ce qu’il faut pour rencontrer Jésus présent dans ma vie, et croire comme St Thomas ?

24e dimanche : Le fruit de la Miséricorde



24e dimanche ordinaire A :
Matthieu 18, 21-35

je t’avais remis toute cette dette parce que tu m’avais supplié. Ne devais-tu pas, à ton tour, avoir pitié de ton compagnon, comme moi-même j’avais eu pitié de toi ?

On ne sait pas trop si cet évangile est rassurant, ou si au contraire on tremble après l’avoir entendu… le Christ nous laisse souvent ainsi avec des sortes de chaud et froid.
L’attitude de ce roi qui passe d’une grande miséricorde à une justice impartiale, et de la mansuétude à la colère, nous déroute un peu. Il avait eu pitié une première fois de cet homme dont la dette était absolument insolvable, ne pouvait-il pas lui offrir une seconde chance ? Il s’était laissé saisir de pitié jusqu’à le laisser partir sans plus de procès, et le voilà qu’il fait tomber sur lui le couperet de sa puissance, dans une condamnation qui semble sans appel. Pourtant, on admettra aussi qu’entre ces deux réactions advient un événement pour le moins choquant.
En effet, le comportement du serviteur n’est-il pas plus déroutant encore que celui du roi ? On ne peut qu’être frappé par la disproportion de cette situation : gracié lui-même au-delà de toute mesure, il ne se laisse pas toucher par la bien moindre demande de son compagnon. C’est l’attitude de cœur du serviteur qui est au fond l’aspect le plus dérangeant de tout ce récit. Elle dérange en elle-même, parce que le problème saute aux yeux de tout spectateur. Elle dérange aussi, plus secrètement, car nous pouvons tous nous sentir un peu dans une semblable situation : Dieu prend tellement patience avec nous, faisons-nous vraiment de même avec nos frères ?
Comment Jésus répond-il donc à la question de Pierre, question que nous nous posons tous d’une manière ou d’une autre ? Le pardon n’est pas une question de quantité à accorder mais d’attitude intérieure, de qualité de cœur. Ce n’est pas le péché ou l’offense du frère qui est à regarder, mais le pardon infini que l’on a soi-même reçu. Le Seigneur nous offre la joie d’être des miséricordiés. A notre tour d’en porter le fruit de vie pour nos frères.

Prière universelle :

PU 24e dimanche ordinaire A

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Comment la première lecture aide-t-elle à aborder la parabole de l’Évangile ?

Comprendre sa foi :

Pourquoi le pardon est-il si central dans notre foi ?

Vivre avec Jésus :

Quels sont les pardons que je peine à accorder ?

23e dimanche : Par amour du frère, lier et délier



23e dimanche ordinaire A :
Matthieu 18, 15-20

Tout ce que vous aurez lié sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous aurez délié sur la terre sera délié dans le ciel.

Aimer son frère, c’est s’occuper de lui. Et parfois il est nécessaire de lutter pour le gagner. Quand il est pris dans les entraves du péché, Jésus nous demande de faire notre possible pour l’en délivrer. Ce n’est pas facile. C’est même très délicat. Nous avons ce dimanche un mode d’emploi tout de gradualité, qui commence par la communion de personne à personne, de frère à frère. Puis s’il est besoin on se met à plusieurs frères, car chacun a ses mots, chacun son approche, chacun la Parole du Salut active en lui. Et puis si cela n’a pas été efficace, le cercle s’élargit, et on fait appel à la communauté de l’Église. C’est tout le Corps qui est concerné quand un membre souffre, quand un membre se détache des autres.
Car là est la réalité du péché : il entame la communion, et risque de la couper, voire même d’atteindre le reste du Corps, si on ne le soigne pas. Ici, le malade est partie prenante, c’est sa liberté qui est engagée, qui se noue au péché. C’est pourquoi s’il est nécessaire de prendre tout le soin possible du membre fragilisé, finalement le Corps aussi a besoin d’être protégé. Car la liberté pervertie d’un membre peut en entraîner d’autres dans sa chute. Eux aussi ont besoin de miséricorde. C’est malheureusement notre condition de pécheurs, nous le savons trop bien.
Oui, nous connaissons cette situation par cœur. Elle est à l’intérieur de nous. Ce frère lié par le péché, c’est chacun de nous. Nous avons besoin d’être déliés des entraves dans lesquelles nous nous emmêlons si bien. Il est bon de se le rappeler. La base de notre vie chrétienne est la conversion, le retour vers Dieu et vers nos frères. Nous avons tous besoin d’aide pour cela. Et c’est bien ainsi. Car Dieu a soif de notre unité. Il veut nous relier par l’amour.
Que cette unité est laborieuse de notre côté ! Se mettre vraiment d’accord : tout un programme ! Peut-on encore espérer que ce soit vraiment possible ? Sans cesse quelque chose nous divise ; sans cesse nous nous crispons sur nos idées ; sans cesse nous nous fermons dans nos sentiments. Et si nous levions ensemble les yeux vers Dieu ? Car là semble être la solution si l’on en croit l’Évangile : « Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux. » Prions d’un même cœur pour nous-mêmes, pauvres pécheurs : le Père ne nous fera pas défaut.

Prière universelle :

PU 23e dimanche ordinaire A

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Quelles sont les ressemblances et les différences entre la première lecture et l’Évangile ?

Comprendre sa foi :

Est-on responsable pour le péché des autres ?

Vivre avec Jésus :

Comment est-ce que je comprends et vis la miséricorde et la justice ?

Christ Roi : Couronné d’épines



Christ Roi C :
Luc 23, 35-43

Il y avait aussi une inscription au-dessus de lui : « Celui-ci est le roi des Juifs. »

Jésus en croix, c’est l’humanité prise en dérision, c’est la royauté de Dieu bafouée, rejetée, niée. Le roi s’est fait semblable à son peuple, humilié par le péché. Il a pris sur lui la condition de son peuple, jusqu’à l’extrême déréliction à laquelle le péché a réduit l’humanité. Pour parement royal, on ne lui a offert que la lacération des verges, pour couronne des épines, pour hommages des crachats et des insultes, pour trône une croix, et pour serment de fidélité un panneau où figure un dérisoire motif de condamnation.
Jésus reste silencieux. Il a refusé durant sa vie publique ce titre de roi. Ce n’est pas qu’il ne le soit pas. Mais il ne l’est pas comme nous autres hommes voudrions qu’il le soit. Il ne l’est pas de la manière où nous nous arrogeons la royauté. Pourtant il sort de son silence pour un acte royal, qui est un acte de miséricorde envers le brigand qui reconnaît sa faute et s’en repend. Jésus accorde souverainement son pardon à ce frère qu’il est venu chercher au fond de sa misère, afin de l’élever plus haut que les Cieux.
La royauté de Jésus sera-t-elle pour nous sujet de honte, nous qui avons été intégré au Peuple choisi ? Ne pourra-t-elle pas devenir sujet de fierté à cause de l’amour et de la vérité qui la porte ? Car là est la vraie autorité de Jésus, qui se manifeste dans la victoire de sa douceur sur nos violences, de sa vie sur la mort, de sa miséricorde sur le péché de l’humanité.

Prière universelle :

PU Christ Roi C

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

La royauté de Jésus est bien différente de celle de David : comment la première lecture aide-t-elle à approfondir l’Évangile ?

Comprendre sa foi :

Que révèle du visage de Dieu la royauté si paradoxale de Jésus ?

Vivre avec Jésus :

Quelle est ma vision de la royauté de Dieu ? Comment dois-je convertir mon regard ?

31e semaine : À travers un échange de regards



31e dimanche ordinaire C :
Luc 19, 1-10

Il y avait un homme du nom de Zachée ; il était le chef des collecteurs d’impôts, et c’était quelqu’un de riche. Il cherchait à voir qui était Jésus.

Zachée a réussi dans la vie selon les critères de ce monde, il se trouve haut dans l’échelle sociale, il est riche. Mais de son métier, on peut déduire qu’il devait être beaucoup plus haï qu’aimé. Collaborateur avec l’envahisseur romain, homme d’argent, sans doute incontournable à Jéricho puisqu’il est le chef des taxes, beaucoup de monde devaient le trouver peu fréquentable, et bien d’autres gens ne devaient le fréquenter que comme une source de profit ou pour éviter d’avoir des ennuis. Est-ce pour cela que Jésus, lui aussi, s’est invité chez lui ?
Jésus ne regarde pas à la fonction ou aux capacités, mais à la personne. Il ne se soucie pas de la catégorie socio-professionnelle, mais du cœur. Zachée avait surtout besoin d’être sauvé. Perdu, il devait être retrouvé. C’est ainsi que Jésus le voyait. Petit de taille, et toujours noyé dans la foule, il s’élevait au-dessus des autres et les écrasait pour exister. Quelles blessures se cachaient derrière sa réussite sociale, son ascension au sommet de l’arbre social, son regard hautain ? Était-il vraiment heureux de son sort ? Avait-il le cœur si fermé qu’il n’en donnait l’air ? Pourquoi cherchait-il à voir Jésus ? Était-ce une attraction pour la star « people » de l’époque, pour « l’homme à avoir vu pour en parler » ? Ou son désir était-il plus profond que cela ? Mystérieux Zachée. Mystérieux « Zachées » qui nous entourent…
Il désirait voir Jésus, et, justement, pour Jésus cela tombait fort bien : il était venu sur terre pour des gens comme lui. La rencontre était donc toute préparée ! Jésus regarde Zachée. Il l’appelle par son nom. Il l’aime et lui donne ainsi une nouvelle identité. Il le fait exister de manière nouvelle. Zachée descend de la hauteur de l’orgueil où il se réfugiait. Il accueille Jésus. Il ouvre son cœur aux pauvres, révélant ainsi ce qui s’y trouve, au-delà des apparences, au-delà de toute attente. Il se reconnait petit, et devient grand par son humilité. Il donne ses biens aux pauvres, et devient riche devant Dieu. Voilà la puissance du regard d’amour du Christ. Voilà la puissance de sa miséricorde.

Prière universelle :

PU 31e dimanche ordinaire C

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Pourquoi Jésus semble-t-il insister à donner en exemple la conversion des publicains ?

Comprendre sa foi :

Que nous apprend Zachée sur le sacrement de la conversion ?

Vivre avec Jésus :

Mon regard d’amour se pose-t-il sur les « Zachée » qui m’entourent ?

30e dimanche : Prier en vérité



30e dimanche ordinaire C :
Luc 18, 9-14

Le publicain, lui, se tenait à distance et n’osait même pas lever les yeux vers le ciel ; mais il se frappait la poitrine, en disant : ‘Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis !’

Certaines paraboles de Jésus ont un message clair comme de l’eau de roche, et il n’est guère utile de les commenter. Celle-ci en fait partie. Au lieu de réellement prier, le pharisien se regarde lui-même, il se félicite des choses très bien qu’il réussit à faire, et il se compare à son voisin qu’il ne connaît pas. Le publicain quant à lui, se sait pécheur public, tout dans son attitude le montre, et c’est en tant que tel qu’il se tourne vers Dieu, humblement, sans se préoccuper d’autre chose que de sa pauvreté. Chacun se reconnaîtra plus dans l’une ou l’autre figure. Un bon chrétien n’échappe généralement pas à la tentation de faire comme le pharisien, reconnaissons-le.
Un pas important de la prière consiste à être en vérité avec soi-même et devant Dieu. Une des fonctions de la prière est d’ailleurs de nous faire entrer dans cette vérité sur soi en se mettant face à Dieu. Tant qu’on se compare aux autres, on trouve toujours quelqu’un que l’on peut juger apparemment plus pécheur que soi. Mais le jugement revient à Dieu, et les apparences sont trompeuses. Le seul jugement qui justifie est celui de Dieu, et Dieu regarde le cœur humilié. Voilà donc l’important : le cœur humilié. Cette attitude n’est pas si facile à acquérir ni à conserver. C’est une grâce à demander. Mais pour cela il est nécessaire de regarder sa vie en vérité dans le miroir de la sainteté de Dieu.
Le Christ a été le premier à donner l’exemple. Seul il pouvait prier en vérité comme le pharisien. Mais au lieu de cela il a pris la condition des pécheurs, pour implorer en notre nom à tous la Miséricorde de Dieu. Quand nous ne nous sentons pas coupables, faisons au moins comme lui, nous qui sommes son Corps. Plaçons-nous devant le Père en communion avec l’homme pécheur, pour implorer sa grâce, pour implorer sa justice, pour s’ouvrir à sa Miséricorde. Peut-être découvrirons-nous combien le péché est enraciné dans notre cœur, et ce sera une insigne faveur. Car alors nous n’aurons plus peur de nous présenter sans fard devant Dieu et devant les hommes.

Prière universelle :

PU 30e dimanche ordinaire C

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Pourquoi Jésus est-il dur avec ce pharisien qui fait tant d’effort pour éviter le mal et faire le bien ?

Comprendre sa foi :

Que nous apprend cette parabole sur notre faiblesse humaine et sur la Bonne Nouvelle que Jésus nous apporte ?

Vivre avec Jésus :

Et si je priais comme le publicain ?

28e semaine : Rendons grâce à Dieu !



28e dimanche ordinaire C :
Luc 17, 11-19

L’un d’eux, voyant qu’il était guéri, revint sur ses pas, en glorifiant Dieu à pleine voix. Il se jeta face contre terre aux pieds de Jésus en lui rendant grâce.

Le Samaritain n’est pas seulement purifié, guéri dans son corps. Plus fondamentalement que la guérison physique, il se convertit, il retourne sur ses pas en rendant gloire à Dieu. Il ne pense même plus à accomplir d’abord l’acte de la religion pour faire constater sa guérison officiellement. Avant de se montrer aux prêtres pour être réintégré dans la communauté des hommes, il revient au Seigneur pour rendre grâce et retrouver ainsi la communion avec Dieu. Il est vrai que le Samaritain est moins attaché peut-être au culte. En effet, par son origine il restera à l’écart du peuple des élus. Mais il a compris la réalité profonde du culte, et il ne restera pas à l’écart de son Dieu et Seigneur. « A pleine voix je te louerai, dit le psaume, au milieu de l’assemblée« . C’est donc par cette louange qu’il va être réintégré par Jésus dans la communauté des croyants.
De plus, par son attitude, le Samaritain reconnaît la divinité de Jésus. Dans un même mouvement, il glorifie Dieu et se prosterne aux pieds de Jésus en rendant grâce. C’est encore l’attitude fondamentale de l’orant des psaumes. En réponse à la miséricorde qu’il reçoit du Seigneur, il accomplit le sacrifice que Dieu aime : revenir à lui dans l’action de grâce. C’est là le culte fondamental du croyant, qui est alors un aimant Dieu. Il ne peut taire son amour pour celui en qui il a mis sa foi, car le Puissant a fait pour lui des merveilles.
Nous sommes tous des lépreux guéris. Par la foi dans le Salut apporté par le Christ, nous accueillons la guérison de la lèpre du péché. Beaucoup d’hommes n’ont peut-être guère conscience d’avoir été ainsi gratuitement lavé de leur péché par ce Dieu miséricorde qui veut que tous les hommes soient sauvés. Certains en ont conscience, mais se contentent des actes de la religion. Ces actes peut-être un peu formels et extérieurs les réintègrent dans le peuple des croyants, et font d’eux des bons chrétiens. D’autres en ont conscience, mais sont dans des situations qui, extérieurement, les excluent plus ou moins d’une communion visible avec le peuple des croyants.
Jésus enseigne, pour tous, la première communion à rechercher, celle qui sauve vraiment. Elle devrait être au cœur de nos cultes extérieurs. Rendre grâce pour sa guérison du péché est le premier devoir du chrétien. Car l’homme rétabli dans sa dignité peut paraître debout devant Dieu. Ce devrait être le sens de toutes nos Eucharisties, communautairement et personnellement : rendre grâce pour la foi qui nous est donnée, qui nous sauve.

Prière universelle :

PU 28e dimanche ordinaire C

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Pourquoi Jésus insiste-t-il sur le fait que seul le Samaritain est revenu ?

Comprendre sa foi :

Pourquoi rendre grâce à Dieu est-il si important dans la vie spirituelle ?

Vivre avec Jésus :

Et moi, est-ce que je remercie Dieu ?

26e semaine : Miséricorde pour la vie éternelle

26e dimanche ordinaire C :
Luc 16, 19-31

Mon enfant, répondit Abraham, rappelle-toi : tu as reçu le bonheur pendant ta vie, et Lazare, le malheur pendant la sienne. Maintenant, lui, il trouve ici la consolation, et toi, la souffrance.

On n’aime guère parler de l’enfer aujourd’hui, ni faire craindre l’enfer. Célébrer la Miséricorde du Seigneur pourrait peut-être avoir tendance à nous faire oublier que si on la refuse, on se retrouve dans cet état infernal. Or ce texte parle explicitement d’un lieu de souffrance après cette vie.
Le riche sans nom ne se trouve pas dans cet état d’abord parce qu’il a connu le bonheur durant sa vie, mais à cause de la situation scandaleuse décrite au début de la parabole. Il a refusé de faire miséricorde au pauvre Lazare qui gisait à sa porte. Il n’a pas ouvert son cœur à son frère. Il est resté hermétique à la compassion, à l’amour. Dieu fait justice. Mais dans sa justice, ne fera-t-il pas miséricorde aussi au riche ? Il rend au riche selon son choix. En fait il lui avait déjà fait miséricorde en envoyant Moïse et les Prophètes. Mais il y a un temps pour choisir de les écouter, de croire, et d’aimer par des actes. Le riche était un fils d’Abraham, un croyant. Mais il n’avait pas écouté Celui en qui il croyait. Il était absorbé par ses festins, par ses richesses. S’il a cru, il n’a pas gardé le commandement du Seigneur, il ne l’a pas mis en pratique. Il a choisi un bonheur transitoire, et il a eu sa part.
Nous connaissons le nom de ce pauvre, sa dignité de personne. Dès sa vie terrestre, si misérable, il a une importance, il a un nom. Mais nous ne connaissons guère de lui que son malheur, sa vie dure à porter. Était-il croyant ? Mettait-il sa confiance en Dieu ? A-t-il fait de bonnes actions ? Peut-être aurait-il préféré être à la place du riche sans nom plutôt que d’être à la sienne. Pourquoi Dieu lui fait-il miséricorde et non pas au riche ? Il lui accorde la consolation que personne ne lui a accordé en cette vie. Dieu fait justice, et sa justice est miséricorde : heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés.
Il y a beaucoup de types de richesses. L’argent n’est pas la seule, et pas la principale. La santé, la famille, les amis, la culture, les dons, la foi : autant de cadeaux de la vie. Or des tas de gens n’ont rien de tout cela et errent sans vrai but dans la vie. De l’autre côté du portail de notre existence, tant de personnes ont faim d’une nourriture que nous pourrions leur donner, cette nourriture dont nous nous rassasions nous-mêmes chaque jour. Les voyons-nous ou restons-nous dans un petit monde inaccessible ? Nous préoccupons-nous d’elles, ou laissons-les être la proie de chiens modernes ? Restons-nous bien installés dans notre luxe affectif, intellectuel ou spirituel, ou accordons-nous un peu d’attention à leur misère ? Le Christ nous a laissé le double commandement de l’amour. Il nous a donné l’exemple de l’amour qui s’oublie soi-même pour aller au bout du don dans la douceur, quoi qu’il en coûte. Il nous a fait miséricorde en ressuscitant d’entre les morts, pour attester que notre vraie vie est après cette vie. Écoutons-le, et faisons miséricorde.

Prière universelle :

PU 26e dimanche ordinaire C

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Comment la dernière phrase de l’évangile éclaire-t-elle son sens pour nous chrétiens ?

Comprendre sa foi :

Qu’est-ce que ce texte nous apprend sur ce qu’est ou n’est pas la Miséricorde de Dieu ?

Vivre avec Jésus :

Quelles sont les richesses que je devrais partager avec ceux qui autour de moi en sont pauvres ?

24e semaine : Faire la joie de Dieu

24e dimanche ordinaire C :
Luc 15, 1-32

Il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour 99 justes qui n’ont pas besoin de conversion.

La joie de Dieu : ce doit être quelque chose ! Quand, à la maison, nous retrouvons un objet perdu, nous sommes bien contents, surtout si c’est un objet de valeur. Tout ceux que nous rencontrons peuvent voir notre visage rayonnant. Quand, dans notre travail, une affaire qui semble compromise se révèle sauvée, cela fait chaud au cœur et remonte le moral. Tout notre entourage profite de la paix et de l’enthousiasme revenus. Quand un enfant revient chez ses parents ou vers ses frères et sœurs après des années d’éloignement, et peut-être de brouille, c’est un apaisement, même quand cela arrive au milieu de bien des difficultés. Beaucoup d’autres familles se réjouissent aussi et reprennent espoir pour leurs propres divisions. Mais la joie de Dieu, combien doit-elle être plus grande encore que tout cela ! Et quel fruit doit-elle porter pour le monde !
Ne nous privons donc pas de faire la joie de Dieu. Nous pouvons tous réjouir le cœur de Dieu, car nous avons tous besoin de conversion, de nous laisser trouver, de répondre à l’invitation du Seigneur qui crie dans le désert pour nous appeler, de rentrer à la Maison du Père. Nous avons un besoin vital de sa Miséricorde. Elle nous est offerte dans l’Eucharistie, Table à laquelle le Seigneur invite les pécheurs qu’il a rachetés, table fraternelle où la famille des enfants de Dieu est restaurée, où tous se réjouissent du retour de chacun, de la communion retrouvée. Quelle joie nous est donnée de vivre à la Table de la Réconciliation avec Dieu, qui est aussi réconciliation avec les hommes, et lieu d’intercession pour tous ceux qui sont encore loin !
Car, revenus à la maison, nous sommes invités à communier à l’inquiétude de Dieu pour les pécheurs perdus, pour les brebis égarées, pour les fils infidèles. C’est à notre tour aussi d’aller au Nom du Christ manger avec les pécheurs, leur montrer notre amour, notre désir de retrouver avec eux la communion. C’est à nous aussi d’espérer, de les aider, de nous réjouir de leur retour. Plus encore : comme Jésus attirait à lui les pécheurs, ainsi devons-nous devenir aimables en son Nom
Nous autres chrétiens, sommes-nous pour nos frères et sœurs l’image du Père qui attend sur le chemin celui qui gaspille sa vie ? Sommes-nous l’image du Berger qui va chercher la brebis égarée refusant de participer à la joie du salut ? Sommes-nous ceux qui ont choisi d’aimer les premiers ? Nous nous réjouissons de loin de la conversion des pécheurs. Mais il nous est parfois bien difficile d’accueillir les pécheurs tant qu’ils sont encore prisonniers de leur péché. C’est pourtant à ce moment qu’ils ont le plus besoin d’être aimés, afin qu’ils puissent se convertir. Courir après la brebis égarée, rechercher la pièce d’argent perdue, est-ce autre chose qu’aimer le pécheur en dépit de son péché ? On l’aime parce que toute personne est aimable, toute personne a besoin que l’on croie à sa conversion, qu’on l’espère. Nous avons besoin de conversion pour accueillir chaque pécheur, et connaître la joie de Dieu.

Prière universelle :

PU 24e dimanche ordinaire C

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Dans la première phrase, les pécheurs viennent à Jésus, et dans les paraboles Dieu va vers les pécheurs : Jésus répond-il à la question des pharisiens ?

Comprendre sa foi :

Pourquoi donc le thème du péché et de la conversion est-il si central dans la foi chrétienne ?

Vivre avec Jésus :

Suis-je conscient de mon besoin de conversion ? Ai-je le cœur ouvert pour accueillir et aimer les pécheurs ?