Archives par mot-clé : amour

28e semaine : Pauvre de soi, riche de Dieu



28e dimanche ordinaire B :
Marc 10, 17-30

Bon Maître, que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ?

Il est touchant cet homme qui accourt vers Jésus, si généreux dans son désir de bien faire. Il est attristant ce riche dont l’idéal est entravé par ses possessions matérielles. C’est pourtant une même personne. Pourquoi donc sa course vers la sainteté s’est-elle ainsi arrêtée ?
Il vient vers le « bon Maître », mais le rencontre-t-il vraiment ? Jésus le regarde, l’aime, l’appelle à lui qui est Vie éternelle, accomplissement de son désir. Mais l’homme ne noue pas de relation. Le riche a un autre maître.
De tous les commandements, peut-être lui manque-t-il le premier de tous et le second qui lui est semblable. Il n’est pas prêt à tout donner pour les pauvres. Il n’est pas prêt à se donner pour Dieu. Il se possède encore lui-même. Il n’a pas encore compris que la vie éternelle qu’il désire n’est pas le mérite d’un « faire », mais l’accomplissement d’un « être » dans l’amour, le don de soi.
Il repart triste, seul avec ses possessions, avec la richesse de ses œuvres bonnes, avec la maîtrise de sa vie.

Prière universelle :

PU 28e dimanche ordinaire

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Pourquoi les disciples sont-ils de plus en plus déroutés ?

Comprendre sa foi :

La sainteté est-elle œuvre de l’homme ou œuvre de Dieu ?

Vivre avec Jésus :

Et moi, face à ce riche, et surtout face au regard aimant de Jésus, que dois-je faire, qui dois-je être pour avoir la vie éternelle ?

6e semaine de Pâques : Aimez-vous !



6e dimanche de Pâques B :
Jean 15, 9-17

Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés.

Le commandement du Christ est un cri. Il est le cri du Dieu qui veut le bonheur de l’homme. Dieu nous supplie de faire en sorte d’être heureux, car il nous a créés pour cela. Nous savons tous que l’amour est la source du bonheur : pourquoi alors avons-nous tant de peine à nous aimer les uns les autres ? Pourtant Dieu ne peut pas faire notre bonheur sans notre volonté d’aimer, car il ne veut pas violer notre liberté.
Dieu nous veut libres. Si le Christ donne ainsi un commandement pour que nous lui obéissions, ce n’est donc pas pour faire de nous des serviteurs, mais des amis. L’amour fait de nous les amis de Dieu. Il nous fait ressembler à Dieu, car il nous rend libre de donner notre vie pour rendre les autres heureux. Nous avons été créés pour cela, et nous ne parvenons à notre plénitude qu’en aimant.
Par la Résurrection, le Christ nous unit à lui. Le Ressuscité veut venir accomplir en nous ce commandement de nous aimer comme il nous a aimé. Il nous a choisi pour cela. Et il veut nous donner son Esprit d’amour.
Alors ouvrons nos cœurs : choisissons de tout faire pour aimer !

Prière universelle :

PU 6e dimanche de Pâques B

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Que veut dire « demeurez dans mon amour » ? On peut le comprendre de différentes manières…

Comprendre sa foi :

Pourquoi l’amour de Dieu et l’amour du prochain sont-ils inséparables  ?

Vivre avec Jésus :

Est-ce que je fais ce que je peux pour accueillir l’amitié de Jésus ?

Bx Ogier, Avant la fête de la Pâque…



Bienheureux Ogier de Locedio
Sermon I sur le discours du Seigneur durant la dernière Cène

Traduction du frère Thibaud

Ogier est né vers 1140-50 à Trino, non loin de Vercelli en Italie du nord, dans le Piémont. Il entra à l’abbaye voisine de Locedio dont il devint l’abbé en 1205 et où il mourut en 1214. Il a laissé deux ouvrages : un Traité à la louange de la sainte Mère de Dieu, et 15 sermons sur le discours du Seigneur après la Cène, dont vous avez le début ci-dessous.
Poursuivre la lecture

31e semaine : Quel est le premier commandement ?



31e dimanche ordinaire B :
Marc 12, 28b-34

Un scribe s’avança vers Jésus pour lui demander : « Quel est le premier de tous les commandements ? »

N’est-il pas beau ce scribe, ce théologien, ce chercheur de Dieu qui s’avance auprès de Jésus pour l’interroger ? C’est un amoureux de la Parole de Dieu ! C’est toujours beau un amoureux ! Il ressemble sans doute à l’auteur du psaume 118 qui ne cesse de chanter son amour pour la loi du Seigneur, son désir d’obéir à la parole de son Dieu, car il est justice et amour. Dans les évangiles, il y a des scribes qui pinaillent sur des détails. Lui semble chercher l’essentiel. Il désire aller au cœur de la rencontre avec Dieu.
« Le premier de tous les commandements » : il ne s’agit évidemment pas d’un ordre chronologique ; ce n’est pas non plus un contrôle de catéchisme sur les 10 commandements révélés à Moïse ; ce n’est pas non plus une joute théologique, même si c’est une question d’école. Il n’y pas la mise à l’épreuve que l’on rencontre parfois. Il se questionne sur le plus important dans la vie devant Dieu, comme le montre sa réponse à Jésus. Cet essentiel, ce n’est pas ce que l’on donne à Dieu, ces offrandes et ces sacrifices que ls païens offrent aussi aux idoles. L’essentiel est l’écoute amoureuse, la disponibilité de cœur, plus importante, même, que le culte.
Ce maître qui vient trouver un autre maître, avec grand respect, et humilité, est un homme à l’écoute. Il vit déjà la parole qu’il reçoit. Pourtant il ne sait pas qu’il la reçoit de la bouche de Dieu fait homme. Il ne sait pas qu’il rencontre LE Maître. Jésus, lui, sait qu’il n’est pas loin du Royaume des cieux. Il a compris le message. Il ne lui reste plus qu’à reconnaître et rencontrer la Personne qu’il a en face de lui, et marcher à sa suite.

Prière universelle :

PU 31e dimanche ordinaire B

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Pourquoi Jésus ne se contente-t-il de donner le premier commandement ?

Comprendre sa foi :

Coeur, âme, esprit, force : par ces mots, que nous dit Dieu de l’amour ?

Vivre avec Jésus :

Le Seigneur est-il mon unique, celui que j’aime et qui me fait aimer les autres ?

20e semaine : Chair donnée, Vie transmise



20e dimanche ordinaire B :
Jean 6, 51-58

Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui.

Prenons-nous parfois le temps de méditer vraiment sur ce qui se passe à l’Eucharistie ? Jamais assez. Elle risque toujours de devenir une chose normale pour le chrétien. Et pourtant : peut-on vraiment s’habituer à manger la chair du Christ et à boire son sang ? Peut-on s’habituer à penser que Dieu vient demeurer en nous et nous en Dieu ?
Mystérieux et ineffable échange : l’infiniment grand se donne à manger au tout petit, le Créateur à sa créature. Celui qui consomme prend vie de celui qui est consommé. Le mortel est invité à donner son peu d’existence au Vivant, non pour un engloutissement, mais pour une divinisation.
En recevant la chair du Christ dans le Sacrement, nous devenons chair du Christ dans l’Église. De même que le Christ a été envoyé par le Père dans notre chair, de même le chrétien devient chair du Ressuscité, envoyé pour le monde pour transmettre la Vie de Dieu. De même que Jésus offre la vraie nourriture qu’il est lui-même, de même la Vie nous pousse à donner notre vie les uns pour les autres. Nous pouvons nous aussi offrir notre chair dans le travail de nos mains et la sueur de nos fronts. Ainsi notre vie peut devenir Eucharistie.

Prière universelle :

PU 20e dimanche ordinaire B

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

Comment Jésus explique-t-il son expression « pain vivant » ?

Comprendre sa foi :

Que veut dire « vivre par le Christ » ?

Vivre avec Jésus :

En quoi ce passage d’Évangile me fait-il mieux comprendre l’Eucharistie ? Me permet-il de mieux la vivre ?

La Croix du Christ : Remède, exemple et mystère



Gautier de St Victor, Sermon III sur les trois raisons de se glorifier dans la Croix

(traduit par frère Thibaud)

Il y a trois raisons pour lesquelles nous devons nous glorifier dans la croix : elle est un remède, un exemple et un mystère.

La croix : un remède

Nous appelons remède le mérite de la Passion et le la mort même du Christ. En effet, le Christ lui-même, exempt de tout péché, seul libre parmi les morts, n’a nullement été débiteur de la mort, mais cependant, « à cause de l’immense amour dont il nous a aimés » (Eph 2,4)  en obéissant au Père, il a souffert pour nous, débiteurs de la mort, une mort qu’il ne méritait pas. Et il a beaucoup mérité et nous a fait don de son mérite, de sorte que nous arrive par lui ce mérite qui lui aurait servi aussi s’il en avait eu besoin.

Ce mérite est si grand qu’il suffit au salut de tous. La grandeur du mérite vient de la grandeur de l’amour, comme on le pense communément. Ainsi, puisque l’amour du Christ est immense, le mérite de sa mort aussi est immense. Si tous les saints, tous ceux qui n’ont vécu depuis le commencement du monde et ceux qui viendront jusqu’à la fin du monde, avaient été libres de tout péché et étaient morts pour la justice, la mort de tous n’aurait pas cependant autant mérité que la seule mort du Sauveur qui n’a eu lieu qu’une seule fois. Je vais dire encore davantage. Si tous les anges, les Dominations, les Trônes, les Chérubins et les Séraphins s’étaient incarnés, étaient devenus mortels et étaient morts pour la vérité, la justice et la piété, leur mérite à eux tous ne pourrait pas être égalé au mérite du Christ ; d’où il suit que, non seulement un mérite aussi grand suffit à la rédemption du monde entier, mais encore, si l’univers était illimité et si tous croyaient dans le christ, un tel mérite suffirait à tous pour le salut.

Paul, en contemplant ce trésor incomparable de notre salut, déclare : « Loin de moi la pensée de me glorifier, sinon dans la croix de notre Seigneur Jésus-Christ » (Ga 6,14), c’est-à-dire : loin de moi la pensée de me juger digne d’autre chose que de gloire et de salut, sinon dans la puissance, la force et le mérite de la Passion. Car dans ce remède se trouve notre unique espérance, puisqu’il « n’y a pas d’autre nom sous le ciel qui doive nous sauver » (Ac 4,12). Ce remède suffit aux tout-petits et à ceux qui n’ont pas le temps de travailler à leur salut.

La croix : un exemple

Mais pour ceux qui peuvent travailler à leur salut, en plus du remède on exige qu’ils suivent l’exemple, « puisque le Christ a souffert pour nous » afin « que nous marchions sur ses traces » (1 P 2,21). D’où la parole de l’Apôtre : « Frères, nous vous exhortons à ne pas recevoir en vain la grâce de Dieu » (2 Co 6,1). Il appelle « grâce » ce remède de la mort du Christ. Celui qui ne veut pas travailler à son salut alors qu’il le peut, « reçoit la grâce en vain ». Donc « se glorifier dans la croix » à cause de l’exemple, c’est l’imiter lui-même avec joie, comme l’Apôtre qui se glorifie « dans les tribulations » ; et aussi, les apôtres « sortaient joyeux du Sanhédrin, parce qu’ils avaient été jugés dignes de supporter des injures pour le nom de Jésus » (Ac 5,41).

Il faut imiter l’exemple de la Passion non seulement pour conserver le remède, mais encore pour accroître l’éclat de la couronne. « Car chacun recevra son propre salaire en fonction de son travail, et l’homme récoltera ce qu’il aura semé » (cf. Ga 6,8). Donc, que chacun examine bien quelle semence il jette en terre, car « celui qui sème dans la chair récoltera, de la chair, la corruption », mais « celui qui sème dans l’Esprit récoltera, de l’Esprit, l’incorruptibilité » (id.), et « celui qui sème chichement récoltera aussi chichement, celui qui sème abondamment récoltera aussi abondamment » (2 Co 9,6). Loin de toute rivalité, car « quel que soit le travail de chacun, le feu l’éprouvera » (1 Co 3,13).

La croix : un mystère

Nous appelons mystère de la croix le sens mystique (caché) de ce même bois. Car le bois a une forme carrée. Ce carré de la croix désigne un certain carré invisible de la charité dont l’Apôtre dit : « Afin qu’enracinés et fondés dans la charité, vous puissiez comprendre avec tous les saints ce qu’est la largeur et la longueur, la hauteur et la profondeur » (Eph 3,17-18). La largeur de la charité s’étend jusqu’aux ennemis, elle est signifiée par la largeur de la croix. La longueur de la charité, c’est que l’on persévère jusqu’à la fin, elle est exprimée par la longueur de la croix. La hauteur de la charité, c’est de tout faire pour Dieu dans l’espérance de la béatitude éternelle. La profondeur de la charité, c’est de ne rien attribuer au mérite de l’homme, mais de tout attribuer à la grâce et à la miséricorde de Dieu dont nous ne pouvons pas comprendre les raisons, les desseins, et les jugements. En effet, cette profondeur est sans fond, de là vient que l’Apôtre, parlant de l’élection de Jacob et du rejet d’Esaü, s’écrie : « Ô profondeur des richesses, de la sagesse et de la science de Dieu, qu ses jugements sont incompréhensibles » (Rm 11, 33).

Ils ne peuvent donc pas comprendre ce carré de la charité, c’est-à-dire en avoir parfaitement connaissance, ceux qui n’auront pas été « enracinés et fondés dans la charité » (Eph 3,17), parce que les ténèbres ne saisissent pas la lumière : « enracinés », par analogie avec l’arbre, « fondés », par analogie avec la maison ; enracinés par l’amour du prochain, fondés par l’amour de Dieu. Par l’amour du prochain on devient un bon arbre, par l’amour de Dieu on devient maison de Dieu, demeure et temple de Dieu. L’amour du prochain apparaît extérieurement dans les actes, l’amour de Dieu est au-dedans, caché dans le cœur.

Voyez quels fruits agréables produit l’arbre de la charité fraternelle. En effet, cet arbre étend ses branches tout à l’entour. La charité fraternelle témoigne aux supérieurs respect et obéissance, aux inférieurs expérience et sollicitude ; ceux qui sont à droite et qui ont fait quelque progrès, elle les félicite, mais à ceux qui sont à gauche, victimes de quelque faute ou tentation, elle leur témoigne de la compassion. Aux uns l’imitation, aux autres l’exhortation. Or, ceux qui voient en eux ce carré ne peuvent se glorifier injustement dans le mystère de la croix comme ceux qui ont une foi saine, qui sont renés dans le Christ et se réjouissent dignement dans le remède de la croix. Mais ceux qui portent dans leur corps les marques de Jésus peuvent se glorifier dans l’exemple de la croix.

La croix : notre salut

Il y a donc trois raisons pour les quelles il faut se glorifier dans la croix : le remède aboutit à la foi, l’exemple à la pratique des œuvres, le mystère à l’amour. Cependant ces trois, la foi, la pratique des œuvres, et l’amour sont exigés comme nécessaires au salut. Au sujet de la foi, Paul affirme : « Sans la foi, il est impossible de plaire à Dieu » (He 11,6) ; au sujet des œuvres, Jacques écrit que sans elles « la foi est morte » (Jc 2,17) ; et au sujet de la charité, l’Apôtre dit : « Si je livre mon corps aux flammes et que cependant je n’aie pas la charité, cela ne me sert à rien » (1 Co 13,3).

Gautier de St Victor Sermon III Sur les trois raisons de se glorifier dans la croix (CCL-CM 30, 250-252). Gautier de St Victor était prieur de l’abbaye de St Victor à Paris au XIIe siècle

11e dimanche : La loi de l’amour



11e dimanche ordinaire C :
Luc 7, 36 – 8, 3

« Va en paix »

Cette femme troublée par son péché est finalement apaisée par la foi qui lui a obtenu le pardon. Elle a pu accueillir le pardon, parce qu’elle a reconnu qu’elle n’est pas « dans les clous », parce qu’elle a imploré le pardon par son amour. Elle a aimé plus que son péché. En s’ouvrant à l’amour, elle reçoit l’Amour. Et pour cela elle est donnée en exemple au Pharisien qui la jugeait.
Simon, quant à lui, est troublé par la manière d’agir de cet homme qui semble pourtant être prophète. Le voilà suspicieux concernant l’orthodoxie théologique de ce rabbi. Il juge selon la Loi, et tombe sous le coup de cette Loi : Jésus lui fait remarquer qu’il n’a pas rempli ses devoirs d’hôte, alors que la femme les a honorés avec surabondance. Simon, qui se croit « dans les clous », n’implore pas le pardon par son amour. C’est pourquoi il a besoin de l’exemple de cette femme.
Tout deux ont leurs œuvres : pour l’un les œuvres de la Loi, et pour l’autre les œuvres de l’amour. Tout deux ont leurs faiblesses : pour l’une celles liées à l’amour, et pour l’autre celles liées à la Loi. Tout deux s’approchent de Jésus avec ce bagage de lumière et de ténèbres. Tout deux sont reçus par Jésus en ce qu’ils sont, ils sont aimés, et appelés à changer pour aimer à leur tour. A la femme il recommande de ne plus pêcher. A Simon il recommande de ne plus juger.
Que sont-ils devenus ensuite ? L’histoire ne le dit pas. Sans doute nous revient-il d’écrire cette histoire en nos vies, de suivre le Christ et de l’aider de nos propres ressources. Combien demeure actuel cet enseignement de Jésus. Les blessures de l’amour sont de tous les temps. Les crispations sur la Loi aussi. Jésus nous invite à aller plus loin que nos péchés, et plus loin que nos jugements. Le synode des Évêques et le pape François nous ont aussi invités à aller plus loin que les faiblesses affectives qui nous entourent, et plus loin aussi que nos peurs de trahir l’idéal de l’Évangile.
La loi de l’amour est délicate. Puissions-nous discerner avec justesse, et aller en paix.

Prière universelle :

PU 11e dimanche ordinaire C

Une méditation en trois questions…
… pour les grands et les petits !

Accueillir l’Évangile :

De la femme inconnue et de Simon, y en a-t-il un qui soit plus pécheur que l’autre ?

Comprendre sa foi :

Pourquoi l’amour est-il plus important que la Loi ?

Vivre avec Jésus :

Quels sont les pécheurs que je juge ? Quels sont les péchés que je pleure ?

Vincent de Paul, Un saint au Grand Siècle



Marie-Joëlle GUILLAUME
Vincent de Paul, un saint au Grand Siècle

Perrin 2015, 488 p

Ce que l’on croit connaître, voire trop bien connaître, est parfois ce que l’on ne connaît finalement que peu, ou pas assez, ou fort mal. La figure de Saint Vincent de Paul nous est familière, mainte fois croisée en statue dans nos églises. On a en tête quelque image de ce personnage populaire, l’image pittoresque de cet homme au bon sourire portant des enfants dans ses bras. Mais au fond : que pourrait-on en dire au delà de quelques banalités ? Marie-Joëlle Guillaume, avec son livre Vincent de Paul, Un saint au Grand Siècle, est venue combler quelques unes des lacunes des moines de Maylis à propos du patron de leur diocèse.
Je voudrais vous donner envie de le lire aussi, en vous faisant part de quelques contrastes qui m’ont marqué. Je ne serai pas exhaustif, ce serait impossible. Et je serai partiel et subjectif dans mes choix. Ainsi faisant, j’aimerais juste faciliter une rencontre avec lui. La rencontre de cet homme de Dieu tout donné aux pauvres serait particulièrement appropriée en cette année jubilaire consacrée à la Miséricorde. Poursuivre la lecture

Pape François : Le Nom de Dieu est Miséricorde



Le Nom de Dieu est Miséricorde,
Pape François

Conversation avec Andrea Tornielli suivie de Misericordiae Vultus, Bulle d’indiction du jubilé extraordinaire de la Miséricorde.
Robert Laffont / Presses de la Renaissance 2016, 168 pages.

« Tu T’es penché sur nos blessures et Tu nous as guéris,
en nous donnant un remède plus puissant que nos plaies,
une miséricorde plus grande que notre faute.
Ainsi en vertu de Ton amour invincible,
Même le péché a servi à nous élever à la vie divine »

Extrait d’une introduction à la prière eucharistique de la liturgie ambrosienne (rite assez proche du rite romain, en vigueur dans le diocèse de Milan et dans trois vallées du Tessin, en Suisse, Cité p. 56

En ce jubilé de la Miséricorde, inauguré le 8 décembre dernier à l’occasion du 50e anniversaire de la clôture du Concile Vatican II, le Pape François nous ouvre son cœur pour nous inviter, avec force et douceur, à demander et à recevoir cette grâce de la miséricorde pour en vivre à plein bord et en témoigner par une charité contagieuse, une charité incarnée capable non seulement de se laisser touchée par les personnes blessées, mais encore de témoigner de cet Amour sans mesure (p. 107) qui dévore le cœur de Dieu. Car aux maladies sociales qui frappent tant d’hommes et de femmes, au relativisme qui anesthésie le sens du péché, « s’ajoute aujourd’hui le fait dramatique de considérer […] notre péché comme incurable, comme quelque chose qui ne peut être ni guéri ni pardonné. Ce qui fait défaut c’est l’expérience concrète de la miséricorde. La fragilité des temps où nous vivions, c’est aussi cela : croire qu’il n’existe aucune possibilité de rachat, une main qui t’aide à te relever, une étreinte qui te sauve, te pardonne, te soulage, t’inonde d’un amour infini, patient, indulgent et te permet de reprendre la route. » (p. 37) Poursuivre la lecture