Archives de catégorie : Méditer

27e dimanche : La joie du fruit porté



27e dimanche ordinaire A :
Matthieu 21, 33-43

Quand arriva le temps des fruits, il envoya ses serviteurs auprès des vignerons pour se faire remettre le produit de sa vigne.

Les premiers moines nous invitent à garder devant nos yeux la perspective du retour du Christ. Ils nous invitent même à croire que le Père vient quotidiennement vers nous par l’intermédiaire de serviteurs, par l’intermédiaire des frères et des pauvres qui mendient notre amour. Il ne s’agit pas d’avoir peur d’un patron qui réclamerait du rendement et qui pourrait se mettre colère s’il n’est pas assez élevé. Dieu n’envoie pas ses serviteurs pour contrôler nos efforts, mesurer notre générosité, tester notre soumission. Il désire juste nous offrir la joie de lui remettre le fruit porté.
Cette parabole parle du mystère de l’Histoire du Salut, de l’envoi des Prophètes et de la venue du Fils. Mais elle nous rappelle aussi notre responsabilité de chrétiens. Puisque nous avons la grande grâce d’avoir reçu le Royaume en partage, nous sommes appelés à en prendre soin, et à en offrir les fruits au Père. L’Esprit Saint a été répandu dans nos cœurs pour que nous soyons féconds en amour. Il n’y a qu’à laisser cette vie surgir, les fruits se développer, et nos frères venir cueillir le fruit ainsi porter. Reconnaissons que notre cœur égoïste, parfois s’accapare ce fruit. Mais n’oublions pas que notre joie est dans le don.
Nous sommes l’Église, vigne plantée par le Seigneur et entourée de toute sa sollicitude. Nous sommes les vignerons, travaillant dans la vigne de ce monde. Nous sommes les serviteurs, envoyés auprès des hommes pour leur offrir la joie de remettre à Dieu le fruit de la vie. Garderions-nous pour nous la joie du fruit porté au lieu d’y ajouter celle de l’offrir au Propriétaire ? Servir les pauvres, annoncer la Bonne Nouvelle, faire miséricorde, distribuer largement l’amour autour de nous : n’est-ce pas cela remettre à Dieu le produit de la vigne ? Donnons, car tout nous est donné.

Prière universelle :

PU 27e dimanche ordinaire A

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Quelle est cette vigne, ou ces vignes, dont parlent les lectures ?

Comprendre sa foi :

Quel est notre rôle de chrétiens, d’hommes, dans cette vigne, ou ces vignes ?

Vivre avec Jésus :

Comment puis-je me reconnaître dans les vignerons, les serviteurs, le fils ?

26e dimanche : Histoire de frères…



26e dimanche ordinaire A :
Matthieu 21, 28-32

Mon enfant, va travailler aujourd’hui à la vigne.

De nouveau ce dimanche, comme dimanche dernier, il s’agit d’aller travailler dans la vigne d’un propriétaire terrien. Ce ne sont plus des ouvriers quelconques qui sont embauchés par un maître. Les protagonistes sont deux fils d’un même père. On trouve souvent des histoires avec deux fils dans la Bible ou dans les paraboles de Jésus. Leurs différences nous permettent parfois de nous identifier à l’un ou à l’autre, ou du moins de nous situer par rapport à leurs attitudes. Cela demande de l’honnêteté avec soi-même, car ces fils d’un même père ne sont jamais parfaits. Là est tout leur intérêt !
Nous voici donc en présence de deux frères qui réagissent de manière opposée à l’appel du père. Situation bien connue. Nous savons combien de distance il y a parfois entre dire et faire, entre les intentions et les actions, entre nos générosités passagères et le vrai don de nous-mêmes. Nous connaissons aussi nos changements d’avis, parfois dans le bon sens, et d’autres fois dans le mauvais. L’obéissance en nous est blessée par le péché. Nos « oui » ne sont pas toujours bien fermes. Mais nos « non » n’ont pas forcément le dernier mot. Nous sommes un peu chacun de ces deux frères.
C’est une grande bénédiction d’entendre un tel appel du Seigneur, l’appel à travailler dans sa vigne. Nous sommes enfants de Dieu, appelés à partager son intimité. Nous avons le privilège d’être invités à travailler à la vigne du Seigneur, à l’œuvre de Dieu. Et il ne nous le demande rien que pour aujourd’hui, donnant la grâce qu’il nous faut pour chaque pas. Nous mettons du temps à réagir. Nous avons besoin de temps pour croire. Il nous faut le temps du repentir. Il est important ce repentir. Ne tardons pas à obéir, comme le Christ, avec le Christ, LE Fils. Car là est notre bonheur.

Prière universelle :

PU 26e dimanche ordinaire A

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Quel reproche est adressé aux pharisiens ?

Comprendre sa foi :

Qu’est-ce qui distingue le Christ, donné en exemple dans la seconde lecture ?

Vivre avec Jésus :

Quel « oui » ai-je du mal à assumer ? De quel « non » devrais-je me repentir ?

25e dimanche : L’heure du travail de Dieu



25e dimanche ordinaire A :
Matthieu 20, 1-16

Allez à ma vigne, vous aussi, et je vous donnerai ce qui et juste.

A Maylis, nous connaissons bien cette problématique des arrivées échelonnées au travail des champs… ce n’est cependant pas parce que les frères se tournent les pouces en attendant. Pourquoi donc dans cette parabole le maître du domaine sort-il cinq fois pour embaucher des ouvriers ? N’aurait-il pas pu les embaucher tous dès le matin ? Ils étaient là, semble-t-il, disponibles. Qui sont donc ces ouvriers ? Et quelle est la vigne à laquelle ils sont appelés à œuvrer ?
La vigne dans laquelle travailler, c’est le monde, c’est l’Église, c’est notre cœur. À toute heure, Dieu vient pour nous chercher et nous proposer de travailler à son œuvre. Le peuple juif a été appelé en premier. Puis Christ est venu dans le monde, et au long des temps le Ressuscité, par la voix de son Église, appelle les autres peuples qui attendent d’avoir la joie d’entrer dans le Peuple des travailleurs du Seigneur et de contribuer à l’Oeuvre du Salut.
C’est vrai aussi pour nos vies individuelles. À certains appels, nous répondons promptement, dès le matin, dès la jeunesse. Au milieu de la journée, ou de la vie, il n’est pas rare que l’on soit de nouveau appelé au travail, réveillé d’une inactivité spirituelle. D’autres appels du Seigneur se font attendre jusqu’à la fin de la journée, proche du passage définitif par la nuit de la mort.
Tout au long du jour, tout au long de la vie, tout au long des temps, nous sommes appelés et rappelés au travail de Dieu. Parfois nous restons sourds à ces convocations, mais la conversion n’a ni horaire ni temps. Le principal est de travailler à l’œuvre de Dieu, de répondre « oui » en toutes circonstances et à toute heure, quand Il vient et qu’on l’entend. Alors on peut goûter la joie d’œuvrer avec le Seigneur, au milieu de ses frères, sans jalousie, dans l’action de grâce.
N’est-elle pas là la récompense égale pour tous ? Le denier, l’unique denier, est la communion goûtée ensemble, autour du bon Maître qui ne fait pas de distinction entre les personnes. C’est tous ensemble que le Christ nous conduit vers la vie éternelle.

Prière universelle :

PU 25e dimanche ordinaire A

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Diverses choses sont étranges dans cette parabole : lesquelles ?

Comprendre sa foi :

Qu’est-ce qui est choquant dans la liberté de Dieu ? Qu’est-ce qui est beau ?

Vivre avec Jésus :

Au point où en est ma vie, est-ce que j’attends l’appel du Seigneur ?

24e dimanche : Le fruit de la Miséricorde



24e dimanche ordinaire A :
Matthieu 18, 21-35

je t’avais remis toute cette dette parce que tu m’avais supplié. Ne devais-tu pas, à ton tour, avoir pitié de ton compagnon, comme moi-même j’avais eu pitié de toi ?

On ne sait pas trop si cet évangile est rassurant, ou si au contraire on tremble après l’avoir entendu… le Christ nous laisse souvent ainsi avec des sortes de chaud et froid.
L’attitude de ce roi qui passe d’une grande miséricorde à une justice impartiale, et de la mansuétude à la colère, nous déroute un peu. Il avait eu pitié une première fois de cet homme dont la dette était absolument insolvable, ne pouvait-il pas lui offrir une seconde chance ? Il s’était laissé saisir de pitié jusqu’à le laisser partir sans plus de procès, et le voilà qu’il fait tomber sur lui le couperet de sa puissance, dans une condamnation qui semble sans appel. Pourtant, on admettra aussi qu’entre ces deux réactions advient un événement pour le moins choquant.
En effet, le comportement du serviteur n’est-il pas plus déroutant encore que celui du roi ? On ne peut qu’être frappé par la disproportion de cette situation : gracié lui-même au-delà de toute mesure, il ne se laisse pas toucher par la bien moindre demande de son compagnon. C’est l’attitude de cœur du serviteur qui est au fond l’aspect le plus dérangeant de tout ce récit. Elle dérange en elle-même, parce que le problème saute aux yeux de tout spectateur. Elle dérange aussi, plus secrètement, car nous pouvons tous nous sentir un peu dans une semblable situation : Dieu prend tellement patience avec nous, faisons-nous vraiment de même avec nos frères ?
Comment Jésus répond-il donc à la question de Pierre, question que nous nous posons tous d’une manière ou d’une autre ? Le pardon n’est pas une question de quantité à accorder mais d’attitude intérieure, de qualité de cœur. Ce n’est pas le péché ou l’offense du frère qui est à regarder, mais le pardon infini que l’on a soi-même reçu. Le Seigneur nous offre la joie d’être des miséricordiés. A notre tour d’en porter le fruit de vie pour nos frères.

Prière universelle :

PU 24e dimanche ordinaire A

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Comment la première lecture aide-t-elle à aborder la parabole de l’Évangile ?

Comprendre sa foi :

Pourquoi le pardon est-il si central dans notre foi ?

Vivre avec Jésus :

Quels sont les pardons que je peine à accorder ?

23e dimanche : Par amour du frère, lier et délier



23e dimanche ordinaire A :
Matthieu 18, 15-20

Tout ce que vous aurez lié sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous aurez délié sur la terre sera délié dans le ciel.

Aimer son frère, c’est s’occuper de lui. Et parfois il est nécessaire de lutter pour le gagner. Quand il est pris dans les entraves du péché, Jésus nous demande de faire notre possible pour l’en délivrer. Ce n’est pas facile. C’est même très délicat. Nous avons ce dimanche un mode d’emploi tout de gradualité, qui commence par la communion de personne à personne, de frère à frère. Puis s’il est besoin on se met à plusieurs frères, car chacun a ses mots, chacun son approche, chacun la Parole du Salut active en lui. Et puis si cela n’a pas été efficace, le cercle s’élargit, et on fait appel à la communauté de l’Église. C’est tout le Corps qui est concerné quand un membre souffre, quand un membre se détache des autres.
Car là est la réalité du péché : il entame la communion, et risque de la couper, voire même d’atteindre le reste du Corps, si on ne le soigne pas. Ici, le malade est partie prenante, c’est sa liberté qui est engagée, qui se noue au péché. C’est pourquoi s’il est nécessaire de prendre tout le soin possible du membre fragilisé, finalement le Corps aussi a besoin d’être protégé. Car la liberté pervertie d’un membre peut en entraîner d’autres dans sa chute. Eux aussi ont besoin de miséricorde. C’est malheureusement notre condition de pécheurs, nous le savons trop bien.
Oui, nous connaissons cette situation par cœur. Elle est à l’intérieur de nous. Ce frère lié par le péché, c’est chacun de nous. Nous avons besoin d’être déliés des entraves dans lesquelles nous nous emmêlons si bien. Il est bon de se le rappeler. La base de notre vie chrétienne est la conversion, le retour vers Dieu et vers nos frères. Nous avons tous besoin d’aide pour cela. Et c’est bien ainsi. Car Dieu a soif de notre unité. Il veut nous relier par l’amour.
Que cette unité est laborieuse de notre côté ! Se mettre vraiment d’accord : tout un programme ! Peut-on encore espérer que ce soit vraiment possible ? Sans cesse quelque chose nous divise ; sans cesse nous nous crispons sur nos idées ; sans cesse nous nous fermons dans nos sentiments. Et si nous levions ensemble les yeux vers Dieu ? Car là semble être la solution si l’on en croit l’Évangile : « Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux. » Prions d’un même cœur pour nous-mêmes, pauvres pécheurs : le Père ne nous fera pas défaut.

Prière universelle :

PU 23e dimanche ordinaire A

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Quelles sont les ressemblances et les différences entre la première lecture et l’Évangile ?

Comprendre sa foi :

Est-on responsable pour le péché des autres ?

Vivre avec Jésus :

Comment est-ce que je comprends et vis la miséricorde et la justice ?

22e dimanche : À la suite du Christ



22e dimanche ordinaire A :
Matthieu 16, 21-27

Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive.

La réprobation, la condamnation, et la mort de Jésus, le Juste, sont un scandale non seulement pour Pierre qui vient de le proclamer Messie, du fils du Dieu vivant, mais pour tout homme. La souffrance est intolérable, elle est inhumaine. On en refuse l’évidence, on la rejette, on la nie parfois, pour se protéger. De fait, l’homme n’a pas été fait pour souffrir, ni pour mourir. De tout son être, il a été créé pour la vie, l’abondance de vie. La violence est contraire à sa nature. Pourtant, dans l’état actuel où se trouve l’homme, elle est incontournable.
La pensée divine de Jésus nous manifeste la manière d’envisager cette situation. Le Christ réprouve vigoureusement la tentation que lui présente Pierre, selon notre pensée humaine, d’éviter la souffrance, de se boucher les yeux sur la réalité des conséquences du péché. Il s’agit pour lui de passer à travers, d’aller au-delà. La passion n’est pas annoncée sans la résurrection, la mort n’est pas envisagée sans la victoire de la vie, la condamnation injuste par les hommes, par le péché, n’est pas affrontée sans l’assurance de la justification par le Père.
Nous sommes invités à marcher à la suite du Christ. Il ne nous épargnera pas la souffrance, ni l’injustice, ni la mort. C’est le chemin qu’il a emprunté. C’est le chemin de tout homme ici-bas. Dieu n’a pas voulu l’éliminer, mais le transformer. Il assume ainsi la faiblesse de la liberté de l’homme, jusqu’en ces ultimes conséquences, pour que cette faiblesse même devienne une voie de vie. La vraie mesure de la vie apparaît alors. Elle n’est pas à gagner au-dehors, mais à laisser fructifier au-dedans. Au-dehors, le feu détruit tout. Au-dedans, le feu de l’amour peut se révéler plus dévorant encore, mais pour apporter chaleur, lumière, énergie, vie, et conduire au-delà de tout obstacle, vers la gloire du Père.

Prière universelle :

PU 22e dimanche ordinaire A

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Comment le prophète Jérémie, dans la première lecture, est-il une image du Christ ?

Comprendre sa foi :

Selon l’évangile, comment comprendre Paul qui parle de s’offrir « en sacrifice vivant, saint, capable de plaire à Dieu » ?

Vivre avec Jésus :

Peut-être pourrais-je prendre le temps de sentir en moi le feu de l’Esprit Saint ?

21e dimanche : Face à Jésus Christ



21e dimanche ordinaire A :
Matthieu 16, 13-20

Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ?

C’est la grande question de notre vie. Une question très engageante. Se positionner face au Christ peut mener loin. Répondre en vérité peut faire basculer la vie d’une personne. Prendre au sérieux cette interrogation et laisser mûrir la réponse sera certainement dérangeant, appellera à une conversion, mettra chacun face au mystère de sa vie. C’est bien, c’est beau ainsi. Car se positionner par rapport à l’envoyé du Père, c’est se positionner face à Dieu, au Créateur, à la source de tout.
Les hommes ne savent pas trop que penser de Jésus. Dans l’évangile, ils le relient à quelque grand prophète du passé, revenu parmi les vivants et doté de pouvoirs spéciaux. De nos jours, on le considère comme un sage parmi d’autres. En tout cas il règne une certaine cacophonie à ce sujet, un embarras. Finalement les hommes ne savent pas. Ils ne peuvent pas savoir. Ils ne peuvent pas reconnaître vraiment qui est Jésus. Peut-être parfois ne le veulent-ils pas.
Le péché, la relation coupée avec Dieu, nous pousse à éviter de répondre à cette question. On va chercher ailleurs des points d’appuis pour vivre, pour envisager le futur. Certains s’attachent aux horoscopes et autres prédictions astrales ou telluriques. D’autres font appel aux sciences de tous ordres. D’autres regardent les cours de la Bourse. D’autres encore scrutent les sondages d’opinion publique ou les théories de géopolitique. Et tout le monde garde un œil sur son bulletin de notes, de paie, ou de santé.
Pour nous, chrétiens, il ne devrait pas en aller ainsi. Notre avenir est tout entier concentré dans la réponse que nous pouvons donner à cette question du Christ. Heureux serons-nous si, dociles à l’Esprit, nous pouvons répondre avec Simon : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! » Nous deviendrons alors pour nos frères et sœurs une pierre stable, un roc sur lequel s’appuyer.

Prière universelle :

PU 21e dimanche ordinaire A

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Quelles ressemblances et quelles différences entre la foi de Pierre et celle de la femme païenne de la semaine dernière ?

Comprendre sa foi :

Pourquoi donc la confession de foi de Pierre lui donne une telle autorité ?

Vivre avec Jésus :

Et pour moi, qui est Jésus ?

20e dimanche : Foi de femme !



20e dimanche ordinaire A :
Matthieu 15, 21-28

Femme, grande est ta foi

C’est une scène d’évangile très humble, facile à imaginer, et presque amusante. Matthieu nous fait assister à la confrontation si humaine entre une femme qui se bat pour sa progéniture et un groupe d’hommes un peu bourrus. Jésus est au milieu. Il est entre une étrangère, une païenne, étrangère aux promesses d’Israël, c’est-à-dire des enfants de Dieu, et ses disciples, choisis entre tous dans le Peuple choisi, eux qu’il forme pour être les colonnes du Peuple de la Nouvelle Alliance.
Cette simple scène est pourtant très importante, et manifestée comme telle par les circonstances. Jésus est à l’étranger, ce qui lui arrive peu. Une femme est mise en scène, ce qui indique très souvent dans la Bible que quelque chose d’important se passe, un dévoilement particulier du mystère de Dieu. Et puis Jésus semble hésiter, résister à ses disciples, et être finalement forcé à agir par la femme, un peu comme à Cana, ou devant le tombeau de Lazare. C’est la foi de cette étrangère qui va gagner le bras de fer et conduire Jésus à ouvrir aux païens le don de sa venue.
Qu’a-t-elle, cette femme, pour que sa prière fasse plier Jésus ? Sa prière est pleinement évangélique, en tout conforme à l’enseignement de Jésus. Bien que païenne, cette cananéenne se montre pleine de foi dans le Dieu d’Israël et reconnaît en Jésus le fils de David. Peut-être a-t-elle l’intuition qu’il est le messie, le sauveur. Sa prière est insistante, malgré l’apparente indifférence de Jésus et les rebuffades des disciples. Elle est aussi humble. Elle reste à sa place, et elle implore miséricorde plutôt que de crier à l’injustice.
Jésus va aux périphéries et se laisse déranger par les appels de détresse de notre humanité. Il sait reconnaître la foi et accueillir le cri. Il en montre l’exemple à ses disciples de tous les temps ?

Prière universelle :

PU 20e dimanche ordinaire A

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Comment la première lecture indique-t-elle un point essentiel de l’évangile ?

Comprendre sa foi :

Pourquoi Jésus hésite-t-il ?

Vivre avec Jésus :

Est-ce que je crois que les non-chrétiens peuvent faire des actes de foi ? Suis-je attentif à leurs appels ?

Assomption : L’horizon de notre espérance



Assomption de la Vierge Marie :
Luc 1, 39-56

Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni.

L’Assomption de la Vierge Marie tourne nos yeux vers le Ciel, vers l’horizon de notre espérance, vers l’achèvement de notre salut. Grâce à son obéissance, la Vierge Marie entre avec son corps dans le Paradis dont Adam et Eve ont été chassés à cause de leur désobéissance. Marie s’est laissée séduire par son Dieu et lui a accordé sa foi, alors qu’Eve s’était laissée séduire par le serpent et lui avait été infidèle. Bénie entre toutes les femmes, elle a su accueillir en ses entrailles le nouvel Adam, auteur de notre délivrance.

Le Fils de Dieu fait chair l’entraîne en retour avec lui auprès du Père, dans la gloire, prémisse de tous les enfants d’Eve. À l’instar de la première femme, Marie devient mère pour tous les vivants, car il lui a été donné la grâce d’être mère du Vivant, du Christ vainqueur de la mort. La vie éternelle et la résurrection de la chair lui sont offertes en premier, réponse à sa foi, réalisation de son espérance, glorification de son amour.

C’est l’Église, en elle, qui paraît devant le Père, aux côtés de son Fils. En notre nom à tous, Marie, humble servante du Seigneur, se remet tout entière entre les mains de Celui qui a été séduit par son humilité. Le Saint élève plus haut que les Cieux celle qui s’est abaissée pour s’offrir âme et corps à l’accomplissement de la promesse faite à ses pères, en faveur d’Abraham et de sa race. Qu’il soit donné à tout chrétien, à tout homme, de reconnaître le signe de cette maternité et de communier à sa gloire.

Prière universelle :

19e dimanche : Apprendre la confiance

19e dimanche ordinaire A :
Matthieu 14, 22-33

Jésus leur parla : « Confiance ! c’est moi ; n’ayez plus peur ! »

Apprendre la confiance est une des grandes affaires de notre vie spirituelle. On pourrait penser que mettre sa confiance en Dieu serait plus facile que de la mettre dans les hommes, mais il n’en est rien. Adam et Eve, déjà, au Paradis, n’ont pas su faire confiance. Ils ont mis leur confiance dans leur jugement et se sont laissés tromper par le démon. Quelque chose s’est cassé dans la relation entre l’Homme et Dieu. Toute l’histoire de l’Humanité, par la suite, sera celle de Dieu venant vers l’homme pour rétablir la relation de confiance. Chacun est invité à reprendre le travail à son compte.
L’apprentissage nécessite d’être parfois forcé à s’abandonner. La rééducation appelle un passage par la nuit, par la tourmente, par la tempête, par le doute, et même par la peur. Sorte de descente aux enfers de notre humanité, le plongeon dans nos insécurités les plus profondes nous permet, au fond des ténèbres de nos cœurs, sous la motion de l’Esprit Saint, de laisser venir à nous le seul qui puisse nous sauver. Cette expérience difficile, déroutante, nous donne l’occasion d’accueillir Dieu au lieu de notre faiblesse, de notre faille intérieure. Celle-ci peut être personnelle. Elle peut être aussi communautaire.
Le récit de l’évangile ressemble à une sorte de rite initiatique d’éducation à la confiance. Après l’euphorie probable suscitée par la multiplication des pains, Jésus prépare tout pour que les disciples comprennent plus profondément le sens de sa présence dans le monde. Il les envoie, de nuit, sur la mer agitée. Et lui prie, seul. Puis il vient à leur rencontre, bravant les forces destructrices des grandes eaux, qui n’ont pas de pouvoir sur lui. C’est comme une sorte d’anticipation du drame de la passion et du signe de sa résurrection. Au cœur de ces ténèbres, qui est vécu tant communautairement que personnellement, comme nous le manifeste Pierre, le Salut vient de la confiance, de l’accueil du Christ vainqueur dans la barque de leur vie.

Prière universelle :

PU 19e dimanche ordinaire A

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Quel signe de la présence de Dieu est-il mis en avant par la première lecture et l’évangile ?

Comprendre sa foi :

Qu’est-ce que Dieu révèle de lui à Élie ? Et que Jésus révèle-t-il de lui à ses disciples ?

Vivre avec Jésus :

Ai-je déjà eu une expérience spirituelle comparable à celle des disciples ?