Archives de catégorie : Méditer

1er dimanche de l’Avent : Veillez !



1er dimanche de l’Avent B :
Marc 13, 33-37

Prenez garde, restez éveillés !

Voici l’Avent. Voici le temps de l’attente, du désir, de la veille. Voici le temps où l’on fait mémoire de la Promesse de Dieu, promesse d’une venue, d’un retour. Tant de fois, par le passé, il est déjà venu, il est intervenu. Tout un peuple l’a attendu. Ainsi de nous aujourd’hui, de nous chrétiens qui attendons son retour. Il vient déjà, chaque jour, à notre rencontre pour se révéler pleinement à nous.
Nous autres moines aimons particulièrement ce temps où se manifeste un sens profond de notre vie. Dans L’Église, nous sommes tout particulièrement des veilleurs. C’est pour cela que nous nous levons tôt le matin, pour veiller. Nous attendons non seulement le jour, mais le Jour, le grand, celui du retour de notre Seigneur. Nous sommes tendus vers cet accomplissement, car il est bien près d’advenir.
En fait, nous faisons déjà advenir ce Jour : par l’amour et par la prière, nous ouvrons la porte de nos cœurs au Seigneur qui, sans cesse, vient à l’improviste.
Garder son cœur à l’écoute. Garder son esprit prêt à bondir aux premiers signes de l’approche du maître de maison parti en voyage. Se tenir à la porte et guetter la présence de Dieu dans le monde. Voilà le moine. Voilà le chrétien.

Prière universelle :

PU 1er dimanche de l’Avent B

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Pourquoi Jésus, dans l’Évangile, nous demande-t-il de veiller ?

Comprendre sa foi :

Jésus n’est-il pas déjà venu, et n’a-t-il pas promis de rester avec nous ? Pourquoi l’attendre encore ?

Vivre avec Jésus :

Comment montrer à Jésus que nous désirons son retour ?

Christ Roi : Le Seigneur des brebis



Christ Roi A :
Matthieu 25, 31-46

Il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des boucs.

La solennité du Christ Roi nous place devant la perspective du jugement dernier. Il est bon, parfois, de se remettre sous les yeux la perspective du retour du Roi, du seul Juge équitable, celui qui sonde le fond des cœurs. Lui seul discerne avec justice la vérité et surtout l’amour. Lui seul accueille chaque personne en vérité, et peut séparer les brebis des boucs.
Juger et séparer, pourtant, nous savons ce que c’est. Nous autres hommes passons une partie de notre temps à juger ceux qui nous entourent, à séparer les individus les uns des autres, à croire que nous discernons les bons des mauvais. Mais qui d’entre nous connaît le fond des cœurs et discerne avec justice ? Déjà pour soi-même il est bien nécessaire de se remettre entre les mains de Dieu. Combien plus pour notre prochain.
C’est sur l’amour que nous serons jugés, et sur rien d’autre, sur le vrai amour de tous les hommes. Dans ce texte, il n’est fait mention de rien d’autre que de l’amour du prochain, spécialement du plus malheureux. Il n’y a rien sur les actes de religion, sur la prière, ni même sur la foi ou la proclamation de la vérité. C’est dans l’amour offert gratuitement à une personne, n’importe laquelle, celle qui en a besoin, que se manifeste le mieux l’ouverture à Dieu. C’est l’amour qui fera la différence entre ceux qui ont vécu dans la vérité avec eux-mêmes et avec Dieu et les autres.
Tous les hommes sont appelés à prendre part au Royaume de Dieu. Tout est déjà prêt. Il ne nous reste plus qu’à répondre à l’invitation, et cette réponse se donne aujourd’hui. Notre oui, celui de tout homme, c’est l’amour des frères, le service des pauvres, l’accueil de l’étranger, le soin des malades de toutes sortes. Le Christ Roi vient à nous à travers tous ceux que nous côtoyons, surtout les plus faibles. Nous serons jugés sur l’amour que nous leur donnons, sur l’amour que nous témoignons ainsi au corps blessé du Seigneur. Aimons donc, et nous le rencontrerons, dès aujourd’hui. Alors nous serons des brebis du Seigneur.

Prière universelle :

PU-FêtesSeigneur-ChristRoi-A

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Quelles différences et quelles ressemblances entre les deux catégories d’hommes, « brebis » et « boucs » ?

Comprendre sa foi :

Peut-on vraiment servir Dieu sans s’en rendre compte ?

Vivre avec Jésus :

De ces textes, est-ce la peur ou l’amour du Roi qui naissent en moi ?

33e dimanche : La fidélité, œuvre d’amour



33e dimanche ordinaire A :
Matthieu 25, 14-30

‘Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton seigneur.’

Voici qu’approche la fin de l’année liturgique, et, comme dimanche dernier, l’Église tourne nos yeux vers le but du voyage, vers le retour du Seigneur. Mais cette parabole ne nous parle pas tant du futur que du présent. Certes, elle ouvre la perspective d’une rencontre finale, mais ce n’est que pour nous encourager à vivre notre quotidien dans la fidélité à la mission confiée par le Maître. Notre vie éternelle se joue dans la vie présente, lieu de notre choix d’aimer la vie reçue de Dieu, et de la faire fructifier au service des autres.
Deux des serviteurs reçoivent ainsi le qualificatif de « bon et fidèle ». De quelle fidélité s’agit-il ? Le troisième serviteur est qualifié de « mauvais et paresseux ». La fidélité des premiers est donc l’opposé de la paresse du troisième. C’est une fidélité qui met en œuvre. La vraie foi est celle qui agit pour le bien, selon la Parole du Seigneur. Elle se met au service, comme cette femme vaillante de la première lecture, inventive pour le bien de tous, donnée dans l’amour à travers les choses de son quotidien. Rien peut-être qui se voie beaucoup, qui brille, dans son service de la vie. Elle prend soin, elle honore le don de Dieu. C’est tout simple.
Quelle belle perspective de faire la joie de Dieu en faisant celle de nos proches ! Il vaut bien la peine de se secouer du sommeil de ses paresses, de ses langueurs spirituelles. C’est ainsi que l’on participe à la joie de Dieu, joie de la vie qui fructifie et que l’on transmet. Que ce fruit porté soit un vrai fruit, un fruit digne de dons divins. L’œuvre de cette femme n’est pas seulement un devoir matériel accompli avec vigueur et courage. C’est une œuvre d’amour.
Aux serviteurs qui avaient reçu 5 talents ou 2 talents, il n’avait pas été demandé de les faire valoir. Ils se sont simplement laissés portés par l’amour, par la fidélité envers le Maître. La peur a été mauvaise conseillère pour celui qui avait reçu un talent. Elle a fermé son cœur. Il refuse la relation avec son Maître, et se sépare volontairement de lui. Il ne veut rien avoir en commun avec ce Maître qu’il juge dur alors qu’il se révèle si bon avec les deux autres. Mystère du refus d’aimer, qui porte en lui le malheur.

Prière universelle :

PU 33e dimanche ordinaire A

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Quelles différences y a-t-il entre les trois serviteurs, au début puis à la fin ?

Comprendre sa foi :

Ces différences sont-elles des inégalités ?

Vivre avec Jésus :

Quels talents ai-je reçu à faire fructifier dans l’amour ?

32e dimanche : Quand tarde l’Époux



32e dimanche ordinaire A :
Matthieu 25, 1-13

Comme l’époux tardait, elles s’assoupirent toutes et s’endormirent.

N’est-ce pas parfois ainsi dans notre vie spirituelle ? N’arrive-t-il pas que l’Époux semble tarder ? Le soir tombe, la nuit vient, on entre dans une sorte de ténèbre intérieure. On a passé un temps, une période de vie, à guetter, tout d’abord dans l’excitation de la venue prochaine, puis dans une sorte d’interrogation sur un possible retard de l’intervention divine. Peut-être s’est-on employé dans quelque œuvre utile, ou alors a-t-on laissé passer le temps dans un activisme creux et insouciant. Les heures, les jours, les années sont passées sans que cet Époux espéré ne manifeste vraiment sa présence, et une nuit arrive. Comment l’abordera-t-on ?
Dans cette nuit, toutes les vierges s’assoupissent et s’endorment. Mais cela ne leur sera pas reproché. Veiller ne semble donc pas consister à essentiellement à rester éveillé. On peut veiller tout en dormant. C’est rassurant pour nous. Combien de fois ne s’endort-on pas dans sa prière, ou ses œuvres de miséricorde ? Il y a des moments où un dynamisme intérieur semble fléchir, quand Dieu est apparemment en retard, qu’il ne semble pas agir.
Toutes les vierges se réveillent aussi à l’annonce de l’arrivée de l’Époux. Toutes désiraient bien sa venue, et elles se préparent en conséquence. Chacune a sa lampe encore un peu allumée, mais c’est à ce moment que les prévoyantes se distinguent des insouciantes. Toutes avaient désiré ce moment, mais toutes n’étaient pas prêtes. Toutes l’avaient attendu, mais pas de la même manière. Il y a un temps pour tout. Les prévoyantes avaient utilisé le temps laissé par L’Époux pour organiser leur veille, pour enraciner leur désir et lui permettre de tenir dans le temps. Au milieu de la nuit, ce n’était plus le moment de la préparation, mais le temps de la rencontre.
Seules les vierges prévoyantes s’étaient mises en état d’être accueillantes et accueillies. Leur intériorité était resplendissante. Leur cœur était tout brûlant d’amour.

Prière universelle :

PU 32e dimanche ordinaire A

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Comment la première lecture éclaire-t-elle l’attitude des vierges prévoyantes ?

Comprendre sa foi :

Le retour de l’Époux concerne-t-il seulement la fin du monde ?

Vivre avec Jésus :

Ai-je déjà fait l’expérience de cette attente de l’Époux ? Est-ce que je me prépare à sa venue, son intervention dans ma vie ?

31e dimanche : L’humilité, grandeur du serviteur



31e dimanche ordinaire A :
Matthieu 23, 1-12

Le plus grand parmi vous sera votre serviteur.

Qui, parmi nous, est plus grand que Dieu ? Le Fils de Dieu a pris notre chair, il est le Christ, Dieu avec nous et parmi nous. Or il s’est fait pour nous serviteur de la Vie qui vient du Père. Il s’est abaissé pour venir jusqu’à nous, parler notre langage et partager nos gestes. Il s’est fait notre frère, l’un des nôtres. Il a pratiqué ce qu’il a enseigné, et enseigné ce qu’il a pratiqué, accomplissant ainsi pleinement la Loi de Moïse. Il l’a fait non pas pour lui, mais pour nous montrer le chemin vers son Père et notre Père. Comme service ultime, Jésus a donné sa vie pour nous transmettre la Vie. Il est notre seul Maître.
Grande est l’imposture des scribes et des pharisiens qu’il dénonce. Ils prétendent agir au nom de Dieu, mais leur comportement est en réalité au profit de leur égo, de l’image qu’ils veulent donner. Ils ne sont pas serviteurs des autres comme Dieu est serviteur, mais serviteurs d’eux-mêmes pour recevoir à leur profit l’admiration qu’ils désirent. Ils prennent ce qui ne revient qu’à Dieu. Tout croyant peut être concerné par cette attitude religieuse. Jésus ne met pas le doigt seulement sur la faiblesse des « professionnels » de la religion. Car on touche là au péché initial de l’homme, enraciné dans le cœur de toute personne : se faire dieu, mais pas comme est Dieu, se mettre au centre du monde et chercher à attirer tout à soi. Et une religion qui n’est plus service peut devenir moyen égoïste de satisfaction de soi.
Si l’on nomme un frère « père », c’est qu’il reflète la présence de l’unique Père. Si l’on appelle un frère « maître », c’est qu’il parle et agit au nom de l’unique Maître. Mais nul ne peut revendiquer pour lui ces titres ni se les approprier quand il sont reçus par honneur envers l’unique Seigneur. L’humilité seule révèle le vrai Père, le vrai Maître.

Prière universelle :

PU 31e dimanche ordinaire A

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Quelle attitude Jésus dénonce-t-il ?

Comprendre sa foi :

Pourquoi l’humilité est-elle si importante pour notre foi ?

Vivre avec Jésus :

Quel appel résonne pour moi dans ce passage d’évangile ?

Toussaint : Ils ont choisi d’aimer…



Toussaint :
Matthieu 5, 1-12

Heureux…

Les saints sont heureux parce qu’ils ont su aimer.
Pauvreté de cœur, douceur, larmes, faim et soif de justice, miséricorde, pureté de cœur, œuvre de paix : ce qui rend heureux, c’est la qualité du cœur. De surcroît, cette qualité de cœur du saint a souvent été vérifiée et purifiée au creuset de la souffrance, une souffrance propre à l’amour. Comme Jésus, avec Jésus, à un moment où l’autre de leur vie, ils ont enduré une persécution. Non seulement elle n’était le fruit d’aucun manque d’amour, mais elle était au contraire une réponse contradictoire à l’amour offert. Ils n’ont pourtant pas voulu renoncer pour autant à aimer.
Les saints ont choisi d’aimer, et puis c’est tout. Ils ont fait en sorte d’apprendre à aimer, de s’entrainer à aimer. Puis ils ont voulu et su aller plus loin dans l’amour, jusqu’à rendre pauvreté de cœur pour orgueil, douceur pour violence, larmes de repentir pour moqueries, miséricorde pour injure, pureté de cœur pour mensonge, paix pour haine.
Pourtant aucun n’était parfait dès le départ. Et aucun ne l’est devenu à l’arrivée (à ce propos voir : Sainteté et humanité). Personne n’est tout à fait « dans les clous » de l’Évangile. Ils sont tombés, tous, mais ils se sont relevés, sans cesse. Peut-être est-ce justement cela leur secret. Ils ont reconnu leur faiblesse, et ils ont su laisser le Seigneur lui-même leur apprendre à accueillir celle des autres, avec patience. Ils ont appris à croire dans les autres, parce que le Seigneur croyait en eux. Ils sont devenus des amoureux parce qu’ils se sont laissés aimer par Dieu.
Bienheureux sont-ils, maintenant qu’ils ont été jugés sur leur amour !

Prière universelle :

PU Toussaint B
PU 2 novembre – Fidèles défunts

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Pourquoi Jésus ne parle-t-il pas clairement d’amour dans les Béatitudes ?

Comprendre sa foi :

Pourquoi tant de souffrance présente dans les Béatitudes ?

Vivre avec Jésus :

Quelle Béatitude est-ce que je préfère ? Quelle est celle que je voudrais m’entrainer à vivre du mieux que je pourrai ?

30e dimanche : L’amour comme loi



30e dimanche ordinaire A :
Matthieu 22, 34-40

Tout ce qu’il y a dans l’Écriture dépend de ces deux commandements.

Jésus est de nouveau mis à l’épreuve. Ce n’est plus en contexte politico-religieux, mais dans celui de la piété et de la rectitude de la foi. Un savant, spécialiste des règles de la religion, s’avance vers Jésus, au nom des pharisiens, amoureux de la Loi. Il s’agit de le tester, d’évaluer son rapport aux quelques centaines de commandements contenus dans l’Écriture et la Tradition. La réponse aurait sans doute été plus aisée si la question avait été au pluriel : les dix commandements, les dix paroles données à Moïse au Sinaï. Jésus est interrogé sur la fine pointe de la Loi, et donc sur sa raison d’être, son fondement.
Jésus invite au passage de la Loi à l’amour. Il donne le grand critère d’interprétation de toute la Loi ancienne, pour la lire, l’interpréter, la mettre en pratique. Il ouvre ainsi les portes de la Loi nouvelle : l’Esprit Saint, l’Esprit d’amour, répandu dans le cœur de ceux qui croiront en lui. Aimer Dieu et ses frères est une feuille de route pour la vie morale, pour la manière de se comporter. C’en est une aussi pour la lecture de l’Écriture, la lectio divina : lire dans l’Écriture l’amour de Dieu et des autres, lire avec amour, laisser jaillir l’amour de la lecture et de la méditation du texte sacré.
Mais nous, chrétiens, ne sommes-nous pas parfois comme les pharisiens ? Dans l’action comme dans la prière, nous préférons souvent les mesures humaines à la démesure divine. Cela nous paraît plus facile. Nous nous efforçons d’être en règle avec la loi de l’Église, et c’est juste. Nous scrutons le texte sacré avec notre intelligence, et c’est bien. Mais ne faudrait-il pas un peu plus lâcher prise dans l’amour ? C’est alors que Dieu parle, qu’il se manifeste, qu’il agit et nous fait agir.

Prière universelle :

PU 30e dimanche ordinaire A

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

La première lecture donne une clé pour comprendre le lien entre l’amour de Dieu et l’amour du prochain, laquelle ?

Comprendre sa foi :

L’amour peut-il être commandé ? La loi est-elle opposée à l’amour ?

Vivre avec Jésus :

Ai-je pour loi l’amour ?

29e dimanche : César et Dieu



29e dimanche ordinaire A :
Matthieu 22, 15-21

Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu

On n’aura jamais fini de méditer sur cette courte phrase pour l’approfondir et en prendre la mesure. Elle ne résout pas seulement une question d’impôt. Jésus donne un critère de discernement qui touche l’intime du cœur de l’homme. L’enjeu ne concerne pas seulement ni d’abord l’ordre politico-religieux, mais celui, profondément spirituel, de notre relation à Dieu. Les pharisiens et les hérodiens sont en profond désaccord sur cette question. Mais leur fausse union contre Jésus, pour le prendre en faute soit devant le peuple, soit devant César, manifeste le combat plus profond qui se mène. Cette hypocrisie trouvera son comble lors de la Passion, quand le Fils de Dieu sera rejeté et prendra sur lui la violence de l’humanité.
Jésus dérange les pharisiens, parce qu’il critique leur pratique religieuse ostentatoire et résolument hostile au pouvoir en place, qui leur procure l’aura populaire d’une sorte de contre-pouvoir spirituel. Il dérange les partisans d’Hérode, parce que sa liberté de parole et son désintéressement social, qui lui valent la sympathie des foules, met en cause leur engagement politique et leur collaboration avec l’envahisseur. Dieu et César n’ont au fond guère d’importance dans la question. Ils ne servent que de prétexte à un piège subtile. Dans les deux cas, la religion est utilisée comme terrain et moyen de pouvoir et de reconnaissance sociale plus que comme lien véritable à Dieu et entre les hommes.
Jésus crée une liberté nouvelle en séparant deux ordres que l’on a la tentation de confondre depuis le péché originel : le terrestre et le céleste. Le César qui se proclame dieu ne l’est pas, et lui rendre la monnaie de sa pièce n’est pas lui rendre un culte. Le culte véritable rendu au vrai Dieu est de lui offrir ce qui porte son effigie. Qu’est-ce qui porte l’image de Dieu, sinon l’être profond de l’homme ? Dieu nous invite à offrir toute notre personne en sacrifice saint, amoureux. C’est sans commune mesure avec la monnaie impériale. On donne un avoir trompeur en payant une taxe. On reçoit la vérité de son être en se tournant vers Dieu.

Prière universelle :

PU 29e dimanche ordinaire A

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Pourquoi Jésus traite-t-il les pharisiens et les hérodiens d’hypocrites ?

Comprendre sa foi :

Jésus sépare-t-il totalement religion et politique ?

Vivre avec Jésus :

Est-ce que je rends bien à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ?

28e dimanche : Tout est prêt, venez !



28e dimanche ordinaire A :
Matthieu 22, 1-14

J’ai préparé mon banquet, mes bœufs et mes bêtes grasses sont égorgés ; tout est prêt : venez à la noce.

Les paraboles de Jésus ne manquent pas de paradoxes. Celle qui nous est proposée ce dimanche en offre une succession. Il est bien étrange que des invités aux noces du fils du roi refusent de venir. Il est plus incompréhensible encore qu’en réponse à l’insistance du roi, ses envoyés soient méprisés, chacun préférant son travail ou son commerce, et répondant à la bonté par la violence. La réaction du roi, pourtant bon, qui se met en colère contre les invités puis rassemble pour son festin ceux qui ne l’étaient pas, peut aussi surprendre. Pourquoi ce refus des invités ? Il paraît tout à fait insensé ! Et pourquoi vouloir remplir la salle du festin à tout prix, quitte à refouler l’un ou l’autre qui n’aurait pas d’habit de noces ?
Les paraboles parlent de chacun de nous. Elles décrivent notre vie. Elles nous renvoient à notre cœur. Leurs paradoxes sont un miroir des nôtres. D’une manière ou d’une autre, nous sommes invités aux noces. Mais comment répondons-nous à cette invitation ? Nous mettons-nous en chemin pour aller les célébrer ? Ou bien préférons-nous nos champs et nos commerces ? Le Royaume des Cieux n’est pas un état futur qui nous attend après cette vie, dans un au-delà. Il commence ici-bas, et maintenant. Certains ont entendu l’invitation, ont reçu au baptême un vêtement adéquat, ont appris plus ou moins le chemin pour s’y rendre, celui de l’amour de Dieu et des frères. Mais l’invitation a peut-être été perdue ou ignorée, le vêtement est la proie des mites, et le chemin du bien-être a supplanté celui de la vraie joie. D’autres ont suivi le chemin de l’amour, attirés par les chants de fête, ils se sont revêtus d’humilité et de bonté par le don d’eux-mêmes, et finalement ils ont été invités alors qu’ils ne l’étaient pas.
Nous autres chrétiens sommes les invités. Notre réponse n’est jamais parfaite. Comment nous rendons-nous au festin eucharistique ? Nous ne pouvons nous satisfaire de l’invitation, encore faut-il se revêtir concrètement de l’amour, du don de soi au quotidien.
Nous sommes aussi les serviteurs chargés d’inviter nos frères. Vers qui allons-nous ? Quand les invités ne répondent pas ou nous maltraitent, le Roi nous envoie vers les périphéries, vers ceux qui ont leur cœur ouvert et prêt, même s’ils n’ont pas reçu d’invitation préalable.

Prière universelle :

PU 28e dimanche ordinaire A

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Quels sont les mots répétés le plus souvent dans cette parabole ?

Comprendre sa foi :

Comment cette histoire éclaire-t-elle le Baptême, l’Eucharistie, la mission ?

Vivre avec Jésus :

Puis-je me retrouver dans les différentes catégories de personnes ?

27e dimanche : La joie du fruit porté



27e dimanche ordinaire A :
Matthieu 21, 33-43

Quand arriva le temps des fruits, il envoya ses serviteurs auprès des vignerons pour se faire remettre le produit de sa vigne.

Les premiers moines nous invitent à garder devant nos yeux la perspective du retour du Christ. Ils nous invitent même à croire que le Père vient quotidiennement vers nous par l’intermédiaire de serviteurs, par l’intermédiaire des frères et des pauvres qui mendient notre amour. Il ne s’agit pas d’avoir peur d’un patron qui réclamerait du rendement et qui pourrait se mettre colère s’il n’est pas assez élevé. Dieu n’envoie pas ses serviteurs pour contrôler nos efforts, mesurer notre générosité, tester notre soumission. Il désire juste nous offrir la joie de lui remettre le fruit porté.
Cette parabole parle du mystère de l’Histoire du Salut, de l’envoi des Prophètes et de la venue du Fils. Mais elle nous rappelle aussi notre responsabilité de chrétiens. Puisque nous avons la grande grâce d’avoir reçu le Royaume en partage, nous sommes appelés à en prendre soin, et à en offrir les fruits au Père. L’Esprit Saint a été répandu dans nos cœurs pour que nous soyons féconds en amour. Il n’y a qu’à laisser cette vie surgir, les fruits se développer, et nos frères venir cueillir le fruit ainsi porter. Reconnaissons que notre cœur égoïste, parfois s’accapare ce fruit. Mais n’oublions pas que notre joie est dans le don.
Nous sommes l’Église, vigne plantée par le Seigneur et entourée de toute sa sollicitude. Nous sommes les vignerons, travaillant dans la vigne de ce monde. Nous sommes les serviteurs, envoyés auprès des hommes pour leur offrir la joie de remettre à Dieu le fruit de la vie. Garderions-nous pour nous la joie du fruit porté au lieu d’y ajouter celle de l’offrir au Propriétaire ? Servir les pauvres, annoncer la Bonne Nouvelle, faire miséricorde, distribuer largement l’amour autour de nous : n’est-ce pas cela remettre à Dieu le produit de la vigne ? Donnons, car tout nous est donné.

Prière universelle :

PU 27e dimanche ordinaire A

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Quelle est cette vigne, ou ces vignes, dont parlent les lectures ?

Comprendre sa foi :

Quel est notre rôle de chrétiens, d’hommes, dans cette vigne, ou ces vignes ?

Vivre avec Jésus :

Comment puis-je me reconnaître dans les vignerons, les serviteurs, le fils ?