Archives de catégorie : Méditer

23e semaine : Tout laisser pour le Christ



23e dimanche ordinaire C :
Luc 14, 25-33

Si quelqu’un vient à moi sans me préférer […] à sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple.

Pourquoi donc le Seigneur est-il si exigeant ? Pourquoi sa bonne nouvelle se fait-elle parfois si tranchante, si absolue, si exclusive ? Comment donc peut-il s’adresser ainsi aux foules qui le suivent, péniblement ? C’est à la limite du supportable. Ne craint-il donc pas de décourager tout le monde ? Il n’est pas étonnant qu’il ait si peu d’amis. Tous ces gens voudraient se réclamer de lui. Et nous aussi le voudrions, nous aussi essayons de marcher à sa suite. Mais pourrons-nous vraiment répondre à ce qu’il demande ? Beaucoup désirent être disciple, ami du Seigneur, mais que de chemin il reste à parcourir pour chacun avant de le préférer à sa propre vie !
Porter sa croix, beaucoup essaient, beaucoup le font avec générosité. Mais elle est lourde. Parfois nous ne pensons qu’à elle. Elle nous obnubile. Notre croix, n’est-ce pas notre attachement à ce monde qui passe ? Il nous fait souffrir, mais nous ne pouvons nous en défaire. Notre ventre colle à la terre, et nous ne nous en détachons pas. Nous cherchons à faire notre vie ici-bas, sans penser, sans oser se tourner vers l’Éternité. Nous nous sentons bien incapable de nous orienter avec Jésus vers l’éternité. Nous traînons nos pieds à sa suite, et nous méritons bien des moqueries de la part des gens, car nous disons et faisons bien peu. S’ils se rendaient compte de la lenteur de nos cœurs à aimer Dieu, alors que nos lèvres confessent si ardemment son Nom, ils se riraient bien de nous !
Pourtant, pour le Seigneur nous luttons. Avec lui nous désirons donner au monde sa saveur. Dans sa miséricorde, il nous aidera à renoncer à tous nos biens. Dans sa miséricorde il nous permettra de mourir à nous-mêmes pour que nous puissions devenir en vérité ses disciples.

Prière universelle :

PU 23e dimanche ordinaire C

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Comment les deux petites paraboles éclairent-elles l’exigence de Jésus ?

Comprendre sa foi :

Pourquoi Jésus est-il si radical ? Quel est l’enjeu de ce renoncement ?

Vivre avec Jésus :

Cette phrase s’adresse-t-elle seulement à certains chrétiens ou aussi à moi ?

22e semaine : Humble sainteté



22e dimanche ordinaire C :
Luc 14, 1-14

Quiconque s’élève sera abaissé ; qui s’abaisse sera élevé.

Deux paraboles de Jésus ce dimanche. Dans la première, il semble rappeler des règles de politesse, ou même développer une stratégie pour ne pas être ridicule en société. Sans doute appelle-t-il aussi à la modestie, à rester à sa juste place, à ne pas se faire plus grand que l’on est. C’est déjà beaucoup, mais est-ce tout ? La seconde parabole est beaucoup plus directe et claire, et semble plus exigeante : donner sans attendre d’autre retour que celui qui vient du Seigneur, parce que viendra le jour de la rétribution, le jour où chacun sera reconnu tel qu’il est, au-delà des apparences de cette vie.
Ces deux paraboles de Jésus ne sont pas de simples remarques. Et peut-être ne font-elles qu’une seule. Jésus nous parle de nous, certes, et de nos rapports aux hommes ici-bas. Mais il nous parle aussi de Dieu, et de notre rapport au Père. Nous sommes dans la suite de la parabole de la semaine dernière qui nous enseignait sur l’entrée dans le Royaume des Cieux.
Nous sommes invités par Dieu au Festin des Noces de l’Agneau. Parfois nous avons tendance à y prendre les meilleures places. Nous nous mettons au rang des saints dans ce monde de pécheurs : ce n’est pas faux, puisque nous sommes baptisés, puisque nous avons été sanctifiés par le Christ. Mais suffit-il d’être baptisé ? Au Maître de maison seul appartient le jugement. Tous les hommes sont appelés au Salut, à participer un jour au Royaume, tous sont invités. Nous le savons, mais qu’il est difficile tout de même de ne pas se faire son idée préalable sur ce jugement… Saint Benoît dans sa Règle invite à « ne pas vouloir être dit saint avant de l’être, mais commencer par l’être qu’on le dise avec plus de vérité« . C’est une sorte de résumé de l’évangile de ce dimanche. La sainteté est humble.
Si Jésus demande d’inviter les pauvres, c’est que Dieu l’a fait le premier avec nous. Hôtes de Dieu, nous sommes ces pauvres, nous n’avons rien à lui rendre. Nous sommes conviés à nous en rappeler au début de chaque Eucharistie, en nous reconnaissant pêcheurs, indignes de prendre part à la Table du Seigneur. Peut-être la seule chose que nous pourrions rendre est-elle justement de servir nous aussi les pauvres, ses enfants, puisque ce que nous faisons aux plus petits d’entre eux, c’est à lui que nous le faisons. Et il y a bien des pauvretés : matérielles, psychologiques, affectives, intellectuelles, spirituelles. Il n’y a que l’embarras du choix pour donner de son indigence à plus pauvre que soi !
Se laisser inviter par Dieu et par nos frères comme un pauvre, inviter les pauvres pour leur donner un peu de nous-mêmes : qui empruntera cette voie d’humilité ? Il connaîtra le Christ, et comprendra sa Parole.

Prière universelle :

PU 22e dimanche ordinaire C

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

En quoi ces paraboles complètent celle de la semaine précédente ?

Comprendre sa foi :

Pourquoi l’humilité est-elle si essentielle dans la vie chrétienne, et si liée à la sainteté ?

Vivre avec Jésus :

Est-ce que je me rappelle de mon indignité au début de chaque Eucharistie ?

21e semaine : Par la petite porte



21e dimanche ordinaire C :
Luc 13, 22-30

Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite, car, je vous le déclare, beaucoup chercheront à entrer et n’y parviendront pas.

Cette parole du Seigneur semble sévère. En tout cas elle est exigeante, pressante. Jésus nous met devant notre responsabilité d’homme. Nous ne serons pas sauvés malgré nous. Dieu nous veut libre d’entrer en communion avec lui, de venir participer à son Règne, et pour cela il faut faire le choix de passer la porte du Royaume tant qu’il est encore temps. Car un jour, cette porte se fermera, et il sera trop tard pour penser à la passer.
Mais pourquoi donc cette porte est-elle étroite ? Dieu n’a-t-il pas le cœur large, lui qui est Amour ? Ne veut-il pas que tous les hommes soient sauvés, lui qui est Miséricorde ? Quelle est cette porte ? D’où vient son étroitesse ? Et d’abord, qu’implique cette étroitesse ?
On ne passe pas une porte étroite par hasard, comme par inadvertance, malgré soi. Il faut vouloir passer par cette porte. Il faut en faire le choix. Et peut-être même faut-il d’abord la chercher et la trouver. Puis il faut oser passer la porte. Certaines portes, en effet, font un peu peur, car on ne sait ce qu’il y a derrière. La porte du Royaume nous fait peur, car depuis le péché originel, nous avons peur de Dieu, nous avons peur d’être aimés dans notre misère. Le mal nous a trompé sur Dieu.
Par une porte étroite, on rentre un par un. Le Père veut nous accueillir chacun personnellement dans son Royaume. Au seuil de l’éternité, il veut prendre un moment avec chacun pour relire sa vie, ce qu’on a fait du temps qui nous a été donné. On ne peut entrer qu’en pleine conscience dans ce Royaume. Cela ne provoque pas de bouchons : il n’y a plus de bouchons dans l’éternité, car il n’y a plus de temps. Mystère difficile à imaginer. Par contre on peut avoir besoin d’un temps de purification à l’entrée du Royaume.
Pour passer une porte étroite, il faut se délester du superflu, et ne garder que l’essentiel. On en passe pas avec de grosses valises dans les mains, ni même un sac sur le dos. On entre les mains vides dans le Royaume, car là on reçoit tout. On laisse à la porte tous les soucis de cette vie, pour que le Père puisse nous embrasser librement. Malheureusement, nous sommes si attachés à tant de choses ! Nous amassons tout cela au-dehors de la maison familiale, au lieu de nous efforcer d’entrer dans l’intimité du foyer. Nous y mettons notre espérance, au lieu de nous efforcer de passer par la porte derrière laquelle se trouve le repos.
La porte, c’est la relation à Dieu. Elle est étroite non pas à cause du cœur de Dieu, qui est infini, mais parce qu’elle se trouve au fond de notre cœur. Or notre cœur est rabougri par le péché, par le mal. S’efforcer de rentrer par la porte étroite, c’est d’abord permettre au Seigneur d’élargir cette porte tant qu’il est encore temps. Notre cœur se dilate de nouveau quand il aime. Or l’amour, c’est maintenant qu’il faut le donner. La porte de la relation à Dieu, c’est maintenant qu’il faut la passer. Le Christ est venu à nous, et vient encore à nous, sur nos places, pour nous y inviter : laissons-nous guider !

Prière universelle :

PU 21e dimanche ordinaire C

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Pourquoi les personnes qui frappent à la porte fermée ne sont pas reconnues par le Seigneur ?

Comprendre sa foi :

Quand la porte du Royaume se ferme-t-elle ? Quand doit-on faire le choix d’y entrer ?

Vivre avec Jésus :

En tant que chrétiens, il me semble que je fais partie des premiers : comment ne pas me retrouver dernier ?

20e dimanche : Apporter le feu



20e dimanche ordinaire C :
Luc 12, 49-53

Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé !

Jésus ne mâche pas ses mots ce dimanche. Il apporte le feu et la division.
Le feu, c’est l’épreuve qui purifie, le baptême dans la mort du Christ. C’est le feu de l’amour qui embrase, se propage, et pousse à tout donner. C’est le feu de la Vérité, lumière qui chasse les ténèbres de notre ignorance. Au long des siècles et jusqu’à aujourd’hui on voit encore le feu de l’Évangile, l’Amour et la Vérité, se répandre partout et en tout temps, même si parfois il semble réduit à quelques flammèches.
Ce feu de l’Évangile se répand visiblement, certes, et nous sommes appelés à y contribuer. Mais aussi et surtout le feu que le Christ est venu apporter doit travailler invisiblement, au fond des cœurs, pour embraser chaque chrétien. Celui qui s’abandonne à ce feu brûle les entraves du péché et va vers le Christ, marche à sa suite. Au creuset de l’humilité, la force naît dans la faiblesse, et le feu nous fait devenir comme des torches vivantes, destinées à propager la Miséricorde du Seigneur dont nous sommes les bénéficiaires par le baptême.
La division, c’est l’expérience de l’hostilité. Qui parle et agit au nom de Dieu, qui se fait porteur du feu de Dieu, doit s’attendre aussi à rencontrer l’hostilité des ennemis de Dieu. Il fera ainsi l’expérience de la division entre la Lumière de Dieu et les ténèbres du refus de Dieu. Cette division est extérieure, certes, face à ceux qui refusent le Christ et luttent contre lui en luttant contre nous. Tout le monde n’y est pas confronté de la même manière, même si cela fait partie de l’expérience chrétienne. Mais la division est aussi intérieure, face à notre péché auquel nous nous attachons tant. Devant cette lutte intérieure, chacun doit recevoir la miséricorde de Dieu qui délivre des entraves. Plus la foi est vive, plus le chrétien vit cette division interne entre ce qui est du Christ et ce qui ne l’est pas. C’est le chemin et le prix de la liberté.
Nous n’avons pas à avoir peur, ni à nous décourager. Nous participons déjà à la gloire du Christ en luttant ainsi avec lui, en étant brûlé intérieurement par le même feu que lui. Une foule innombrable de témoins de la foi nous entoure et nous accompagne. Qui se laissera embraser et purifier ? Il deviendra torche pour le monde.

Prière universelle :

PU 20e dimanche ordinaire C

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Quels fils conducteurs peut-on remarquer entre les trois lectures de ce dimanche ?

Comprendre sa foi :

Quel est le rapport entre le feu qu’apporte Jésus et le baptême ?

Vivre avec Jésus :

Ai-je à cœur de propager le feu que Jésus a allumé ?

19e dimanche : Veiller et servir



19e dimanche ordinaire C :
Luc 12, 32-48

Heureux ces serviteurs-là que le maître, à son arrivée, trouvera en train de veiller.

Nous ne savons pas quand l’Époux reviendra dans la gloire, à la fin des temps. C’est déjà une bonne raison de se tenir prêt, dans l’espérance. Quand nous autres moines nous levons tôt le matin pour veiller et prier, c’est bien cette venue que nous attendons, que nous espérons, que nous voulons hâter par notre prière. Notre intercession pour le monde veut en éloigner le mal. Mais notre veille de garde est aussi tournée vers la venue quotidienne de la grâce. Dès le petit matin, avant l’aurore, nous préparons nos cœurs, nous préparons le cœur du monde, à accueillir sa présence dans nos vies.
Car la venue de l’Époux n’est pas strictement réservée à la fin des temps. Dieu vient à notre rencontre plus souvent que cela. Il peut venir à tout moment, et la manière dont il s’y prend est toujours inattendue. C’est pourquoi il ne faut pas seulement attendre, mais veiller, être aux aguets, ouvrir les mirettes de son cœur pour le reconnaître. Christ ressuscité est là présent dans la simplicité de nos vies, et il mendie notre attention et notre amour.
Il vient dans le frère qui demande un service. Il vient dans la sœur qui a besoin d’être écoutée et aimée. Il vient dans le pauvre qui frappe à notre porte. Il vient dans la personne seule, malade, rejetée qui mendie un peu de compagnie, un peu d’humanité. Il vient dans les enfants et les jeunes qui recherchent des éducateurs. Il vient dans les communautés d’Église qui recherchent des ouvriers de l’Évangile et des pasteurs. Il vient dans les paumés assoiffés de repères pour leur vie. Il vient dans nos voisins et nos compagnons de travail qui portent sans espérance leurs fardeaux cachés. Tout ce que nous aurons fait au plus petit d’entre les hommes, c’est à lui que nous l’aurons fait.
En attendant son retour glorieux, l’Époux souffrant a besoin de nous. Qui répondra à son appel quand il frappe à la porte ? Qui prendra la tenue du service de ses frères et sœurs ? Qui donnera tout pour gagner le trésor de l’amour ?

Prière universelle :

PU 19e dimanche ordinaire C

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Quel est le rapport entre veiller et servir ?

Comprendre sa foi :

Le retour du Christ est-il lointain ? cette perspective devrait-elle marquer notre vie spirituelle ?

Vivre avec Jésus :

Comment est-ce que je veille ? Comment est-ce que je sers ?

18e dimanche : Devenir riche de vie



18e dimanche ordinaire C :
Luc 12, 13-21

Gardez-vous bien de toute avidité, car la vie de quelqu’un, même dans l’abondance, ne dépend pas de ce qu’il possède.

C’est l’histoire d’un « homme riche ». Nous connaissons bien, dans notre société, la puissance de fascination de la richesse. Nous connaissons bien, dans nos familles, les meurtrissures et les divisions que peuvent produire des questions d’héritage. Nous savons aussi, théoriquement, que « l’argent ne fait pas le bonheur », et que la préservation de l’unité familiale est plus précieuse que tout. Pourquoi, alors, pourquoi tant de souffrances liées à ces richesses matérielles ?
Le problème n’est pas que cet homme est riche. Le problème c’est que sa richesse lui a fermé le cœur. Il l’a mise à son unique service, au service de sa tranquillité, de son bien-être personnel. La mort de cet homme, dans la parabole, est bien sûr la mort de son corps. Mais cette mort corporelle est-elle rien d’autre que le signe de l’asphyxie de son cœur ? Celui qui se recroqueville sur son avoir se coupe du courant de la vie, qui est fondamentalement don et réception, transmission et accueil. Lui s’est fermé sur un avoir, sur un acquis, et ses eaux intérieures, de vives qu’elles étaient, sont devenues dormantes, puis mortes.
Et si nous mettions nos richesses au service de l’amour de Dieu et du prochain ? Cela vaut pour toutes sortes de richesses : matérielles, émotionnelles, affectives, intellectuelles ou spirituelles. Il y a tant de pauvres de toutes sortes autour de nous… Il y a tant de personnes qui ont besoin du don de nous-mêmes, de notre considération, de notre aide. Et nous avons tant besoin de nous donner pour être, pour donner sens à notre vie ! Tout est don de Dieu pour que nous puissions à notre tour donner à nos frères, partager avec eux. En cela est notre récompense, notre tranquillité, notre vrai bien-être. Mais il est si facile de l’oublier…

Prière universelle :

PU 18e dimanche ordinaire C

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Jésus témoigne-t-il d’un mépris pour les richesses ?

Comprendre sa foi :

Quelle est la place des richesses dans notre bonheur, dans le sens que l’on peut donner à sa vie ?

Vivre avec Jésus :

Que fais-je de mes richesses extérieures et intérieures ?

17e dimanche : Confiance, Dieu veut notre bien !



17e dimanche ordinaire C :
Luc 11, 1-13

Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père du ciel donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent !

Nous avons l’habitude de dire et de penser que Dieu est bon. Mais est-il aussi facile de le croire vraiment, et de vivre en fonction de cette bonté de Dieu ? Nous devons bien reconnaître que nous peinons à accueillir pleinement la réalité d’un être qui ne soit que bonté, qui ne puisse vouloir que le bien de tous les êtres parce qu’il les a lui-même créés, et à qui tout désir de vengeance ou de punition soit étranger quand les hommes se lèvent contre lui ou contre leurs semblables. Cela semble trop beau pour être vrai. Ou alors il y a quelque chose de choquant, tellement c’est différent de nos modes de vivre, de nos instincts déréglés. Vivre et prier en fonction de cette bonté de Dieu est pour nous un travail.
Au long des temps, il y a eu trop de fausses images de Dieu ou d’images de faux-dieux en colère, désireux de punir les hommes par jalousie. C’est pourquoi on préfère évacuer ce dieu, le faire « mourir », le chasser de notre champ de conscience pour vivre sans lui et se choisir d’autres absolus. Ou quand on le garde dans son champ de conscience, la prière se fait trop souvent marchandage, achat de bienveillance, accomplissement d’un devoir pour ne pas être puni. Jésus sait tout cela. Il connaît ces tendance de nos cœurs d’hommes. Il voit bien nos constructions intellectuelles, nos errances métaphysiques ou religieuses. C’est pourquoi il insiste à temps et à contre-temps pour nous révéler le visage du Père, et nous apprendre à nous tourner vers lui avec confiance pour le prier, sans peur d’être repoussés.
Prier ainsi, cela s’apprend. Et apprendre à prier prend du temps. Cela requiert le temps de lier une amitié, d’apprendre le langage de l’autre, de sortir de ses peurs et de ses a-priori. Discerner la manière dont Dieu répond à nos prières s’apprend aussi. Car il est souvent déroutant, en donnant non pas exactement ce que nous demandons, mais ce qui est le mieux pour nous. Parfois nous demandons mal, ou nous ne demandons pas ce qu’il faut. Nous retombons dans le marchandage pour se concilier la bienveillance d’un dieu-surveillant, ou les largesses d’un dieu-distributeurs-de-bienfaits. Mais le Père n’est ni l’un ni l’autre. Il est celui qui donne la vie, qui aide à vivre, et qui permet de marcher vers la vraie Vie, celle qui n’aura pas de fin. Il est celui qui donne son Esprit Saint.
Alors, confiance, demandons-lui cet Esprit Saint !

Prière universelle :

PU 17e dimanche ordinaire C

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Pourquoi peut-on avoir confiance dans notre Père céleste selon ce texte ?

Comprendre sa foi :

Est-il important de prier le Père ? Ne peut-on pas prier seulement Jésus ?

Vivre avec Jésus :

Est-ce que je prends le temps de prier et ai-je le désir d’apprendre à prier mieux ?

16e dimanche : Quand Marthe reçoit le Christ



16e dimanche ordinaire C :
Luc 10, 38-42

Marthe, Marthe, tu te donnes du souci et tu t’agites pour bien des choses. Une seule est nécessaire.

Les rencontres de Jésus avec les femmes donnent toujours lieu à des scènes très délicates et très profondes. Il se passe et il se dit à ces moments des choses essentielles, notamment pour la vie spirituelle. L’épisode de l’accueil du Christ chez ses amies Marthe et Marie en est un bel exemple. On connaît bien cet épisode pittoresque et si féminin, peut-être trop bien. Malheureusement, on s’habitue à la beauté. Dans le réalisme de Marthe, on reconnaît tant de visages de femmes affairées au service de la maison, au service de la vie. Dans l’attention de Marie, on retrouve tant de cœurs de femmes tout ouverts à rencontrer la personne qu’elles accueillent, à écouter. Peut-être chacun, homme ou femme, peut se reconnaître plus ou moins dans l’une ou l’autre figure, trouver des sympathies, comprendre mieux une attitude ou une manière d’être.
Jésus ne fait pas de jugement de personnes, bien sûr. Il montre juste l’essentiel. Il indique l’invisible, qui ne dévalue en rien le visible. Il met les priorités, manifeste un ordre à garder dans les préoccupations, conduit vers ce qui fait le cœur du service. Il ne reproche rien à Marthe affolée par tant de monde en sa maison, et on la comprend, car Jésus n’était pas seul. Il ne veut rien reprocher non plus à Marie assise et buvant les paroles de l’hôte, qui fait ce qu’elle doit faire, ce vers quoi son cœur et peut-être son tempérament sont inclinés. Jésus rend en quelque sorte son service d’accompagnateur spirituel, orientant vers les choses du Ciel et l’attention Celui qui vient du Ciel.
Nous autres moines et moniales aimons beaucoup cette scène, et les deux protagonistes qui entourent le Christ. Sans y faire explicitement référence, St Benoît nous invite à vivre cette double dimension de l’accueil, en mettant les bonnes priorités : accueillir nos hôtes comme le Christ, prier et écouter la Parole de Dieu avec eux, et leur témoigner une grande humanité dans notre manière de les installer. Nous savons aussi que dans nos communautés, certains frères ou sœurs sont plutôt du tempérament de Marthe, et d’autres de celui de Marie, et nous connaissons bien le genre de tensions que cela peut créer parfois. Plus encore, chacun en nos cœurs, nous avons quelque chose de Marthe et quelque chose de Marie, et c’est pourquoi nous connaissons justement « par cœur » ce que ce genre de situation implique. Finalement sans cesse nous devons nous rappeler, comme tout chrétien, ce qui est le plus nécessaire, ce qui est la seule chose vraiment nécessaire et la meilleure part : se tenir en présence de Jésus, l’écouter, l’aimer.

Prière universelle :

PU 16e dimanche ordinaire C

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Quels sont les parallèles que l’on pourrait faire entre la première lecture, l’hospitalité d’Abraham, et l’Évangile ?

Comprendre sa foi :

Pourquoi donc écouter Jésus est-il plus nécessaire que de le servir ?

Vivre avec Jésus :

Comment est-ce que je sers Jésus ? Est-ce que je prends le temps de l’écouter, calmement ?

15e dimanche : Répandre la tendresse de Dieu



15e dimanche ordinaire C :
Luc 10, 25-37

Toi aussi, fais de même.

Certaines paraboles de l’Évangile, très belles, sont aussi particulièrement dérangeantes, car elles viennent nous rejoindre au cœur de notre quotidien. Ainsi celle du bon samaritain. Elle arrive comme une flèche dans le cœur, ou un rayon de lumière qui éclaire tant de situations de notre vie quotidienne, dans les rues de nos villes, dans nos familles, au travail ou parmi nos amis et connaissances. Que d’hommes et de femmes blessés par la vie, par les hommes ou par la maladie, laissés plus ou moins pour morts au bord du chemin de l’histoire ! Que de pauvres dépouillés, pauvres dans leurs biens, dans leur santé, dans leur dignité, sont là sur nos routes, dont parfois nous détournons les yeux comme ce prêtre et ce lévite, pour beaucoup de raisons.
Dieu, lui, n’a pas passé son chemin lorsque l’homme est tombé sous les coups du péché. Il ne nous laisse pas gisant sur le bord de la route, quand, encore et encore, nous tombons, victimes de nos bandits intérieurs, de nos propres désordres qui nous violentent. Non seulement le Christ n’a pas détourné les yeux de notre pauvreté, mais il n’a pas honte de venir sur nos chemins pour nous relever, nous soigner, nous amener à la maison du repos. Il est cet homme venu d’ailleurs, qui se laisse saisir de compassion, qui se penche sur les blessures humaines, qui prend soin de ceux qui peinent, qui les porte plus loin sur le chemin. Il est l’aubergiste, si discret dans nos vies, qui panse nos blessures, jour après jour.
En nous disant de faire de même, Jésus nous invite à participer à sa mission. C’est notre privilège de baptisés. C’est notre responsabilité, car nous avons reçu pour cela l’amour nécessaire. Dans l’Église, Dieu nous offre sa tendresse, onguent sur nos blessures intérieures. Il a été répandu dans nos cœurs, et il est proposé à quiconque veut bien ouvrir ses portes intérieures à la grâce pour se laisser guérir. C’est maintenant que commence la vie éternelle, dans cet amour reçu de Dieu et transmis aux hommes quand nous nous approchons d’eux avec tendresse, au moins pour leur dire qu’ils sont importants à nos yeux.

Prière universelle :

PU 15e dimanche ordinaire C

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Pourquoi Jésus utilise-t-il une parabole pour répondre à la question du maître de la loi ? Pourquoi ne lui donne-t-il pas plutôt un enseignement moral plus approfondi ?

Comprendre sa foi :

En quoi le Samaritain nous parle-t-il du Christ ? Quels sont les points de ressemblance ?

Vivre avec Jésus :

Quel est le prochain, au cœur de ma vie, sur lequel je devrais me pencher pour le consoler et l’aider à se relever ?

14e semaine : Messagers de Paix



14e dimanche ordinaire C :
Luc 10, 1-12. 17-20

Mais dans toute maison où vous entrerez, dites d’abord : ‘Paix à cette maison.’

Voici que ce dimanche le Christ choisit et envoie des ouvriers à sa moisson. Il les envoie comme lui-même a été envoyé par le Père, c’est-à-dire comme un agneau au milieu des loups, pauvre. Le Fils de Dieu envoyé dans le monde s’est dépossédé de sa puissance divine, qu’il n’a pas « retenue jalousement », comme dit st Paul aux Philippiens (ch 2). Il s’est « anéanti » pour se mettre à notre portée, devenir homme parmi les hommes, jusqu’à l’ultime conséquence de notre finitude : la mort, et une mort violente. C’est ainsi qu’il a annoncé son règne. C’est un règne paradoxal pour nos yeux d’hommes malades qui imaginons plus souvent le royaume sous les traits de la puissance que de l’humilité.
Le Règne que le Fils de Dieu vient apporter est celui d’une relation renouée avec le Père. C’est pour établir un Royaume de communion qu’il a été envoyé, qu’il est venu dans un monde hostile à Dieu. Il est venu les mains vides. Ce n’était pas tant une pauvreté matérielle qu’une disponibilité intérieure, une ouverture du cœur. Il n’a pas regardé l’homme de haut, mais au contraire s’est mis à son niveau. Ce qu’il apportait, c’était la Paix de sa relation avec le Père, la Paix de la communion avec Dieu.
C’est cette Paix qu’il a voulu d’abord apprendre à ses disciples pour qu’ils en deviennent les messagers dans toute maison où ils entreraient. Il ne s’agit pas seulement de transmettre une information comme une lettre postale : « Jésus vous faire dire que… ». Il ne s’agit pas plus d’un vœu pieux, comme on souhaite la bonne année. Il s’agit de porter en soi cette Paix et de la répandre. Ce qui importe est d’avoir d’abord établi une relation de Paix avec le Prince de la Paix, pour pouvoir ensuite entrer en relation avec tous les amis de la Paix, et constituer une chaîne, un lien, un Royaume de Paix ancré dans le sein maternel du Père. Alors les armes tombent peu à peu, le mal est vaincu, la guérison atteint les cœurs, la Paix grandit en chacun.
Nous qui sommes moines, c’est cette Paix avec Dieu que nous désirons construire en nous pour en être témoins et la laisser se répandre sur le monde.

Prière universelle :

PU 14e dimanche ordinaire C

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Le Christ réalise-t-il la prophétie d’Isaïe que l’on entend dans la première lecture ?

Comprendre sa foi :

Comment cette prophétie nous aide-t-elle à mieux comprendre l’Evangile, mieux connaitre Jésus, mieux percevoir qui est Dieu le Père ?

Vivre avec Jésus :

Quel pas ferai-je cette semaine pour être artisan de Paix ?