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16e dimanche : Quand Marthe reçoit le Christ

16e dimanche ordinaire C :
Luc 10, 38-42

Marthe, Marthe, tu te donnes du souci et tu t’agites pour bien des choses. Une seule est nécessaire.

Les rencontres de Jésus avec les femmes donnent toujours lieu à des scènes très délicates et très profondes. Il se passe et il se dit à ces moments des choses essentielles, notamment pour la vie spirituelle. L’épisode de l’accueil du Christ chez ses amies Marthe et Marie en est un bel exemple. On connaît bien cet épisode pittoresque et si féminin, peut-être trop bien. Malheureusement, on s’habitue à la beauté. Dans le réalisme de Marthe, on reconnaît tant de visages de femmes affairées au service de la maison, au service de la vie. Dans l’attention de Marie, on retrouve tant de cœurs de femmes tout ouverts à rencontrer la personne qu’elles accueillent, à écouter. Peut-être chacun, homme ou femme, peut se reconnaître plus ou moins dans l’une ou l’autre figure, trouver des sympathies, comprendre mieux une attitude ou une manière d’être.
Jésus ne fait pas de jugement de personnes, bien sûr. Il montre juste l’essentiel. Il indique l’invisible, qui ne dévalue en rien le visible. Il met les priorités, manifeste un ordre à garder dans les préoccupations, conduit vers ce qui fait le cœur du service. Il ne reproche rien à Marthe affolée par tant de monde en sa maison, et on la comprend, car Jésus n’était pas seul. Il ne veut rien reprocher non plus à Marie assise et buvant les paroles de l’hôte, qui fait ce qu’elle doit faire, ce vers quoi son cœur et peut-être son tempérament sont inclinés. Jésus rend en quelque sorte son service d’accompagnateur spirituel, orientant vers les choses du Ciel et l’attention Celui qui vient du Ciel.
Nous autres moines et moniales aimons beaucoup cette scène, et les deux protagonistes qui entourent le Christ. Sans y faire explicitement référence, St Benoît nous invite à vivre cette double dimension de l’accueil, en mettant les bonnes priorités : accueillir nos hôtes comme le Christ, prier et écouter la Parole de Dieu avec eux, et leur témoigner une grande humanité dans notre manière de les installer. Nous savons aussi que dans nos communautés, certains frères ou sœurs sont plutôt du tempérament de Marthe, et d’autres de celui de Marie, et nous connaissons bien le genre de tensions que cela peut créer parfois. Plus encore, chacun en nos cœurs, nous avons quelque chose de Marthe et quelque chose de Marie, et c’est pourquoi nous connaissons justement « par cœur » ce que ce genre de situation implique. Finalement sans cesse nous devons nous rappeler, comme tout chrétien, ce qui est le plus nécessaire, ce qui est la seule chose vraiment nécessaire et la meilleure part : se tenir en présence de Jésus, l’écouter, l’aimer.

Prière universelle :

PU 16e dimanche ordinaire C

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Quels sont les parallèles que l’on pourrait faire entre la première lecture, l’hospitalité d’Abraham, et l’Évangile ?

Comprendre sa foi :

Pourquoi donc écouter Jésus est-il plus nécessaire que de le servir ?

Vivre avec Jésus :

Comment est-ce que je sers Jésus ? Est-ce que je prends le temps de l’écouter, calmement ?

15e dimanche : Répandre la tendresse de Dieu

15e dimanche ordinaire C :
Luc 10, 25-37

Toi aussi, fais de même.

Certaines paraboles de l’Évangile, très belles, sont aussi particulièrement dérangeantes, car elles viennent nous rejoindre au cœur de notre quotidien. Ainsi celle du bon samaritain. Elle arrive comme une flèche dans le cœur, ou un rayon de lumière qui éclaire tant de situations de notre vie quotidienne, dans les rues de nos villes, dans nos familles, au travail ou parmi nos amis et connaissances. Que d’hommes et de femmes blessés par la vie, par les hommes ou par la maladie, laissés plus ou moins pour morts au bord du chemin de l’histoire ! Que de pauvres dépouillés, pauvres dans leurs biens, dans leur santé, dans leur dignité, sont là sur nos routes, dont parfois nous détournons les yeux comme ce prêtre et ce lévite, pour beaucoup de raisons.
Dieu, lui, n’a pas passé son chemin lorsque l’homme est tombé sous les coups du péché. Il ne nous laisse pas gisant sur le bord de la route, quand, encore et encore, nous tombons, victimes de nos bandits intérieurs, de nos propres désordres qui nous violentent. Non seulement le Christ n’a pas détourné les yeux de notre pauvreté, mais il n’a pas honte de venir sur nos chemins pour nous relever, nous soigner, nous amener à la maison du repos. Il est cet homme venu d’ailleurs, qui se laisse saisir de compassion, qui se penche sur les blessures humaines, qui prend soin de ceux qui peinent, qui les porte plus loin sur le chemin. Il est l’aubergiste, si discret dans nos vies, qui panse nos blessures, jour après jour.
En nous disant de faire de même, Jésus nous invite à participer à sa mission. C’est notre privilège de baptisés. C’est notre responsabilité, car nous avons reçu pour cela l’amour nécessaire. Dans l’Église, Dieu nous offre sa tendresse, onguent sur nos blessures intérieures. Il a été répandu dans nos cœurs, et il est proposé à quiconque veut bien ouvrir ses portes intérieures à la grâce pour se laisser guérir. C’est maintenant que commence la vie éternelle, dans cet amour reçu de Dieu et transmis aux hommes quand nous nous approchons d’eux avec tendresse, au moins pour leur dire qu’ils sont importants à nos yeux.

Prière universelle :

PU 15e dimanche ordinaire C

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Pourquoi Jésus utilise-t-il une parabole pour répondre à la question du maître de la loi ? Pourquoi ne lui donne-t-il pas plutôt un enseignement moral plus approfondi ?

Comprendre sa foi :

En quoi le Samaritain nous parle-t-il du Christ ? Quels sont les points de ressemblance ?

Vivre avec Jésus :

Quel est le prochain, au cœur de ma vie, sur lequel je devrais me pencher pour le consoler et l’aider à se relever ?

14e semaine : Messagers de Paix

14e dimanche ordinaire C :
Luc 10, 1-12. 17-20

Mais dans toute maison où vous entrerez, dites d’abord : ‘Paix à cette maison.’

Voici que ce dimanche le Christ choisit et envoie des ouvriers à sa moisson. Il les envoie comme lui-même a été envoyé par le Père, c’est-à-dire comme un agneau au milieu des loups, pauvre. Le Fils de Dieu envoyé dans le monde s’est dépossédé de sa puissance divine, qu’il n’a pas « retenue jalousement », comme dit st Paul aux Philippiens (ch 2). Il s’est « anéanti » pour se mettre à notre portée, devenir homme parmi les hommes, jusqu’à l’ultime conséquence de notre finitude : la mort, et une mort violente. C’est ainsi qu’il a annoncé son règne. C’est un règne paradoxal pour nos yeux d’hommes malades qui imaginons plus souvent le royaume sous les traits de la puissance que de l’humilité.
Le Règne que le Fils de Dieu vient apporter est celui d’une relation renouée avec le Père. C’est pour établir un Royaume de communion qu’il a été envoyé, qu’il est venu dans un monde hostile à Dieu. Il est venu les mains vides. Ce n’était pas tant une pauvreté matérielle qu’une disponibilité intérieure, une ouverture du cœur. Il n’a pas regardé l’homme de haut, mais au contraire s’est mis à son niveau. Ce qu’il apportait, c’était la Paix de sa relation avec le Père, la Paix de la communion avec Dieu.
C’est cette Paix qu’il a voulu d’abord apprendre à ses disciples pour qu’ils en deviennent les messagers dans toute maison où ils entreraient. Il ne s’agit pas seulement de transmettre une information comme une lettre postale : « Jésus vous faire dire que… ». Il ne s’agit pas plus d’un vœu pieux, comme on souhaite la bonne année. Il s’agit de porter en soi cette Paix et de la répandre. Ce qui importe est d’avoir d’abord établi une relation de Paix avec le Prince de la Paix, pour pouvoir ensuite entrer en relation avec tous les amis de la Paix, et constituer une chaîne, un lien, un Royaume de Paix ancré dans le sein maternel du Père. Alors les armes tombent peu à peu, le mal est vaincu, la guérison atteint les cœurs, la Paix grandit en chacun.
Nous qui sommes moines, c’est cette Paix avec Dieu que nous désirons construire en nous pour en être témoins et la laisser se répandre sur le monde.

Prière universelle :

PU 14e dimanche ordinaire C

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Le Christ réalise-t-il la prophétie d’Isaïe que l’on entend dans la première lecture ?

Comprendre sa foi :

Comment cette prophétie nous aide-t-elle à mieux comprendre l’Evangile, mieux connaitre Jésus, mieux percevoir qui est Dieu le Père ?

Vivre avec Jésus :

Quel pas ferai-je cette semaine pour être artisan de Paix ?

13e dimanche : Messager du Christ

13e dimanche ordinaire C :
Luc 9, 51-62

Jésus envoya, en avant de lui, des messagers.

Ce dimanche, la suite du Christ se présente dans toute son exigence. Désirer marcher en compagnie de Jésus, c’est choisir de partager avec lui sa condition d’errant au service de la Bonne Nouvelle, renoncer aux attaches sociales, à la stabilité d’une position. L’appel du Christ fait sentir l’urgence de la mission : il surpasse toute urgence, jusqu’à enterrer ses parents. L’éternité n’attend pas, car à tout moment la mort vient mettre fin à cette vie. Il ne laisse pas de place pour les conditions, pour le retard d’une décision, pour un attachement au passé. Le Maître met face à la radicalité du choix pour le Royaume de Dieu, parce que la vraie Vie est ailleurs.
Faut-il vraiment tout abandonner, couper tout lien, renier famille, amis, devoirs humains ? Seul Dieu, de qui vient toute vie, tout lien, tout devoir, peut le demander avec une telle radicalité. Seul le Christ peut exiger qu’on laisse tout pour le suivre.
Si Jésus place devant cette exigence de la vie pour Dieu, c’est qu’il l’a vécue en plénitude, il en connaît la nécessité. L’évangile nous le montre durcissant sa face au moment de prendre la route de Jérusalem, parce qu’il pressent ce qui l’attend, parce qu’il sait que le Dieu qui l’envoie est rejeté en ce monde. Le village de Samaritains qui refuse sa visite n’est que l’image d’un monde qui ne veut pas de Dieu. Et le refus du châtiment proposé par les « fils du tonnerre » est la manifestation de vraie force qui l’habite : ne rien réclamer pour lui parce qu’il est venu pour les hommes, refuser toute violence parce que que le Royaume ne s’impose pas.
Au-delà de ce qu’il faut quitter, la vraie exigence de la suite du Christ se situe sans doute dans cette décision radicale de ne pas laisser de place à la violence, même devant le refus du message apporté. Sans doute faut-il s’être détaché de tout lien humain pour devenir un tel messager de Dieu, et avoir la force d’accomplir la mission du Christ, qui est devenue celle du chrétien.

Prière universelle :

PU 13e dimanche ordinaire C

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Quels sont les liens entre l’anecdote du début de l’évangile et les trois appels qui suivent ?

Comprendre sa foi :

Tous les chrétiens sont-ils concernés par cette radicalité, ou s’adresse-t-elle seulement à certains ?

Vivre avec Jésus :

Et moi, quelle est ma vocation ?

Fête-Dieu : Christ présent au monde

Dimanche du Corps et du Sang du Seigneur C :
Luc 9, 11-17

Jésus prit les cinq pains et les deux poissons, et, levant les yeux au ciel, il prononça la bénédiction sur eux, les rompit et les donna à ses disciples pour qu’ils les distribuent à la foule.

Ce dimanche, encore tout illuminés de la lumière de la Résurrection, pleins de la force de l’Esprit de Vérité reçu à la Pentecôte, dans l’intimité de la Sainte Trinité vers laquelle nous avons été orientés dimanche dernier, nous faisons retour sur le Jeudi Saint et le mystère de l’Eucharistie. Dans le signe du pain et du vin offerts, livrés, partagés, consommés ensemble, Christ veut se rendre présent au monde, pour nourrir chacun. Ce sacrement est le mode éminent de sa sollicitude pour l’Église et l’humanité entière : il offre la vraie nourriture, celle qui rassasie pour toujours, celle qui apporte à l’homme la vie éternelle et lui permet de participer à la Résurrection, la victoire sur toute mort.
On ne finira jamais de méditer sur l’Eucharistie et sur ses conséquences dans notre vie concrète. On n’a pas le droit de croire avoir tout compris. Elle est toujours nouvelle. Car la présence que nous fêtons n’a rien de statique. Si Christ se rend réellement présent durant la messe, ce n’est pas seulement pour que nous puissions le contempler plus ou moins passivement. Il s’offre au Père pour que nous puissions offrir notre vie en communion avec lui. Il se donne en partage, pour que nous puissions communier à sa vie. Il nous dit de faire la même chose en mémoire de lui : qu’est-ce à dire ? Seulement célébrer des rites commémoratifs ?
La vie que nous recevons dans l’Eucharistie est faite pour être distribuée à la foule. Offrir notre vie en sacrifice au Père avec le Christ ne s’arrête pas à la messe du dimanche. Chaque semaine nous venons communier au Christ réellement présent pour fortifier notre union au Christ dans la foi et le baptême, mais aussi pour nous rappeler que nous sommes le Corps du Christ présent dans le monde. Donc comme le Christ, en son Nom que nous portons, nous devons aller vers le monde et le rendre présent. Nous sommes la présence réelle du Christ ressuscité auprès des personnes que nous côtoyons.
L’Eucharistie, la messe, est « mission », envoi vers les hommes. Si nous avons la grâce de recevoir le Seigneur, c’est aussi pour le transmettre. L’Eucharistie est un appel à apporter l’amour du Christ autour de soi. Elle n’enferme pas dans une intimité tranquille, mais au contraire en affermissant l’intimité elle nous propulse sur les chemins du Christ allant à la rencontre de ceux qui sont loin de Dieu. La vraie contemplation s’épanouit dans l’action : amour transmis à tous les pauvres, ceux qui le sont spirituellement, moralement, psychologiquement, socialement, affectivement, matériellement. Notre communion Eucharistique ne sera vraie et pleine, réelle, que si elle s’épanouit dans ce service.

Prière universelle :

PU St Sacrement C

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Comparez la deuxième lecture et l’Évangile de ce dimanche : quelles sont les ressemblances et les différences ?

Comprendre sa foi :

En quoi ces deux textes se complètent-ils pour nous faire comprendre l’Eucharistie ?

Vivre avec Jésus :

Comment est-ce que je vis l’Eucharistie ? La célébration de la messe se poursuit-elle et s’épanouit-elle dans ma vie quotidienne ? Est-ce que je cherche à être réellement présence du Christ dans le monde ?

Dimanche de la Trinité : Dans l’intimité de Dieu

Dimanche de la Trinité C :
Jean 16, 12-15

Tout ce que possède le Père est à moi ; voilà pourquoi je vous ai dit : L’Esprit reçoit ce qui vient de moi pour vous le faire connaître.

En envoyant l’Esprit Saint, Dieu invite l’Église, et donc chaque chrétien, dans son intimité. C’est cette intimité de Dieu que nous fêtons en ce dimanche de la Trinité. Tout est commun, tout est communion entre les trois personnes divines. Le Père ne garde rien pour lui, le Fils se livre totalement, l’Esprit est pur don qui ne se reçoit que pour s’offrir. C’est notre entrée dans cette intimité de Dieu que nous avons fêté à Pâques et jusqu’à la Pentecôte. Le Fils est venu pour nous montrer et nous ouvrir le chemin vers le Père ; l’Esprit a été envoyé pour y guider chacun de nos pas ; le Père nous appelle, nous désire, nous attend.
Tout cela n’est pas à comprendre. Nul ne peut saisir, même en pensée, l’infini de Dieu. C’est à connaître par l’action de l’Esprit Saint. Il faut pour cela renaître dit Jésus à Nicodème, recevoir la vie de Dieu non seulement une fois litugiquement par le Baptême, mais tout au long de sa vie. Chaque Eucharistie devrait être l’événement de notre entrée dans l’intimité et la vie de Dieu, connaissance plus profonde, renaissance à une autre vie.
Dans l’Eucharistie, source et sommet de notre vie chrétienne, mystère si familier et pourtant si méconnu, nous participons au don mutuel, à l’amour qui brûle en Dieu. L’Esprit Saint est invoqué sur les offrandes de pain et de vin, mais aussi sur chacun des fidèles rassemblés : il vient, et le Corps du Christ advient. Le Fils nous prend en lui, il nous fait participer à l’offrande totale de lui-même qu’il consacre alors au Père, cette même offrande qu’homme il a accompli sur la Croix en choisissant d’aimer jusqu’à la fin. Le Père nous reçoit, nous qui sommes le Corps du Christ, le Bien-aimé.
Cadeau étonnant. Impensable merveille. Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu. Qu’en faisons-nous ?

Prière universelle :

PU Dimanche de la Trinité C

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

« L’Esprit de vérité vous conduira dans la vérité toute entière » : quelle est cette vérité ? Et qui est ce « vous » : l’Église ou chaque chrétien ?

Comprendre sa foi :

« il recevra ce qui vient de moi pour vous le faire connaître » : pourquoi ne pouvons-nous pas connaitre nous-mêmes ce que le Christ nous a dit ?

Vivre avec Jésus :

Qu’est-ce que l’Esprit m’offre de connaître mieux en ce jour ?

Pentecôte : Recevoir l’Esprit du Ressuscité

Pentecôte C :
Jean 14, 15-26

Le Défenseur, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit.

L’autre Défenseur que le Père nous envoie, il convient de le recevoir, de le laisser parler, d’y être attentif, de le laisser agir. Parfois l’Esprit vient comme une douce bourrasque. Plus souvent il se fait très discret, comme une flamme secrète, et illumine chacun de nos pas dans la nuit, presque à notre insu. La Vérité est rarement éblouissante. Mais elle se fait très présente quand le cœur est ouvert, prêt à la recevoir, avec une force à nulle autre pareille. Elle enseigne à l’intime, elle susurre à l’oreille du cœur le souvenir des Paroles du Ressuscité.
Dieu se propose. Parce qu’il est amoureux, il ne s’impose pas. L’amour appelle la coopération de l’aimé, il ne peut et ne veut forcer la liberté. Il ne serait plus amour. Il en va de même de la vérité. Elle appelle l’adhésion de l’esprit altéré, et ne peut contraindre un « oui » qui doit être prononcé. Dieu est Amour. Dieu est Vérité. Il s’invite en notre cœur, mais reste à la porte, et frappe. À chacun d’ouvrir, de se rendre attentif à l’Esprit, de le recevoir.
Mais suffit-il de recevoir l’Esprit, passivement ? Pour qu’il puisse rappeler au bon moment les Paroles de Jésus, nous avons aussi notre part. Il nous revient d’accueillir celles-ci, de les méditer, de les savourer, de les faire siennes. Il convient surtout d’y adhérer, d’y placer sa joie et son Espérance. Alors l’Esprit illuminera, enseignera, embrasera le cœur. Il gardera l’aimé fidèle, dans ses paroles et dans ses actes, au commandement de l’Amour.

Prière universelle :

PU Pentecôte C

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

L’amour et la vérité sont intimement mêlés dans cet évangile : sauriez-vous repérer ces liens ?

Comprendre sa foi :

Quelle est la mission de chaque « Défenseur » envoyé par le Père ? Quelles sont les différences entre celle du Fils et celle de l’Esprit ?

Vivre avec Jésus :

Comment l’Esprit Saint est-il présent dans ma vie spirituelle ? Est-il pour moi un « Défenseur » sur qui je m’appuie ?

7e semaine de Pâques : Invoquer l’Esprit du Ressuscité

7e dimanche de Pâques C :
Jean 17, 20-26

Je leur ai fait connaître ton nom, et je le ferai connaître, pour que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux, et que moi aussi, je sois en eux.

Nous voici dans l’attente, l’attente de l’Esprit. Même si nous avons reçu cet Esprit au Baptême et à la Confirmation, même si à chaque Eucharistie il est invoqué sur nous, et il pénètre dans tout cœur ouvert, il est bon, chaque année, de revivre l’attente des disciples du Ressuscité. Mais rien de passif en cela. Il s’agit d’Espérance, il s’agit d’invocation, il s’agit de violence spirituelle faite au Ciel afin que Dieu vienne de nouveau nous visiter, autrement.
L’Esprit qui vient, c’est l’Église qui se forme, c’est l’Église qui est fortifiée dans l’amour, c’est L’Église qui est envoyée au Nom du Ressuscité pour proclamer l’Évangile. Les hommes de tous les temps attendent la rencontre du Ressuscité, il sont soif de l’annonce de sa Parole. Serons-nous ses porte-voix dans l’Esprit ? Serons-nous signes de sa Présence et de sa sollicitude pour tous ? Serons-nous vraiment Corps du Christ par notre amour mutuel ? Car c’est cela recevoir en nous l’Esprit d’Amour dont le Père aime le Fils.
L’Esprit travaille l’Église aujourd’hui. Elle gémit dans les douleurs d’un enfantement. Encore et encore elle doit avancer dans sa réforme, sa conversion. Le pape et les évêques donnent des lignes de force pour notre mission pour aujourd’hui est tracée. Reste à se rendre disponible à la libre nouveauté de l’Esprit qui souffle où et comme il veut. L’amour et de la famille sont à évangéliser. Le célibat dans la chasteté, dans un don de soi fécond, est à remettre en valeur. La joie de la consécration totale de sa vie à Dieu est à retrouver. Laissez votre cœur être visité et transformé par l’Esprit. Allez là où il vous conduira, pour le service de L’Église, pour le service de tous les hommes.
C’est la meilleure voie pour que le monde croie que Jésus est l’envoyé de Dieu.

Prière universelle :

PU 7e dimanche de Pâques C

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Pourquoi une telle insistance sur l’unité dans la prière de Jésus ?

Comprendre sa foi :

Quel est le rapport entre la prière de Jésus pour l’unité des chrétiens, l’amour du Père pour Jésus, et l’attente de l’Esprit ?

Vivre avec Jésus :

Est-ce que je désire vraiment me laisser déranger par l’Esprit et donner ma vie pour le bonheur de tous et pour le mien ?

Ascension : Continuer la mission du Ressuscité

Ascension C :
Luc 24, 46-53

À vous d’en être les témoins

Le Christ repart déjà, dans la gloire, auprès du Père. Son temps sur terre a été court. Son temps de vie publique n’en représente que 10%. Et il ne s’est écoulé que 40 jours depuis la résurrection. Le Christ serait-il si pressé de quitter cette terre, après être passé par la mort, et par sa résurrection être passé dans forme de vie un peu différente de la nôtre, même si elle est bien réelle ? Il se contente d’être ressuscité, et de bien montrer qu’il est le même qu’avant, que c’est bien lui qui a été crucifié. Mais il ne donne aucune explication supplémentaire. Pour lui, tout semble déjà dit.
Pourtant… n’aimerions-nous pas avoir un peu plus ? Pour nous, ne nous manque-t-il pas un peu, ou même beaucoup ? À l’image des disciples qui lui demandent : « Seigneur, est-ce maintenant le temps où tu vas rétablir le royaume pour Israël ? », nous désirerions qu’il soit parmi nous pour piloter l’évangélisation de toute la terre. Ça aurait été tellement plus efficace ! Il aurait été tellement plus convainquant !
Mais non, ce n’est pas le projet de Dieu. Il a prévu bien mieux que cela. Il a une mission pour nous : « à vous d’en être les témoins ». Et il a aussi une force pour accomplir cette mission : « Et moi, je vais envoyer sur vous ce que mon Père a promis. » La Promesse du Père : c’est quelque chose !
L’Esprit Saint se prépare à entrer en scène, à souffler dans les voiles. Et il est important que le Fils parte auprès du Père pour nous l’envoyer. C’est important qu’il parte aussi parce qu’il doit revenir, revenir au milieu de nous. Il revient déjà par son Esprit : ne restons donc pas à regarder les nuages ou la lune : Christ nous précède sur nos chemins.

Prière universelle :

PU Ascension C

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Quelles sont les ressemblances et les différences entre les récit des Actes des Apôtres (première lecture) et celui de l’Évangile ?

Comprendre sa foi :

Pourquoi St Luc a-t-il écrit deux récits différents ? En quoi se complètent-ils ?

Vivre avec Jésus :

Est-ce que je demande l’Esprit Saint pour qu’il m’aide à être témoin ?

6e semaine de Pâques : Rester uni au Ressuscité

6e dimanche de Pâques C :
Jean 14, 21-29

Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure.

Jésus commence à nous préparer à son retour vers le Père. Le temps pascal touche à sa fin, ce temps durant lequel nous célébrons les apparitions du Ressuscité. Sans nous lasser nous avons chanté « Alléluia! » Nous nous sommes laissés consoler du drame de Pâques et des douleurs de toutes nos petites ou grandes « passions », ces violences et ces morts qui parcourent ou qui croisent nos vies. Nous avons repris espoir en dépit des épreuves que le monde subit, des injustices, des larmes, des gémissements, des deuils. Nous avons appris à croire l’incroyable, à être assurés que la Vie a le dernier mot et que la mort a été engloutie par elle.
À présent le Ressuscité nous annonce qu’il s’en va vers le Père. Il nous laisse sa paix afin que nous ne soyons pas bouleversés et effrayés par un apparent abandon, par la solitude et l’angoisse des orphelins, par notre faiblesse. Sa paix n’est pas du monde, elle n’est pas passagère, elle ne s’effacera pas face à ce monde hostile auquel nous n’appartenons pas tout en y vivant, tout en étant appelé à y témoigner.
C’est pour nous que Jésus est venu du Père. C’est aussi pour nous qu’il repart vers le Père. Il veut nous emmener avec lui vers le Père. Il veut aussi venir en nous avec le Père, dans l’Esprit. C’est pour une intimité plus grande qu’il retourne au Père. C’est pour un don plus intime.
Il nous ouvre le chemin pour lui rester uni. La porte, c’est de l’aimer, de garder sa parole. Aimer le Christ n’est pas un simple sentiment. Garder sa parole n’est pas un simple acte de mémoire. Aimera qui ouvrira la porte de son cœur à l’action de l’Esprit et lui livrera sa vie. Gardera sa parole qui la mettra en pratique, qui se mettra au service de tous ses frères.

Prière universelle :

PU 6e dimanche de Pâques C
PU Ascension C

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Pourquoi avons-nous besoin de l’Esprit Saint ?

Comprendre sa foi :

Par quels biais le Christ ressuscité revient-il vers nous ? Comment pouvons-nous l’accueillir ?

Vivre avec Jésus :

Quelle parole privilégiée du Seigneur voudrais-je mettre en pratique pour la garder, pour qu’elle reste dans le monde et soit entendue ?