À la vue du signe que Jésus avait accompli, les gens disaient : « C’est vraiment lui le Prophète annoncé, celui qui vient dans le monde. »
Voici un des grands signes de Jésus, rapporté par tous les évangélistes : la multiplication des pains. C’est Jean qui nous le raconte, et qui nous rapportera, dans les dimanches qui viennent, le grand discours sur le Pain de Vie. Il terminera en scandale, et beaucoup partiront, mais aujourd’hui c’est l’enthousiasme. Et pour cause : tous ces évènements ne sont que trop clairs pour manifester que Jésus est le Messie attendu.
Dans ce miracle, Jésus agit en prêtre : il reçoit la maigre offrande d’un jeune garçon plus prévoyant que les autres, rend grâce à Dieu au nom de tous, puis distribue. Toute une liturgie dont le sens se révèlera au soir du Dernier repas : Jésus préfigure ici ce qui sera l’Eucharistie, le signe de la reconnaissance.
Pour la foule du Peuple élu, ce miracle ne peut que rappeler une autre bénédiction de Dieu octroyée à la prière d’un illustre prédécesseur de Jésus : Moïse. Et c’est bien cela que veut montrer Jésus, comme il va l’expliquer lui-même. Il est bien le grand Prophète annoncé par Moïse. Mais il est bien plus grand que la foule ne le pense.
Les gens rassasiés veulent le faire roi : ce prophète qui fournit du pain gratuitement à tous n’est-il pas idéal pour cela. Jésus est bien Roi, et il le dira. Mais il ne l’est pas comme les gens le pensent, et comme peut-être nous voudrions nous aussi qu’il le soit. Il est souverain des portes de la vie, et il le manifestera par sa victoire sur la mort, sur tout mal.
Ce dimanche 28 avril, le Seigneur et l’Église ont fait don d’un nouveau prêtre à notre petite communauté de Maylis.
Moi, je suis la vraie vigne,
et mon Père
est le vigneron.
Jn 15, 1 (évangile du jour)
Notre frère Patrick, moine à Maylis depuis plus de 35 ans, ordonné diacre en octobre dernier, a été appelé à recevoir l’ordination presbytérale. C’est le Seigneur qui l’a appelé par l’intermédiaire de son Église. Le père abbé Mark-Ephrem Nolan, et le père abbé Diego Rosa, abbé général des olivétain, ayant consulté le peuple de Dieu, l’ont présenté pour être ordonné. C’est l’évêque de notre diocèse de Dax qui lui a transmis le don de l’Esprit dans notre église de Maylis.
La vigne… et le trèfle
Première lecture, chant de l’alléluia par nos sœurs, proclamation de l’Évangile par un ami diacre du diocèse de Fréjus-Toulon, prédication de Mgr Souchu
Dans son homélie, Mgr Souchu est passé de la vigne de l’Évangile du jour au trèfle de l’Irlande évoqué par St Patrick, notre abbé administrateur irlandais, et la couleur verte symbolisant l’espérance, thème du synode diocésain. Il existe des trèfles à 3 feuilles, à 4 feuilles, et même – très rares – à 7 feuilles. St Patrick a fait du trèfle à trois feuilles un symbole trinitaire. Et c’est ce lien d’amour qu’évoque l’image de la vigne dans l’évangile (Jn 15, 1-8). Une communauté monastique veut en être le signe, notamment dans la célébration eucharistique. Le trèfle à quatre feuilles est signe de bonheur. St Jean dans la seconde lecture (1 Jn 3, 18-24), montre que le bonheur nous vient de la part à l’Esprit Saint qu’il nous est donné de recevoir. Le prêtre aide à recevoir cette grâce par l’annonce de l’Évangile et le don du sacrement de la réconciliation. Le trèfle à sept feuilles, trouvé très très très rarement, est signe de réussite exceptionnelle. Les ordinations sont aussi très rares dans notre diocèse… Néanmoins elle est un don de Dieu. Le moine qui devient prêtre doit être intégré en tant que tel dans sa communauté. La première lecture (Ac 6, 1-7) montre que l’intégration, même d’un grand don de Dieu, n’est pas toujours évidente. Ordonné à 70 ans, on souhaite à fr Patrick de trouver sa réussite, c’est-à-dire sa plénitude, en Dieu, par l' »ora et labora », le travail et la prière.
Demeurez en moi, comme moi en vous.
De même que le sarment ne peut pas porter de fruit par lui-même s’il ne demeure pas sur la vigne,
de même vous non plus si vous ne demeurez pas en moi.
Jn 15, 4
Bouquet de l’autel
Promesses et ordination
Tout commence par l’invocation du St Esprit.
Le chant du Veni Creator Spiritus, a été interprété à voix mixtes par les frères de Maylis et nos sœurs olivétaines de l’abbaye Notre-Dame St-Eustase. L’assemblée répondait une strophe sur deux.
Beau moment de communion fraternelle.
PromessesObéissance
Puis vient le moment des promesses, engagements de communion avec l’Église et ses pasteurs. Ces promesses sont suivies de la litanie des saints, dont l’aide est bienvenue ! Alors on peut procéder au rite principal : l’imposition des mains et la prière de consécration. Après quoi viennent les rites secondaires, signes du sacerdoce ministériel : la vêture de la chasuble, l’onction des mains, et la réception des offrandes. Tout se termine par un baiser de paix avec l’évêque et tous les prêtres, signe de l’insertion dans le presbytérium.
Litanie des saintsImposition des mains par l’évêqueImposition des mains par l’abbé et les prêtresPrière consécratoireVêtureOnction des mainsRemise des offrandesBaiser de paix de l’évêque au nouveau prêtreBaiser de paix de tous les prêtres
Première messe du nouveau prêtre
Le nouveau prêtre concélèbre pour la première fois la messe aux côtés de l’évêque. Pour le baiser de paix, entre le Notre Père et la fraction, il va porter la paix du Seigneur à ses frères. Pour la communion, il porte le Pain de Vie au peuple de Dieu.
Préparation des donsInvocation de l’EspritIntercessionEchange de paixCommunion
Envoi
Quelques remerciements avant de partir pour un rafraîchissement bien mérité. Durant le rafraîchissement, le nouveau prêtre est invité à rafraîchir les autres en implorant sur eux la bénédiction du Seigneur. L’évêque est le premier à en profiter, suivi de près par l’abbé.
Remerciements de l’abbéRemerciements du nouveau prêtreBénédiction finaleBénédiction de l’évêqueBénédiction de l’abbé
Bonne route au nouveau prêtre !
Bouquet de l’ambon
Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire. Ce qui fait la gloire de mon Père, c’est que vous portiez beaucoup de fruit et que vous soyez pour moi des disciples.
Comme tout le peuple se faisait baptiser et qu’après avoir été baptisé lui aussi, Jésus priait, le ciel s’ouvrit.
Il est toujours bon d’être plongé dans la prière de Jésus. Saint Luc est très attentif à nous le présenter ainsi, à le contempler dans son rapport intime au Père, et il est en cela un maître. Voici la première fois qu’il nous montre Jésus en train de prier. Nous sommes après son baptême, et avant qu’il parte pour le désert. Moment très important, rapporté par les quatre évangélistes, et que certains appellent la vocation de Jésus. La prière dans laquelle nous allons être plongés avec lui, c’est l’Esprit Saint.
Jésus est homme comme tout le monde, pleinement homme, né d’une femme. Dans son humilité, il se joint au grand mouvement spirituel de conversion qui s’opère dans la mouvance de Jean, le Baptiste. Lui aussi s’avance, au milieu de tous, pour être plongé dans l’eau et dire à Dieu son désir de purification. Lui n’a pas besoin de purification. Mais nous avons besoin qu’il prie pour notre purification. Il vient accomplir sa mission de grand prêtre, d’intercesseur au milieu des hommes. C’est pourquoi le baptême le pousse à la prière. Comme Jean prenait l’eau pour la verser sur la tête de ceux qui s’avançaient vers Dieu, ainsi Jésus étend les mains afin d’implorer le Père de répandre l’Esprit sur ceux qui croiront en lui. Et il se trouve plongé le premier dans l’Esprit Saint.
Elle est belle, l’intimité de cette scène. Elle est mystérieuse, l’intimité de la prière. Nous pouvons un peu la mesurer à ses fruits : le don de l’Esprit, la Voix du Père reconnaissant et appelant son Fils, Unique entre tous. L’Esprit est donné à Jésus en vue du baptême dont il doit baptiser le monde. Il lui est donné pour lui, d’abord, pour qu’il accomplisse jusqu’au bout sa vocation de Sauveur, avant de retourner auprès du Père. Déjà sa mission est commencée : les Cieux se sont ouverts lorsqu’il s’est fait homme dans le sein de Marie à l’ombre de l’Esprit. Les Cieux viennent de s’ouvrir en réponse à sa prière, sa demande de l’Esprit. Bientôt sur la Croix il remettra cet Esprit au Père pour qu’il soit répandu sur l’Église au jour de la Pentecôte, et sur tous les baptisés, jusqu’à nous. Laisserons-nous cette onction divine se répandre sur tous ceux qui nous côtoient ?
Nous publions ci-dessous, avec l’aimable autorisation de l’auteur, l’homélie prononcée par Monseigneur Hervé Gaschignard lors de la consécration de l’autel de l’abbaye de Maylis, le 12 Mars 2016.
Les lectures étaient : Gn 28,11-18 ; Ap 6,9-11 ; Mt 5,23-24 (textes).
Monseigneur Gaschignard nous a rappelé pourquoi le Christ est l’autel, la victime ou l’offrande, et l’unique prêtre. Il a aussi souligné l’importance que cette vérité a pour la vie spirituelle de chaque chrétien. Poursuivre la lecture