Archives par mot-clé : Eglise

La messe : si familière, si méconnue



Journée jeunes pros le 18 novembre

Des jeunes pros de Dax et les moines de l’abbaye proposent une journée de formation sur la messe. Se retrouver pour nourrir sa foi, et aussi passer un beau moment ensemble.

Ce temps peut aussi être prolongé sur un week-end, surtout pour ceux qui viennent de loin, afin d’en profiter pour faire une petite retraite.

Pourquoi parler de la messe ?

« Faites cela en mémoire de moi »

La messe nous rassemble chaque dimanche, et parfois plus souvent, depuis que le Seigneur nous l’a commandé. Elle nous est très familière. Mais prenons-nous assez le temps de nous renouveler afin de la vivre mieux, plus intensément, plus profondément ? Parfois nous méconnaissons la densité de ce qui nous est familier.

De plus, la messe, sacrement de l’amour et de l’unité, devient trop souvent facteur de division. Différentes sensibilités se heurtent, générant parfois des suspicions, des accusations, voire des condamnations, qui créent des clivages dans notre Église. Convertissons plutôt nos regards vers le Christ qui nous invite à participer à son sacrifice, au don de sa vie.

Parler paisiblement du « comment célébrer » nécessite d’avoir tous le cœur ancré dans Celui que nous célébrons, et d’être d’accord sur ce que nous célébrons, quelle que soit la forme extérieure. Selon le souhait des papes successifs depuis plus d’un siècle d’une formation liturgique authentique, approchons-nous de l’Eucharistie de manière à ce qu’elle puisse être source de vie spirituelle pour chacun et d’unité pour tous.

Au programme le samedi 18 novembre :

  • 8h50 : office de Tierce pour ceux qui peuvent et veulent
  • A partir de 9h15-30 : accueil-café
  • Vers 10h15 : Une parole et quatre gestes : prendre, rendre grâce/bénir, rompre, donner. Premier enseignement à partir des textes fondateurs du Nouveau Testament : comment vivons-nous cela aujourd’hui ?
  • Temps de silence pour intérioriser
  • 11h45 : messe avec la communauté : mise en pratique !
  • 13h : repas : chacun amène quelque chose et on met en commun
  • 14h : café avec le frère, questions ou discussion sur le matin
  • Après-midi : ballade digestive, ou service à la communauté pour s’aérer
  • vers 17h : Petite histoire d’un émerveillement progressif. Deuxième enseignement pour un survol historique, notamment en ce qui concerne la dernière réforme : d’où vient-elle, pourquoi, comment ?
  • 18h30 : Vêpres

Concrètement…

Passer juste la journée du samedi 18 :

  • venir avec son pique-nique
  • apporter de quoi prendre des notes
  • Libre participation aux frais (5-10€ par exemple)

Rester le WE :

  • Possibilité d’arriver dès le vendredi soir
  • Amener une paire de draps ou sac de couchage
  • Prévoir tout de même un pique-nique ou déjeuner pour samedi midi, les autres repas pourront être assurés par la communauté
  • rien de particulier n’est prévu le dimanche sinon de se poser, souffler, et prier avec la communauté.
  • Libre participation aux frais libre (une journée en pension complète nous coûte environ 35-40€). Que ce ne soit pas un empêchement.
  • Merci de prévenir une semaine avant

Inscription

Tu peux t’inscrire auprès du frère Oliveto, responsable de l’hôtellerie. Si tu viens le WE, merci de donner arrivée et départ pour que nous puissions prévoir les repas et de t’inscrire avant le 12 novembre.

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Assomption : L’horizon de notre espérance



Assomption de la Vierge Marie :
Luc 1, 39-56

Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni.

L’Assomption de la Vierge Marie tourne nos yeux vers le Ciel, vers l’horizon de notre espérance, vers l’achèvement de notre salut. Grâce à son obéissance, la Vierge Marie entre avec son corps dans le Paradis dont Adam et Eve ont été chassés à cause de leur désobéissance. Marie s’est laissée séduire par son Dieu et lui a accordé sa foi, alors qu’Eve s’était laissée séduire par le serpent et lui avait été infidèle. Bénie entre toutes les femmes, elle a su accueillir en ses entrailles le nouvel Adam, auteur de notre délivrance.

Le Fils de Dieu fait chair l’entraîne en retour avec lui auprès du Père, dans la gloire, prémisse de tous les enfants d’Eve. À l’instar de la première femme, Marie devient mère pour tous les vivants, car il lui a été donné la grâce d’être mère du Vivant, du Christ vainqueur de la mort. La vie éternelle et la résurrection de la chair lui sont offertes en premier, réponse à sa foi, réalisation de son espérance, glorification de son amour.

C’est l’Église, en elle, qui paraît devant le Père, aux côtés de son Fils. En notre nom à tous, Marie, humble servante du Seigneur, se remet tout entière entre les mains de Celui qui a été séduit par son humilité. Le Saint élève plus haut que les Cieux celle qui s’est abaissée pour s’offrir âme et corps à l’accomplissement de la promesse faite à ses pères, en faveur d’Abraham et de sa race. Qu’il soit donné à tout chrétien, à tout homme, de reconnaître le signe de cette maternité et de communier à sa gloire.

Prière universelle :

Introduction à la Règle de St Benoît en 6 leçons



Introduction à la Règle de Saint Benoît

6 leçons : est-ce beaucoup pour une introduction à la Règle de Saint Benoît ? Pas tant que cela. Laissez-vous surprendre par la richesse de ce texte relativement court. Il réserve bien des surprises, des perles parfois cachées. Et cette « petite règle pour les débutants », selon le mot de St Benoît lui-même, a dépassé depuis bien longtemps le cadre de la vie monastique. Elle inspire nombre de laïcs dans leur vie personnelle, familiale, ou professionnelle.

Ces conférences, données à l’abbaye de Maylis en juillet 2022, veulent vous offrir quelques clefs de lecture qui vous permettront d’ouvrir plus facilement les bonnes portes. Elles veulent ainsi faciliter l’accès à la source de 1500 ans de tradition spirituelle. Vous pourrez ainsi plus facilement profiter de la fécondité du terreau bénédictin. Et elles sont données de manière à être directement nourrissantes pour la vie spirituelle.

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Le Christ est l’autel, l’offrande et le prêtre

Nous publions ci-dessous, avec l’aimable autorisation de l’auteur, l’homélie prononcée par Monseigneur Hervé Gaschignard lors de la consécration de l’autel de l’abbaye de Maylis, le 12 Mars 2016.
Les lectures étaient : Gn 28,11-18 ; Ap 6,9-11 ; Mt 5,23-24 (textes).

Monseigneur Gaschignard nous a rappelé pourquoi le Christ est l’autel, la victime ou l’offrande, et l’unique prêtre. Il a aussi souligné l’importance que cette vérité a pour la vie spirituelle de chaque chrétien. Poursuivre la lecture

Consécration du nouvel autel

Le 12 mars 2016 a eu lieu la consécration du nouvel autel du sanctuaire de Maylis, durant l’Eucharistie présidée par Monseigneur Gaschignard, évêque d’Aire et Dax. Cette consécration advient au terme de 4 ans de réflexion et de 4 mois de travaux de restauration du chœur de notre église. Nous espérons qu’elle sera le début d’un renouveau de la vie de prière à Maylis, tant pour notre communauté que pour des pèlerins qui viennent se recueillir auprès du Seigneur avec Notre Dame.
Voici quelques photos, accompagnées de commentaires et des textes de la messe. Elles vous permettront de revivre avec nous les différents moments de cette cérémonie très riche, et de découvrir ou redécouvrir par les rites de la liturgie certaines richesses de notre foi. Ces rites de la consécration d’un autel rappellent les étapes de l’initiation chrétienne : Baptême, Confirmation, Eucharistie. C’est ainsi que durant deux heures, nous avons revécu tous ensemble le cheminement qui nous a fait devenir pleinement membres de l’Église de Dieu.
Ces images sont donc aussi celles d’une grande étape de l’histoire du Sanctuaire et de notre communauté. Nous croyons qu’elle a été voulue par le Seigneur, et que Lui-même nous a conduits jusque là. Affermis ainsi dans la foi, nous mettons notre Espérance en sa Grâce afin qu’elle renouvelle en nous l’Amour pour Dieu et pour nos frères et sœurs. Que cette Miséricorde s’étende d’âge en âge à tous ceux qui aiment le Sanctuaire et l’Abbaye de Maylis.
L’aménagement d’ensemble est dû à Philippe Rousselot et Mickaël Martin, de TLR Architecture à Bordeaux. Le mobilier liturgique a été dessiné et réalisé par Michel Rozier, ferronnier d’art à Montaut. Nous sommes très redevable à tous de leur inspiration mais aussi de leur écoute et de leur patience à notre égard. Poursuivre la lecture

Vincent de Paul, Un saint au Grand Siècle

Marie-Joëlle GUILLAUME
Vincent de Paul, un saint au Grand Siècle

Perrin 2015, 488 p

Ce que l’on croit connaître, voire trop bien connaître, est parfois ce que l’on ne connaît finalement que peu, ou pas assez, ou fort mal. La figure de Saint Vincent de Paul nous est familière, mainte fois croisée en statue dans nos églises. On a en tête quelque image de ce personnage populaire, l’image pittoresque de cet homme au bon sourire portant des enfants dans ses bras. Mais au fond : que pourrait-on en dire au delà de quelques banalités ? Marie-Joëlle Guillaume, avec son livre Vincent de Paul, Un saint au Grand Siècle, est venue combler quelques unes des lacunes des moines de Maylis à propos du patron de leur diocèse.
Je voudrais vous donner envie de le lire aussi, en vous faisant part de quelques contrastes qui m’ont marqué. Je ne serai pas exhaustif, ce serait impossible. Et je serai partiel et subjectif dans mes choix. Ainsi faisant, j’aimerais juste faciliter une rencontre avec lui. La rencontre de cet homme de Dieu tout donné aux pauvres serait particulièrement appropriée en cette année jubilaire consacrée à la Miséricorde. Poursuivre la lecture

Bâtir l’Église en rénovant notre église

En juillet-août 2014, nous mettions en place un chœur liturgique provisoire dans le sanctuaire de notre église. Nous voulions tester une nouvelle disposition possible en vue d’affiner un projet qui commençait à prendre forme. Beaucoup de questions restaient alors, comme en témoigne l’article rédigé à ce moment-là. Nous les avons traitées les unes après les autres avec nos architectes Philippe Rousselot et Mikaël Martin, de l’agence TLR-Associés de Bordeaux, qui nous ont accompagnés avec patience, respect, et compétence. Voici qu’à présent, après 16 mois de mise à l’épreuve, d’essais, et de réflexion, c’est parti pour les travaux !
Mais souvent la vie avec Dieu vous emmène plus loin et plus profond que vous ne le pensiez au départ… Retour sur cette aventure communautaire qui ne s’est pas arrêtée à de simples considérations pratiques, et nous a conduits sur un chemin spirituel. Il s’est agi non seulement de rénover notre église, mais bien plus de bâtir l’Eglise, la petite Église formée par notre communauté et ceux qui la fréquentent.
Retrouvez-nous aussi en vidéos : Les raisons du chœur
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Entendre le Christ dans les Écritures

Il faut toute la montagne
pour entendre le criquet

Le poète Jean Mambrino a écrit ce distique : « Il faut toute la montagne/pour entendre le criquet » ! (dans : Le mot de passe)
En Chalosse il faudrait le traduire par : « Que cau tot lo pinhadar/enta entèner le grilhon » (il faut toute la forêt pour entendre le grillon).
Ces vers me semblent très évocateurs pour notre lecture/écoute des Écritures, de la Parole de Dieu. Trop souvent nous sommes bloqués dans notre compréhension des Écritures par l’arbre qui cache la forêt. Or ce qui nous permet de goûter la Parole de Dieu, c’est d’entendre le chant du grillon caché dans ses pages… Pour cela il faut une écoute/lecture large, stéréophonique… c’est à dire globale : entendre le motif répété dans tous les pupitres, donné par chaque instrument, comme un leit-motiv. Oui, il faut toute la Parole de Dieu, tout le pignada (la forêt landaise) pour goûter un chapitre, un verset, pour entendre le chant du grillon.
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L’évènement Vatican II – J. W. O’Malley

John W. O’Malley, L’événement Vatican II, La part-Dieu 18 (Lessius, 2011), Diffusion Cerf, 446 p.

Certains érudits répondant à une question précise creusent en toutes directions des questions souterraines que l’interrogateur ne soupçonnait pas… Parfois, ce dernier peut en arriver à ne plus comprendre sa propre question !
D’autres érudits conduisent plutôt à des points de vue supérieurs, d’où se voient bien les grandes lignes du paysage. En les écoutant, des questions fort complexes deviennent simples, des points obscurs prennent sens car on découvre qu’ils sont situés au point d’intersection de mouvements de terrains n’allant pas forcément dans la même direction.
Le père John W. O’Malley fait partie de cette deuxième sorte. Il a passé des années à étudier Vatican II : ses sources, sa forme, ses acteurs, ses courants de pensée, son déroulement, ses applications, les compréhensions qu’on en a eu, etc. Avec une maîtrise peu commune, il a écrit un livre très abordable (nous avons pu le lire au réfectoire sans difficulté ! C’est une garantie !) qui permet de pénétrer dans ce qu’a été cet événement majeur de l’Église au XXe siècle.
Après une introduction très éclairante sur les courants théologiques qui ont précédé la réunion du concile, l’auteur nous présente le déroulement des sessions successives, mettant en lumière le style complètement nouveau adopté par les Pères, les personnalités des ténors des deux grandes tendances qu’il nomme avec sagesse minorité et majorité (pour éviter conservateurs et progressistes, catégories qui ne rendent pas compte de la réalité). L’ébullition intellectuelle et la maturation des idées sont bien situées dans le contexte de l’époque, sans omettre les pressions terribles exercées par les deux tendances, notamment sur les deux papes successifs. Ceux-ci, Jean XXIII et Paul VI, ont réussi à tenir la barre dans les tempêtes, arrivant à faire mûrir les questions jusqu’à conduire toujours à des votes pratiquement unanimes (Le texte le plus âprement discuté : le décret sur la liberté religieuse, a été adopté par 2 368 voix contre 70).
L’auteur fait aussi apparaître une donnée étonnante : sur des thèmes aussi variés que l’œcuménisme, le ministère des évêques et des prêtres, les relations entre Tradition et Écritures, la liberté religieuse, etc. les clivages entre minorité et majorité sont restés identiques. Il en conclut que sous les problèmes évoqués ouvertement se cachaient des questions sous-jacentes qui partageaient les avis en amont. Avec maîtrise, il a réussi à dégager trois questions, implicitement présentes dans tous les documents du Concile, qui n’ont jamais été discutées pour elles-mêmes (sauf la deuxième), mais
seulement dans leurs implications ; elles donnent une clé d’interprétation des textes conciliaires. Si vous voulez les connaître vraiment, je vous invite à lire ce livre ! J’en donne simplement une énumération succincte :
1. La conception du changement (aggiornamento) : retour aux sources, développement ou adaptation au monde ?
2. Le rapport du centre (pape) à la périphérie (les évêques dans leur diocèse) : c’est la question de la collégialité épiscopale.
3. Quel style pour l’Église et pour le concile lui-même ? Fallait-il abandonner un style juridique ou inviter au dialogue avec le monde ?
Les réponses apportées à ces questions ont dessiné le nouveau visage de l’Église, lui donnant ce dont elle avait absolument besoin pour affronter les défis du monde moderne (et postmoderne !) Cinquante ans après sa célébration, la réception de Vatican II est loin d’être achevée, ce livre peut nous aider à accueillir ce que l’Esprit dit aux Églises (Ap 2, 17).