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1ère semaine de carême : Renouer l’Alliance



1er dimanche de carême :
Marc 1, 12-15

Aussitôt l’Esprit le pousse au désert et, dans le désert, il resta quarante jours, tenté par Satan.

La tempête du péché a causé bien des dégâts dans ce monde que le Créateur avait pourtant fait si bon. La désobéissance à Dieu a transformé le paradis en désert. La sécheresse s’aggrave à chaque fois que l’on se détourne de la Source de la Vie.
Le Dieu Amour a pourtant fait le choix de la patience et de la persévérance. Le Christ, Dieu Fils, vient nous chercher jusque dans ce désert, dans notre lieu de mort. Il vient sur le terrain pour renouer son Alliance avec nous. Il vient lutter et vaincre parmi nous.
Le Bonheur est de nouveau possible. Nous laisserons-nous rejoindre ? Nous retournerons-nous vers Dieu ? Nous convertirons-nous ? Croirons-nous à l’Évangile, à la Bonne Nouvelle, et y obéirons-nous ?
40 jours nous sont donnés pour nous laisser renouveler par l’Esprit de Vie, désaltérer par les eaux toujours neuves et jaillissantes de notre baptême. Laissez-vous… tenter !

Prières universelles

PU 1er dimanche de Carême B

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

A quel moment de la vie de Jésus se place la tentation au désert ? Pourquoi ?

Comprendre sa foi :

Pourquoi Jésus est-il tenté, alors qu’il est Dieu ? Pourquoi faut-il qu’il soit tenté ?

Vivre avec Jésus :

Contre quelle tentation devrais-je lutter particulièrement durant ce carême ?

2ème dimanche de l’Avent : Dans le désert



2e dimanche de l’Avent B :
Marc 1, 1-8

Jean, celui qui baptisait, parut dans le désert

Voici que s’accomplit la prophétie d’Isaïe. Dans l’Histoire des hommes, Dieu est venu pour accomplir sa promesse. Et il vient encore, il ne cesse de venir pour conduire le troupeau. Dans la célébration liturgique en particulier il prend soin de ses brebis, les nourrit, le porte, afin qu’elles puissent elles aussi aider à leur tour les hommes qui peinent, parfois sans connaître le Berger.
Tout cela nécessite un travail de terrassement pour l’accueil de Celui qui vient. Quel est ce désert, terre aride parsemée de ravins et d’escarpements, de montagnes et de collines, où nous devons tracer une route pour notre Dieu ? En quoi consistent les travaux publics que nous sommes invités à accomplir ? Que sont ces vallées, ces plaines, cette route ?
Le désert, c’est notre monde qui a tourné le dos à Dieu, c’est l’humanité qui s’est éloignée des eaux vives de son amour. Il s’est coupé de la source et transformé en non-lieu, espace sans repères dans lequel le temps ne semble plus avoir de direction, dans lequel rien n’a plus de sens. Ce désert passe dans notre cœur, asséché par tant de préoccupations stériles, cabossé par tant de blessures, fermé parfois à toute vie nouvelle.
Mais Dieu a promis de venir. Il est déjà venu, et le Christ se dresse comme une balise au milieu du désert. Tout peut être mesuré par rapport à lui, les collines comme les vallées, et aussi le temps qui trouve en lui son accomplissement et son commencement. Le Seigneur désire nous consoler de toutes nos tristesses, il vient encore vers nous : traverserons-nous le désert pour aller à sa rencontre ? Entraînerons-nous ceux que nous aimons, ceux que nous côtoyons ? Construirons-nous la route du Salut ?
Remettons notre vie dans la bonne direction, celle qui va vers la Vie et non vers la mort.

Prière universelle :

PU 2e dimanche de l’Avent B

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Pourquoi Jean Baptiste crie-t-il dans le désert, et pourquoi baptise-t-il ?

Comprendre sa foi :

Quelle différence y a-t-il entre le baptême pratiqué par Jean Baptiste et celui demandé aux disciples par Jésus ? Qu’y a-t-il de nouveau avec Jésus ?

Vivre avec Jésus :

Avons-nous encore besoin de personnes comme Jean-Baptiste pour préparer la rencontre de Jésus ?

1ère semaine de Carême : Du désert à la Vie



1er dimanche de Carême A :
Matthieu 4, 1-11

Jésus fut conduit au désert par l’Esprit pour être tenté par le diable.

Ne suffisait-il pas que Dieu se fasse homme et vienne sur terre ? Pourquoi l’Esprit pousse-t-il Jésus jusqu’au désert pour y être tenté ? Au fond, c’est sans doute une unique réalité. Par le péché, l’homme a quitté la luxuriance spirituelle du Paradis pour vivre dans un désert, dans un lieu loin de Dieu, un lieu loin de la Source de la Vie. Dans cette aridité intérieure, il est constamment tenté de se faire de faux dieux matériels, moyens détournés et faussés de combler sa soif d’une relation plus profonde au monde, aux autres, à lui-même. C’est le prix, douloureux, de sa désobéissance, de son refus d’écouter, de recevoir la Parole de son Dieu.
Jésus, cet homme rempli de l’Esprit de Dieu, Jésus qui est Dieu lui-même, va chercher l’Homme jusque dans cette déréliction. Il est poussé vers ce lieu de mort pour y tracer un chemin de vie. Il va affronter le brouhaha mensonger du diable et de ses convoitises pour n’obéir qu’à la Parole du Père. Il se met dans notre peau pour que nous puissions revenir, à sa suite, pour que nous puissions nous convertir en reprenant le chemin de la maison du Père, le chemin de la Vie.
Nous sommes devenus comme des arbustes plantés dans un désert, desséchés, décharnés, vidés de sève. Alors que nous n’avons plus la force de revenir à la vie, voici que la Vie vient à nous. Laisserons-nous le désir spirituel se réveiller ? Ouvrirons-nous nos cœurs ? Reviendrons-nous « par le travail de l’obéissance, à celui dont nous a écarté la paresse de la désobéissance », selon les mots de St Benoît ? Répondrons-nous simplement « oui » à la Vie qui se donne ?
Voici le moment favorable, voici le temps de notre Salut. Ne laissons pas notre cœur en friche durant ce Carême.

Prière universelle :

PU Mercredi des cendres A
PU 1er dimanche de Carême A

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Quelles comparaisons peut-on faire entre la tentation d’Adam et Eve au paradis et la tentation de Jésus au désert ?

Comprendre sa foi :

Pourquoi Dieu n’a-t-il pas choisi une voie plus facile pour nous sauver du mal ?

Vivre avec Jésus :

Quelle Parole résonne en mon cœur pour que je la mette en pratique ?

2e semaine de Carême : Sur la montagne



2e dimanche de Carême C :
Luc 9, 28-36

Jésus prit avec lui Pierre, Jean et Jacques, et il gravit la montagne pour prier.

Le Carême est maintenant bien lancé. Nous sommes partis au désert avec le Christ, lieu de l’ascèse et de la tentation, mais aussi lieu de la prière et de la victoire. Il nous emmène plus loin à présent. Il nous prend avec lui et nous fait gravir la montagne, pour prier.
La montagne est un autre lieu d’intimité avec Dieu, un lieu particulier. On y prend de la hauteur. Il ne s’agit pas de se rapprocher du ciel, comme dans les religions naturelles. Dieu ne dépend pas des lieux pour se manifester. C’est nous qui avons besoin d’être portés. Sur la montagne, on voit la vie avec plus de recul, on s’éloigne de l’agitation du monde, du brouhaha des soucis, de la futilité de préoccupations qui n’en valent pas la peine. Sur la montagne, la nature se calme pour ne laisser place qu’au murmure du vent. Sur la montagne, on voit loin derrière, et loin devant.
C’est tout cela qui s’est passé lors de la Transfiguration. Les Apôtres Pierre, Jean et Jacques ont été conduits par Jésus à prendre du recul par rapport à la mission, à l’enseignement, à l’hostilité à l’égard de Jésus qui commence à poindre. Ils ont été invités à un moment d’intimité, à entrer dans la nuée de la présence de Dieu, caractéristique de l’expérience du Peuple au désert, jadis. Ils ont été invités à regarder loin derrière, avec Moïse et Élie, vers leurs racines spirituelles, et aussi loin devant, avec le Christ, vers leur Salut qui allait s’accomplir à Jérusalem, et vers leur glorification.
Nous sommes conviés à vivre la même chose durant notre marche vers Pâques. Montons sur la montagne. Prenons du recul. Laissons pour un peu de temps nos soucis en ce dimanche. Donnons à Dieu l’occasion de se manifester dans la nuée. Arrêtons-nous pour prier. Ouvrons notre Bible pour y rencontrer le Christ dans les paroles des prophètes. Regardons loin devant, pour voir au-delà de nos tracas et peut-être de nos souffrances, pour apercevoir déjà la victoire du Christ.

Prière universelle :

PU 2e dimanche de Carême C

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Rappelons-nous : quelle est la place de la montagne dans la vie de Moïse et dans celle d’Élie ?

Comprendre sa foi :

Mais pourquoi donc le témoignage des personnages de l’Ancien Testament est-il si important pour comprendre qui est Jésus ?

Vivre avec Jésus :

Est-ce que je désire gravir la montagne de mon cœur pour faire l’expérience de l’intimité de Jésus ?

1ère semaine de Carême : Au désert



1er dimanche de Carême C :
Luc 4, 1-13

Jésus, rempli d’Esprit Saint, quitta les bords du Jourdain ; dans l’Esprit, il fut conduit à travers le désert où, pendant quarante jours, il fut tenté par le diable.

Chaque année, le premier dimanche du Carême nous place devant un étrange contraste : Jésus est conduit par l’Esprit au désert, et il y trouve le diable et la tentation. Mais qui donc est le Christ pour quitter la luxuriance du Jourdain et la foule qui y est venue voir et écouter le Baptiste, afin de se rendre au désert ? Pourquoi l’Esprit Saint le mène-t-il ainsi ? Qui donc est Dieu pour aller vers la tentation et vers le mal ? Le Salut que le Fils de Dieu est venu apporter dans la force de l’Esprit a eu un prix. Ce prix, ce fut de prendre notre condition humaine, toute notre condition humaine, dans toutes ses conséquences. Jésus, certes, ne courait pas tant vers la tentation que vers la victoire. Pourtant la victoire est passée par la tentation. Dieu est venu nous chercher jusqu’au cœur de la tentation puis de la mort. Sa Miséricorde n’a pas été chose facile.
Nous rêvons parfois d’une vie spirituelle, d’une vie dans l’Esprit Saint, qui nous conduirait plutôt vers les eaux du repos que dans l’aridité du désert. Nous préférerions qu’elle nous mène vers la douceur de la consolation plutôt que vers la brûlure de la tentation. Et pourtant ce chemin du combat que Jésus prend aujourd’hui est aussi le nôtre. L’Esprit nous conduit aussi au désert, et heureux seront ceux qui s’y laisseront conduire ! Toute vie spirituelle qui mène à une profonde délivrance du mal passe par le désert.
Jésus ouvre pour nous la route de la victoire, mais cette victoire doit passer par l’épreuve affrontée dans la force de l’Esprit. Notre glaive sera l’obéissance de la foi en la Parole de Dieu. Notre bouclier sera l’espérance dans la victoire déjà remportée par le Christ, dans la force de son Esprit que nous avons reçu. Notre force sera l’amour de Dieu et l’amour des hommes qui nous permettra de passer au-delà de tous les pièges de l’ennemi.
Recevoir la Miséricorde de Dieu est une grande grâce, mais ce n’est pas chose facile. Le Royaume de Dieu souffre violence, et ce sont les violents qui s’en emparent. Que votre ardeur à aimer nous mette au nombre de ces saints violents durant ce Carême.

Prière universelle :

PU mercredi des Cendres C
PU 1er dimanche de Carême C

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Comment Jésus lutte-t-il contre la tentation ?

Comprendre sa foi :

Jésus affronte « toutes les formes de tentation » : que veut dire l’évangéliste, puisque apparemment Jésus a affronté seulement trois tentations ?

Vivre avec Jésus :

Contre quelle tentation est-ce que je désire porter mes efforts durant ce Carême ?

Le Carême : en quarantaine avec le Christ pour médecin



Le Carême : en quarantaine spirituelle

Le mot Carême vient du latin « quarantième », pour désigner le quarantième jour avant Pâques. Cette « quarantaine » peut nous mettre sur la piste du sens du Carême. Si les chrétiens se mettent donc « en quarantaine », c’est pour se préparer à une opération chirurgicale spirituelle : Pâques. Cette opération, c’est le baptême, qui retire de notre être le venin de mort pour nous lancer dans une vie nouvelle d’enfant de Dieu. Pour certains, l’opération va avoir lieu durant la nuit de Pâques. Ils se préparent donc à vivre cette opération vitale, et bénéficient d’une cure intensive durant les jours qui précèdent : ce sont les catéchumènes. Mais tous les chrétiens sont concernés, puisque cette même nuit sera le mémorial et la célébration de leur propre baptême, de leur renaissance dans le Christ, et du rachat de l’Humanité entière, et même de toute la Création. Les baptisés sont donc invités à vivre cette cure pour conserver ce qu’ils ont déjà reçu. Poursuivre la lecture

Les déserts de Dieu, Yves Raguin



RAGUIN, Yves, s.j.
Les déserts de Dieu, suivi de : Dans l’attente de la vision, Editions Lessius, Bruxelles, 2015, 311 pages.

Les déserts de Dieu suivi de Dans l’attente de la vision est constitué de quatre vingt méditations inédites du Père Yves Raguin s.j. qui de son vivant n’ont été distribuées qu’aux amis proches sur le modèle de la « lettre spirituelle ».
« Entre la grasse Égypte et la terre promise il y a toujours un désert » lit-on en exergue. Entre la grasse Égypte, où le peuple élu est partagé entre l’esclavage du travail et la consolation de la consommation (Nombres 11, 5), et la Terre promise tout au bout du chemin, il y a ce désert déroutant au tout au long duquel « Dieu convie ceux qu’il aime à la table qu’il prépare de ses propres mains dans la solitude du désert » et leur « sert la manne, les cailles et l’eau qu’Il fait couler du rocher »
D’une profonde simplicité, ces pages limpides « résonnent des accents de St Jean de la Croix et de Bernard de Clairvaux ». Recueillies et retravaillées sur plus de 20 ans par un fils de Saint Ignace, elles témoignent aussi de ce sain réalisme qui se veut attentif au véritable enracinement de la vie spirituelle dans une vie humaine accomplie, comme le manifeste par exemple le prologue :
« Pour l’adolescent qui entre dans la période de maturité, le désert devient un élément essentiel. Il est le lieu de formation de la personnalité. A cet âge l’homme est capable de lutter corps à corps avec la solitude et d’en triompher dans un approfondissement de sa personnalité.
Essayer de fuir ce désert, c’est se condamner à rester dans un état d’enfance. Il semble que chez beaucoup de nos contemporains cette peur du désert est devenue comme instinctive. On parle beaucoup de communauté, de relations interpersonnelles, on sent le besoin impérieux d’ « être avec »… Si cette tendance en arrive à supprimer l’attrait du désert, je crois qu’il risque de manquer un élément essentiel à la formation humaine. »
Elles visent donc à nous faire partager l’expérience d’une rencontre, d’un compagnonnage dans la solitude, du jeu de Dieu qui donne parfois l’impression de se jouer de nous, mais nous soutient fidèlement, même si nous n’y comprenons plus rien, pour peu que nous Lui fassions confiance. Qu’il est bon alors d’entendre une voix fraternelle pour nous encourager à lâcher prise là où il faut sans lâcher pied ! S’en suit alors pour qui accepte de lui emboîter le pas un chapelet de plus de 80 méditations de deux à trois pages, non pour faire le tour du monde avec Jules Verne, même si l’auteur a lui aussi beaucoup voyagé avant de se fixer à Taiwan mais pour scander ce temps de préparation à Pâques d’une ou deux méditations par jour et nous préparer par une attente active, c’est-à-dire attentive à reconnaître les signes du passage de Dieu qui nous entraîne toujours au-delà dans une rencontre renouvelée avec l’autre aussi différent soit-il tant il est vrai que « l’altérité de Dieu est d’abord ressentie dans l’abîme d’une altérité vécue » (B. Vermander, préface p.13)

« Lorsqu’il achève Les déserts de Dieu, Yves Raguin (1912-1998) s’apprête à entrer dans sa 56e année. Tourangeau, entrée au noviciat de la Compagnie de Jésus en 1930, il a commencé des études de chinois en 1942, études qu’il poursuit de 1946 à début 1949 à Harvard. Il arrive en avril de la même année dans Shanghai assiégée, dont il sera expulsée en août 1953. Il dirige l’équipe du Dictionnaire Ricci à Taiwan à partir de cette date, et enseigne l’histoire chinoise et la philosophie bouddhiste au Vietnam de 1959 à 1964. Rentré à Taiwan, fondant et dirigeant l’Institut Ricci de Taipei, il exercera une activité de conférencier et directeur spirituel en Asie, en Amérique du nord et en Europe. » rappelle Benoît Vermander s.j., successeur deY. Raguin à l’Institut Ricci, au tout début de sa préface au livre.