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2ème dimanche de l’Avent : Dans le désert



2e dimanche de l’Avent B :
Marc 1, 1-8

Jean, celui qui baptisait, parut dans le désert

Voici que s’accomplit la prophétie d’Isaïe. Dans l’Histoire des hommes, Dieu est venu pour accomplir sa promesse. Et il vient encore, il ne cesse de venir pour conduire le troupeau. Dans la célébration liturgique en particulier il prend soin de ses brebis, les nourrit, le porte, afin qu’elles puissent elles aussi aider à leur tour les hommes qui peinent, parfois sans connaître le Berger.
Tout cela nécessite un travail de terrassement pour l’accueil de Celui qui vient. Quel est ce désert, terre aride parsemée de ravins et d’escarpements, de montagnes et de collines, où nous devons tracer une route pour notre Dieu ? En quoi consistent les travaux publics que nous sommes invités à accomplir ? Que sont ces vallées, ces plaines, cette route ?
Le désert, c’est notre monde qui a tourné le dos à Dieu, c’est l’humanité qui s’est éloignée des eaux vives de son amour. Il s’est coupé de la source et transformé en non-lieu, espace sans repères dans lequel le temps ne semble plus avoir de direction, dans lequel rien n’a plus de sens. Ce désert passe dans notre cœur, asséché par tant de préoccupations stériles, cabossé par tant de blessures, fermé parfois à toute vie nouvelle.
Mais Dieu a promis de venir. Il est déjà venu, et le Christ se dresse comme une balise au milieu du désert. Tout peut être mesuré par rapport à lui, les collines comme les vallées, et aussi le temps qui trouve en lui son accomplissement et son commencement. Le Seigneur désire nous consoler de toutes nos tristesses, il vient encore vers nous : traverserons-nous le désert pour aller à sa rencontre ? Entraînerons-nous ceux que nous aimons, ceux que nous côtoyons ? Construirons-nous la route du Salut ?
Remettons notre vie dans la bonne direction, celle qui va vers la Vie et non vers la mort.

Prière universelle :

PU 2e dimanche de l’Avent B

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Pourquoi Jean Baptiste crie-t-il dans le désert, et pourquoi baptise-t-il ?

Comprendre sa foi :

Quelle différence y a-t-il entre le baptême pratiqué par Jean Baptiste et celui demandé aux disciples par Jésus ? Qu’y a-t-il de nouveau avec Jésus ?

Vivre avec Jésus :

Avons-nous encore besoin de personnes comme Jean-Baptiste pour préparer la rencontre de Jésus ?

26e dimanche : Histoire de frères…



26e dimanche ordinaire A :
Matthieu 21, 28-32

Mon enfant, va travailler aujourd’hui à la vigne.

De nouveau ce dimanche, comme dimanche dernier, il s’agit d’aller travailler dans la vigne d’un propriétaire terrien. Ce ne sont plus des ouvriers quelconques qui sont embauchés par un maître. Les protagonistes sont deux fils d’un même père. On trouve souvent des histoires avec deux fils dans la Bible ou dans les paraboles de Jésus. Leurs différences nous permettent parfois de nous identifier à l’un ou à l’autre, ou du moins de nous situer par rapport à leurs attitudes. Cela demande de l’honnêteté avec soi-même, car ces fils d’un même père ne sont jamais parfaits. Là est tout leur intérêt !
Nous voici donc en présence de deux frères qui réagissent de manière opposée à l’appel du père. Situation bien connue. Nous savons combien de distance il y a parfois entre dire et faire, entre les intentions et les actions, entre nos générosités passagères et le vrai don de nous-mêmes. Nous connaissons aussi nos changements d’avis, parfois dans le bon sens, et d’autres fois dans le mauvais. L’obéissance en nous est blessée par le péché. Nos « oui » ne sont pas toujours bien fermes. Mais nos « non » n’ont pas forcément le dernier mot. Nous sommes un peu chacun de ces deux frères.
C’est une grande bénédiction d’entendre un tel appel du Seigneur, l’appel à travailler dans sa vigne. Nous sommes enfants de Dieu, appelés à partager son intimité. Nous avons le privilège d’être invités à travailler à la vigne du Seigneur, à l’œuvre de Dieu. Et il ne nous le demande rien que pour aujourd’hui, donnant la grâce qu’il nous faut pour chaque pas. Nous mettons du temps à réagir. Nous avons besoin de temps pour croire. Il nous faut le temps du repentir. Il est important ce repentir. Ne tardons pas à obéir, comme le Christ, avec le Christ, LE Fils. Car là est notre bonheur.

Prière universelle :

PU 26e dimanche ordinaire A

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Quel reproche est adressé aux pharisiens ?

Comprendre sa foi :

Qu’est-ce qui distingue le Christ, donné en exemple dans la seconde lecture ?

Vivre avec Jésus :

Quel « oui » ai-je du mal à assumer ? De quel « non » devrais-je me repentir ?

25e dimanche : L’heure du travail de Dieu



25e dimanche ordinaire A :
Matthieu 20, 1-16

Allez à ma vigne, vous aussi, et je vous donnerai ce qui et juste.

A Maylis, nous connaissons bien cette problématique des arrivées échelonnées au travail des champs… ce n’est cependant pas parce que les frères se tournent les pouces en attendant. Pourquoi donc dans cette parabole le maître du domaine sort-il cinq fois pour embaucher des ouvriers ? N’aurait-il pas pu les embaucher tous dès le matin ? Ils étaient là, semble-t-il, disponibles. Qui sont donc ces ouvriers ? Et quelle est la vigne à laquelle ils sont appelés à œuvrer ?
La vigne dans laquelle travailler, c’est le monde, c’est l’Église, c’est notre cœur. À toute heure, Dieu vient pour nous chercher et nous proposer de travailler à son œuvre. Le peuple juif a été appelé en premier. Puis Christ est venu dans le monde, et au long des temps le Ressuscité, par la voix de son Église, appelle les autres peuples qui attendent d’avoir la joie d’entrer dans le Peuple des travailleurs du Seigneur et de contribuer à l’Oeuvre du Salut.
C’est vrai aussi pour nos vies individuelles. À certains appels, nous répondons promptement, dès le matin, dès la jeunesse. Au milieu de la journée, ou de la vie, il n’est pas rare que l’on soit de nouveau appelé au travail, réveillé d’une inactivité spirituelle. D’autres appels du Seigneur se font attendre jusqu’à la fin de la journée, proche du passage définitif par la nuit de la mort.
Tout au long du jour, tout au long de la vie, tout au long des temps, nous sommes appelés et rappelés au travail de Dieu. Parfois nous restons sourds à ces convocations, mais la conversion n’a ni horaire ni temps. Le principal est de travailler à l’œuvre de Dieu, de répondre « oui » en toutes circonstances et à toute heure, quand Il vient et qu’on l’entend. Alors on peut goûter la joie d’œuvrer avec le Seigneur, au milieu de ses frères, sans jalousie, dans l’action de grâce.
N’est-elle pas là la récompense égale pour tous ? Le denier, l’unique denier, est la communion goûtée ensemble, autour du bon Maître qui ne fait pas de distinction entre les personnes. C’est tous ensemble que le Christ nous conduit vers la vie éternelle.

Prière universelle :

PU 25e dimanche ordinaire A

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Diverses choses sont étranges dans cette parabole : lesquelles ?

Comprendre sa foi :

Qu’est-ce qui est choquant dans la liberté de Dieu ? Qu’est-ce qui est beau ?

Vivre avec Jésus :

Au point où en est ma vie, est-ce que j’attends l’appel du Seigneur ?

23e dimanche : Par amour du frère, lier et délier



23e dimanche ordinaire A :
Matthieu 18, 15-20

Tout ce que vous aurez lié sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous aurez délié sur la terre sera délié dans le ciel.

Aimer son frère, c’est s’occuper de lui. Et parfois il est nécessaire de lutter pour le gagner. Quand il est pris dans les entraves du péché, Jésus nous demande de faire notre possible pour l’en délivrer. Ce n’est pas facile. C’est même très délicat. Nous avons ce dimanche un mode d’emploi tout de gradualité, qui commence par la communion de personne à personne, de frère à frère. Puis s’il est besoin on se met à plusieurs frères, car chacun a ses mots, chacun son approche, chacun la Parole du Salut active en lui. Et puis si cela n’a pas été efficace, le cercle s’élargit, et on fait appel à la communauté de l’Église. C’est tout le Corps qui est concerné quand un membre souffre, quand un membre se détache des autres.
Car là est la réalité du péché : il entame la communion, et risque de la couper, voire même d’atteindre le reste du Corps, si on ne le soigne pas. Ici, le malade est partie prenante, c’est sa liberté qui est engagée, qui se noue au péché. C’est pourquoi s’il est nécessaire de prendre tout le soin possible du membre fragilisé, finalement le Corps aussi a besoin d’être protégé. Car la liberté pervertie d’un membre peut en entraîner d’autres dans sa chute. Eux aussi ont besoin de miséricorde. C’est malheureusement notre condition de pécheurs, nous le savons trop bien.
Oui, nous connaissons cette situation par cœur. Elle est à l’intérieur de nous. Ce frère lié par le péché, c’est chacun de nous. Nous avons besoin d’être déliés des entraves dans lesquelles nous nous emmêlons si bien. Il est bon de se le rappeler. La base de notre vie chrétienne est la conversion, le retour vers Dieu et vers nos frères. Nous avons tous besoin d’aide pour cela. Et c’est bien ainsi. Car Dieu a soif de notre unité. Il veut nous relier par l’amour.
Que cette unité est laborieuse de notre côté ! Se mettre vraiment d’accord : tout un programme ! Peut-on encore espérer que ce soit vraiment possible ? Sans cesse quelque chose nous divise ; sans cesse nous nous crispons sur nos idées ; sans cesse nous nous fermons dans nos sentiments. Et si nous levions ensemble les yeux vers Dieu ? Car là semble être la solution si l’on en croit l’Évangile : « Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux. » Prions d’un même cœur pour nous-mêmes, pauvres pécheurs : le Père ne nous fera pas défaut.

Prière universelle :

PU 23e dimanche ordinaire A

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Quelles sont les ressemblances et les différences entre la première lecture et l’Évangile ?

Comprendre sa foi :

Est-on responsable pour le péché des autres ?

Vivre avec Jésus :

Comment est-ce que je comprends et vis la miséricorde et la justice ?

4e Semaine de Pâques : La Porte de la Vie



4e dimanche de Pâques A :
Jean 10, 1-10

Moi, je suis venu pour que les brebis aient la vie, la vie en abondance.

Le Fils de Dieu est passé par la porte de notre humanité pour entrer dans la bergerie et venir nous chercher. Il convient que nous passions par la porte de son humanité pour aller vers le Père et retrouver ainsi la communion avec la Source de la Vie. Jésus nous invite à sortir vers les gras pâturages, à ne pas rester enfermés dans ce monde qui passe, à ne pas nous nourrir de superficialité. Déjà ici-bas nous pouvons passer dans une autre vie, quitter les ténèbres de toutes sortes de vices, renoncer à l’errance d’une vie sans vrai but, pour vivre plus pleinement.
C’est un mystère de vie dont il s’agit, un mystère de renaissance. Notre véritable pâturage est au-delà de cette vie, plus profond que ses apparences, plus loin et plus haut que nos horizons limités par la souffrance et la mort. Il n’est pas seulement question d’attendre la résurrection des morts. Le Ressuscité nous invite à mourir à une certaine conception égoïste de l’existence, pour revivre dans la joie de la communion avec Dieu et avec les autres. Cette vie nouvelle nous est donnée par l’Esprit du Christ qui vient transformer notre regard et nos actions si nous le laissons faire, et plus encore si nous le lui demandons.
La renaissance commence pour chaque chrétien dans le Baptême. La Confirmation nous donne force pour notre croissance, en particulier dans le service des autres. Et à chaque Eucharistie, la Voix de Jésus résonne, l’Esprit Saint est invoqué sur nous pour entretenir la Vie et la renouveler. La Vie engloutit alors en nos cœurs la maladie mortelle du péché, et laisse place au fruit du Christ.

Prière universelle :

PU 4e dimanche de Pâques A

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Jésus semble s’appliquer plusieurs images, lesquelles ?

Comprendre sa foi :

Que nous enseigne l’image de la porte, que nous dit-elle de la mission de Jésus ?

Vivre avec Jésus :

Quelles sont les portes que j’emprunte pour vivre mieux ? Est-ce que je cherche celle que le Christ veut pour moi ?

4e dimanche : Quel bonheur ?



4e dimanche ordinaire A :
Matthieu 5, 1-12

Heureux…

Nous espérons tous être heureux. C’est notre moteur vital, celui qui nous fait aller au-delà de toutes les contradictions et affronter les embûches de la vie. Mais quel bonheur cherchons-nous ? Après quoi courons-nous ? Quel est le principe de nos choix ? Quelle est notre visée principale ? Le Fils de Dieu est venu nous apporter de la lumière à ce sujet. Il est venu réchauffer nos cœurs engourdis, gelés par le péché.
Les Béatitudes viennent donc nous toucher au plus profond de notre humanité. Dimanche dernier, Jésus a montré sa cible, pour notre bien : la conversion. Nous avons besoin de changer notre manière de penser qui a été obscurcie par le péché. Ce dimanche il inaugure sa prédication en tirant sa première flèche, et il frappe en plein centre : notre désir de bonheur. C’est le but de notre vie qu’il faut commencer par mettre en ordre, et pour cela Jésus fait résonner le fond de notre cœur, il fait vibrer une corde sensible.
Comme il s’agit de conversion, rien d’étonnant à ce que notre sensibilité soit un peu troublée par l’appel du cœur profond. Les Béatitudes pour une part nous fascinent, et pour une part nous font peur. Elles vont à l’encontre de ce que le monde cherche, de ce vers quoi nous sommes si souvent tendus, de nos conceptions humaines du bonheur, des logiques que notre société nous impose. Beaucoup des valeurs qu’elles mettent en avant suscitent, certes, notre admiration, mais le prix d’acquisition semble bien élevé. Qu’est-ce qui les rendra recevables ?
Peut-être est-ce un changement de point de vue auquel Dieu nous appelle. Nous voyons les choses en fonction de notre ego, de l’individualité dans laquelle nous sommes enfermés. Mais le bonheur ne peut venir de nous. Il est fait pour être reçu. Le point de vue à adopter, ou plutôt à apprendre, est celui de Dieu de qui et par qui seul peut venir tout bonheur. L’invitation à la conversion est radicale, le retournement proposé, total.

Prière universelle :

PU 4e dimanche ordinaire A
PU 2 février, Présentation du Seigneur

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Que peuvent nous dire les temps utilisés pour les verbes, le présent et le futur ?

Comprendre sa foi :

Y a-t-il un bonheur pour cette vie selon les Béatitudes ?

Vivre avec Jésus :

Quel pas puis-je faire aujourd’hui pour entrer un peu plus dans la recherche de ce bonheur ?

3e dimanche : Dans le carrefour des païens



3e dimanche ordinaire A :
Matthieu 4, 12-23

Jésus commença à proclamer : « Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche. »

C’était en Galilée. En périphérie de la Terre Promise, déjà presque en pays païen, c’est là, dans un carrefour, que tout a commencé. Un pays d’ombre, pas toujours bien fréquenté, et sans doute aussi un pays d’anonymat, comme le sont les lieux de passage. Tout le monde allait son chemin. Tout le monde faisait ses affaires. On parlait un peu de tout, on entendait beaucoup de mots et de langues, mais il est probable que l’on écoutait peu. Chacun était à son commerce, à son réseau de relations, à sa carrière ou à sa famille. Tout comme nous aujourd’hui. Peut-être couraient-ils juste un peu moins vite, ou un peu moins loin, mais à peine.
Ne pensons pas que ce monde était essentiellement différent du nôtre. L’homme est le même hier et aujourd’hui. Les révolutions successives, jusqu’à la révolution numérique, ne changent guère les dynamiques profondes du cœur humain. On courre en tous sens, sans bien penser à ce que l’on fait ni où l’on va. Bien souvent on tourne le dos aux autres, on s’éloigne, peut-être est-on pris dans une fuite en avant sans trop savoir où l’on va ni pourquoi. Ou alors on suit le mouvement, on suit la foule, sans choisir la destination.
C’est dans ce monde, c’est dans notre monde, que Jésus appelle à se retourner, à se convertir, à changer sa manière de voir la vie. Cri de réveil. Jean-Baptiste est arrêté et va vers la mort, au nom de l’amour de la vérité et de la vérité de l’amour. Tant de prophètes aujourd’hui sont ainsi muselés pour avoir parlé autrement que la foule, à contre-sens des instincts désordonnés. Ils précèdent le Christ, peut-être sans le savoir. Ils annoncent la lumière. Et Dieu vient pour que puisse jaillir cette Vie.
Dieu est venu parmi nous. Jésus a parlé en public, il a annoncé à tous ce qu’il avait à dire. Mais il n’a pas cherché à convertir tout le monde. Il en a choisi certains plus particulièrement pour qu’ils poursuivent sa mission. Dieu vient encore parmi nous si nous voulons bien lui prêter nos cœurs et nos corps. Dieu parle à qui désire autre chose. Certains laissent tout. D’autres continuent leur vie. Jésus a lancé un mouvement, il a mis en mouvement. Les premiers disciples ont changé la direction de leur vie, ils ont marché vers autre chose, vers plus de vie. Serai-je de ceux-là ?

Prière universelle :

PU 3e dimanche ordinaire A

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Jésus s’installe au carrefour des nations, mais prêche dans les synagogues : se contredirait-il lui-même ?

Comprendre sa foi :

Qu’est-ce que cette « conversion » ?

Vivre avec Jésus :

Et moi, aujourd’hui, en quoi dois-je changer ma manière de voir le monde et d’agir ?

2e semaine de l’Avent : Qui est Celui qui vient ?



2e dimanche de l’Avent A :
Matthieu 3, 1-12

Celui qui vient derrière moi est plus fort que moi, et je ne suis pas digne de lui retirer ses sandales.

Qui est donc Celui qui vient, celui que nous attendons durant ce temps de l’Avent ? L’évangile et la première lecture de ce dimanche semblent nous en dresser deux portraits apparemment bien différents. Deux grands prophètes ont deux visions que l’on concilie difficilement. L’annonce du farouche Jean Baptiste, l’homme du désert, est pour le moins musclée. Pour pousser à la conversion, il annonce colère et jugement par le feu. Celle d’Isaïe, citadin lettré, est plus souriante. Il donne le goût de Dieu, et la nostalgie d’un royaume de justice et de paix cosmique. Alors, qu’attendons-nous, qui espérons-nous ?
Il y a tout de même un élément essentiel qui relie l’un et l’autre message : l’Esprit du Seigneur, l’Esprit Saint. Dieu vient visiter son peuple par l’intermédiaire d’un homme sur qui repose son Esprit. Et c’est la présence de cet Esprit qui est essentielle, non les mots et les représentations de celui qui prépare sa venue. Car nos lèvres humaines ne peuvent que balbutier quand il s’agit de parler de l’intervention de Dieu.
Un autre élément est commun aux deux messages : cet homme rempli de l’Esprit de Dieu vient pour un jugement, pour un discernement entre le bien et le mal. Le méchant, celui qui a refusé de porter un fruit de vie, ira à la mort qu’il a laissée se propager dans son cœur. L’homme bon vivra dans les greniers du Seigneur, sur sa montagne sainte, selon l’Esprit de Celui qui vient. Ce jugement n’a rien d’arbitraire, il ne s’oppose pas a priori à qui que ce soit. Il est le jugement du Salut, la promesse de la délivrance du mal, l’ouverture d’un chemin vers la vie éternelle.
Nous autres chrétiens avons reçu cet Esprit du Christ pour en vivre et le transmettre. Rappelons-nous en ces jours qu’il est un Esprit de conversion, qu’il nous est donné pour que nous nous détournions de tout mal et fassions le bien. C’est juste notre « oui » que Dieu vient mendier, l’ouverture de la porte de notre cœur, afin que sa Parole résonne dans nos déserts, cette Parole qui porte avec elle toute harmonie. Dieu a encore besoin de prophètes pour que les nations puissent entendre l’appel du Seigneur, y répondre, et lui rendre gloire.

Prière universelle :

PU 2e dimanche de l’Avent A
PU Immaculée conception de Marie

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Quels éléments rapprochent Isaïe et Jean-Baptiste ?

Comprendre sa foi :

Pourquoi le message de Jean Baptiste semble-t-il si différent de celui d’Isaïe ?

Vivre avec Jésus :

Pour moi, qui est Celui qui vient ?

31e semaine : À travers un échange de regards



31e dimanche ordinaire C :
Luc 19, 1-10

Il y avait un homme du nom de Zachée ; il était le chef des collecteurs d’impôts, et c’était quelqu’un de riche. Il cherchait à voir qui était Jésus.

Zachée a réussi dans la vie selon les critères de ce monde, il se trouve haut dans l’échelle sociale, il est riche. Mais de son métier, on peut déduire qu’il devait être beaucoup plus haï qu’aimé. Collaborateur avec l’envahisseur romain, homme d’argent, sans doute incontournable à Jéricho puisqu’il est le chef des taxes, beaucoup de monde devaient le trouver peu fréquentable, et bien d’autres gens ne devaient le fréquenter que comme une source de profit ou pour éviter d’avoir des ennuis. Est-ce pour cela que Jésus, lui aussi, s’est invité chez lui ?
Jésus ne regarde pas à la fonction ou aux capacités, mais à la personne. Il ne se soucie pas de la catégorie socio-professionnelle, mais du cœur. Zachée avait surtout besoin d’être sauvé. Perdu, il devait être retrouvé. C’est ainsi que Jésus le voyait. Petit de taille, et toujours noyé dans la foule, il s’élevait au-dessus des autres et les écrasait pour exister. Quelles blessures se cachaient derrière sa réussite sociale, son ascension au sommet de l’arbre social, son regard hautain ? Était-il vraiment heureux de son sort ? Avait-il le cœur si fermé qu’il n’en donnait l’air ? Pourquoi cherchait-il à voir Jésus ? Était-ce une attraction pour la star « people » de l’époque, pour « l’homme à avoir vu pour en parler » ? Ou son désir était-il plus profond que cela ? Mystérieux Zachée. Mystérieux « Zachées » qui nous entourent…
Il désirait voir Jésus, et, justement, pour Jésus cela tombait fort bien : il était venu sur terre pour des gens comme lui. La rencontre était donc toute préparée ! Jésus regarde Zachée. Il l’appelle par son nom. Il l’aime et lui donne ainsi une nouvelle identité. Il le fait exister de manière nouvelle. Zachée descend de la hauteur de l’orgueil où il se réfugiait. Il accueille Jésus. Il ouvre son cœur aux pauvres, révélant ainsi ce qui s’y trouve, au-delà des apparences, au-delà de toute attente. Il se reconnait petit, et devient grand par son humilité. Il donne ses biens aux pauvres, et devient riche devant Dieu. Voilà la puissance du regard d’amour du Christ. Voilà la puissance de sa miséricorde.

Prière universelle :

PU 31e dimanche ordinaire C

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Pourquoi Jésus semble-t-il insister à donner en exemple la conversion des publicains ?

Comprendre sa foi :

Que nous apprend Zachée sur le sacrement de la conversion ?

Vivre avec Jésus :

Mon regard d’amour se pose-t-il sur les « Zachée » qui m’entourent ?

24e semaine : Faire la joie de Dieu



24e dimanche ordinaire C :
Luc 15, 1-32

Il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour 99 justes qui n’ont pas besoin de conversion.

La joie de Dieu : ce doit être quelque chose ! Quand, à la maison, nous retrouvons un objet perdu, nous sommes bien contents, surtout si c’est un objet de valeur. Tout ceux que nous rencontrons peuvent voir notre visage rayonnant. Quand, dans notre travail, une affaire qui semble compromise se révèle sauvée, cela fait chaud au cœur et remonte le moral. Tout notre entourage profite de la paix et de l’enthousiasme revenus. Quand un enfant revient chez ses parents ou vers ses frères et sœurs après des années d’éloignement, et peut-être de brouille, c’est un apaisement, même quand cela arrive au milieu de bien des difficultés. Beaucoup d’autres familles se réjouissent aussi et reprennent espoir pour leurs propres divisions. Mais la joie de Dieu, combien doit-elle être plus grande encore que tout cela ! Et quel fruit doit-elle porter pour le monde !
Ne nous privons donc pas de faire la joie de Dieu. Nous pouvons tous réjouir le cœur de Dieu, car nous avons tous besoin de conversion, de nous laisser trouver, de répondre à l’invitation du Seigneur qui crie dans le désert pour nous appeler, de rentrer à la Maison du Père. Nous avons un besoin vital de sa Miséricorde. Elle nous est offerte dans l’Eucharistie, Table à laquelle le Seigneur invite les pécheurs qu’il a rachetés, table fraternelle où la famille des enfants de Dieu est restaurée, où tous se réjouissent du retour de chacun, de la communion retrouvée. Quelle joie nous est donnée de vivre à la Table de la Réconciliation avec Dieu, qui est aussi réconciliation avec les hommes, et lieu d’intercession pour tous ceux qui sont encore loin !
Car, revenus à la maison, nous sommes invités à communier à l’inquiétude de Dieu pour les pécheurs perdus, pour les brebis égarées, pour les fils infidèles. C’est à notre tour aussi d’aller au Nom du Christ manger avec les pécheurs, leur montrer notre amour, notre désir de retrouver avec eux la communion. C’est à nous aussi d’espérer, de les aider, de nous réjouir de leur retour. Plus encore : comme Jésus attirait à lui les pécheurs, ainsi devons-nous devenir aimables en son Nom
Nous autres chrétiens, sommes-nous pour nos frères et sœurs l’image du Père qui attend sur le chemin celui qui gaspille sa vie ? Sommes-nous l’image du Berger qui va chercher la brebis égarée refusant de participer à la joie du salut ? Sommes-nous ceux qui ont choisi d’aimer les premiers ? Nous nous réjouissons de loin de la conversion des pécheurs. Mais il nous est parfois bien difficile d’accueillir les pécheurs tant qu’ils sont encore prisonniers de leur péché. C’est pourtant à ce moment qu’ils ont le plus besoin d’être aimés, afin qu’ils puissent se convertir. Courir après la brebis égarée, rechercher la pièce d’argent perdue, est-ce autre chose qu’aimer le pécheur en dépit de son péché ? On l’aime parce que toute personne est aimable, toute personne a besoin que l’on croie à sa conversion, qu’on l’espère. Nous avons besoin de conversion pour accueillir chaque pécheur, et connaître la joie de Dieu.

Prière universelle :

PU 24e dimanche ordinaire C

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Dans la première phrase, les pécheurs viennent à Jésus, et dans les paraboles Dieu va vers les pécheurs : Jésus répond-il à la question des pharisiens ?

Comprendre sa foi :

Pourquoi donc le thème du péché et de la conversion est-il si central dans la foi chrétienne ?

Vivre avec Jésus :

Suis-je conscient de mon besoin de conversion ? Ai-je le cœur ouvert pour accueillir et aimer les pécheurs ?